Philippe Aigrain

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Philippe Aigrain
Philippe Aigrain, en 2012.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
SersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Philippe Louis André AigrainVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Enfant
Autres informations
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Philippe Aigrain, né le [1] à Neuilly-sur-Seine et mort le à Sers (Hautes-Pyrénées)[2],[3],[4], est un informaticien, chercheur, ancien chef du secteur technique du logiciel à la Commission européenne. Ses idées sont devenues emblématiques dans le militantisme en faveur des biens communs et contre les abus de la propriété intellectuelle et de l'appropriation de l'information par une minorité d'acteurs économiques. Ses analyses sont notamment développées dans son livre Cause commune : l'information entre bien commun et propriété (sous licence Creative Commons), devenu une référence dans la réflexion sur le sujet.

Biographie[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1970, Philippe Aigrain participe à la revue critique Interférences, qui accompagne le mouvement des radios libres. Il y coordonne notamment un dossier sur l'informatique.

En 1980, il obtient un doctorat en informatique de l'université Paris VII-Denis-Diderot sur « L'interprétation globale des expressions APL ». En 1991, il obtient une habilitation à diriger des recherches.

De 1986 à 1996, il dirige une équipe de recherche à l'Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT) en indexation multimédia, où il travaille en particulier sur la segmentation en plans[5], ou les interfaces homme-machine pour la recherche d'information multimédia[6][source insuffisante].

En 2003, il a créé et dirigé une entreprise (Sopinspace) de développement de logiciels libres et de services basés sur ces derniers dans le domaine des systèmes d'information.

Soutien au logiciel libre et à l'Open data[modifier | modifier le code]

De 1996 à 2003, Philippe Aigrain contribue à développer des politiques de soutien au logiciel libre au sein de la Commission Européenne.

Dans un texte de 2003 intitulé Pour une coalition des biens communs[7][source insuffisante], il a lancé l'idée d'une coalition européenne des biens communs réunissant les tenants des biens communs informationnels et ceux qui se battent pour la reconnaissance des biens communs support physique d'un patrimoine vivant ou immatériel et culturel, notamment dans les trois domaines en convergence que sont l'environnement, le commerce équitable et l'altermondialisation.

En 2005, il devient un acteur-clé de la lutte contre le projet européen de brevetabilité des logiciels. Dans une tribune "Liberté pour les logiciels" publié dans Le Monde, il met en garde sur l'omniprésence d'acteurs économiques en sensibilisant des enjeux du traitement de l'information à base logicielle pour garantir l'innovation et l'accessibilité à tous les citoyens :

« [Le logiciel] c'est l'instrument de base de toute science ; la grammaire invisible de l'expression de chacun et la trame des échanges entre tous ; mais aussi l'instrument du diagnostic médical et de certaines thérapeutiques. Qui peut contrôler l'innovation logicielle, la canaliser ou la restreindre à son profit détient un pouvoir aux extrêmes conséquences. »

La même année, il publie son ouvrage Cause commune, l'information entre bien commun et propriété initialement chez Fayard, puis Publie.net. Il pose une analyse où une minorité économique, sociale et culturelle représentée par de grands groupes tend à vouloir supprimer les biens communs informationnels. Les représentants politiques confondraient leurs intérêts avec ceux de cette minorité. L'objectif, au travers de propositions de réforme de la propriété intellectuelle, est d'atteindre un nouvel équilibre entre biens communs et propriété.

Il intervient également dans les débats suscités par le projet de loi DADVSI. Il dénonce l'omniprésence des lobbyistes qui réclament l’extension du champ d’application de la propriété intellectuelle. Dans son ouvrage Internet et création publié en 2008[8], il propose un modèle de financement de la culture qu'il nomme la « contribution créative »[9] et qu'il envisage comme une solution complémentaire au revenu de base inconditionnel[10]. Le principe vise à un financement mutualisé de la création culturelle à travers les internautes, qui permettrait de légaliser le partage d’œuvres en ligne[11]. Il préconise également que les fonctions éditoriales ou de médiation à valeur ajoutée s’adaptent aux nouvelles conditions créées par le numérique[12].

Il est aussi administrateur du Software Freedom Law Center[13] aux côtés d'Eben Moglen et de Lawrence Lessig, et garant du NEXA Center for Internet & Society[14] aux côtés de Charles Nesson et de Yochai Benkler.

En 2008, Philippe Aigrain cofonde l'association La Quadrature du net[15] qui défend les droits fondamentaux et les libertés dans l’espace numérique.

Enfin, Philippe Aigrain est cofondateur du webmedia Nonfiction. Il est également président et associé de la société d'édition littéraire Publie.net crée par l’écrivain François Bon[16].

Aide aux migrants[modifier | modifier le code]

Philippe Aigrain est un fervent défenseur de la cause des migrants. En collaboration avec Marie Cosnay, il a été l’un des initiateurs de la campagne « J’accueille l’étranger » en proposant un badge assorti du slogan pour donner de la visibilité aux actions solidaires envers les réfugiés[17],[18].

Publications[modifier | modifier le code]

Participations à des œuvres collectives[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. BNF 14639913
  2. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. « Mort de Philippe Aigrain, des logiciels libres aux biens communs », sur ActuaLitté.com (consulté le ).
  4. Amaelle Guiton, « Philippe Aigrain, le sens du commun », Libération,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  5. (en) Philippe Aigrain, Philippe Joly « Automatic real-time analysis of film editing and transition effects and its applications » Computer & Graphics 1994;18(1):93-103.
  6. (en) Philippe Aigrain, Philippe Joly, Philippe Lepain et Véronique Longueville, « Representation-based user interfaces for the audiovisual library of year 2000 », in A. A. Rodriguez and J. Maitan, eds., Proc. IS&T/SPIE Symposium on Multimedia Networking and Computing, San Jose, janvier 1995, (ISBN 0-8194-1764-5), p. 35-45
  7. Philippe Aigrain (2003) Notre monde voit apparaître de nouvelles alliances (environnement, commerce équitable, altermondialisation). Ne leur manque qu’une traduction politique claire. Pour une coalition des biens commun, Journal Libération, Rebonds, 3003-08-25, PDF, 1 page
  8. « Internet & Création – Communs / Commons » (consulté le )
  9. Philippe Aigrain, « La contribution créative : le nécessaire, le comment et ce qu'il faut faire d'autre», in Read/Write Book par Marin Dacos, OpenEdition Press, 2010, p. 105-114
  10. Making the monetary economy work for the commons, présentation de Philippe Aigrain à la International Commons Conference de Berlin, 1-2 novembre 2010
  11. Amaelle Guiton, « Philippe Aigrain, le sens du commun », sur Libération (consulté le )
  12. Greg Pascon, « Philippe Aigrain : l’économie mutualisée résiste mieux aux crises », sur Entonnoir, (consulté le )
  13. (en) Team - Software Freedom Law Center
  14. (en) Nexa Board of Trustees | Nexa Center for Internet & Society
  15. Qui sommes nous ? | La Quadrature du Net
  16. « La maison d’édition : qui sommes-nous ? », sur éditions publie.net (consulté le )
  17. « Philippe Aigrain, le « penseur des communs », est mort », sur L'Obs (consulté le )
  18. « "J’accueille l’étranger" : un badge pour générer le débat dans l’espace public », sur InfoMigrants, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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