Pierre Piérade

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Pierre Piérade
Description de cette image, également commentée ci-après
Piérade photographié en 1920
Nom de naissance Pierre Émile Gaston Adelgeist
Naissance
Paris 8e
Nationalité Drapeau de la France Français
Décès (à 52 ans)
Paris 18e
Profession Acteur
Artiste lyrique, humoriste
Films notables La Petite Lise
Charlemagne
On a volé un homme
La Sonnette d'alarme

Pierre Émile Gaston Adelgeist dit Pierre Piérade ou Piérade[Note 1], né le dans le 8e arrondissement de Paris et mort le à l'hôpital Bichat dans le 18e arrondissement de Paris, est un artiste lyrique et comique de music-hall, un acteur de théâtre et de cinéma français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Adelgeist est le deuxième enfant de Charles (né Camille) Adelgeist, architecte parisien [Note 2], et de Marie Julie Catherine Charlotte Lemaire[1]. Il a deux sœurs, Jeanne (née en 1883) et Marguerite Marie (née en 1888).

Dans la lignée de son père – qui le voit en continuateur de son œuvre[2] – il entreprend des études d'architecture à l'école des Beaux-Arts. Mais il les abandonne avant d'entamer une carrière au théâtre dès le début des années 1900[2],[3], d'abord sous son véritable nom[4],[5].

En , Pierre Adelgeist devient, avec un impresario du nom de Victor Sylvestre, l'un des deux principaux actionnaires de la Société d'exploitation de l’Alhambra Théâtre (dite « Victor Sylvestre et Cie »), fondée à l'occasion de la reprise de l’Alhambra de Rouen[6]. Pierre Adelgeist prend la direction de l'établissement, mais la société est rapidement liquidée, en , après que Sylvestre s'est enfui et est déclaré en faillite personnelle[7].

En 1910, quelques mois après la mort de son père, sa carrière théâtrale démarre véritablement, cette fois sous le nom de scène Piérade[8]. À partir de 1911, il apparaît dans plusieurs revues et opérettes de Rip. Des critiques le décrivent à ses débuts comme un « comique plein d'avenir »[9] et soulignent sa « puissance comique »[10]. En 1914, il est mobilisé au sein de la 70e division d'infanterie[11],[12]. Blessé à deux reprises, il bénéficiera par la suite d'une pension militaire d'invalidité partielle[13].

Au cinéma, après trois courts métrages français muets en 1914, 1921 et 1922, il apparaît dans près de cinquante films français parlants (ou coproductions, franco-allemandes principalement), entre 1930 et 1936. Toutefois, malgré ses qualités, il est souvent cantonné à des seconds rôles de caractère ou à de petits rôles[14] parfois non crédités. Piérade joue ses deux derniers rôles au cours du second semestre 1936[Note 3] : dans L'Homme du jour de Julien Duvivier durant l'été[15], puis en novembre dans un court métrage de Jacques de Casembroot[16] et Gilbert de Knyff.

Malade, sa carrière en berne, il meurt à l'âge de 52 ans[2] à l'hôpital Bichat[17],[Note 4]. Selon sa volonté, sa mère[Note 5] n'envoie aucun faire-part de décès et ses obsèques ont lieu dans l'intimité[Note 6]. Seul un encart annonçant sa mort paraît trois semaines plus tard dans la presse. Le , dans l'édition de cinq heures du quotidien Le Jour, on peut lire : « Une triste nouvelle nous est parvenue hier. L'excellent comédien Piérade est mort. »[18] La nouvelle sera reprise les jours suivants dans quelques journaux, sans autre commentaire[19].

Entre-temps, Piérade avait été inhumé le 4 août au cimetière de Montparnasse (10e division)[20].

Théâtre (liste partielle)[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Distinction[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

1912-1913 : série de dessins d'Yves Marevéry représentant Piérade dans différents spectacles. Bibliothèque nationale de France, département des Arts du spectacle [1]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Parfois orthographié Pierrade. Piérade est une contraction de Pierre Adelgeist.
  2. Charles Adelgeist (1844-1910), architecte-expert près la Cour d'appel de Paris, est l'auteur de plans de nombreuses constructions privées ou publiques à Paris et en banlieue, dont entre autres l'école maternelle de la rue Traversière, l'école de garçons de la rue de Reuilly, ou encore la crèche et le dispensaire de la Maison-Blanche, boulevard d'Italie.
  3. Jenny et Les Jumeaux de Brighton ont été tournés en avril 1936.
  4. Piérade était domilicié 5, rue Tholozé à Montmartre.
  5. Marie Julie Adelgeist née Lemaire (1861-1943) lui survivra près de 6 ans.
  6. Le lieu de sa sépulture n'est pas précisé mais on sait qu'il a été inhumé, comme son père, au cimetière du Montparnasse.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance n° 1453 (vue 28/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état civil du 8e arrondissement, registre des naissances de 1884
  2. a b et c Raoul d'Ast, « Un "du cinéma" Piérade vient de mourir », sur Gallica, La Liberté, (consulté le ), p. 4
  3. Almaviva, « Piérade vient de mourir », sur Gallica, Le Figaro, (consulté le ), p. 5
  4. Théâtres et concerts. Salle des fêtes du Journal. Le Journal, 11 avril 1903, p. 5, à lire en ligne sur Gallica.
  5. Les grands concerts. L'Union des Deux-Charentes. Journal amusant, 28 janvier 1905, p. 14, à lire en ligne sur Gallica.
  6. Olivier Poupion, Histoire du cinéma à Rouen : les origines 1892-1919 (vol. 2) [rééd. numérique], , 976 p. (lire en ligne), p. 384-390
  7. M. R., « De janvier à la saint-Sylvestre », sur Gallica, L'Artiste lyrique, (consulté le ), p. 8
  8. « Gymnase [...] La Vierge folle », sur Gallica, L'Orchestre, (consulté le ), p. 1
  9. Saint-Yvon, « Aux Capucines », sur Gallica, Comœdia illustré : journal artistique bimensuel / [directeur-gérant : M. de Brunoff], (consulté le ), p. 644
  10. Nozière, « La semaine dramatique », sur Gallica, L'Intransigeant, (consulté le ), p. 2
  11. Pasquin, « Nouvelles théâtrales. Nos artistes et la guerre (suite) », sur Gallica, La Lanterne : journal politique quotidien, (consulté le ), p. 2
  12. Antoine Delécraz, 1914, Paris pendant la mobilisation, note d'un immobilisé, Genève, La Suisse, (lire en ligne), p. 10, 35, 152, 278
  13. Adelgeist Pierre Émile Gaston, matricule 1623. Archives en ligne de la Ville de Paris, registres matricules du recrutement, classe 1904, 6e bureau de recrutement de la Seine
  14. « Gueule en or », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, La Liberté, (consulté le ), p. 6
  15. « Les films José Marquis », sur Gallica, La Liberté, (consulté le ), non paginé (vue 6)
  16. A. G., « Les ennuis de Pauline Carton », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Jour, (consulté le ), p. 7
  17. Acte de décès n° 2972 (vue 19/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état civil du 18e arrondissement, registre des décès de 1937. L'acte précise qu'il était célibataire.
  18. « Piérade est mort », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Jour, (consulté le ), p. 6
  19. « Le comédien Piérade est mort », sur Gallica, Paris-Soir, (consulté le ), p. 9
  20. Cimetière du Montparnasse. Registre journalier des inhumations de 1937. Curieusement, l'acteur y a été enregistré sous les prénoms de René Pierre.
  21. Au théâtre Femina. "Les fils Touffe sont à Paris" Comoedia, 11 avril 1912, pp. 1-2, lire en ligne sur Gallica.
  22. Au théâtre des Capucines. "Les Petits Crevés" Comoedia, 25 décembre 1913, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
  23. « Pierre Piérade », sur Les Archives du Spectacle (consulté le )
  24. « Gp archives : dick est un chien savant », sur gparchives.com (consulté le ).
  25. Au théâtre des Champs-Élysées. "Asmodée à Paris". Comoedia, 8 juillet 1921, p. 1, à lire en ligne sur Gallica.
  26. « Gp archives : monsieur lebidois proprietaire », sur gparchives.com (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]