Pierre Kohler

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Pierre Kohler
Illustration.
Pierre Kohler en 2008.
Fonctions
Maire de Delémont
Prédécesseur Gilles Froidevaux
Successeur Damien Chappuis
Conseiller national
Législature 47e
Groupe politique Centre (M-E)
Commission CdF
Prédécesseur François Lachat
Ministre du canton du Jura
Président Président du collège en 1995 et 2000
Département Environnement et équipement
Prédécesseur Gaston Brahier
Député au Parlement jurassien
Législature 2011-2015
Législature 1987-1990, 1991-1994
Biographie
Date de naissance (60 ans)
Lieu de naissance Delémont
Nationalité suisse
Parti politique PDC
Diplômé de Université de Fribourg
Profession Avocat

Pierre Kohler, né le à Delémont (originaire du même lieu et d'Elay), est une personnalité politique suisse du canton du Jura, membre du Parti démocrate-chrétien (PDC).

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Kohler naît le à Delémont, chef-lieu du canton du Jura. Il est originaire de la même commune et d'Elay, dans le Jura bernois[1]. Il est fils d'agriculteur[2] et a un frère agriculteur[3].

Après sa maturité au Collège Saint-Michel à Fribourg, il obtient une licence en droit à l'Université de Fribourg[4]. Il obtient son brevet d'avocat en décembre 1992[5] et exerce la profession de notaire stagiaire à Saignelégier jusqu'à son élection au gouvernement jurassien[6]. Il administre un important parc immobilier[7] et plusieurs entreprises (dans le domaine des champignons, de l'insémination artificielle et des constructions)[3].

Il a le grade de fourrier à l'armée[1].

Il est marié à une enseignante[4] et père de deux enfants[8].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Il adhère au PDC à l'âge de 15 ans[2] et fonde la section delémontaine des Jeunes démocrates-chrétiens en 1983[4]. En 1989, il devient président des jeunes démocrates-chrétiens du Jura.

Il est conseiller de ville suppléant (législatif) à Delémont de au , puis conseiller de ville de au [1]. Il est candidat en 1987 au Conseil national sur la liste des Jeunes démocrate-chrétiens, mais n'est pas élu[9].

En parallèle, il est député-suppléant du Parlement du canton du Jura du au , puis député du au [1].

Gouvernement jurassien[modifier | modifier le code]

Il est élu en juin 1993, à l'âge de 29 ans, au Gouvernement jurassien avec 62,7 % des voix après s'être présenté contre l'avis de son parti, distançant les candidats officiels socialiste (43 %) et libéral-radical (41%)[2]. Plus jeune membre d'un gouvernement cantonal de l’histoire suisse, il y dirige le département de l'environnement et de l'équipement du au [1],[8],[10],[3],[11]. Il est réélu de justesse en 1998[12] et préside le gouvernement en 1995 et 2000[8].

Deux mois après son élection, il rompt la collégialité en refusant de défendre un projet de centre administratif de la Transjurane, dit de la Tour Mangeat, auquel il s'était opposé lors de sa campagne électorale et qui sera ensuite refusé par le peuple. Il se voit retirer de ce fait l'ensemble du dossier de la Transjurane, confié à son collègue Jean-Pierre Beuret[13],[14],[15]. Plus tard, il soutient un référendum contre la taxe au sac[9]. En 1999[réf. nécessaire], il lance le programme de développement durable Juragenda 21[16].

Lors de sa seconde année de présidence, il accueille en Ajoie le président allemand Johannes Rau[17].

Un de ses plus grands succès politiques est la décision d'exiger, dès [réf. nécessaire], de la chimie bâloise l'assainissement complet de la décharge industrielle de Bonfol[18]. Son assainissement, dont le coût est évalué à 200 millions d'euros, a débuté en 2009[réf. nécessaire].

En août 2001, il annonce sa démission pour la fin de l'année 2002 et son intention de se porter candidat au Conseil des États lors des prochaines élections fédérales. Il doit cependant se rabattre sur le Conseil national après que son parti décide de présenter deux femmes à la Chambre haute[19].

Conseil national[modifier | modifier le code]

Il est élu au Conseil national en octobre 2003, prenant la place du sortant François Lachat candidat à sa réélection[8],[20]. Il y siège du au . Pendant ce mandat, il est membre de la Commission des finances[1]. Il y obtient notamment le financement de la liaison Delémont-TGV Rhin-Rhône[11].

En parallèle, il est vice-président du mouvement Écologie libérale de 2003 à 2008[21].

En 2007, Laurent Schaffter laisse entendre que Pierre Kohler, qui avait des raisons familiales de lui en vouloir, a envoyé des messages électroniques usurpant son identité afin qu'il ne conserve pas son département[22],[3]. En avril de la même année, Pierre Kohler annonce qu'il ne se représentera pas pour un nouveau mandat au Conseil national « pour favoriser la carrière professionnelle de sa femme »[3]. L'enquête diligentée sur l'envoi des faux courriels à la suite de la plainte de Laurent Schaffter se clôt pour sa part sur une non-décision, « l'usurpation d'identité par courriel n'étant pas pénalement punissable »[23].

Maire de Delémont[modifier | modifier le code]

Alors qu'il déclarait début septembre ne pas vouloir se présenter, il annonce en novembre 2008 briguer la mairie de Delémont[24], détenue par le Parti socialiste depuis plus de 50 ans[20]. Le , il est élu maire de la commune, remportant plus de 53 % des suffrages[9]. Il entre en fonction le . Il est réélu tacitement en 2012[25].

Le [réf. nécessaire], il est élu au Parlement jurassien pour la législature 2011-2015[4]. Il devient ainsi député-maire de Delémont.

Le , à la surprise générale, il annonce son intention de démissionner de son poste de maire de la ville de Delémont. Il dépose sa démission le , près de 3 ans avant la fin de son second mandat[26],[27]. Des élections anticipées se tiennent le la même année et Damien Chappuis (Parti chrétien-social indépendant) lui succède au terme du second tour[28].

Ses six années à la mairie de Delémont, où il lance de nombreux chantiers, qui modifient en profondeur l'urbanisme de la ville[29].

Candidature au Conseil des États et retrait[modifier | modifier le code]

Dans les semaines suivant sa démission, il annonce dans les médias qu'un siège au Conseil des États l'intéresserait. Il se présente à l'élection en octobre 2015 et termine au troisième rang, largement devancé par sa colisitère Anne Seydoux-Christe ainsi que par Claude Hêche (PS). Prenant acte de cet échec, il annonce mettre un terme à sa carrière politique[30].

Il démissionne du PDC en à la suite du refus par le Parlement jurassien de lever l'immunité des juges cantonaux dans une plainte pour violation de ces derniers de leur secret de fonction[31].

Autres mandats et activités[modifier | modifier le code]

Pierre Kohler a été premier président notamment de Minergie et de la Fourchette verte[32]. Au niveau international, il a été vice-président, aux côtés de Jean-Pierre Chevènement et ensuite Jean-Marie Bockel, de l'Association TransEurope TVG Rhin-Rhône[réf. nécessaire].

Il est un des fondateurs et le président de l'Université d'été du cinéma suisse, association créée en dont le siège est à Delémont. Il lance en la semaine suisse des Oscars intitulée « De Delémont à Hollywood », où est désigné officiellement le film qui représente la Suisse aux Oscars à Hollywood[33],[34].

En 2002, il est désigné par le Conseil fédéral pour représenter les cantons suisses au Sommet de la Terre à Johannesburg. Il y intervient en séance plénière au sujet de « L'eau, bien public »[35][source insuffisante].

En 2016, il ouvre un espace culturel, le PoPa (pour Porrentruy Optical Art, en référence au MoMA de New-York) dans une maison bourgeoise qu'il avait acquise à Porrentruy[20].

En 2018, il adhère au fOrum culture, fédération des acteurs culturels du canton du Jura, du Jura bernois et de la ville de Bienne[36].

Film[modifier | modifier le code]

En 2012, un film retraçant l'élection de Miss China Cosmos 2006 organisée par Pierre Kohler — alors conseiller national — en Suisse et plus particulièrement dans le Jura, est tourné à Delémont. Cette comédie intitulée Win Win est produite par Pierre-Alain Meier et réalisée par Claudio Tonetti[37]. L'acteur principal, Jean-Luc Couchard, incarne Pierre Kohler, renommé ici Paul Girard. Cheng Xiao-xing, Guy Lecluyse, Didier Flamand, Jean-Luc Bideau, Laurent Bateau et Frédéric Recrosio font partie des principaux acteurs. Carlo Varini est le chef images.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Biographie de Pierre Kohler », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  2. a b et c Arnaud Bédat, « Le dernier tout du "p'tit Kohler" », L'Illustré,‎ , p. 29 (lire en ligne)
  3. a b c d et e Serge Jubin, « L'imprévisible Pierre Kohler jette l'éponge », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d Jacques Berset, « Pierre Kohler (PDC Jura): «Je défends le modèle traditionnel du couple marié» », sur cath.ch, (consulté le )
  5. « Kohler, Pierre I | Chronologie jurassienne - de l'époque romaine à nos jours », sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  6. Michel Guillaume, « La victoire des frondeurs », L'Hebdo,‎ , p. 18-19 (lire en ligne)
  7. Serge Jubin, « Des millions pour faire vivre Delémont », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  8. a b c et d « Pierre Kohler quittera la coupole fédérale », sur rts.ch, (consulté le )
  9. a b et c Serge Jubin, « Pierre Kohler, les recettes de l’éternel retour », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. « Pour 41 jours, Valérie Dittli n'est pas la plus jeune ministre depuis 1950 », sur rts.ch, (consulté le )
  11. a et b Serge Jubin, « Pierre Kohler le trublion imprévisible », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  12. « Invisible, Pierre Kohler est omniprésent dans la campagne », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  13. Jean-Claude Rennwald, « Le ministre jurassien Pierre Kohler rompt la collégialité », Journal de Genève et Gazette de Lausanne,‎ , p. 17 (lire en ligne)
  14. Serge Jubin, « Jura: La méthode Pierre Kohler contre les dépassements », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  15. Jean-Pierre Molliet/AIR, « Pierre Kohler privé de Transjurane par ses collègues du gouvernement », Le Nouveau Quotidien,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  16. Serge Jubin, « Pierre Kohler refuse la présidence du parc naturel du Doubs », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  17. (it) « La Germania interessata agli sforzi della Confederazione in campo internazionale », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  18. Serge Jubin, « Pierre Kohler, ministre jurassien sur le départ: «Arrivé au pouvoir, je me suis fondu dans le moule» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  19. Alain Pichard, « Duel d'ex-ministres », 24 heures,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  20. a b et c Serge Jubin, « Pierre Kohler s’est mué en galeriste », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  21. « Pierre Kohler, un maire pas comme les autres », sur rts.ch, (consulté le )
  22. « L'affaire Schaffter se mue en "Juragate" », sur rts.ch, (consulté le )
  23. Serge Jubin, « La fable jurassienne des faux e-mails se clôt sans morale », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  24. Serge Jubin, « Pierre Kohler réapparaît pour enlever la Ville de Delémont aux socialistes », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  25. Serge Jubin, « Pierre Kohler réélu à Delémont, la mairie sera disputée à Porrentruy », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  26. Gérard Stegmüller, « Avec le sentiment du devoir accompli, Pierre Kohler se retire », L’Impartial,‎ , p. 11.
  27. Serge Jubin, « Quelle idée Pierre Kohler a-t-il derrière la tête en quittant sa mairie de Delémont? », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  28. Gérard Stegmüller, « Un succès qui donne des ailes au PCSI », L’Impartial,‎ , p. 9.
  29. Serge Jubin, « À Delémont, dix réalisations emblématiques qui portent le sceau de Pierre Kohler », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  30. « Pierre Kohler battu aux États dans le Jura », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
  31. « Entre démissions et création d'un parti dissident, le PDC Jura dans la tourmente », sur rts.ch, (consulté le )
  32. François Othenin-Girard, « Donner du temps à la 5G », sur Journal des arts et métiers, (consulté le )
  33. gst, « Les Oscars passeront par Delémont », L'Express,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  34. Office fédéral de la culture, « De Delémont à Hollywood », sur www.admin.ch, (consulté le )
  35. « Des sources propres pour les générations futures », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  36. « fOrum culture – Membres – Pierre Kohler », sur fOrum culture – Membres – Pierre Kohler (consulté le )
  37. Antoine Duplan, « Les Chinois à Delémont », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]