Pierre de Mirabel

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Pierre de Mirabel
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Fonction
Évêque de Vaison
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Biographie
Père
Fratrie

Pierre dit de Mirabel est un évêque de Vaison de la première moitié du XIe siècle, sous le nom de Pierre II.

Il est parfois confondu avec Pierre Ier, évêque de Sisteron (1030-1046), ainsi que son petit-neveu, Pierre II de Nice, dit aussi de Mirabel, abbé de Saint-Florent d'Orange, évêque de Vaison.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre de Mirabel fait construire le cloître de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth de Vaison

Origines[modifier | modifier le code]

Ses origines ne sont pas précisément connues. L'archéologue médiéviste Marie-Pierre Estienne (2004) considère qu'il pourrait appartenir à la branche des Mirabel des Mévouillon[1],[2]. Le chanoine Cyprien Perrossier (1881), archiviste diocésain de Valence et auteur d'une notice sur l'évêque, considérait qu'il appartenait aux seigneurs de Mirabel, près de Nyons[3].

Sa filiation repose notamment sur l'interprétation d'un acte du Cartulaire de Cluny, no 2779, daté du [4]. Ce document mentionne deux frères, Laugier/Léger et Pons (Leodegarius et Poncius), déterminés à se faire moines à Cluny, et faisant un don à l'abbaye de Cluny de la moitié du castrum d'Altonum (Albon), dans le diocèse de Die, et des dépendances, avec le consentement de six autres frères — Féraud, (domni Feraldi), Pierre (domni Petri episcoporum), Arnoux/Arnoul/Arnulfe (domni Arnulfi), Geraud/Gérard/Giraud (domni Geraldi), Raoul/Roux/Rodolphe (domnique Rodulfi) et Raimbaud (domni Raimbaldi) —, qui obtiennent en contrepartie des alleux[4].

Deux hypothèses s'opposent concernant ces frères.
La première considère que Laugier/Léger serait Laugier, mari d'Odile (Poly, 1976[5] ; Estienne, 2004[1] ; Varano, 2011[6]). Selon cette interprétation, Pierre serait le frère de Laugier [de Nice] et ainsi fils de Pons II de Mevouillon (Poly, 1976[5] ; Estienne, 2004 & 2008[1],[7].).
La seconde hypothèse le fait fils de Laugier [de Nice] et de l'une de ses deux épouses (Foulon/Varano, 2013)[8]. La Gallia christiana novissima (1899-1920) indiquait ainsi « fils de Laugier, riche et puissant seigneur des Alpes », en spécifiant que sa mère n'est pas Odile, mais Richilde première épouse de Laugier[9]. Ils corrigeaient cependant en indiquant qu'il semblait plus probablement le fils d'une première épouse, Richilde[9]. L'historien Jules Chevalier (1897) avançait lui aussi qu'il était le fils de Laugier, mais issu d'Odila[10].

Une autre hypothèse le dit fils d'Ismidon. Caïs de Pierlas (1885) parlait d'Ismidon de Royans, dit le vieux, et d'Alloy, dame de Royans[11],[12],[13], tandis que Manteyer (1908) avançait l'hypothèse qu'il soit l'un des trois fils — Bermundus, Feraldus et Logerius — d'Ismidon [de Valence ?][14].

Carrière épiscopale[modifier | modifier le code]

L'archiviste Perrossier (1881) avançait qu'il est « difficile de fixer avec précision les dates extrêmes de l'épiscopat de Pierre de Mirabel », surtout qu'il est placé dans la liste épiscopale « entre deux homonymes »[15]. La première mention d'un Pierre, évêque, remonte à l'année 1009 et le prénom se retrouve dans les actes jusqu'en 1080[15]. Perrossier (1881) plaçait son épiscopat entre 1009/10 et 1056, en se référant base notamment « sur un acte du 5 avril 1053 dans lequel il est dit que cette année-là était la quarante-troisième de son ordination » (probablement épiscopale)[15]. Estienne (2008) indique l'épiscopat entre 1010 et 1034[7].

Il est moine de l'abbaye de Saint-Florent d'Orange au moment de son ordination[15]. Estienne (2008) indique qu'il en aurait été abbé[7], alors que dans une publication précédente (2004) elle désignait abbé Pierre III de Mirabel, fils de Raimbaud et petit-fils de Laugier[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Marie-Pierre Estienne, Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe – XVe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , 287 p. (ISBN 978-2-82182-761-5, lire en ligne), p. 32, 39-42 (voir aussi [PDF] en ligne).
  2. Eliana Magnani, « Cluny, Saint-André de Gap, le Dévoluy. L'implantation clunisienne en Haute-Provence – milieu Xe-XIe siècle », dans Dominique Rigaux, Gisella Cantino Wataghin, Regards croisés sur le Dévoluy. Cultures et sociétés dans les pays alpins, CNRS-MSH Alpes, (lire en ligne [PDF]), p. 101-119.
  3. Perrossier, 1881, p. 244-245
  4. a et b Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny. Tome troisième - 987-1027, Paris, Imprimerie nationale, 1876-1903 (lire en ligne), pp. 802-804, no 2779.
    Acte no 1653 dans Chartes originales antérieures à 1121 conservées en France (« Charte Artem/CMJS no 1653 »), Cédric Giraud, Jean-Baptiste Renault et Benoît-Michel Tock, éds., Nancy : Centre de médiévistique Jean Schneider ; éds électronique : Orléans : Institut de recherche et d'histoire des textes, 2010. (Telma). (en ligne).
  5. a et b Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne), p. 78, 94-95.
  6. Mariacristina Varano (thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I), Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, , 1007 + 132 (lire en ligne [PDF]), p. 217).
  7. a b et c Marie-Pierre Estienne, Châteaux médiévaux dans les Baronnies : Xe – XVe siècle, Alpara, , 164 p. (ISBN 978-2-91612-549-7, lire en ligne), chap. 31, p. 52.
  8. Jean-Hervé Foulon, Mariacristina Varano, « Réforme et épiscopat en Provence. Étude comparée des cas de Gap et de Sisteron au milieu du XIe siècle », Cahiers de Fanjeaux, no 48,‎ , p. 311-342 (lire en ligne).
  9. a et b Joseph-Hyacinthe Albanès, complété, annoté et publié par le chanoine Ulysse Chevalier, Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales — Tome premier : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron, Montbéliard, 1899-1920 (lire en ligne), p. 464-465.
  10. Jules Chevalier, Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois. Tome Ier, Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, , 477 p. (lire en ligne), p. 177-178.
  11. Caïs de Pierlas, Le XIe siècle dans les Alpes-Maritimes, études généalogiques, Turin, Hermann Loescher, , 110 + II (lire en ligne).
  12. Joseph Berge, Les erreurs de l'histoire. Origines rectifiées de maisons féodales. Concerne les comtes de Provence, les princes d'Orange, les d'Adhémar de Monteil, les Poitiers-Valentinois, les vicomtes de Marseille et la maison de Baux, Menton, éd. France-Riviera, , 257 p..
  13. Édouard Baratier, Georges Duby, Ernest Hildesheimer, Atlas Historique : Provence, Comtat Venaissin, Principauté de Monaco, Principauté d'orange, Comté de Nice, Paris, A. Colin INIST-CNRS, , Cote INIST : S 6285 et H&G, n°120, 217.
  14. Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), p. 359.
  15. a b c et d Perrossier, 1881, p. 246-247

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cyprien Perrossier, « Recherches sur les évêques originaires du diocèse de Valence (suite) », Bulletin de la Société d'archéologie, d'histoire et de géographie de la Drôme, no t.XV,‎ , p. 244-253, « 7. Pierre de Mirabel, évêque de Vaison (1009-1056) » (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]