Politique en Croatie

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La politique en Croatie s'inscrit dans un modèle d'État d'une république démocratique parlementaire depuis 1991, année où la Croatie obtient son indépendance de la Yougoslavie.

Le Premier ministre de la République de Croatie est à la tête du gouvernement. Le pouvoir exécutif est attribué au gouvernement et le pouvoir législatif à la Diète. Le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs exécutif et législatif.

De la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui[modifier | modifier le code]

La Croatie était auparavant l’une des six républiques de la Yougoslavie avec la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie et la Macédoine[1]. À partir de 1945, la Yougoslavie est devenue la République populaire fédérative de Yougoslavie (FNRJ)[2] qui a par la suite pris le nom de République fédérale socialiste de Yougoslavie (SFRY) en 1963[3]. La Croatie a obtenu son indépendance dans le début des années 1990 dans un contexte où les six républiques entraient en guerre civile[4]. Durant toute la période suivant la Seconde Guerre mondiale jusqu’à l’indépendance, il y avait un parti politique qui détenait le monopole en Yougoslavie : le Parti communiste de Yougoslavie (CPY). Il fut dirigé par Josip Broz Tito durant une bonne partie de cette période[5]. Maintenant indépendant, le pays se nomme la République de Croatie (Republika Hrvatska) et les élections se font entre plusieurs partis politiques[6].

Constitution[modifier | modifier le code]

La Croatie a adopté sa Constitution actuelle le .

Celle-ci a fait l'objet de 4 amendements :

Banski Dvori

Premier ministre[modifier | modifier le code]

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Le Gouvernement de la République de Croatie (Vlada) est dirigé par le Premier ministre, qui est secondé par des vice-Premiers ministres et des ministres, en nombre variable, chargés de divers secteurs d'activité. Le pouvoir exécutif a la charge de proposer des lois et un budget, de veiller à l'application des lois et de guider la politique intérieure et étrangère de la république.

Président de la République[modifier | modifier le code]

Ivo Josipović, président de la République de 2010 à 2015.

Le président de la république (Predsjednik) est le chef de l'État et il est élu pour cinq ans. En plus d'être le Chef des armées, le président a le devoir de désigner le Premier ministre avec l'accord du Parlement, et il a également une certaine influence sur la politique étrangère.

Le 10 janvier 2010, le député social-démocrate Ivo Josipović est élu président de la République, au second tour de ce scrutin, par 60,3 % des voix contre le maire de centre gauche de Zagreb Milan Bandić. C'est la première fois depuis l'indépendance qu'un social-démocrate accède à la tête de l'État croate.

Le , Kolinda Grabar-Kitarović est élue avec une très courte avance, 50,74 % des voix au second tour des élections présidentielles. C'est la première fois depuis l'indépendance de la Croatie qu'un chef de l'État sortant rate sa réélection, et qu'une femme est élue à ce poste au suffrage universel direct. Elle prend ses fonctions le .

L'élection présidentielle de 2019-2020 est remportée par Zoran Milanović le  ; il prend ses fonctions le .

Parlement[modifier | modifier le code]

La Diète est composé d'un maximum de 153 représentants élus au suffrage universel pour une durée de quatre ans. Les sessions ordinaires se déroulent du au et du au .

Relations internationales[modifier | modifier le code]

La Croatie est membre des Nations unies depuis et du Conseil de l'Europe depuis 1996. En 2003 elle est devenue membre de l'Accord de libre-échange d'Europe centrale. La Croatie est également membre des plus importantes institutions financières internationales (le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement) ainsi que l'Organisation mondiale du commerce (depuis l'an 2000).

Elle est également membre de l'OTAN depuis 2009. La victoire en des conservateurs et la nomination de Ivo Sanader à la tête du gouvernement marque la seconde alternance au sommet de l'État. Elle a par ailleurs obtenu au Sommet de Ouagadougou en le statut d'observateur au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie, malgré le faible nombre de personnes parlant le français.

Intégration européenne[modifier | modifier le code]

La Croatie a posé sa candidature pour l'adhésion à l'Union européenne en 2003 et les négociations d'adhésion ont ouvert le , elle est devenue effective le avec la signature du traité d'adhésion. Elle en est membre depuis le [9].

L'arrestation du général Ante Gotovina, recherché comme criminel de guerre par le TPIY, constituait pour l'Union européenne un préalable à l'engagement de négociations d'adhésion avec la Croatie.

Le , repéré par les services de renseignement croates et espagnols dans les îles Canaries (Espagne), le général Gotovina a été arrêté dans le restaurant d’un hôtel de luxe de l'île de Tenerife pour être transféré devant le TPIY[10].

Le , à Zagreb, quelques centaines de partisans du général Gotovina, considéré comme un héros de guerre, ont protesté contre son arrestation en accusant le Premier ministre croate de trahison, du fait de l’aide du gouvernement dans cette arrestation, alors qu’environ 50 000 manifestants ont été comptés à Split, fief des nationalistes, et que le drapeau européen a été brûlé par des étudiants à Zadar. Selon un sondage près de 80 % de la population croate croit en son innocence et, à Zagreb, des dizaines de milliers de posters à son effigie, flanqués d’un immense « Heroj » (héros) ont été vendus.

À la suite de cette arrestation, le commissaire européen à l'élargissement, Olli Rehn, déclarait qu'« un obstacle majeur a été retiré du chemin de la Croatie ». Finalement, les réactions auraient été plutôt calmes du fait de l'alliance du chef du gouvernement chrétien-démocrate Ivo Sanader avec l'Église catholique croate, qui avait jusqu'alors plutôt soutenu le général Gotovina.

Partis politiques[modifier | modifier le code]

Place de l'Église catholique[modifier | modifier le code]

En Croatie, où 90 % des habitants s'affirment catholiques pratiquants le gouvernement a besoin du soutien de l'Église, et le clergé est largement financé par l'État qui verse la solde des prêtres. [réf. nécessaire]

Le gouvernement d'Ivo Sanader a promis à l'Église catholique, 25 % des actions de la société Croatia osiguranje, principale société d'assurance croate en cours de privatisation — soit quelque 65 millions d'euros en réparation des biens confisqués à l'Église après la Seconde Guerre mondiale lors de la prise du pouvoir par les communistes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Britannica Academic », sur academic.eb.com (consulté le )
  2. Encyclopædia Universalis, « authentification », sur www.universalis-edu.com (consulté le )
  3. (en) www.semantico.com, « Europa World Online : Log In », sur www.europaworld.com (consulté le )
  4. Encyclopædia Universalis, « authentification », sur www.universalis-edu.com (consulté le )
  5. (en-US) « Britannica Academic », sur academic.eb.com (consulté le )
  6. (en-US) « Britannica Academic », sur academic.eb.com (consulté le )
  7. (en) « Amendement to the constitution of Croatie »
  8. Commission européenne pour la démocratie par le droit, « Projet d’avis sur les modifications du 9 novembre 2000 et du 28 mars 2001 à la Constitution croate »
  9. La Croatie, sur Toute l'Europe./fr
  10. Le général croate Gotovina arrêté en Espagne, RFI, le 08 décembre 2005.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]