Mashteuiatsh

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Mashteuiatsh
Mashteuiatsh
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Saguenay–Lac-Saint-Jean
Statut municipal Réserve indienne
Grand chef Gilbert Dominique
Code postal G0W 2H0
Démographie
Gentilé Pekuakamiulnu
Population 2 010 hab. ()
Densité 132 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 00″ nord, 72° 14′ 00″ ouest
Superficie 1 524 ha = 15,24 km2
Divers
Code géographique 2491802
Localisation
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Mashteuiatsh
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Liens
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Mashteuiatsh (aussi appelé Pointe-Bleue) est une communauté ilnue (branche de la nation Innue) canadienne du Québec[1].

Elle est la seule communauté autochtone du Nitassinan (territoire, notre terre) dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Elle est établie sur la rive ouest du lac Saint-Jean, à proximité de Roberval.

Traditionnellement, c’est en se référant au lieu d’attachement qu’ils occupaient avec leurs familles que les Ilnuatsh (hommes) s’identifiaient.

Ainsi, c’est l’appellation Pekuakamiulnuatsh (Ilnuatsh du Pekuakami) qui les désigne toujours.

Encore aujourd'hui Mashteuiatsh demeure un lieu de rassemblement, à chaque été a lieu un Pow Wow et cet événement permet d'accueillir plusieurs personnes de partout.

Renseignements généraux[modifier | modifier le code]

Population : La bande des Montagnais du Lac-Saint-Jean comprend 6 780 membres dont 2 098 résidents dans la communauté de Mashteuiatsh[2].

Gentilé : Pekuakamiulnu (singulier), Pekuakamiulnuatsh (pluriel).

Langues : Nehlueun (notre langue) et français.

Situation géographique : Mashteuiatsh est située à Le Domaine-du-Roy, sur la rive ouest du Pekuakami, à 6 km de Roberval ; l’accès à la communauté se fait par la route 169. Municipalité autochtone hors MRC.

École primaire: Amishk [3]

École secondaire : Kassinu‐Mamu

Paroisse : Kateri Tekakwitha

Cimetières : cimetière catholique (rue Mahikan), cimetière anglican (rue Atshikash).

Activités économiques : Art et artisanat, commerces et services, construction, industrie du bois, tourisme, transport et administration publique

Église, Pointe-Bleue, 1892
Famille Innue, Lac-Saint-Jean, 1898

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
2001 2006 2011 2016 2021
1 8611 7492 2131 9572 010
(Sources : Statistique Canada)

Toponymie[modifier | modifier le code]

Avant de devenir une réserve selon la loi sur les indiens en 1856, Mashteuiatsh – qui signifie « Là où il y a une pointe » – était déjà pour les Ilnuatsh un secteur de passage et de rassemblement fréquenté[4]. Appelée au départ par le nom de Ouiatchouan, la communauté porte le nom de Mashteuiatsh depuis 1985. Le nom populaire de Pointe-Bleue a longtemps aussi désigné la zone habitée de la réserve. (il est recommandé d'utiliser Mashteuiatsh au lieu de pointe bleue lorsqu'on désigne ce territoire) La majorité des membres de la première nation des Pekuakamiulnuatsh sont établis dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, principalement dans la communauté de Mashteuiatsh. Elle est habitée par les Montagnais du Lac St-Jean.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte
Dans la MRC : Le Domaine-du-Roy.

Municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]

Musée Amérindien[modifier | modifier le code]

Le musée amérindien de Mashteuiatsh a été construit en 1977, et transmet l’histoire et la culture des pekuakamiulnuatsh (Ilnus du lac-saint-Jean). Il est possible d’y retrouver des savoir sur les Ilnuatsh, mais également sur les autres Premières Nations du Québec et de l’Amérique. En plus de son exposition permanente, le Musée amérindien propose trois expositions temporaires, ainsi qu’une visite du jardin extérieur Nutshimitsh (dans la forêt), des ateliers de création artistique et un espace boutique. Ces activités sont également disponibles sous forme de visite guidée, faite par des membres de la communauté.

Personnalités[modifier | modifier le code]

En 2021, l'artiste pluridisciplinaire Soleil Launière, originaire de Mashteuiatsh est récipiendaire de la bourse du Fonds Michelle Rossignol en 2021 pour favoriser le développement de projets mettant de l'avant des valeurs de justice sociale, d'équité et de diversité culturelle[5].

En , Julie Philippe, originaire de cette communauté, devient la première femme autochtone à être nommée juge au Québec[6].

Mike Paul Kuekuatsheu est un auteur-compositeur-interprète Nutshimiulnu né à Mashteuiatsh (Pointe-Bleue) une communauté innue située sur les bords du Pekuakamit (Lac St Jean) située sur le Nitassinan territoire traditionnel jamais cédé du peuple Innu. Il est un des pionniers de sa communauté dans le milieu de la musique où il œuvre depuis 28 ans. Nommé Native American music Awards 2022, catégorie Best traditional voice video pour le videoclip "Ashinetau" qui figure sur son 3e album Ashuapmushuan. Son deuxième album Origine a été nommé pour le meilleur album inuit, de langue autochtone ou francophone aux Indigenous Music Awards, et a valu à Paul une nomination comme auteur-compositeur autochtone de l'année aux Canadian Folk Music Awards 2020. Il a présenté de nombreux concerts en Bretagne, en France, au Canada, au Manitoba, au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick[7],[8].

La Canadienne Marie-Andrée Gill est une poétesse innue originaire de Mashteuiatsh. Autrices de quelques recueils de poésie dont l’œuvre Frayer (La Peuplade, 2015) qui raconte sa jeunesse à Mashteuiatsh[9]. Avec cette œuvre, elle remporte le Prix Poésie des Prix littéraires du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean (2016)[10]. Elle est aussi la narratrice de la série balado Laissez-moi raconter l'histoire crochie qui vise à décoloniser les mythes autochtones, un mot à la fois [11].

Le chef d’antenne, animateur, reporter d’enquête et écrivain, Michel Jean est issu de la communauté de Mashteuiatsh. Né en 1960, il a étudié en sociologie et fait des études de maîtrise en histoire à l'Université de Montréal et œuvre dans le milieu du journalisme depuis 1985. Il a travaillé à Radio-Nord, à Radio-Canada, à RDI et à TVA, où il a notamment coanimé l’émission J.E. Son premier titre, Envoyé spécial (Stanké, 2008), découle directement de son expérience de reporter. Il en va de même pour certains de ses autres romans, comme Un monde mort comme la lune (Libre Expression, 2009) et Tsunamis (Libre Expression, 2017). Si l’un nous amène en Haïti et l’autre, au Sri Lanka, ils ont tous deux le même personnage principal, qui est journaliste. Elle et nous (Libre Expression, 2012) aborde ses origines ilnues à travers l’histoire de sa grand-mère Jeannette Siméon (Shashuan Pileshish), alors que Le vent en parle encore (Libre Expression, 2013) traite des pensionnats autochtones. S’il ne se perçoit pas comme un militant, Michel Jean entend bien sensibiliser ses lectrices et lecteurs aux enjeux autochtones. Après avoir codirigé le recueil de nouvelles Pourquoi cours-tu comme ça ? (Stanké, 2014), il a réuni dix autrices et auteurs des Premières Nations dans le collectif Amun (Stanké, 2016), qui a récemment fait l’objet d’une réédition en France. Plusieurs de ses romans, combinant la rigueur journalistique et la sensibilité de l’écriture romanesque, ont été réédités en format poche chez Stanké. Son plus récent titre, Kukum (Libre Expression, 2019), nous ramène sur les rives du Pekuakami (lac Saint-Jean).

L’auteur et journaliste innu Michel Jean remporte pour son roman Kukum le Prix littéraire France-Québec octroyé par la Fédération France-Québec/francophonie (FFQ-F). Une distinction qui a pour but de faire rayonner la littérature québécoise en France.

Ce prix, qui souligne depuis 1998 l’excellence du roman québécois, est accompagné d’une bourse de 5000 euros. De plus, une tournée littéraire en France se greffe à cette récompense.

Kukum raconte la sédentarisation forcée des Innus à travers l’histoire singulière de l’arrière-grand-mère de l’auteur. Raconté au je, le roman plonge dans la vie d’Almanda Siméon, une Blanche qui choisira la vie nomade en épousant un Innu de Mashteuiatsh.

Pensionnat autochtone de Pointe-Bleue (Mashteuiatsh)[modifier | modifier le code]

L'ancien pensionnat autochtone de Pointe-Bleue était situé à Mashteuiatsh. Il faisait partie de l'un des 139 pensionnats pour Autochtones du Canada (12 au Québec). Ouvert en 1960, l'école et le pensionnat ont fermés le [12] avant d'être reconverti et totalement rénové. Le bâtiment accueille aujourd'hui l'école secondaire Kassinu Mamu qui signifie « tous ensemble » en langue innue.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Culture ilnue du lac Saint-Jean (2018) au musée

Liens externes[modifier | modifier le code]