Piero San Giorgio

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Piero San Giorgio
Piero San Giorgio en 2018.
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Piero FalottiVoir et modifier les données sur Wikidata
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Conférencier, romancier, essayisteVoir et modifier les données sur Wikidata
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Piero San Giorgio, de son vrai nom Piero Falotti, né en à Milan (Italie), est un auteur survivaliste suisse proche de certains milieux d'extrême droite[1],[2], connu pour son livre Survivre à l'effondrement économique, paru en 2011.

Biographie[modifier | modifier le code]

Homme d'affaires, expert en marketing et consultant en informatique, Piero San Giorgio a été successivement cadre chez Oracle, fondateur de la société Andiamo[3],[4], cadre chez Salesforce.com et, entre autres, membre du conseil d'administration de Business Investigation SA avant que cette entreprise ne se sépare de lui en 2014 suite à l'ébruitement de sa double vie[5]. Il est officier de milice dans l'armée suisse[6].

Théories survivalistes[modifier | modifier le code]

En 2011, il publie Survivre à l'effondrement économique, ouvrage dans lequel il développe la thèse d'un effondrement énergétique, écologique, financier, politique, social et économique[7] menant à un état de guerre généralisée d'ici 2025[8],[9]. Il utilise le concept de base autonome durable (BAD), tel que défini par Don Stephens (en), comme moyen de survie[10]. Pour lui, un prochain effondrement économique est inévitable et il faut développer des zones rurales autosuffisantes pour pouvoir y survivre. Le livre s'est écoulé à plus de 20 000 exemplaires dès sa première année de publication[11], traduit en anglais (publié par Washington Summit Publishers, une maison d'édition classée « nationaliste blanche »[12]), italien, russe, arabe et roumain. En 2016, la journaliste Ellen Salvi indique que l'ouvrage s'est écoulé à plus de 30 000 exemplaires, « hors des circuits habituels »[13].

Promotion et conférences[modifier | modifier le code]

Il publie ensuite d'autres livres à ce sujet et donne de nombreuses conférences, notamment auprès de l'association Égalité et Réconciliation, fondée par l'antisémite et négationniste franco-suisse Alain Soral, ou du Centre royaliste d'Action française[13].

Dans un entretien avec le youtubeur d'extrême-droite français Daniel Conversano, Piero San Giorgio soutient que, mis sous pression, la véritable nature des Européens « c’est d’être un waffen SS, un lansquenet, un conquistador... », ajoutant qu'« on fait en sorte que des gens qui n'auraient pas dû exister existent… on sauve les malades, les handicapés… c'est très bien, ça donne bonne conscience, mais c’est pas comme ça qu'on construit une civilisation, c'est comme ça qu’on la détruit[14],[15] ».

Il a assuré la promotion d'articles de survivalisme[16] sur le site de commerce en ligne Prenons le maquis d'Alain Soral[17], dont il a été partenaire et actionnaire[18].

Controverses[modifier | modifier le code]

Le politologue Stéphane François le présente comme « un vieux militant d'extrême droite, ancien collaborateur de Synergies européennes »[10] ; l'universitaire Zoé Carle comme « le chantre d’un survivalisme racialiste blanc »[19]. Selon Mediapart, il est « à l'origine de [la] régénérescence » de l'activisme suprémaciste blanc en France, en particulier à travers son ouvrage Survivre à l'effondrement économique, affirmant que « certains militants veulent s'inspirer de son mode d'emploi pour créer des groupes de survie, sorte de « Tarnac de droite »[6].

En 2016, le chef du département valaisan de la formation et de la sécurité Oskar Freysinger (UDC) l'engage comme consultant externe dans la gestion des risques[2],[20],[21],[22],[23],[24]. Cette nomination suscite de nombreuses réactions de la part du monde politique valaisan. Alors que la présidente du gouvernement se dit « profondément choquée par des propos indignes de notre civilisation »[14],[25], tous les partis à l'exception de l'UDC s'étonnent et condamnent ce choix[26] « gravissime »[27]. Dans les heures qui ont suivi la conférence de presse du , Piero San Giorgio aurait lui-même tenté de retirer de sa page Wikipédia les informations (rétablies par les robots du site)[14] lui prêtant des relations avec les milieux de l'extrême-droite radicale française[28].

Le , une pétition en ligne[29] est lancée pour demander la démission de Piero San Giorgio, « figure radicale et très controversée de l'extrême-droite ultra‐nationaliste », « très proche des milieux néo‐nazis ». Esther Waeber-Kalbermatten, « profondément choquée », a dénoncé « un appel à la haine » et « un retour inquiétant vers les heures les plus sombres de l'histoire européenne ». Le , le Conseil d'État valaisan renonce définitivement à ses services[30] « suite à ses propos tenus sur les réseaux sociaux »[8]. À la suite de cette controverse, Piero San Giorgio publie une vidéo sur sa chaîne YouTube[31] où il évoque la tempête sur les médias provoquée par les courts extraits de son entretien de deux heures et demie avec Daniel Conversano. Piero San Giorgio a nié, notamment dans une interview dans Le Matin Dimanche, être néo-nazi, hostile aux handicapés et regrette que ses propos aient été mal compris et sortis de leur contexte[32].

Publications[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

  • Survivre à l'effondrement économique, Le Retour aux sources, 2011 ; rééd. Culture & Racines, préf. Michel Drac, 472 p., 2020 (ISBN 978-2491861032)
  • Rues barbares : Survivre en ville (coécrit avec le blogueur survivaliste Vol West), Le Retour aux sources, 2012 ; rééd. Culture & Racines, 443 p., 2020 (ISBN 978-2491861049)
  • Femmes au bord de la crise, Le Retour aux sources, 2014 ; rééd. Culture & Racines, préf. Claire Séverac, 241 p., 2021 (ISBN 978-2491861148)
  • NRBC : Survivre aux évènements Nucléaires, Radiologiques, Biologiques et Chimiques (coécrit avec Cris Millennium), Le Retour aux sources, 2016 ; rééd. Culture & Racines, 488 p., 2020 (ISBN 978-2491861025)
  • Survivre à la peur - Tome 1, Culture & Racines, préf. Laurent Obertone, 960 p., 2024 (ISBN 978-2-491861-43-8)

Romans[modifier | modifier le code]

  • Giuseppe : Une histoire de survie, Culture & Racines, 352 p., 2020 (ISBN 978-2491861001)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1] L'OBS : Ces inquiétants stages « commandos » qui remplissent les poches d'Alain Soral
  2. a et b « Valais: Freysinger engage un consultant d'extrême droite », Le Matin,‎ (lire en ligne)
  3. « Andiamo ou comment attirer les Américains en Europe », sur lesechos.fr, (consulté le )
  4. Robin D'Angelo et Mathieu Molard, Le Système Soral, Calmann-Lévy, , 192 p. (ISBN 978-2-7021-5841-8, lire en ligne)
  5. « L’ombre d’un survivaliste plane autour de SGS », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Matthieu Suc et Marine Turchi, « En France aussi, les services de renseignement s’inquiètent de l’activisme des suprémacistes blancs », sur Mediapart, (consulté le ).
  7. « Portrait de Piero San Giorgio, genevois qui se prépare à survivre à un effondrement économique qui entraînerait un chaos social », RTS Info « 19h30 »,‎ (lire en ligne [vidéo])
    « Pour survivre à ce scénario catastrophe, ce survivaliste s'est organisé un repaire où il compte emmener ses proches en cas de coup dur. »
  8. a et b « Sous pression, Oskar Freysinger renonce aux conseils du survivaliste », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  9. Migros Magazine : survie, mode d'emploi
  10. a et b Stéphane François, « L’extrême droite française et l’écologie. Retour sur une polémique », Revue française d'histoire des idées politiques, L'Harmattan, vol. 2/2016, no 44,‎ , Pages 187 - 208 (ISBN 9782343104799, lire en ligne, consulté le )Inscription nécessaire
  11. [2] L'OBS : « Il faudra survivre dans le chaos, envers et contre tout »
  12. [3] SPLCenter.org : Active White Nationalist Groups.
  13. a et b Ellen Salvi, « La droite extrême à l'assaut du livre », Revue du crieur, no 4,‎ , p. 123
  14. a b et c « Le survivaliste indigne la présidente du gouvernement valaisan », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  15. « Oskar Freysinger renonce à consulter le survivaliste Piero San Giorgio », RTS Info,‎ 2-3 décembre 2016 (lire en ligne)
  16. « Alain Soral, petit idéologue et grand épicier », Article11,‎ (lire en ligne)
  17. Robin d'Angelo et Mathieu Molard, Le Système Soral, enquête sur un facho business, Calmann-Lévy, 2015, lire en ligne.
  18. L'OBS : Ces inquiétants stages « commandos » qui remplissent les poches d'Alain Soral
  19. Zoé Carle, « Les contre-révolutions écologiques des droites dures », Revue du crieur, no 8,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Le survivaliste qui murmure à l’oreille d’Oskar Freysinger », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  21. « Etat du Valais: Qui est Piero San Giorgio? », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  22. « Le nouveau consultant survivaliste de Freysinger », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  23. « Oskar Freysinger engage un survivaliste comme consultant », RTS,‎ (lire en ligne)
  24. « Piero San Giorgio : « Je ne comprends pas pourquoi on l’associe à l’extrême droite » », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  25. « Piero San Giorgio: Esther Waeber-Kalbermatten dénonce le choix d'Oskar Freysinger », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  26. « L’expert «survivaliste» de Freysinger fait jaser », 24 Heures,‎ (lire en ligne)
  27. « Le choix «gravissime» d’Oskar Freysinger », Arc Info,‎ (lire en ligne)
  28. « Piero San Giorgio: la guerre des mots sur Wikipedia », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  29. Pétition en ligne : Conseil d'Etat valaisan: nous exigeons la démission immédiate de Piero San Giorgio
  30. « Affaire San Giorgio: le Département de la formation et de la sécurité ne fera plus appel au consultant externe », sur www.lenouvelliste.ch (consulté le )
  31. [vidéo] Piero San Giorgio - Polémique récente Freysinger + Facebook sur YouTube
  32. Lucien Christen, « «Oskar Freysinger a vite botté en touche» », lematin.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]