Pierre de Châtelus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pierre de Châtelus
Fonctions
Évêque de Valence et de Die
Diocèse de Valence et Die (d)
-
Abbé de Cluny
-
Abbé de Saint-Serge d'Angers
-
Biographie
Naissance
Date et lieu inconnusVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Activités
Fratrie

Pierre de Châtelus, Chastelus ou encore Châlus, mort en , est un ecclésiastique français du XIVe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

La date de naissance de Pierre de Châtelus (de Castro Lucio) reste inconnue. Son nom se retrouve, dans la documentation, sous diverses formes, avec ou sans la particule de : Chalus[1],[2], Châlus[3], Chatelus, Chastel(l)us[2],[3],[4] ou encore Chastellux[5],[6].

Sa famille est originaire d'un château de Châlus ou Châtelus, en Limousin. J. Chevalier (1896) précise « Sa famille devait son nom à ce château de Châlus dans le Limousin, devant lequel le légendaire Richard Cœur de Lion avait rencontré la mort », c'est-à-dire Châlus[3]. Henri-Paul-César de Chastellux (1842-1917), dans son Recherches sur les anciens seigneurs de Chastellux (1868), indiquait qu'il s'agissait de Châtelus dans la Creuse, chef-lieu de canton[7].

Selon de Chastellux, il serait le fils de Raymond de Châtelus et de Madeleine de Saint-Martial[7]. Si l'information n'est pas confirmée, il est par contre le frère de Aymery/Eymeri, archevêque et cardinal[3],[8],[9]. Vernet publie ainsi une lettre du pape Clément VI où ce dernier lui exprime sa douleur à l'occasion de la mort de son frère[8]. Certains auteurs anciens les avaient désigné comme cousins.

Félix Vernet (1891), de même que J. Chevalier (1896), le disent, par ailleurs, « compatriote et parent » du pape Clément VI[3].

Carrière religieuse[modifier | modifier le code]

J. Chevalier (1896) résume ainsi sa carrière : « docteur ès décret, prêtre remarquable par son zèle de la religion, d'une vie pure, habile dans les choses spirituelles et temporelles, orné de l'honnêteté des mœurs et du mérite d'autres grandes vertus. »[3]

Il est docteur en décrets[2],[10]. Deux inventaires ont été réalisés de sa bibliothèque, après sa mort, permettant de lister 44 ouvrages de droit[2].

Il prévôt de Roussac (Haute-Vienne), en 1316[2],[10].

Proche du Saint-Siège, il est nommé à la tête de plusieurs abbayes en France. Louis Caillet (1975) souligne ainsi qu'il est l'un des collaborateurs préférés du pape Jean XXII[11]. Il est ainsi nommé, le , abbé de Saint-Serge d'Angers, et désigné par le nom Pierre II[12].

Le , il est transféré, par décision du pape, à la tête de l'abbaye Saint-Jean-Baptiste de Montolieu[2], dans le diocèse de Carcassonne[12].

Abbé de Cluny[modifier | modifier le code]

En 1322, il est appelé à diriger l'abbaye de Cluny, à la suite du décès de Raymond Ier de Bonne[11],[4],[6]. Il est placé dans le Catalogue sous le nom de Pierre II[4],[6].

En tant qu'abbé de Cluny, il doit se rendre régulièrement en Avignon auprès des papes Jean XXII et surtout son parent, Clément VI[13].

En 1340, il acquiert les ruines du palais des Thermes afin d'en faire un lieu de résidence[14].

Érudit, il possède une bibliothèque considérable pour l'époque, il possède une collection d'ouvrages sur le droit, mais aussi les arts, comme la peinture, la sculpture ou encore l'orfèvrerie[15].

Épiscopat[modifier | modifier le code]

Clément VI le nomme, par bulle du , évêque de Valence et de Die, afin de succéder à Henri de Villars[3],[16]. Les actes publiés par le Regeste dauphinois le mentionnent sous les formes « évêque et comte de Valence et Die », voire parfois « prince et comte de Valence et Die ».

En la mi-mai 1343, Pierre de Châtelus tombe malade[17]. Dans une lettre, datée du [sic] — date que l'on retrouve dans le Catalogus de Cluny[4] ou chez le comte de Chastellux (« 4 des nones de mars 1344 »)[7] —, le pape, avide, prévient déjà que l'on s'occupe de « ses biens meubles, au cas où il viendrait à mourir »[18] (notamment de la bibliothèque)[17]. Le bruit de sa mort se diffuse à partir de la cour papale[17]. Une seconde lettre du pape nous apprend qu'il est dit mort le [18]. Le , Pierre de Mirabelle lui rend hommage[19]. L'affaire prend fin lorsque le , Pierre de Châtelus paye ses annates[17].

Son épiscopat est marqué par la poursuite de la lutte contre les comtes du Valentinois[5]. L'archevêque de Lyon prononce, à l'occasion, une sentence, sur ordre du pape[5].

En 1349, il perd son frère, Aymery/Eymeri[20]. Il reçoit à cette occasion une lettre de condoléance du pape[8],[20].

Mort et inventaire de ses biens[modifier | modifier le code]

Pierre de Châtelus semble mourir avant le [2]. J. Chevalier (1896) indique simplement [21]. Son corps est inhumé dans la chapelle Saint-Martial de l'abbatiale de Cluny[21].

Clément VI fait désigner Guillaume de Baume, prieur de Tarascon, afin qu'il se rende à Valence pour « inventorier les biens du défunt et en assurer la transmission à la chambre apostolique »[21]. Les objets sont remis au trésorier du pape, Bertrand de Cosnac[21]. Outre la bibliothèque, on relève également des joyaux[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les évêques du diocèse de Valence », sur Diocèse de Valence.
  2. a b c d e f et g Jacques Monfrin, Marie-Henriette Jullien de Pommerol, Bibliothèques ecclésiastiques au temps de la papauté d'Avignon. t.2 Inventaires de prélats et de clercs français, Paris, CNRS Éditions, , 658 p. (ISBN 2-271-05750-7, lire en ligne), chap. 61, p. 294-299 « 352.2 Pierre de Chalus, évêque de Valence et de Die ».
  3. a b c d e f et g J. Chevalier, 1896, p. 214 (lire en ligne).
  4. a b c et d Franz Neiske, Institut für Frühmittelalterforschung, Münster Universität, « Catalogus abbatum Cluniacensium », sur www.uni-muenster.de.
  5. a b et c U. Chevalier, 1867, p. 11.
  6. a b et c Louis M. J. Chaumont, Histoire de Cluny : depuis les origines jusqu'à la ruine de l'abbaye (2e édition, considérablement augmentée), Paris, (lire en ligne), NN
  7. a b et c Henri-Paul-César de Chastellux, Recherches sur les anciens seigneurs de Chastellux jusqu'en 1384, Avallon, impr. Émile Odopé, , 159 p., p. 35.
  8. a b et c Vernet, p. t.XII, p.17.
  9. Caillet, 1975, p. 336.
  10. a et b Caillet, 1975, p. 330.
  11. a et b Caillet, 1975, p. 63.
  12. a et b Caillet, 1975, p. 67.
  13. Vernet, p. 7.
  14. Louis M. J. Chaumont, Histoire de Cluny : depuis les origines jusqu'à la ruine de l'abbaye (2e édition, considérablement augmentée), Paris, (lire en ligne), p. 143
  15. Vernet, p. t.XI pp.155-166, pp.199-207.
  16. Regeste dauphinois, p. 47, t. 6, Fascicules 16-18 Acte no 31801 (lire en ligne).
  17. a b c et d J. Chevalier, 1896, p. 216 (lire en ligne).
  18. a et b Regeste dauphinois, p. 123, t. 6, Fascicules 16-18 Actes no 32271 et no 32272 (lire en ligne).
  19. Regeste dauphinois, p. 184, t. 6, Fascicules 16-18 Acte no 32602 (lire en ligne).
  20. a et b J. Chevalier, 1896, p. 236 (lire en ligne).
  21. a b c d et e J. Chevalier, 1896, p. 238 (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles-Félix Bellet, Notice sur Pierre de Chalus, Abbé de Cluny (1320-1342) et Evêque de Valence (1342-1352), Valence, Impr. J Céas,
  • Louis Caillet, La Papauté d'Avignon et l'Eglise de France. La politique bénéficiale du pape Jean XXII en France (1316-1334), Paris, PUF, , 606 p. (lire en ligne)
  • Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome second, Depuis l'année 1277 jusqu'en l'année 1508, t. 3, Valence, Impr. de J. Céas et fils, (lire en ligne).
  • Ulysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les évêques de Valence, Valence, Jules Céas et fils, , 16 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1912-1926. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Félix Vernet, « Notes sur Pierre de Chalus, évêque de Valence et de Die », Bulletin d'histoire ecclésiastique et d’archéologie religieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et Viviers,‎ …, t.XI (1891), 55-66, 199-207 ; t.XII, 5-20 ; t. XIV, 18-29 ; t.XIV (1895) 1-16 :
    • t. XIV « III- Démêlés de Pierre de Chalus avec Louis Ier et Aymar V de POitiers, comtes de Valentinois », pp. 1-16 (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]