Pierre Hebbelinck

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Pierre Hebbelinck
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Architecte, éditeur, conférencierVoir et modifier les données sur Wikidata
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Pierre Hebbelinck, né à Rixensart en 1956, est un architecte, éditeur et conférencier belge vivant à Liège.

Biographie[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Né à Rixensart en 1956[1], Pierre Hebbelinck est diplômé en 1981 de l'institut d'architecture liégeois Lambert Lombard et ouvre son atelier comme architecte indépendant dès l'année suivante[2].

Durant une dizaine d'années, celui qui se décrit comme un « architecte de la crise » se consacre à des projets privés, des commandes qu'il décrit « marginales, partielles et minimales »[3] tout en continuant de se former sur les plans théorique, intellectuel ou culturel, et en visitant régulièrement la patrimoine architectural belge[1].

En 1991, il reçoit des autorités communales de Liège sa première commande publique pour la rénovation du plus anciens bâtiments civil de la ville[4], la halle aux viandes, datant du XVIe siècle[5]. En 1993, avec ses collègues Georges-Éric Lantair et Gérard Michel, il crée à Liège la fondation HLM[6] dont le travail aboutit en 2006 par la publication d'une carte Architectures de la Ville, Liège — qui répertorie près de 1 600 bâtiments[7] — avant de s'ouvrir à différentes monographies d'architectes[8]. De 1995 à 1999, il s'associe avec son collègue Alain Richard et est rejoint en 1997 par Pierre de Wit[9]. En 1996, il est choisi pour représenter la Belgique à la sixième exposition internationale d'architecture de Venise, à la huitième édition de laquelle il participe en 2002[2].

Diversifications[modifier | modifier le code]

Extension du Théâtre de Liège

C'est en 1993 que Pierre Hebbelinck, alors âgé de trente-sept ans, se voit confier officiellement son premier projet public d'envergure : l'implantation du futur Musée des Arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur le site borain du Grand-Hornu[10], un site de 7 000 m2 dont la moitié consacrée à des expositions[3]. Les commandes publiques d'espaces culturels se succèdent ensuite : Théâtre du Manège à Mons en 2002[11], Théâtre de Liège[12] en 2003, Mons Memorial Museum en 2011[13], La Halle Perret à Montataire en 2013[14], l'Espace des Arts de Chalon-sur-Saône en 2015[15]

À côté de ces projets publics, il continue de mener des projets privés, régulièrement salués[16], à l'instar de la création de la maison Dejardin-Hendricé[17] (2004) à Comblain-au-Pont ou encore la transformations de la maison Franckfort (2002) et la création de la maison Krantz-Fontaine (2006) à Uccle[2].

En parallèle de ses activités d'architecte, il développe celle de conférencier d'architecture qui le mènent notamment en Europe de l'Est et en Amérique du Sud[2]. En 2004, il crée les éditions Fourre-Tout[2]qui, ambitionnant de porter les débat sur l'architecture vers le reste du monde culturel, constituent progressivement l'une des principales activités de son bureau[18]. Il y développe également la collection Architexto qui fait dialoguer jeunes architectes et auteurs[18].

En décembre 2015, il est fait Chevalier des Arts et des Lettres par l’ambassadeur de France à Bruxelles, Claude-France Arnould[19].

Approche architecturale[modifier | modifier le code]

Des questionnements et recherches engagés à l'occasion de ses premières micro-commandes, il conçoit ,dès 1991, une méthode basant la fondation des projets architecturaux sur l'échange et l'altérité, évoquant une forme d'« éducation permanente »[5]. À côté des projets de plus grande échelle, les plus petits projets privés d'habitat sont considérés comme autant de laboratoires, d'explorations ou d'exercices de style où se marquent tant le rapport à l'héritage et à l'histoire qu'au lieu et au site[16]. Cette méthode, qui laisse peu au hasard et mobilise à la fois « flânerie et rigueur, émotion et précision, poésie et méthode »[18], fait l'objet de l'exposition rétrospective « Méthodologie du Sensible » présentée notamment au Bozar en 2010[20], ainsi que de plusieurs publications dont 311 Methods et Methodes[16].

L'architecture de Pierre Hebbelinck est décrite par ses pairs comme « un univers empreint d'une grande poésie (...) par l'exercice de procédés récurrents, parfois obsessionnels » où « la conviction transcende les questions pratiques » ou encore comme un « langage universel fondé sur l'absence d'expression formelle »[21].

Réalisations[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Au cours de sa carrière, Pierre Hebbelinck a régulièrement été distingué[25]. Parmi ces distinctions, on peut citer :

  • 2015 : Chevalier des Arts et des Lettres et lauréat du Prix Caius avec Vitra Belgium
  • 2014 : lauréat du concours Infosteel Construction Acier avec le bureau d’études Greisch et lauréat du Prix Ianchelevici avec l’artiste Patrick Corillon
  • 2006 : lauréat du Prix d'Architecture Contemporaine à Uccle
  • 2005 : lauréat du Belgian Building Award - prix de l’habitation résidentielle
  • 2003 : lauréat du Awards de l’architecture Belge
  • 2002 : lauréat du Prix baron Horta[2] et lauréat du Prix d'Architecture Contemporaine à Uccle
  • 2000 : lauréat du Euro-Belgian Architectural Award
  • 2000 : lauréat du Awards 2000
  • 1998 : lauréat du Prix Rénospecto et lauréat du Euro-Belgian Architectural Award
  • 1993 : lauréat du Prix de l'Urbanisme de la Ville de Liège
  • 1991 : lauréat du Chicago Metallic Award et lauréat du Belgian Architectural Award
  • 1990 : lauréat 9e Prix International d'Architecture Eternit

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Drapeaud 2015, p. 2.
  2. a b c d e et f Marie-Clotilde Roose, Penser à partir de l'architecture, Presses universitaires de Louvain, (ISBN 978-2-87558-923-1), p. 140
  3. a et b Busine 2002, p. 252.
  4. Anne Barnich, « Restauration de la Halle aux viandes », Chroniques d'archéologie et d'histoire du pays de Liège, Liège, Institut archéologique liégeois, no 3,‎ , p. 18-25
  5. a et b Drapeaud 2015, p. 3.
  6. Dassonville 1996, p. 11.
  7. M.Lg, «Une carte qui pousse à la découverte», sur La Libre.be, (consulté le )
  8. Cellule Architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Liège : Guide d'architecture moderne et contemporaine 1895-2014, Mardaga, (ISBN 978-2-8047-0300-4), p. 45
  9. « Atelier Pierre Hebbelinck - Pierre de Wit », AMC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Graeme Brooker et Sally Stone, Basics Interior Architecture 01, Form and Structure : The Organisation of Interior Space, Lausanne, AVA Publishing, (ISBN 978-2-940373-40-6, lire en ligne), p. 78-79
  11. Catherine Dhem, Mons, Mardaga, coll. « Patrimoine architectural et territoires de Wallonie », (ISBN 978-2-8047-0085-0), p. 176
  12. Cellule Architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Liège : Guide d'architecture moderne et contemporaine 1895-2014, Mardaga, (ISBN 978-2-8047-0300-4), p. 72-73
  13. (de) Marie-Paule Jungblut, Heimatfabrik Lokalmuseum : Eine Untersuchung im Raum Wallonien und Luxemburg, Esch-sur-Alzette, Melusina Press, (ISBN 978-2-919815-34-0), p. 227
  14. Daniel Couvreur, « La vision de Pierre Hebbelinck a rendu fous les logiciels de calcul », sur Le Soir, (consulté le )
  15. Luc Le Chatelier, « A Chalon-sur-Saône, l’Espace des arts remodelé sous le crayon de Pierre Hebbelinck », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  16. a b et c Drapeaud 2015, p. 4.
  17. (en) Jonathan Bell, 21st Century House, Laurence King Publishing, (ISBN 978-1-85669-453-7), p. 160
  18. a b et c Drapeaud 2015, p. 9.
  19. « L'architecte belge Pierre Hebbelinck fait Chevalier des Arts et des Lettres par la France », sur RTBF (consulté le )
  20. Guy Duplat, « Tout l’univers de Pierre Hebbelinck », sur La Libre.be, (consulté le )
  21. Cédric Libert, Jean-Didier Bergilez et Chantal Dassonville cités par Drapeaud 2015, p. 4
  22. Anne-Françoise Lemaire, « La Société libre d’Émulation de Liège et ses bâtiments successifs », sur culture.uliege.be, (consulté le )
  23. Xavier Attout, « Rixensart: la villa Beau-Site rénovée », sur lavenir.net, (consulté le )
  24. Guy Duplat, « Pierre Hebbelinck choisi pour Gaasbeek », sur La Libre.be, (consulté le )
  25. « Atelier d'architecture Pierre Hebbelinck / Wallonie-Bruxelles Architectures / Wallonie-Bruxelles Architectures », sur wbarchitectures.be (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nadège Mevel, « Pierre Hebbelinck+HBAAT », Exé, no 34,‎ , p. 38-50.
  • Pierre De Wit, Salomé Frémineur et al., De l'Émulation au Théâtre de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, coll. « Les Carnets du Patrimoine » (no 60), (ISBN 978-2-87522-107-0).
  • Léone Drapeaud, Pierre Hebbelinck : Les années '80 comme laboratoire (Mémoire de la Faculté d'Architecture La Cambre-Horta), Bruxelles, .
  • (it + en) Maurizio Cohen, Pierre Hebbelinck Atelier d'architecture. Ediz. italiana e inglese, Librìa, (ISBN 978-88-87202-63-2).
  • Laurent Busine, « Faire le Musée des arts contemporains au Grand-Hornu », Bulletins de l'Académie Royale de Belgique, vol. 13, no 7,‎ , p. 245–258.
  • Roland Matthu, Maurizio Cohen et Chantal Dassonville, Pierre Hebbelinck : Le Musée des Arts Contemporains au Grand Hornu, Bruxelles, Institut Supérieur d'Architecture Saint-Luc, coll. « Références : démarches architectoniques » (no XXIII), .
  • Chantal Dassonville, Pierre Hebbelinck : VIe Biennale internationale d'architecture , Venise 1996, Bruxelles, Ministère de la culture et des affaires sociales, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]