Pierre Robert Le Roux d'Esneval

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Pierre Robert Le Roux d'Esneval
Fonction
Président à mortier
Parlement de Normandie
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
AcquignyVoir et modifier les données sur Wikidata
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Propriétaire de

Pierre Robert Le Roux d'Esneval, baron d'Acquigny[Note 1], dit le Président d’Acquigny (, Rouen - , Acquigny[1]), est un magistrat français, président à mortier[Note 2] au parlement de Normandie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ermitage du président d'Acquigny en l'église Sainte-Cécile.
L'oratoire du président d'Acquigny.

Il appartient à une famille de robins rouennais[Note 3]. Il épouse, par contrat du , Françoise-Catherine Clérel de Rampen[2], baronne du Bois-Normand, dame de Sey, Saint-Corne et la Rouillière[Note 4]. Il a une fille nommée Anne-Marie-Françoise[Note 5] et un fils nommé Esprit-Robert-Marie[Note 6].

Magistrat d'une piété éminente, Pierre-Robert Le Roux professait la plus grande vénération pour les martyrs d'Acquigny, et œuvra pour augmenter leur dévotion[Note 7].

En 1753, dans l'affaire des refus de sacrements à Verneuil[Note 8], il fait partie des membres du parlement mandés à Paris pour y recevoir du roi et du chancelier de Lamoignon une sévère réprimande[3]. Il en reçoit une plus dure encore en 1755, pour son opposition à l'édit du , auquel la chambre des vacations qu'il préside a défendu d'obéir[4].

En 1772, il se démet de sa charge de président à mortier en faveur de son fils, appelé dorénavant le président d'Esneval, tandis que le père conserve le nom de président d'Acquigny.

À partir de cette époque, Pierre-Robert Le Roux d'Esneval vient habiter plus souvent au château à Acquigny[Note 9]. En 1774, après la dissolution du parlement, un arrêt du conseil supérieur de Rouen lui ayant défendu de se qualifier président, il n'en fait que rire[5], et avec raison car, trois mois après, le parlement est rétabli. M. d'Acquigny assiste avec son fils au banquet donné à cette occasion, qui coûte la somme énorme de 23 600 livres[6].

L'église Sainte-Cécile d'Acquigny.

Fervent catholique, disposant de son chapelain personnel, affilié à la réforme cistercienne de la Trappe de Soligny, ami intime de Pierre-Jules-César de Rochechouart, évêque d'Évreux, fondateur des petits collèges de Pavilly et Grémonville, bienfaiteur de l'école de filles de Villettes[Note 10],[7], le président d'Acquigny mena peu avant la Révolution une vaste campagne de reconstruction et de décoration des églises dont il était le patron laïc comme celles de Pavilly, Grémonville, Bois-Normand, Acquigny[8]. Le président d'Acquigny portait une attention particulière aux reliques ; dans l'église cauchoise d'Yvecrique, il fit déposer le corps entier d'un saint en provenance des catacombes romaines[9].

Acquigny[modifier | modifier le code]

L'état d'abandon du prieuré d'Acquigny fait que le président d'Acquigny achète l'établissement en 1752[Note 11]. La physionomie contemporaine de l'église Sainte-Cécile d'Acquigny est marquée par le XVIIIe siècle.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Amable Floquet, Histoire du parlement de Normandie, 7 volumes, Rouen, Édouard Frère, 1840-1842 ;
  • Pierre-François Lebeurier, « Notice historique sur la commune d'Acquigny », Annuaire administratif, statistique et historique du département de l'Eure, 1862 (ou tiré à part). En ligne.
  • Olivier Chaline, « Des sources en dur et en doré : les églises du président d'Acquigny », Histoire, économie & société, 31, 2012, p. 105-119. En ligne.
  • Olivier Chaline, Nicolas Trotin, Sur ses terres comme au ciel: le président d'Acquigny, bâtisseur d'églises en Normandie au XVIIIe siècle, Bayeux, OREP, 2019.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il possédait cette baronnie du vivant de son père en 1746.
  2. À la suite de son père en 1741.
  3. Pierre Robert Le Roux est le fils d'Anne-Claude-Robert Le Roux d'Esneval, chevalier, baron d'Esneval et d'Acquigny, vidame de Normandie, sire de Pavilly, etc., conseiller au parlement de Rouen, puis président à mortier en 1712 et de Marie-Marthe Le Marchand de Bardouville.
  4. Françoise-Catherine Clérel de Rampen est la fille d'André Clérel, chevalier, seigneur de Sey, et de Catherine-Françoise de Thieuville, baronne du Bois-Normand et des Bottereaux, dame de Saint-Cime, de la Rouillère, etc.. Morte à Rouen le 8 mars 1753.
  5. Anne-Marie-Françoise Le Roux d'Esneval, née en 1741, mariée à Acquigny avec Armand-Michel de Pomereu, chevalier, marquis des Riceys, président à mortier du parlement de Rouen.
  6. Esprit-Robert-Marie Le Roux fait, par reconnaissance, reconstruire l'autel principal de l'église d'Acquigny, derrière lequel il fait graver une inscription commémorative. Il épouse à Acquigny, le , Françoise-Félicité de Morant.
  7. Le , Pierre-Jules-César de Rochechouart, évêque d'Évreux, se trouve sur son invitation au château d'Acquigny. Après avoir donné la confirmation dans l'église paroissiale, le prélat se rend processionnellement à la chapelle Saint-Mauxe qu'il trouve dans un état peu décent. Il prend une ordonnance pour enjoindre au prieur de faire les réparations nécessaires, sous peine d'interdiction de la chapelle. Le président d'Acquigny s'étant chargé de la restauration des reliquaires, Mgr de Rochechouart revient, au mois de décembre de la même année, placer les pieuses dépouilles dans une nouvelle châsse et deux nouveaux bustes. Il rend à cette occasion une ordonnance qui prescrit de célébrer la procession et l'office des martyrs sous le rite solennel majeur, et permet aux membres de la confrérie de Saint-Mauxe d'y porter les châsses contenant les reliques, après toutefois s'être approchés du sacrement de pénitence.
    En 1747, par contrat du , le président d'Acquigny échange avec le même évêque d'Évreux, abbé commendataire de Conches, le patronage de la cure d'Acquigny, qu'avait cette abbaye, pour le patronage alternatif de la cure de Vaux-sur-Risle, qu'il avait lui-même, comme baron de Bois-Normand et des Botteraux, du chef de sa femme.
  8. En 1753, le refus du curé de Verneuil d'administrer les sacrements à un prêtre janséniste en raison de la bulle Unigenitus dégénéra en un conflit violent entre le parlement de Rouen qui, en essayant de forcer le curé, puis l'évêque, à administrer les sacrements, tâchait d'affirmer son droit à un rôle actif dans l'administration de la Normandie, et le roi qui tenait à réaffirmer son autorité sur les parlements. Matthew Levinger, La Rhétorique protestataire du parlement de Rouen (1753-1763), in Annales. Histoire, Sciences sociales, 1990.
  9. Il donne une nouvelle marque de son affection pour cette résidence en y faisant transférer, le , les corps de tous les membres de sa famille inhumés dans l'église des Célestins de Rouen, dont la congrégation vient d'être supprimée.
  10. L'école de filles est fondée le par le curé de Villettes, l'abbé Foulon; cette école était dirigée par sœur Françoise Chemin, supérieure de la communauté des Écoles chrétiennes d'Évreux ; le président d'Acquigny, dans un acte du , déclare vouloir assurer à perpétuité l'instruction des jeunes filles de Villettes ; de fait, il finance la réalisation des maison, cour et jardin de l'école, mettant ainsi en œuvre les volontés d'Anne-Marie-Magdeleine de Canouville, son aïeule, qui avait laissé des dispositions olographes en ce sens.
  11. Le contrat l'oblige à payer 900 livres de rente au prieur et à supporter toutes les charges du prieuré. Il a la liberté de démolir l'ancienne chapelle et les bâtiments réguliers, à condition d'édifier sur le tombeau des martyrs une chapelle plus petite pour y acquitter les fondations. M. d'Acquigny fait bâtir une nouvelle chapelle avec les débris de l'ancienne, il entoure de boiseries à l'intérieur, et place sous l'autel une grande partie des ossements des martyrs.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Pierre tombale visible dans l'église Notre-Dame de Pavilly. », notice no PM76002408, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  2. « Plaque funéraire de Françoise Catherine Clerel de Rampen, épouse de Pierre Robert Le Roux d'Esneval d'Acquigny », notice no PM76002406, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, visible dans l'église Notre-Dame de Pavilly.
  3. Floquet, Histoire du parlement, t. VI, p. 298.
  4. Floquet, t. VI, p. 343.
  5. Floquet, t. VI, p. 721.
  6. Floquet, t. VII, p. 29.
  7. Archives de la paroisse de Villettes, Archives départementales de l'Eure, 2 F 3152.
  8. Amis des monuments et sites de l'Eure, Confluence 2013, p. 140.
  9. Amis des monuments et sites de l'Eure, Confluence 2013, p. 148.