Auguste Dejean

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Auguste Dejean
Auguste Dejean

Naissance
Amiens
Décès (à 64 ans)
Ancien 10e arrondissement de Paris
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Allégeance Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 1795
Commandement 11e régiment de dragons
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Distinctions Baron de l'Empire
Légion d'honneur
(Grand-croix)
Ordre de Saint-Louis
(Chevalier)
Hommages Ancienne caserne Dejean à Amiens
Autres fonctions Pair de France
entomologiste
Famille Dejean

Auguste Dejan, 2e comte Dejean, est un général et entomologiste français, né le à Amiens et mort le à Paris. Il fut aide de camp de Napoléon Ier mais dut s'exiler en Europe centrale après Waterloo, ce qui mit un terme à sa carrière militaire. Il fut autorisé de rentrer en France en 1818, puis siégea en 1824 à la Chambre des pairs et devint un entomologiste de premier plan.

Biographie[modifier | modifier le code]

Guerres révolutionnaires[modifier | modifier le code]

Pierre François Marie Auguste Dejean est le fils aîné, issu du premier mariage, de Jean François Aimé Dejean (1749-1824) et d’Alexandrine-Marie-Elisabeth LeBoucher d’Ailly. Auguste suivit comme son père la carrière des armes, tout en montrant un goût prononcé pour l'ornithologie et l'entomologie.

Il entra au service en 1795, comme aide de camp provisoire de son père, et fit cette campagne et celles de 1796 et 1797 aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, celle de 1801 à l'armée de réserve en Italie, celle de 1804 et partie de celle de 1805 à l'armée des côtes de l'Océan.

Guerres napoléoniennes[modifier | modifier le code]

Passé à la Grande Armée, il combattit à Austerlitz le , et passa, le , du grade de chef d'escadron au 9e régiment de dragons, qu'il remplissait alors, au commandement, comme colonel du 11e régiment de la même arme.

Il devint officier de la Légion d'honneur le (après Eylau et Friedland). Il se trouva à la bataille d'Alba de Tormes le , à l'affaire de Buçaco le , et aux batailles de Fuentes de Onoro en 1811 et de la Moskowa en 1812. Il était général de brigade depuis le .

Le , le baron Dejean fut présenté à Napoléon comme député du département de l'Aude : il avait été désigné comme candidat au Corps législatif par ce département mais n'y fut pas nommé par le Sénat conservateur.

L'année suivante, il prêta serment comme aide de camp de Napoléon, et se trouva à toutes les actions importantes de la campagne de cette année, notamment à celles de Lutzen, Wurschen, Wachau, Leipzig et Hanau— campagne après laquelle, le , il fut créé commandeur de la Légion d'honneur —, et, en 1814, à celles de Brienne, Montmirail, Vauchamps, Craonne et Arcis-sur-Aube.

Le , Napoléon le nomma lieutenant général de cavalerie. Chargé par Napoléon de s'opposer à la capitulation de Paris, il n'y arriva qu'après la reddition, fut confirmé dans son grade de lieutenant général par le roi le 23 juin, et fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis le 5 septembre suivant. Au retour de Bonaparte de l'île d'Elbe, le baron Dejean reprit auprès de lui ses fonctions d'aide de camp, et fut nommé commissaire extraordinaire dans les départements de la Somme et du Nord. Divers rapports qu'il fit pendant cette mission ont été imprimés dans le pamphlet intitulé Portefeuille de Bonaparte saisi à Waterloo, dont, au reste, rien ne garantit l'authenticité[1]. Après avoir rempli cette mission, il rejoignit l'armée et se trouva aux batailles de Ligny et de Waterloo (où Dejean est le premier aide de camp de Napoléon[2]).

Au second retour de Louis XVIII, le général Dejean se trouva compris dans la seconde liste de l'ordonnance royale du 24 juillet. Obligé de sortir du royaume par une autre ordonnance du , il se retira en Allemagne. Il parcourut alors la Styrie, la Croatie et le Dalmatie, au grand profit de sa collection d'insectes, la plus complète de son temps, et dans laquelle il avait réuni treize mille espèces.

En 1818, son père obtint pour lui, de Louis XVIII, l'autorisation de rentrer en France.

À la chambre des pairs[modifier | modifier le code]

Pierre François Marie Auguste Dejean
Fonctions
Membre de la Chambre des pairs
1824 - 1845
Gouvernement Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Groupe politique Minorité libérale
Biographie

Le , le lieutenant général Dejean fut admis a siéger dans la Chambre des pairs, à titre héréditaire, en remplacement de son père, mort le 12 mai précédent : il était devenu comte et pair de France, ses titres d'hérédité ayant été vérifiés à la Chambre des pairs.

Il fit partie de la minorité libérale, prêta serment au gouvernement de juillet, et prit fréquemment la parole à la Chambre haute, sur la loi électorale, sur la loi municipale, contre l'abolition de l'hérédité de la pairie, sur l'avancement dans l'armée de terre (1832), sur les pensions militaires, sur la remontre de la cavalerie (il avait été nommé membre du comité de cavalerie en 1840) et sur le projet de loi de recrutement de l'armée (1843).

Entre-temps, ayant repris le service actif, il avait commandé la cavalerie lors de l'expédition d'Anvers de 1832.

L'entomologiste[modifier | modifier le code]

Pierre François Marie Auguste Dejean

Naissance
Décès (à 64 ans)
Domaines entomologie
Institutions Président de la Société entomologique de France
Renommé pour sa collection privée de coléoptères, et plus particulièrement des carabidae, la plus grande jamais réalisée.

Grand spécialiste des coléoptères et plus particulièrement des Carabidae, il assemble la plus grande collection privée jamais réalisée. Il reçoit des spécimens de tous les coins de la planète et son catalogue final dénombre 22 000 espèces identifiées. Il emploie Jean-Baptiste Alphonse Dechauffour de Boisduval (1799-1879) comme conservateur de sa collection. Une anecdote indiquait la ferveur de Dejean pour ces animaux : lors de la bataille d’Alcanizas en Espagne, Dejean était sur le point de donner l’ordre de l’attaque lorsqu’il remarqua un coléoptère posé sur une fleur. Il descendit alors de cheval, le ramassa et le piqua au fond de son chapeau. Il remonta sur son cheval, et remporta la bataille après un dur combat où il fit un grand nombre de prisonniers. Son chapeau avait été déchiqueté par des tirs ennemis, mais il eut la satisfaction de retrouver intact son insecte.

Son catalogue a soulevé de nombreuses polémiques car il ne respectait pas la règle linnéenne de l’antériorité :

« Je me suis fait une règle de toujours préserver le nom le plus généralement utilisé, et non pas nécessairement le plus ancien. »

Il est l’auteur de nombreuses publications qui couvrent de très nombreuses espèces. Pourtant, le plan initial de son Species Général des Coléoptères de la Collection de M. le Comte Dejean était encore plus ambitieux car il souhaitait couvrir la totalité des coléoptères connus alors qu’il dut se limiter à décrire ceux de sa collection. Les cinq premiers des six volumes sont de sa main.

Le comte Dejean présida la société entomologique de France en 1840.

Il demandait 50 000 francs pour sa collection, somme que le Muséum national d'histoire naturelle de Paris fut incapable de réunir. Après avoir refusé une offre du roi de Prusse, la collection fut mise en vente et dispersée. Elle fut acquise par différents entomologistes comme Maximilien de Chaudoir (1816-1881) puis par Charles Oberthür (1845-1924). On trouve aujourd’hui, dans plusieurs muséums, dont celui de Paris, des parties de la collection originelle.

Le , le comte Dejean fut élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur. Il mourut l'année suivante le [3], au 17 de la rue de l'Université, et fut inhumé aux côtés de son père dans la 40e division du cimetière du Père-Lachaise.

Son fils Pierre Charles Dejean devint lui aussi général.

Hommage[modifier | modifier le code]

Une caserne à Amiens, située au 54, rue Jules-Barni, a porté son nom au cours du XXe siècle[4]. Elle est désaffectée après 1993, puis a été revendue à un promoteur immobilier[4].

Liste partielle des publications[modifier | modifier le code]

Titres[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Fils de Jean François Aimé, comte Dejean (17491824) et d'Alexandrine Marie Élisabeth Le Boucher d'Ailly ( † 1782), Auguste épousa, le , Adèle Barthélémy ( † - Versailles), sœur d'Aurore Barthélémy ( † - Paris), seconde épouse de Jean François Aimé Dejean). Auguste et Adèle eurent ensemble :

  1. Adèle Jeanne (1860), mariée avec M. Ardène ;
  2. Benjamin (18041885), 3e comte Dejean (1824), préfet de l'Aude (1830), préfet du Puy-de-Dôme (1832), conseiller d'État (1836), député de l'Aude (1837-1848), directeur de la police générale (1837), directeur général des Postes (1847) ;
  3. Pierre Charles (18071872), vicomte Dejean, général et homme politique français, marié, le , avec Mathilde (vers 1815 - Amiens), sœur de Marie-Hippolyte Gueilly 2e marquis de Rumigny, pair de France, et Marie-Théodore Gueilly, vicomte de Rumigny, ambassadeur. Pierre Charles et Mathilde eurent :
    1. Jeanne Claire (18351875 ou 1876), mariée avec Victor Alfred Rey (Tué en 1859 à Magenta), lieutenant-colonel, dont postérité ;
    2. Gabrielle (18371906), mariée avec Jean-Baptiste Alexandre Montaudon ( - La Souterraine (Creuse) † - Amiens (Somme)), général de division ;
    3. Charles Benjamin Dieudonné François ( - Arras1913), 4e comte Dejean, officier de cavalerie, marié le avec Jeanne Gouhier de Petiteville (18421893), dont :
      1. Jeanne Marie Caroline (18681956), mariée en 1895 avec Robert de Sévelinges (18631932), dont postérité ;
      2. Pierre Charles Marie (18691889)
      3. François Marie Robert (18711949)
      4. Raymond Alexandre Marie (né en 1873) ;
    4. Lucie (1845), mariée le avec Georges Gavard, officier, chevalier de la Légion d'honneur, entré dans les ordres ;
  4. Dieudonné Marie Louis ( - Paris), baron Dejean, lieutenant-colonel, officier de la Légion d'honneur ;
  5. Stéphanie Emma Élisabeth (1878), mariée avec Jacques-Alphonse Mahul ( - Carcassonne - Château de Villardonnel), député de l'Aude (1831-1834, 1846-1848), maître des requêtes au Conseil d'État (1835), préfet de la Haute-Loire (1835-1837), puis de Vaucluse (1837-1840) et de la Haute-Garonne (1841), directeur général de la police (1840), dont postérité.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes du baron Dejean et de l'Empire

D'argent au griffon essorant de sable au comble d'azur chargé à dextre de deux étoiles et d'un croissant d'or et à sénestre du quartier des barons sortis de l'armée.[6],[7],[8]

Livrées : amarante clair, blanc et jaune[6].

Armes des comtes Dejean, « pairs de France » (membres de la Chambre des pairs : barons-pairs héréditaires)

D'argent, au griffon de sable; au chef d'azur, chargé d'un croissant d'or, accosté de 2 étoiles du même.[9]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Gouillard (2004). Histoire des entomologistes français, 1750-1950. Édition entièrement revue et augmentée. Boubée (Paris) : 287 p.
  • Peter Karargiris (1996). Australian Entomology: P.F.M.A. Dejean (1780-1845), Victorian entomologist, 26 (3) : 45-46.
  • Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 6, L'auteur, (lire en ligne) ;
  • « Auguste Dejean », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore] ;
  • Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy et Jacques Marquet de Norvins, baron de Montbreton, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour, et d'une table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés, vol. 5, Librairie historique, (lire en ligne) ;
  • Vicomte Albert Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la restauration 1814-1830, vol. 4, chez H. Champion,  ;

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Arnault, 1822.
  2. (Karargiris, 1996).
  3. Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891).
  4. a et b « La caserne Dejean », sur amiens.fr, le site d'Amiens Métropole (consulté le ) : « L’édifice prend le nom de « caserne Dejean », du nom d’Auguste Dejean, aide de camp de Napoléon. Pendant la Première Guerre mondiale, il est transformé en hôpital d’octobre 1918 à janvier 1919 et bombardé. L’armée quitte les lieux en 1993, date à laquelle il est inscrit aux monuments historiques. »
  5. Source : Base LEONORE
  6. a et b PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  7. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  8. Classement hiérarchique des personnages présentés sur napoleon-monuments.eu
  9. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 6, L'auteur, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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