Place Émile-Zola (Dijon)

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Place Émile Zola
Image illustrative de l’article Place Émile-Zola (Dijon)
Situation
Coordonnées 47° 19′ 17″ nord, 5° 02′ 29″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne
Ville Dijon
Quartier(s) Centre historique
Morphologie
Type Place
Forme parallélépipède
Histoire
Anciens noms Champ du Morimont, Place du Morimont, Place Emile Zola (1921)
Monuments gibet, Roue, guillotine, fontaine
Géolocalisation sur la carte : Dijon
(Voir situation sur carte : Dijon)
Place Émile Zola
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Place Émile Zola
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Place Émile Zola

La place Emile Zola est une place du centre historique de Dijon, autrefois appelée place du Morimont, parce que l'Abbaye de Morimond y avait un hôtel, à l'emplacement actuel du 17, rue Monge (anciennement rue Saint Jean)[1]. De plus le nom de Morimond vient du latin mori mundo (« mourir au monde »), illustrant l'idéal de renoncement au monde des moines cisterciens de cette Abbaye. Elle est en forme de parallélépipède et s'ouvre sur la route de l'Ouest de la ville, elle a très longtemps été la place du marché pour ce quartier, où les exécutions étaient régulières : en particulier la roue, le gibet, le bûcher puis la guillotine ont été érigés sur cette place publique jusqu'en 1832, rebaptisée Émile Zola en 1921[2].

La place du Morimont, place des exécutions

Pendant près de cinq siècles, la place du Morimont offre aux Dijonnais le spectacle des exécutions publiques. L'échafaud se dressait sur une plate-forme rectangulaire élevée d'environ deux mètres au-dessus du sol, sur cinq piliers de pierre. On y accédait par deux échelles latérales. En 1535 avait été élevée contre lui une croix de calvaire à deux personnages au pied du Christ. C'est ainsi que le représenta le plan d'Edouard Bredin de 1574[3], et aussi le plan de Jean de Beaurain en 1767[4]. Sur l'échafaud se plaçait le billot, un bloc de bois « sur lequel le glaive retentissait comme un couperet sur l'étal d'un boucher »[2]. D'un côté, la potence attendait les pendus, de l'autre se trouvait la roue horizontale sur son pilier. Dans certains cas particuliers, on disposait un bûcher en arrière de la plate-forme. Sous celle-ci étaient entreposés les instruments du bourreau (glaive, barre à rompre les os, tenailles et cordes...). La place était parfois décorée car il s'agissait d'un grand spectacle populaire : jusqu'au XIXe siècle, il y eut par exemple la mode d'exécuter de nuit, aux flambeaux.

Parmi les premiers bourreaux, un nommé Jehan qui brûla sur un certain Poncet de Soulier, « Triorlière », accusé de nécromancie en 1403. Il a aussi exécuté en 1407 un âne de Plombières qui avait tué un enfant, et ainsi été condamné à la potence. Le sobriquet d'ânes donné aux habitants de Plombières date probablement de cette exécution. En 1658, fut fondée la société de la Miséricorde pour secourir les pauvres et soigner les malades. Elle accompagnait aussi les condamnés jusqu'au supplice et recueillait leurs corps et les bois de justice, puis la guillotine dans sa chapelle de la Miséricorde construite derrière le moulin des Carmes. Pendant la Révolution, le gibet et la roue disparurent mais la guillotine demeura deux ans sur la place en permanence. Elle fut enlevée le 26 octobre 1794 à la demande des « âmes sensibles et délicates » du quartier qui avaient signé une pétition adressée au chargé de mission de la Convention, Jean-Marie Calès. La guillotine ne reparut que pour les exécutions. Le bourreau, François Étienne, y exécuta François Langonier, le maire de Venarey-les-Laumes.

Un arrêté municipal du 22 octobre 1832 fit transporter la guillotine de la place du Morimont à un emplacement situé sur le chemin communal de Cromois, au sud du Clos de Montmuzard, à l'est de la Porte Neuve. Il s'agissait d'éloigner les lieux d’exécutions du centre ville, pour mettre à distance le public et ne plus en faire un spectacle.

Voir aussi

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Notes et références

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes