Place de la Concorde

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8e arrt
Place de la Concorde
Voir la photo.
Place de la Concorde vue de la tour Eiffel.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 8e
Quartier Champs-Élysées
Morphologie
Longueur 360 m
Largeur 210 m
Historique
Création 1763
Dénomination 1830
Ancien nom place Louis XV (1763)
place de la Révolution (1792)
place de la Concorde (1795)
place Louis XV (1814)
place Louis XVI (1826)
place Louis XV (1828)
Géocodification
Ville de Paris 2262
DGI 2259
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Place de la Concorde
Géolocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Place de la Concorde
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La place de la Concorde (initialement « place Louis XV »), qui s’étend sur 7,56 hectares, est la plus grande place de Paris. Elle est située dans le 8e arrondissement.

Elle est, avec la place des Vosges, la place Dauphine, la place des Victoires et la place Vendôme, l'une des cinq places royales parisiennes.

Elle a la spécificité d'avoir connu de nombreux changements de nom, en fonction des événements politiques majeurs traversés par la France, s'appelant successivement : place Louis-XV, place de la Révolution, place de la Concorde, place Louis-XVI (1826-1830) et, de 1830 jusqu'à nos jours, de nouveau place de la Concorde.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Située sur la rive droite dans le 8e arrondissement, au pied des Champs-Élysées, elle relie ceux-ci, qui montent vers le nord-ouest, au jardin des Tuileries qui s'étend vers le sud-est. Par la rue Royale, elle ouvre au nord sur l'église de la Madeleine et au sud, par le pont de la Concorde qui traverse la Seine vers le 7e arrondissement, sur le palais Bourbon. Administrativement, la place elle-même est située dans le quartier des Champs-Élysées dont elle est l’extrémité orientale. Mais les deux bâtiments qui la bordent au nord, de part et d’autre de la rue Royale, sont dans le quartier de la Madeleine, toujours dans le 8e arrondissement, tandis que le jardin des Tuileries qui la jouxte est situé dans le quartier Saint-Germain-l'Auxerrois du 1er arrondissement.

Proche du centre de Paris, la place occupe une position privilégiée car elle ponctue deux grands axes :

La place de la Concorde est desservie par les lignes de métro 1, 8 et 12 à la station Concorde.

Description[modifier | modifier le code]

Plaque de la place de la Concorde avec, au-dessus, la plaque de son ancien nom sous la Restauration, « place Louis XVI ».

Cet ensemble monumental est, au point de vue de l'aménagement urbain, la plus importante création du siècle des Lumières dans la capitale. Il exprime un moment privilégié dans l'évolution du goût français : celui qui voit, vers le milieu du XVIIIe siècle, le déclin du style rocaille et la naissance d'un nouveau classicisme dont Ange-Jacques Gabriel, son architecte, et Edmé Bouchardon, le sculpteur de la statue équestre de Louis XV érigée au centre de la place et détruite à la Révolution, sont parmi les pionniers.

Sa dénomination a changé de nombreuses fois, traduisant l'instabilité des régimes politiques de la France depuis 1789 et une série d'événements joyeux, tragiques ou glorieux, certains d'une grande portée historique, qui se sont déroulés sur son sol. Elle s'est appelée « place Louis XV », puis « place de la Révolution » après le 10 août 1792, « place de la Concorde » sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, à nouveau « place Louis XV » puis « place Louis XVI » sous la Restauration, « place de la Charte » en 1830, pour reprendre enfin sous la monarchie de Juillet le nom de « place de la Concorde » ; de même, les monuments qui ont orné ou auraient dû orner son centre : statue équestre de Louis XV, statue de la Liberté, statue de Louis XVI, obélisque de Louxor.

Les aménagements, modestes sous la Révolution (installation des chevaux de Marly en 1794), ont été importants sous la monarchie de Juillet (en 1836, érection de l'obélisque, travaux d'embellissement de Hittorff : les deux fontaines, les statues des huit principales villes de France (les huit « matrones » vêtues à la grecque et couronnées de tours, leurs socles logeant des fonctionnaires et leur famille en attendant l'érection des statues[1], les lampadaires et les colonnes rostrales). Le Second Empire bouleversa la physionomie de la place : sur ordre de l'empereur, les jardins bas de Gabriel seront supprimés pour améliorer la circulation, contre l'avis du baron Haussmann qui déplorera cette mesure dans ses mémoires[2]. Le dernier aménagement sur le plan de l'architecture a été en 1931 la disparition de l'hôtel Grimod de La Reynière, construit en 1775 dans le respect de l'ordonnance de Gabriel, mais défiguré au fil du temps par des adjonctions successives, et son remplacement par l'ambassade des États-Unis dans le respect du projet originel. Depuis 1937, aucun changement notable ne peut plus affecter la place qui est classée dans son ensemble. Signalons un dernier embellissement en 1998, à l'initiative de l'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt, la mise en place du pyramidion doré de l'obélisque.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le nom aurait été choisi par le Directoire pour marquer la réconciliation des Français après la Terreur et les appeler à la « concorde », dans le souhait où se trouvait le nouveau régime d'abandonner le nom de « place de la Révolution » qui avait été donné à la place au commencement de la première Terreur à la chute de la monarchie lors de la journée du 10 août 1792[3],[4],[5],[6],[7],[8].

Historique[modifier | modifier le code]

Originellement, le terrain occupé par cette place se trouvait au milieu de bas-fonds marécageux livrés aux hasards des débordements de la Seine.

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Le projet de Gabriel pour la place Louis XV.
La statue équestre de Louis XV telle qu'elle fut inaugurée en 1763.

Au XVIIIe siècle, ce n'était qu'une esplanade entourée, à moitié d'un fossé qui servait de Dépôt des marbres pour les Bâtiments du Roi et communiquait par une barrière, avec un poste de gabelle et le port aux marbres[9]. Deux grands égouts découverts traversaient les deux extrémités de ce terrain, l'un coulant dans le fossé des Tuileries, l'autre le long des Champs-Élysées[10].

La Ville de Paris, en la personne de ses échevins et de son prévôt des marchands, décide, en 1748, d'ériger une statue équestre de Louis XV pour fêter le rétablissement du roi après la maladie dont il a été atteint à Metz. Un concours est lancé pour trouver le meilleur emplacement, concours auquel participent dix-neuf architectes, parmi lesquels Germain Boffrand, Gabriel de Lestrade et Jacques-Germain Soufflot[Note 1]. L'un d'eux, Ange-Jacques Gabriel, propose de retenir une simple esplanade de terre battue, sans fonction, sans dessin, qui se situe au bout du jardin des Tuileries, et qu'on appelle « esplanade du Pont-Tournant », en référence à un pont de bois qui enjambe alors le fossé bordant la terrasse des Tuileries. Bien qu'excentré, l'endroit peut servir à l'urbanisation des nouveaux quartiers qui tendent à se construire vers l'ouest de la capitale, dans le faubourg Saint-Honoré.

Le Roi est propriétaire de l'essentiel de ces terrains, ce qui permet de limiter les expropriations nécessaires. Avant même que la décision ait été officiellement prise, des négociations ont été engagées avec les héritiers de John Law, propriétaires de terrains qui empiètent sur l'emplacement nécessaire à la création, à cet endroit, d'une place royale, inscrite dans le vaste réseau de places royales qui vont, à Rennes, Rouen, Bordeaux, Dijon, Nantes ou Montpellier, théâtraliser la représentation équestre de Louis XV. Espaces de parade pour la statue, ces places se développent selon un principe qui va rester, à Paris, très ouvert, parce qu'il s'inscrit dans une zone encore vierge d'urbanisation. Valorisée par les façades dessinées par Gabriel, la place Louis XV devient un intermède architectural entre les frondaisons des Tuileries et l'échappée verte des Champs-Élysées.

En 1753, un concours est ouvert pour l'aménagement de l'esplanade, réservé aux membres de l'Académie royale d'architecture. Gabriel, directeur de l'Académie en sa qualité de Premier architecte du Roi, est chargé d'établir un projet empruntant les meilleures idées émises par les concurrents. Bénéficiant du soutien de Madame de Pompadour, qui supervisera l'ensemble des travaux, son projet est accepté en 1755. L'accord entre la Ville de Paris, les représentants du Roi et les héritiers de Law est signé en 1758. En échange des terrains qu'ils cèdent, les héritiers recevront le bâtiment situé au nord-ouest de la place ainsi que les terrains à construire de part et d'autre de la future rue Royale. Ils consentent à payer la construction des façades de tous les bâtiments dont ils auront la propriété et acceptent la servitude de galeries publiques sur la place.

Le projet d'aménagement de la place Louis XV par Bernard Poyet (1789).

Commencée par Edme Bouchardon et achevée par Jean-Baptiste Pigalle, la statue équestre de Louis XV est inaugurée le . Elle est placée au centre de l'esplanade, face à l'est, à l'intersection de l'axe de la nouvelle rue Royale, qui relie la Madeleine à la Seine, et de l'axe du jardin des Tuileries et de l'avenue des Champs-Élysées. Le roi est vêtu à la romaine, coiffé d'un catogan et couronné de lauriers. Le piédestal, dû à Jean-François-Thérèse Chalgrin, est orné de bas-reliefs et, à chaque angle, d'une statue de bronze évoquant les vertus du Roi : la Force, la Justice, la Prudence et la Paix. Comme le monarque est devenu, à l'époque de l'inauguration de la statue, largement impopulaire, on la chansonne en ces termes :

Ah ! la belle statue, ah ! le beau piédestal,
Les vertus sont à pied et le vice à cheval.

Le , la place est le théâtre d'un événement dramatique, le « grand étouffement » : alors qu'un feu d'artifice est tiré en l'honneur du mariage du dauphin et de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, 132 personnes périssent piétinées et étouffées lors d'une panique provoquée par un incendie déclenché par la chute d'une fusée[12].

Foire Saint-Ovide vers 1770 par Jacques-Gabriel Huquier (musée de la Révolution française).

En 1771, la foire Saint Ovide, située auparavant place Louis-le-Grand, vient s'installer sur la place, mais disparaîtra en 1777 à la suite d'un incendie[13]. Plusieurs directeurs de spectacles organisèrent des représentations au profit des victimes. C’est le premier acte de bienfaisance de cette nature[14].

La place est achevée en 1772. Une enceinte octogonale, pourvue d'une balustrade, bordée de fossés de 20 mètres de large et cantonnée de guérites, est créée pour ceindre ce vaste espace. Seul le côté nord de la place est bâti, ce qui dégage la vue sur la Seine. Une partie du programme ne sera toutefois jamais réalisée : ainsi, Gabriel avait prévu de surmonter les guérites de groupes sculptés représentant des trophées, et de créer deux fontaines de part et d'autre de la statue ; en outre, les deux grands bâtiments au nord de la place devaient être encadrés, légèrement en retrait, par deux hôtels plus petits et identiques. La place est baptisée « place Louis XV ». En 1776, l'espace intérieur est divisé en quatre compartiments de gazon entourés de barrières peintes en vert.

En 1789, l'architecte Bernard Poyet propose au roi un aménagement de la place Louis XV avec l'édification de bâtiments aux quatre angles de la place. L'opéra eût été installé dans le bâtiment du nord-est, mais ce projet n'a pas de suite[15].


Révolution[modifier | modifier le code]

L'exécution de Louis XVI. À droite, le piédestal de la statue de Louis XV.
Sanson brandit la tête de Marie-Antoinette à la foule en 1793. (Musée de la Révolution française).

Au temps de la Révolution, la place est le lieu de passage obligé pour des convois, qu'ils soient improvisés ou ritualisés par le protocole des fêtes. Elle sera l'un des grands lieux de rassemblement de la période révolutionnaire, surtout lorsque la guillotine y sera installée. C'est aussi là que Louis XVI et Marie-Antoinette ont été exécutés.

Dès le , les bustes de Jacques Necker et de Philippe d'Orléans y sont exhibés ; le prince de Lambesc et ses dragons chargent les manifestants. Le lendemain, la foule pille les armes de l'Hôtel du Garde-Meuble de la Couronne (nommé de nos jours Hôtel de la Marine, situé dans le bâtiment nord-est) pour « aller à la Bastille ». Le , Louis XVI, Marie-Antoinette et le dauphin (futur Louis XVII), ramenés de Versailles à Paris par le peuple, font leur entrée au palais des Tuileries en traversant la place Louis-XV.

Le , lendemain de l'abolition de la monarchie, la statue équestre de Louis XV est renversée de son piédestal puis envoyée à la fonte. À cette occasion, la place Louis XV est rebaptisée « place de la Révolution ». Le 23 thermidor an I (), sur le piédestal de l'ancienne statue de Louis XV, resté vide pendant un an, est érigée une Statue de la Liberté de François-Frédéric Lemot, effigie de plâtre représentant la Liberté coiffée d'un bonnet rouge et tenant une pique dans la main droite. Cette statue est retirée en .

La guillotine y est provisoirement déplacée depuis la place du Carrousel en , pour y décapiter, sur le lieu même de leur forfait, certains des voleurs des joyaux de la Couronne dont le diamant bleu de la Couronne[16]. Elle réapparaît ponctuellement le 2 pluviôse an I () pour l'exécution de Louis XVI ; unique cas où elle est dressée à l'ouest de la place, à mi-distance du piédestal central et de l'entrée des Champs-Élysées. C'est enfin le 22 floréal an I () qu'elle s'y fixe à demeure, pour y rester jusqu'au 21 prairial an II (), veille de l'instauration de la loi du 22 prairial an II instaurant la grande Terreur, et cette fois à l'est de la place, entre le centre et l'entrée du jardin des Tuileries. Sur les 2 498 personnes guillotinées à Paris pendant la Révolution, 1 119 le sont place de la Révolution. Parmi elles, outre Louis XVI, on retiendra les noms de Marie-Antoinette, Charlotte Corday, madame Roland, les Girondins, Philippe d'Orléans, madame du Barry, Danton, Malesherbes et Lavoisier

Après être restée quatre jours place Antoine (actuelle place de la Bastille), la guillotine est transférée le 25 prairial an II () place du Trône-renversé (actuelle place de la Nation) et ne revient place de la Révolution que pour l'exécution de Maximilien de Robespierre et ses amis (10 thermidor an II ()). Le 12 thermidor an II (), la guillotine est ramenée place de Grève qui était son emplacement initial entre le et le .

Par ailleurs, les chevaux dits de Marly, œuvre de Guillaume Coustou, sont installés à l'entrée des Champs-Élysées en 1795.

Le 3 brumaire an IV (), dernier jour de la Convention et veille de l'instauration du Directoire, le gouvernement décide de rebaptiser la place de la Révolution « place de la Concorde ».

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

La place de la Concorde, avant les transformations du règne de Louis-Philippe, peinte par Giuseppe Canella en 1829.

Marquée par le souvenir sanglant de la Terreur et de l'exécution de la famille royale, la place de la Concorde pose un problème politique aux gouvernements du XIXe siècle. La statue de la Liberté ayant été retirée sous le Consulat, et les projets consistant à édifier une statue de Charlemagne, puis une fontaine, ayant été abandonnés, c'est finalement Louis XVIII qui envisage de bâtir au centre de la place un monument à la mémoire de son frère Louis XVI : la statue du roi martyr, encadrée d'une chapelle et d'un saule pleureur. Charles X en pose la première pierre, le . La même année, la place de la Concorde est rebaptisée « place Louis XVI » (l'inscription était toujours visible à l'angle de la rue Boissy-d'Anglas). Mais la statue projetée ne sera jamais élevée, interrompue par la révolution de juillet 1830, qui redonne à la place le nom de « place de la Concorde ».

En 1830, durant les Trois Glorieuses, la place fut le théâtre d'affrontements entre les insurgés et la troupe.

Érection de l'obélisque de Louxor sur la place de la Concorde.
Fontaine de Jacques Hittorff sur la place de la Concorde.

En 1831, le vice-roi d'Égypte, Méhémet Ali, offre à la France les deux obélisques qui marquent alors l'entrée du temple de Louxor à Thèbes. Seul le premier d'entre eux sera transporté vers la France et arrivera à Paris le . C'est Louis-Philippe qui décide de l'ériger sur la place de la Concorde où « il ne rappellera aucun événement politique ». L'opération, véritable prouesse technique, est réalisée le sous la direction de l'ingénieur de la marine Apollinaire Lebas, en présence de plus de 200 000 personnes. Le roi et la famille royale, incertains du succès de l'opération, ont préféré y assister depuis les salons de l'hôtel du Garde-meuble, ne paraissant sur le balcon que pour recueillir les applaudissements de la foule au moment précis où le monolithe se dresse à la verticale.

En 1835, il avait été projeté la construction d’une gare monumentale à l’entrée du cours la Reine. Elle aurait été la gare de départ d’un chemin de fer reliant Paris à Versailles[17].

Entre 1836 et 1846, la place est transformée par l'architecte Jacques-Ignace Hittorff qui conserve le principe imaginé par Gabriel. Il ajoute deux fontaines (qui sont parmi les premières à être réalisées en fonte de fer) monumentales de part et d'autre de l'obélisque et ceinture la place de lampadaires et de colonnes rostrales. La place se veut ainsi une célébration du génie naval de la France, en référence à la présence, dans l'un des deux hôtels édifiés par Gabriel, du ministère de la Marine. Les deux fontaines — inaugurées le 1er mai 1840 par le préfet Rambuteau — célèbrent la navigation fluviale (fontaine nord, avec des figures assises représentant le Rhin et le Rhône et les récoltes de raisins et de blé) et la navigation maritime (fontaine sud, avec la Méditerranée, l'océan et la pêche). Pour la réalisation des statues ornant ces fontaines, l'architecte fera appel à de nombreux artistes : Jean-François-Théodore Gechter, Honoré Jean Aristide Husson, François Lanno, Nicolas Brion, Auguste-Hyacinthe Debay, Antoine Desboeufs, Jean-Jacques Feuchère, Antonin-Marie Moine, Jean-Jacques Elshoecht (dit Carle Elshoecht) et Louis-Parfait Merlieux. Les colonnes rostrales portent des proues de navire, qui évoquent également l'emblème de la Ville de Paris. Les statues allégoriques de huit villes françaises dessinent le contour de l'octogone imaginé par Gabriel. Celle évoquant Strasbourg, par James Pradier est drapée de noir à partir de 1871, date du rattachement de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne. Le 28 septembre 1870, alors que la ville alsacienne a capitulé en pleine guerre franco-prussienne, un million de personnes vinrent déposer des gerbes et des drapeaux devant la statue ; elle devient alors un monument important pour les revanchards. Le 1er mars 1871, le siège de Paris terminé, les Prussiens posèrent en photographie place de la Concorde, autour de plusieurs canons[18].

En 1854, les fossés qu'Hittorff avait conservés sont comblés pour mieux adapter la place à la circulation.

En octobre 1896, à l'occasion de leur visite en France, le tsar russe Nicolas II et son épouse Alexandra passent par la place de la Concorde, « noire de monde » et spécialement décorée pour l'occasion, le trajet devant les conduire à l'ambassade de Russie[19].

XXe siècle[modifier | modifier le code]

  • Le , durant un raid de bombardiers allemands sur Paris, un accident d'avion français fut enregistré dans la nuit. La maréchal des logis Sachot, accompagne du quartier-maitre Le Juge, eut une panne de moteur à basse altitude au-dessus de Paris. Ne pouvant atteindre la banlieue il dut choisir pour atterrir un endroit propice dans la capitale. C'est ainsi qu'il essaya de se poser sur la place de la Concorde. Ce ne fut pas sans avarie : Sachot fut blessé grièvement et Le Juge eut une fracture à la base du crâne[20].
  • Le , un Te Deum célèbre la victoire de la Première Guerre mondiale à Notre-Dame-de Paris. Anticlérical, le président du Conseil Georges Clemenceau n'y assiste pas. Les autorités civiles organisent le lendemain une cérémonie place de la Concorde, à laquelle le cardinal refusera en réaction à son tour de participer[21].
  • Le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire des ligues d'extrême droite se concentre place de la Concorde. Les affrontements avec les forces de l'ordre font 20 morts et 2 300 blessés.

La place de la Concorde, avec son sol, ses fontaines, ses statues, ses guérites, ses balustrades, ses colonnes et ses lampadaires fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [22].

  • Le , contre manifestation gaulliste[23].
  • Le , Jean Michel Jarre y donne un concert[24].
  • En 1989, à l'occasion du Bicentenaire de la Révolution, la cantatrice américaine Jessye Norman, vêtue d'une robe aux couleurs du drapeau français, entonne l'hymne national La Marseillaise devant dix mille spectateurs place de la Concorde[25].
  • Le , à l'occasion de la Journée mondiale du Sida, l'association Act Up-Paris revêt l'obélisque d'un préservatif géant de 30 mètres et rebaptise symboliquement la place : « place des morts du Sida »[26].
  • Le , les sympathisants de Jacques Chirac y célèbrent son élection à la présidence de la République. Ceci faisait écho à la victoire de François Mitterrand le , fêtée sur une autre place symbolique : la place de la Bastille.
  • En l’an 2000, le grimpeur urbain français Alain Robert escalade l’obélisque, sans avertir personne et sans aucun dispositif de sécurité.

Traditionnellement, le cortège militaire du défilé militaire du 14 Juillet descend chaque année l'avenue des Champs-Élysées, de la place Charles-de-Gaulle jusqu'à la place de la Concorde, où les militaires saluent le président de la République, son gouvernement, les principales autorités de l'État, le corps diplomatique ainsi que des personnalités politiques étrangères, le cas échéant.

Vue panoramique de la place de la Concorde en 1919 (des canons capturés aux Allemands sont disposés derrière les rambardes).

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Le terre-plein central en 2011.
  • Le , comme en pour l'élection de Jacques Chirac, la place est utilisée pour fêter la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle. Elle sert également de lieu de meeting en plein air pour le président-candidat Nicolas Sarkozy le pour contrer un rassemblement à l'esplanade du château de Vincennes de François Hollande au même moment.
  • Durant l'été 2007, la place est vidée de ses passants pour les besoins du tournage du film d'Éric et Ramzy, Seuls Two.
  • En , l'œuvre monumentale PHARES[27] de l'artiste Milène Guermont[28],[29],[30] est installée sur la place de la Concorde pour six mois. C'est la première fois de toute l'histoire qu'une œuvre naît auprès de l'obélisque, le plus ancien monument de Paris. Cette sculpture de 30 mètres de haut est formée d'une résille en aluminium doré recouverte de phares de voiture. PHARES joue avec la lumière aussi bien le jour que la nuit grâce à son capteur cardiaque qui permet au public de provoquer son illumination en direct.
  • En , la place est choisie pour accueillir des compétitions des Jeux olympiques d'été de 2024[31] : basket-ball 3x3, BMX Free-style, breaking, escalade, skateboard. Une enceinte éphémère pouvant accueillir 30 000 spectateurs y sera construite.
  • La moitié de la place, entre l'obélisque et le jardin des Tuileries, restera piétonne à l'issue des JO de 2024[32].

Architecture[modifier | modifier le code]

La place a été conçue par Ange-Jacques Gabriel en 1755 comme un octogone bordé par les Champs-Élysées et le jardin des Tuileries. Les fontaines, ajoutées par Hittorff, sont inspirées de celles de la basilique Saint-Pierre de Rome.

La principale particularité de la place de la Concorde est qu'elle est limitée par du « vide » sur trois côtés (contrairement à la plupart des places qui sont entourées par des bâtiments sur tous les côtés) : les Champs-Élysées, le jardin des Tuileries et la Seine.

Hôtels[modifier | modifier le code]

Le bâtiment situé à l'ouest abrite en partie l'hôtel de Crillon et le siège de l'Automobile Club de France.
À gauche, l'hôtel de Coislin (à ne pas confondre avec l'hôtel de Crillon), à droite l'hôtel de la Marine et au centre la rue Royale.
Le numéro 8 a conservé le dessin de la numérotation de 1805.

À l'extrémité nord, deux larges bâtiments identiques en pierre ferment la perspective. Divisées par la rue Royale, ces structures sont parmi les meilleurs exemples de l'architecture du XVIIIe siècle.

Seules les façades ont été dessinées par Gabriel et érigées entre 1766 et 1775. Elles s'inspirent de la colonnade du Louvre édifiée par Claude Perrault par le principe d'une colonnade élevée sur un soubassement fortement marqué (ici par de vigoureux bossages), le grand entablement, les pavillons d'angle, et aussi par des éléments de décor comme les médaillons ovales ornés de guirlandes. Les frontons sont décorés d'allégories de l'agriculture, du commerce, de la magnificence et de la félicité publique par Michel-Ange Slodtz et Guillaume II Coustou.

  • Le bâtiment, situé à l'est de la rue Royale communément appelé hôtel de la Marine, a été bâti sur des plans de Gabriel sous la direction de Jacques-Germain Soufflot et fut, dès l'origine, entièrement propriété de la Couronne. D'abord affecté au Garde-Meuble, dont les galeries étaient ouvertes au public tous les premiers mardis de chaque mois « de la Quasimodo à la Saint-Martin » entre 9 heures et 13 heures, il accueillit à partir de 1799, le ministère de la Marine qui, sous la direction de Denis Decrès, développa considérablement ses bureaux jusqu'à occuper tout le bâtiment. Les décors intérieurs, d'une grande magnificence, sont l'œuvre de l'architecte Jacques Gondouin et constituent une étape importante dans l'évolution du goût au XVIIIe siècle. Ils ont malheureusement été profondément dénaturés par les transformations effectuées sous le Second Empire, même si les grands salons d'apparat et la Galerie Dorée conservent encore quelques éléments d'origine.
Réverbère de la place de la Concorde. Dans le fond, l'hôtel de Coislin à gauche et le ministère de la Marine à droite.
  • Le bâtiment situé à l'ouest de la rue Royale devait originellement abriter le nouvel hôtel des Monnaies dont la construction était projetée depuis 1768. Mais cet emplacement fut en définitive jugé trop éloigné du quartier des affaires, et un arrêt du Conseil décida que le nouvel édifice s'élèverait à son emplacement actuel sur le quai de Conti. Le terrain situé derrière la colonnade occidentale fut alors divisé en quatre lots qui furent cédés à des particuliers, à charge pour eux d'élever des hôtels particuliers derrière la façade de Gabriel :

Conformément au dessein de Gabriel, des lettres patentes des et (toujours en vigueur) prescrivirent que les bâtiments situés aux angles nord-est et nord-ouest de la place soient construits selon des principes similaires.

Il est à noter que les hôtels de la place de la Concorde conservent les plus anciennes numérotations de Paris. Elles ont été mises en place en 1805, à la suite du décret du par lequel le préfet Frochot met en place des numéros de rue dans Paris intra-muros[33].

Obélisque[modifier | modifier le code]

Obélisque de la place de la Concorde.

L'obélisque égyptien de Louxor, vieux de 3 300 ans (XIIIe siècle av. J.-C.), fut transporté en France en 1836, offert par l'Égypte en reconnaissance du rôle du Français Champollion qui a été le premier à traduire les hiéroglyphes. Le roi Louis-Philippe le fit placer au centre de la place lors de son aménagement par l'architecte Hittorff. Haut de 22,86 mètres[34], le monolithe, en granite rose de Syène, pèse 227 tonnes. Il est érigé sur un socle de 9 mètres et est coiffé d'un pyramidion doré de plus de trois mètres et demi. Les hiéroglyphes qui le recouvrent célèbrent la gloire du pharaon Ramsès II.

Le sommet de cet obélisque est surmonté d'un pyramidion de plus de 3,50 m, ajouté en à l'initiative de l'historienne Christiane Desroches Noblecourt, aussi pointu qu'étincelant, fait de bronze et de feuilles d'or. Il est censé remplacer un précédent ornement sommital, emporté lors d'invasions en Égypte au VIe siècle.

L'obélisque se situe sur la ligne de l'axe historique de Paris qui va de l'Arc de triomphe du Carrousel à l'arche de la Défense en passant par le jardin des Tuileries et l'avenue des Champs-Élysées.

Depuis juin 1999[35], l’obélisque sert de gnomon à un cadran solaire, occupant la moitié nord de la place. L'ombre du sommet du monolithe, portée entre des lignes convergentes, matérialisées au sol par des bandes et des incrustations de métal dans le revêtement de la place[36], indique l'heure solaire figurant en chiffres romains à l'extrémité des lignes. Les deux courbes des solstices et la ligne droite des équinoxes sont matérialisées par des clous de bronze scellés dans la chaussée.

Statuaire[modifier | modifier le code]

En 1794, les deux groupes sculptés par Antoine Coysevox représentant la Renommée et Mercure montés sur le cheval ailé Pégase furent placés aux Tuileries et remplacés par les Chevaux de Marly de Guillaume Coustou qui décoraient l'abreuvoir du château de Marly. Ceux-ci furent ensuite placés à l'entrée de l'avenue des Champs-Élysées en 1795, à l'initiative du charpentier Huzard, qui redoutait le vandalisme qui les menaçait. Les quatre groupes ont été remplacés en 1984 par des moulages[37],[38].

À chacun des coins de la place octogonale se trouve une statue représentant une ville française :

Fontaines[modifier | modifier le code]

La fontaine des Fleuves.

Les deux fontaines de la place de la Concorde sont situées de part et d'autre de l'obélisque. L’œuvre de l'architecte Jacques Ignace Hittorff qui ajoute ces deux fontaines monumentales – la fontaine des Mers placée au sud (côté Seine) et la fontaine des Fleuves au nord (côté rue Royale).

Citations[modifier | modifier le code]

  • « La place de la Concorde n'est pas une place, c'est une idée. » (Curzio Malaparte)

Personnes guillotinées place de la Révolution[modifier | modifier le code]

La place de la Concorde de nuit.
Plaque de la mairie de Paris, commémorant les « exécutions publiques » sur la place de la Révolution, dont celle du roi et de la reine.
Plaque marquant l'emplacement de l'ancien cimetière des Errancis, apposée sur le no 97 de la rue de Monceau (8e arrondissement de Paris).

Au début, les corps étaient transportés au cimetière de la Madeleine (aujourd’hui square Louis-XVI) et y reposent toujours.

À partir de 1794, les dépouilles des condamnés furent transférées au cimetière des Errancis. Depuis les travaux d'urbanisme au XIXe siècle, leurs ossements ont tous été retirés de ce cimetière et entreposés pêle-mêle dans les catacombes.

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Vue par les peintres[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. La Concorde
  2. Baron Haussman (1809-1891), Mémoires du Baron Haussmann. T. 3, 1890-1893 (lire en ligne), p. 228
  3. La plupart des historiens s’accordent à reconnaître aujourd’hui que la Terreur, et dans ce cas « la 1re Terreur », commence avec la journée insurrectionnelle du  : Georges Lefebvre, Raymond Guyot et Philippe Sagnac, La révolution française, Paris, Éditions F. Alcan, coll. « Peuples et civilisations ; histoire générale » (no XIII), , 584 p., in-8 (OCLC 559992268), p. 122.
  4. Albert Soboul, La révolution française, vol. 1 : De la Bastille à la Gironde, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Collection Idées » (no 43), , 377 p., 2 vol., 17 cm (OCLC 491377975), p. 303.
  5. François Furet et Denis Richet, La Révolution française, Paris, Fayard, coll. « L'Histoire sans frontières » (no 20), , 544 p., 22 cm (OCLC 299672408), p. 168.
  6. Jacques Godechot, Les Révolutions : 1770-1799, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio » (no 36), , 2e éd. rev. et augm éd., 415 p., 1 vol., 19 cm (OCLC 65434401), p. 160.
  7. « Événements », dans François Furet (dir.), Mona Ozouf (dir.) et al., Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 266), , 373 p., 18 cm (ISBN 2-0808-1266-1), p. 216.
  8. Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige dicos poche », , 1re éd., 1184 p., 20 cm (ISBN 978-2-13-053605-5), p. 1020.
  9. « Quai de Billy, aujourd'hui avenue de New York, 16e arrondissement de Paris », www.paris-pittoresque.com.
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  20. Maurice Tiery : Paris bombardé par les Zeppelins, Gothas et Berthas
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  23. persée, manifestation gaulliste du 30 mai 1968 place de la Concorde
  24. Antoine Terrel, « Jean-Michel Jarre sur son concert mythique place de la Concorde : "J'ai mis un an à m'en remettre" », sur europe1.fr, (consulté le ).
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  29. Julie Cateau, « Milène Guermont, the artist-engineer who wants to make you love concrete », Ouest France, 2018.
  30. Frédéric Pommier, « La semaine culturelle du 31 octobre », France Inter, 2016.
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  32. Fleur Tirloy-Théron, « La moitié de la place de la Concorde interdite aux voitures après les Jeux olympiques », France 3 Paris Île-de-France, 14 janvier 2024.
  33. Philippe Krief, Paris Rive Droite, Paris, Massin, coll. « Petites histoires et grands secrets », , 213 p. (ISBN 2-7072-0488-9), p. 138.
  34. Avec le rehaussement dû au socle, le sommet du monolithe est à 33, 37 m au-dessus de la place.
  35. Inauguration le 21 juin, jour du solstice d'été.
  36. Andrée Gotteland et Georges Camus, Cadrans solaires de Paris, CNRS Éditions, 1993 (ISBN 2271050359).
  37. Les originaux ont été déposés au musée du Louvre.
  38. « Les Chevaux de Marly quittent la Concorde », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  39. Jessica Nelson, L'orageuse, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-45864-3)

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Soufflot propose, comme emplacement, la réunion de l’île de la Cité, Boffrand les Halles, l’espace entre le Louvre et les Tuileries. D’autres sites sont envisagés : la rue du Bac, au droit du pont Royal, la place de Grève, le quai Malaquais[11].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]