Phaëton (opéra)

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Phaëton
Description de l'image Phaeton (Lully).png.
Genre tragédie lyrique
Nbre d'actes cinq
Musique Jean-Baptiste Lully
Chorégraphie Pierre Beauchamp
Livret Philippe Quinault
Jean de La Fontaine
Langue
originale
français
Sources
littéraires
Phaëton
dans Métamorphoses, Ovide
Création
Manège de la Grande Écurie, Versailles

Phaëton est une tragédie en musique composée par Jean-Baptiste Lully et chorégraphiée par Pierre Beauchamp[1] sur un livret de Philippe Quinault, créée en 1683 à Versailles. L'histoire, en cinq actes et tirée des Métamorphoses d'Ovide, raconte la légende de Phaëton, fils du Soleil.

Historique[modifier | modifier le code]

Sur la demande de Louis XIV, Jean-Baptiste Lully, avec ses collaborateurs réguliers Philippe Quinault et Jean de La Fontaine pour le poème, créé le premier opéra chanté devant le monarque. Jean-Baptiste Lully annonce qu'il décide de ne pas composer son ouvrage sur le denier de l'État, mais bien sur sa cassette personnelle. Ce qui a grandement contenté Jean-Baptiste Colbert, alors préoccupé par les dépenses massives du Roi pour l'aménagement du Château de Versailles[2].

La tragédie est représentée pour la première fois à Versailles, dans le Manège de la Grande Écurie, devant le roi le mercredi , par l'Académie royale de musique, et à Paris le mardi 27 avril 1683[3]. La mise en scène et les décors sont assurés par Carlo Vigarani et les costumes par Jean Bérain[4].

Postérité[modifier | modifier le code]

Cette œuvre plait beaucoup à Louis XIV : une dizaine de représentations a lieu lors de la création, à laquelle le roi assiste assidûment[4]. Selon Vincent Borel, « Phaëton marque d'une façon extraordinairement symbolique le zénith de Lully auprès du Roi-Soleil »[5]. Entre 1683 et 1742, en dehors des représentations de la création, l'ouvrage est joué à plusieurs reprises à Paris[3]. Phaëton est nommé « l'opéra du peuple » tant il plait lors de sa création[4]. Par la suite, il est rapidement monté dans d'autres villes telles qu'Avignon en 1687 —le premier opéra produit par la cité— et Lyon en 1688, pour l'inauguration de sa propre Académie royale de musique. Le Mercure galant affirme que lors de cet événement lyonnais, « on l’est venu voir de quarante lieues à la ronde »[4].

Résumé[modifier | modifier le code]

L'action est fondée sur le récit mythologique des aventures du fils d'Hélios qui par vanité voulut conduire le char du soleil à la place de son père. Dans sa course folle autour du monde, il provoque des incendies sur tous les pays qu'il survole. Jupiter, pour arrêter cette catastrophe, envoie la foudre sur le char du malheureux qui meurt précipité au sol.

Rôles[modifier | modifier le code]

Nicolas Bertin, Phaéton sur le char du Soleil (vers 1720)
Rôle Voix Créateurs
Phaëton, fils du Soleil et de Clymène ténor
Clymène, fille de l'Océan et de Thétys soprano
Mérops, roi d'Égypte basse
Protée, dieu marin bayton-basse
Théone, fille de Protée soprano
Lybie, fille de Mérops soprano
Triton, dieu marin, frère de Clymène haute-contre
Le Soleil haute-contre
La Déesse de la Terre ténor
Saturne bayton-basse
Epaphus, fils de Jupiter baryton
Jupiter basse
Astrée soprano Mademoiselle Petitpas

Analyse[modifier | modifier le code]

L'œuvre bénéficie de chœurs splendides et de passages pittoresques, tel celui du « palais des heures ».[non neutre] Elle décrit sous forme d'allégorie la témérité punie de celui qui voulut s'élever aussi haut que le soleil (référence au Roi Soleil). Elle illustre en filigrane la chute de son intendant, Nicolas Fouquet, arrêté peu de temps après la démonstration outrancière, devant le monarque, des fastes de son château de Vaux-le-Vicomte, lors d'une fête grandiose le [6]. L'œuvre est par conséquent doublée d'un message politique fort : quiconque tentera de s'élever aussi haut que le Roi sera jeté à terre et réduit à néant.

Discographie et représentations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Entrée Beauchamp dans Philippe Le Moal (dir;), Dictionnaire de la Danse, Larousse, Paris, 2008.
  2. Jean-François Principiano, « Phaéton de Lully avec Opéravenir », sur TV83info, (consulté le )
  3. a et b Réédition de 1742 du livret complet de Phaëton, sur gallica.bnf
  4. a b c et d « Phaeton », sur Opéra Baroque (consulté le )
  5. Vincent Borel, Jean-Baptiste Lully, Actes Sud, 2008, p. 92-93
  6. a et b Stéphane Hilarion, « La tragédie lyrique "Phaéton" créée par Jean-Baptiste Lully pour Louis XIV renaît à l’Opéra de Nice », sur Franceinfo, (consulté le )
  7. Bruno Maury, « Phaéton solaire jusqu'à la chute (Lully, Phaéton, Les Talens lyriques, Aparté) », sur Muse Baroque, (consulté le )
  8. « Phaéton », sur Le Poème Harmonique (consulté le )
  9. Laurent Bury, « Ôte-toi de mon soleil », sur www.forumopera.com, (consulté le )
  10. A.C., « Phaéton de Lully (Opéra royal de Versailles), compte rendu », sur Avant Scène Opéra (consulté le )
  11. Damien Dutilleul, « Phaéton à Nice : un soleil sans révolution », sur Olyrix.com, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]