Phare de l'île Vierge

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Phare de l'île Vierge
Le phare actuel et, en arrière plan, le phare de 1845 (de couleur blanche).
Localisation
Coordonnées
Baigné par
Site
Localisation
Histoire
Construction
1897-1902
Mise en service
Électrification
1956
Automatisation
oui (2010)
Patrimonialité
Gardienné
non (29 octobre 2010)
Visiteurs
oui
Architecture
Hauteur
82,5 m (foyer à 75 m)
Hauteur focale
77 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Élévation
84 m
Marches
365Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Équipement
Lanterne
lampe halogène 650 W,
Optique
Portée
27 milles (52 km)
Feux
Aide sonore
oui (vibrateurs électromagnétiques)
Identifiants
ARLHS
Amirauté
A1822Voir et modifier les données sur Wikidata
List of Lights
NGA
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Le phare de l'île Vierge[a] est un phare maritime construit sur un îlot dénommé « île Vierge » à 1,4 km du lieu-dit de Kastell Ac'h, sur la côte bretonne. Situé sur la commune de Plouguerneau dans le Finistère, il est le plus haut phare d'Europe et le plus haut phare en pierre de taille du monde. Il est classé au titre des monuments historiques depuis le [1],[2].

L'île Vierge[modifier | modifier le code]

L'île Vierge vue de la côte.

L'île Vierge (en breton : Enez-Werc'h) marque la limite orientale entre la Manche et la mer Celtique. Située à environ 1,4 km au nord du lieu-dit de Kastell Ac'h, elle relève de la commune de Plouguerneau. Sa superficie est de 6 ha.

L'île aurait été un ancien sanctuaire druidique[3]. Au XVe siècle, les frères mineurs cordeliers y fondèrent un couvent ; une partie des moines, « ce lieu estant devenu inhabitable à cause de sa stérilité et du peu de moyen qu'il y avoit de l'avictuailler de la grande terre »[4], quitta l'île pour fonder le monastère de Saint-François de Cuburien en 1531 ; d'autres y restèrent une soixantaine d'années avant de s'installer en 1509 à l'abbaye Notre-Dame-des-Anges à l'Aber Wrac'h. Le nom de l'île vient probablement du fait que la chapelle du couvent avait été dédiée à la Vierge Marie.

Par la suite, l'île Vierge sert de point de défense de la côte, avant d'être achetée en 1844, avec ses dépendances, son droit de pâture et de sécherie du goémon par l'État au sieur Goyon de Coëpel[5].

Ancien phare[modifier | modifier le code]

Construit entre 1842 et 1845 à partir de pierres granitiques prises sur place, c'est une tour carrée haute de 33 mètres, avec à sa base un bâtiment rectangulaire de deux étages. Servant, ainsi que le sémaphore de l'île Wrac'h et le feu du clocher de Plouguerneau à signaler l'entrée de l'Aber Wrac'h, il est allumé pour la première fois le . Son premier feu était un feu fixe blanc ayant une portée de 14 milles. Équipé selon le système de Fresnel, il fonctionna d'abord à l'huile de colza, puis aux huiles minérales.

Vers la fin du XIXe siècle, son manque de puissance et l'impossibilité d'installer un feu plus performant conduisirent à son remplacement par un plus grand édifice. Son feu resta en activité pendant la durée des travaux du phare actuel[6].

Il était aussi doté d'une corne de brume. Elle n'est plus en activité aujourd'hui. La sirène actuelle a 1 200 W de puissance.

L'ancien phare sert désormais d'amer.

Les logements de gardiennage y sont installés. Un radiophare complète l'installation.

Phare actuel[modifier | modifier le code]

La construction du phare[modifier | modifier le code]

Charles Le Goffic, dans la revue Le Monde illustré décrit le chantier :

« Sept maçons et dix-huit manœuvres participaient, en 1899, à la construction du phare. Les maçons viennent du Cap Sizun qui est renommé en Bretagne pour l'excellence de ses ouvriers. Payés à raison de 4 fr. 50 par jour, ils habitent l'île été comme hiver. L'entrepreneur des travaux, M. Le Corre, a fait construire pour eux des baraquements en planches (...). Une cantine est annexée aux baraquements : contre une faible somme mensuelle de huit francs, les maçons y font tremper leur soupe trois fois par jour. Quant aux manœuvres, qui sont presque tous des pêcheurs sans emploi, leur salaire varie entre 2 fr. et 2 fr. 50. La plupart sont de Plouguerneau ; ils apportent leurs provisions avec eux et une barque les ramène à terre chaque soir[7]. »

Les caractéristiques du phare[modifier | modifier le code]

Construit de 1897 à 1902, d'une hauteur de 82,5 m, il est le plus haut phare d'Europe et le plus haut phare en pierre de taille du monde (le plus haut, en béton et acier, est le phare de Djeddah, construit en Arabie saoudite de 1987 à 1990)[8],[9]. Il balaie tout le nord du Finistère à 52 km à la ronde, pouvant être visible à mi-Manche par temps favorable. Une chemise en briques de champs revêt le parement intérieur de la tour, tapissée d'une surface de 900 m2 de 12 500 plaques d'opaline bleu azur provenant des usines Saint-Gobain[10].

C'est une tour à triple paroi, tronconique à l'extérieur, cylindrique à l'intérieur, en moellons de granit, sur un soubassement de pierre supportant une lanterne de grande taille.

Il y a au total 397 marches : 5 marches en granit à l'extérieur du phare pour passer du socle à la tour ; 360 marches suspendues en pierre de taille, toutes uniques et faites sur mesure, pour monter au sommet de la tour cylindrique ; 32 marches en fer pour atteindre la lanterne.

On peut visiter le grand phare, l'accès à l'île se faisant par bateau ou à pied (uniquement lors des grandes marées).

Il a été électrifié en 1956 et doté d'aérogénérateurs en 1967, ces derniers étant finalement retirés en 1994.

La dernière relève de gardiens a eu lieu le vendredi , après quoi le phare est devenu totalement automatisé. Il est télé-contrôlé depuis le phare du Créac'h sur l'île d'Ouessant[11].

Tourisme[modifier | modifier le code]

À l'issue d'un chantier d'adaptation de 33 mois de travaux, l'ancienne maison des gardiens au pied du phare est transformée en écogîte[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Typographie correspondant à une dénomination descriptive.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA29000071, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Classement au titre des monuments historiques de plusieurs phares ou anciens phares du littoral », sur www.bretagne.pref.gouv.fr (consulté le )
  3. Benjamin Girard, "La Bretagne maritime", 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f240.image.r=Plouguerneau.langFR
  4. Albert Le Grand, " Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches..", 5e édition, 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f1087.image.r=Cuburien?rk=751076;4
  5. http://www2.finistere.equipement.gouv.fr/spip29/mer/phares_balises/esm/ILEVIERGE.html « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  6. http://www2.finistere.equipement.gouv.fr/spip29/mer/phares_balises/esm/ILEVIERGE.html « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  7. Le Monde illustré du , consultable sur gallica.fr.
  8. Site de la DDE
  9. Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Bretagne, Petit Futé, , p. 328.
  10. Nathalie Meyer-Sablé, Christian Le Corre, Il y a un siècle. La vie dans les îles de Bretagne, Ouest-France, , p. 37.
  11. France Info, reportage du 4 octobre 2010
  12. Nicolas Olivier, « EN IMAGES - Découvrez le gîte touristique de la maison des gardiens de phare de l'île Vierge », sur francebleu.fr, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]