Plus récent ancêtre patrilinéaire commun

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En génétique humaine, le plus récent ancêtre patrilinéaire commun, aussi nommé Adam Y-chromosomique, est le nom donné à l'homme qui est le dernier ancêtre agnatique (en ligne paternelle exclusive) commun à tous les hommes actuels.

Définition[modifier | modifier le code]

Chaque personne vivant aujourd'hui a des millions d'ancêtres aux temps historiques, et des dizaines de milliers aux temps préhistoriques[Combien ?]. Mais, à tout moment donné du passé, chacun n'a qu'un ancêtre en ligne agnatique pure (et de la même façon un seul en ligne cognatique pure). Si l'on remonte suffisamment loin dans le passé, on va parvenir au stade où cet ancêtre agnatique unique sera commun à toute l'humanité actuelle, parce que toutes les autres lignes agnatiques se seront éteintes. Mais, à l'époque où vivait cet ancêtre unique en ligne masculine vivaient également des centaines ou des milliers d'autres personnes ayant eu des descendants jusqu'à aujourd'hui. Ces autres personnes sont les ancêtres de l'humanité actuelle en ligne mixte, par un mélange d'ascendance paternelle et maternelle. En toute hypothèse, l'Adam Y-chromosomique n'est donc à son époque que l'un des ancêtres de l'humanité.

Historique des études[modifier | modifier le code]

En 2003, le généticien Spencer Wells avait conclu de l'analyse de l'ADN-Y de personnes dans plusieurs régions du monde que tous les hommes actuels seraient les descendants d'un homme qui aurait vécu en Afrique il y a environ 60 000 ans[1].

En 2005, Douglas L. T. Rohde (On the Common Ancestors of All Living Humans),le principe de ce modèle (inverse à celle de fernando l mendes, théorie qui n'explique jamais ses bases) prend en compte toutes les lignées ancestrales y compris féminines et masculines directes et indépendantes jouant d'introgression dans les nœuds de coalescence, nous arrivons à un ancêtre commun entre 5000 et 7000 ans. Un Adam originel aurait donc existé il y a 6000 ans comme la Bible le stipule.


En 2011, Fulvio Cruciani et son équipe ont calculé par la diversité de l'ADN du chromosome Y que le plus récent ancêtre patrilinéaire commun daterait d'environ 140 000 ans[2].

En 2013, Fernando Mendez intégra dans son calcul le chromosome Y d'un rare haplogroupe originaire d'une région du Cameroun, et reporta ainsi l'âge du PRAC-Y (Plus récent ancêtre commun Y ou Adam Y-chromosomique) à 338 000 ans[3]. Selon un article de du journaliste scientifique Pierre Barthélémy, cette étude soulignerait « à quel point les bases de données [sur la phylogénie du chromosome Y] sont lacunaires[4] ». Néanmoins, selon Michael Hammer, co-auteur dudit article dans sa republication de 2014, « l'extrême ancienneté et la rareté de cette lignée d'ADN [celui de l'étude] (...) montre l'importance de considérer des modèles plus complexes concernant l'origine de la diversité du chromosome Y. Des modèles incluant la structure de la population ancienne et la possibilité d'une introgression [un apport de gènes] archaïque de chromosomes Y chez l'homme anatomiquement moderne[5] ».

Adam eurasien[modifier | modifier le code]

En conservant le concept de l'Adam Y-chromosomique, le plus récent ancêtre patrilinéaire commun à tous les non-africains (en excluant les personnes appartenant aux haplogroupes africains A et B), l'Adam eurasien, porteur de la mutation M168, aurait vécu il y a environ 70 000 ans en Afrique [6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Documentary Redraws Humans' Family Tree, National Geographic News (en), 21 janvier 2003
  2. (en) Fulvio Cruciani et al., « A Revised Root for the Human Y Chromosomal Phylogenetic Tree: The Origin of Patrilineal Diversity in Africa », The American Journal of Human Genetics, vol. 88, no 6,‎ (DOI 10.1016/j.ajhg.2011.05.002, lire en ligne)
  3. Fernando Mendez et al., An African American Paternal Lineage Adds an Extremely Ancient Root to the Human Y Chromosome Phylogenetic Tree, The American Journal of Human Genetics, 2013
  4. L’homme qui ne descendait pas d'Adam, blog de Pierre Barthélémy sur lemonde.fr, 10 mars 2013
  5. (en) Krishna R. Veeramah et Michael F. Hammer, « The impact of whole-genome sequencing on the reconstruction of human population history », Nature Reviews Genetics, no 15,‎ , p. 149-162 (ISSN 1471-0056, lire en ligne)
  6. « Afrique, Origine de l'humanité », sur www.soundcloud.com

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ann Gibbons, Modern Men Trace Ancestry to African Migrants, vol. 292, n° 5519, 11 Mai 2001, p.1051-1052
  • Yuehai Ke et al, African Origin of Modern Humans in East Asia: A Tale of 12,000 Y Chromosomes, Science, 2001, n° 292, p.1151-1153


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]