Planète-océan

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Vue d'artiste d'une planète-océan.

Une planète-océan est un type hypothétique de planète qui serait intégralement recouverte d'un océan, d'eau ou éventuellement d'autres composés volatils, d'une profondeur variable mais pouvant être de plusieurs dizaines de kilomètres.

Définition[modifier | modifier le code]

Initialement proposé par David J. Stevenson de l'Institut californien de technologie, ce modèle a été approfondi par l'équipe de Christophe Sotin de l'université de Nantes[1].

Depuis les années 1990, la découverte de planètes extrasolaires dans notre galaxie a mis en évidence l'existence de Jupiter chaudes, des géantes gazeuses qui semblent trop proches de leur étoile pour avoir pu se former à l'endroit où elles se situent actuellement. Le processus de migration planétaire, où une planète se rapproche de l'étoile après sa formation à cause des restes du disque d'accrétion, a été théorisé pour expliquer leur présence.

Une planète-océan serait une super-Terre possédant un manteau de glace et ayant migré près de son étoile. Cette migration entraînerait la fonte d'une partie de la glace et la formation d'un immense océan liquide.

Les télescopes actuels n'étant pas suffisamment performants pour permettre la détection directe de telles planètes, leur existence est donc toujours théorique. Toutefois, la première planète-océan aurait été découverte par calcul le , il s'agit de GJ 1214 b [2].

Dans un article prépublié sur arXiv en , Donald M. Glaser et ses collaborateurs distinguent deux types de planètes : d'un côté, les planètes pélagiques (pelagic planets), qu'ils définissent comme comportant entre 0,2 et 1 % de leur masse sous forme d'eau en surface, c'est-à-dire l'équivalent d'entre 8 et 40 fois les océans terrestres pour une planète de masse terrestre, de quoi submerger toute terre ; et de l'autre, les mondes d'eau (water worlds), qu'ils définissent comme comportant plus de 1 % de leur masse sous forme d'eau en surface, de quoi former un océan suffisamment profond pour former une couche de glace de haute pression entre l'eau liquide et la croûte rocheuse[3].

En fiction[modifier | modifier le code]

On trouve dans la fiction plusieurs exemples de planètes-océan.

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

  • Aquaend, une planète pénitentiaire dans la série BD L'Incal de Jodorowsky et Moebius.
  • Aquablue, une planète peuplée de pêcheurs primitifs, dans la série BD créée (en 1988) par Cailleteau et Vatine.

Aquablue possède des archipels et n'est donc pas à proprement parler une planète-océan.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Jeu vidéo[modifier | modifier le code]

Roman[modifier | modifier le code]

Série télévisée[modifier | modifier le code]

  • Lantia, la planète où se trouve à l'origine la cité d'Atlantis dans la série Stargate Atlantis.
  • Picon et probablement Aquaria, deux des douze Colonies de Kobol de la série Battlestar Galactica.
  • La planète nommée « The Waters », explorée dans l'épisode Trente Jours de la série Star Trek: Voyager.

Autres[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. A. Léger, F. Selsis, C. Sotin, T. Guillot, D. Despoix, D. Mawet, M. Ollivier, F.A. Labèque, C. Valette, Brachet, B. Chazelas, H. Lammer, A new family of planets ? « Ocean planets », Icarus n°169 (2004), p. 499-503
  2. (en) A super-Earth transiting a nearby low-mass star par David Charbonneau, Zachory K. Berta, Jonathan Irwin, Christopher J. Burke, Philip Nutzman, Lars A. Buchhave, Christophe Lovis, Xavier Bonfils, David W. Latham, Stéphane Udry, Ruth A. Murray-Clay, Matthew J. Holman, Emilio E. Falco, Joshua N. Winn, Didier Queloz, Francesco Pepe, Michel Mayor, Xavier Delfosse & Thierry Forveille dans Nature 462, 891-894 (17 December 2009)
  3. Glaser et al. 2020.

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]