Pierre Guillaume (militaire)

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Pierre Guillaume
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Fonction
Président
La Guilde (d)
-
Patrice Boissy (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Surnom
Le Crabe-tambourVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Domicile
Formation
Activités
Père
Autres informations
Membre de
Arme
Grade militaire
Lieutenant de vaisseau (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflits
Distinctions
Prononciation

Pierre Guillaume, né le à Saint-Servan-sur-Mer (aujourd'hui Saint-Malo) et mort le à Paris, connu également sous les noms de « commandant Guillaume » et « Crabe-Tambour »[1], est un officier de la marine française. Il a participé au putsch d'Alger et fut membre de l'OAS.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Maurice Guillaume, directeur de journaux et saint-cyrien, futur général de brigade de réserve, Pierre Guillaume entre à l'École navale en 1945. Lors de la guerre d'Indochine, il est officier de marine dans une division navale d'assaut, les célèbres Dinassaut. Après les accords de Genève, en 1954, il termine la guerre avec le grade de lieutenant de vaisseau. Désobéissant au haut commandement, il sauve alors, en embarquant sur les bâtiments sous ses ordres, 1 600 Vietnamiens catholiques voulant fuir le communisme (chiffres avancés par les survivants eux-mêmes). Puis il tente de rejoindre la France seul à bord d'une jonque, le Manohara (jonque ou plutôt ketch à bouchains vifs de 8 mètres de long) mais s'échoue finalement sur les côtes somaliennes, le . Il est alors recueilli par une tribu locale, assez fascinée par ce prisonnier aux cheveux roux, au point qu'il ne sait pas très bien s'ils le considèrent comme un prisonnier ou comme un dieu.

Fin 1956, il rentre à Paris. En , il apprend que son frère Jean-Marie, 29 ans, officier parachutiste, est tombé à la tête de son commando en Algérie[2],[3]. Promesse ayant été faite que ce commando porterait le nom du premier de ses membres qui serait tué au combat, il devient alors le commando Guillaume. Pierre demande immédiatement, et obtient d'être muté provisoirement dans l'armée de terre, afin de succéder à son frère à la tête du commando. Il suit la formation commando et passe son brevet parachutiste. Il le commande du au  ; il est basé sur le terrain d'aviation d'Orléansville et rayonne sur toute l'Algérie[4].

Pendant le putsch d'Alger, il est adjoint marine du général Challe, l'un des quatre organisateurs ; à l'issue du putsch, il est condamné à quatre ans de prison avec sursis. Il s'engage alors dans la clandestinité, aux côtés de l’OAS avec les généraux Salan et Jouhaud. Arrêté en mai 1962, Pierre Guillaume est condamné à huit ans de détention, et emprisonné pendant quatre ans à la prison de Tulle, avec les généraux Salan et Jouhaud, les colonels de Sèze et de La Chapelle, les commandants Camelin, Robin et Denoix de Saint Marc.

A sa libération, il préside la Guilde européenne du raid - une association se consacrant à l'aventure - à sa fondation en 1967[5].

Il travaille ensuite comme conseiller à la sécurité maritime en Arabie saoudite et participe à des opérations de Bob Denard aux Comores. Avec plusieurs anciens militaires, il s'engage également dans la défense du peuple karen en Birmanie.

Il vivait à bord de son voilier, l'Agathe, dans le port de Saint-Malo.

Pierre Guillaume anima un Libre Journal hebdomadaire d'une heure et demie sur Radio Courtoisie, quasiment jusqu'à son décès.

Dans ses mémoires, intitulés Mon âme à Dieu, mon corps à la Patrie, mon Honneur à moi, publiées après son décès, il donne des détails sur l’engagement des officiers de marine pour l’Algérie française et raconte ses tentatives d’évasion[6].

Il est inhumé à Rueil-Malmaison[7].

Divers[modifier | modifier le code]

Le roman Le Crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer, et le film de même nom que Schœndœrffer en tira en 1977, sont inspirés de la vie de Pierre Guillaume[6]. Il a lui même participé au film en tant que conseiller et on peut d'ailleurs l'apercevoir brièvement dans le rôle d'un procureur lors d'une scène du procès.

Annexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ce surnom fut inventé par Pierre Schoendoerffer. Celui-ci l'utilise pour désigner son personnage dans son roman et son film homonymes qui racontent la vie de Pierre Guillaume de façon romancée - cf. Le Crabe-Tambour (film).
  2. GUILLAUME Jean Marie Hubert Bernard, sur memorialgenweb.org
  3. Lieutenant Jean-Marie GUILLAUME, sur tenes.info
  4. tenes.info, le commando Guillaume (p. 1)
  5. « Comité d'honneur - La Guilde Européenne du Raid », sur La Guilde Européenne du Raid (consulté le ).
  6. a et b Boureille RHA.
  7. Souvenir français des Hauts-de-Seine, « Pierre Guillaume, dit le Crabe-Tambour »,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Guillaume et Elisabeth Escalle, Mon âme à Dieu, mon corps à la Patrie, mon honneur à moi : Mémoires, Paris, Plon, , 393 p. (ISBN 978-2259204422)
  • Patrick Boureille, « Pierre Guillaume, Mon âme à Dieu. Mon corps à la Patrie. Mon honneur à moi. Mémoires », Revue historique des armées, no 250,‎ (lire en ligne)
  • Georges Fleury, On l'appelait le Crabe-Tambour : Le destin du lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume, Paris, Perrin, , 332 p. (ISBN 978-2262023416)

Liens externes[modifier | modifier le code]