Pays-Bas espagnols

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Pays-Bas espagnols

1556–1713

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Les Pays-Bas espagnols (orange) avant leur scission. La Principauté de Liège figure en violet et la Principauté de Stavelot-Malmedy en rose
Informations générales
Statut États provinciaux de l'Empire espagnol
Capitale Bruxelles
Langue(s) latin, néerlandais et français (langues de l'administration et de la littérature), ainsi que des dialectes brabançons, flamands, luxembourgeois (ou allemands) et wallons
Religion Catholicisme, Protestantisme
Monnaie Gulden

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Les Pays-Bas espagnols désignent le devenir du territoire des Dix-Sept Provinces, entre 1556 et 1714, période pendant laquelle ce territoire est en partie possédé par la monarchie espagnole. Ils correspondraient aujourd'hui approximativement à une grande partie du Nord-Pas-de-Calais, à la Belgique (à l'exception de la principauté de Liège, de la principauté de Stavelot-Malmédy et du duché de Bouillon), au Luxembourg et aux Pays-Bas actuels.

Ces différentes principautés, qui avaient été peu à peu rassemblées par les quatre ducs de Bourgogne successifs, sont passées par héritage à la maison de Habsbourg du fait du mariage de l'empereur Maximilien Ier de Habsbourg avec Marie de Bourgogne, fille et héritière de Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne. En 1556, leur petit-fils Charles Quint lègue cet « héritage Bourguignon », lors de son abdication, à son fils Philippe II, roi d'Espagne. Notons que Philippe II hérite aussi de la Franche-Comté et du Charolais.

La période « espagnole » des Pays-Bas est marquée par la guerre de soulèvement menée contre le roi d'Espagne : la Guerre de Quatre-vingts ans. Le conflit aboutit à la scission des 17 provinces en deux États : les sept provinces du nord obtiennent leur indépendance et se regroupent au sein des Provinces-Unies qui deviendront les Pays-Bas actuels ; les dix provinces du sud restent sous contrôle espagnol et deviendront, mais bien plus tard (1830-1839), grosso modo la Belgique.

Le roi d'Espagne est représenté par un gouverneur général, souvent choisi au sein de la famille royale des Habsbourg. Le gouverneur est assisté par un Conseil d'État et des États généraux.

Politique

Naissance d'une confédération

Les Pays-Bas dans l'empire de Charles Quint.

Avant d'être sous contrôle espagnol, les provinces des Pays-Bas ont été réunies sous une même couronne par les Ducs de Bourgogne puis par Charles Quint. Ce dernier, né à Gand en 1500, petit-fils de Marie de Bourgogne et fils de Philippe le Beau, est l'héritier des ducs, mais aussi de l'empereur issu de la Maison de Habsbourg, de la reine de Castille et du roi d'Aragon, déjà possesseurs d'une grande partie de l'Italie et qui commencent à étendre leur empire sur l'Amérique de Sud. Charles Quint règne sur les Dix-sept Provinces entre 1515 et 1555.

Les Pays-Bas faisaient partie du Saint-Empire romain germanique en tant que Cercle de Bourgogne. En 1548, Charles Quint propose un nouveau statut pour ce Cercle, en vue d'unir les différentes Provinces plus étroitement et, à terme, d'en faire un État. Lors de la Diète impériale d'Augsbourg, le Cercle acquiert un statut de quasi-indépendance (il ne sera pas, par exemple, soumis aux décisions de la Diète impériale). Puis, en 1549, Charles Quint promulgue la Pragmatique Sanction qui fait des Pays-Bas un ensemble distinct du Saint-Empire romain germanique et du Royaume de France.

Le , Charles Quint abdique sa souveraineté sur ses possessions non-autrichiennes (Pays-Bas, Franche-Comté et possessions italiennes) en faveur de son fils Philippe et, le , il lui transmet également la couronne d'Espagne.

« En pratique, les Pays-Bas constituent désormais une espèce de confédération indépendante au regard du droit international, même si, en politique étrangère, ils demeurent liés à d'autres États de la dynastie habsbourgeoise. »

— Histoire des nations belges, Wils Lode (page 64).

Pour Charles Quint, ceci ne constitue pas une fin en soi. En effet, en faisant signer la Pragmatique Sanction par les États généraux des Pays-Bas, l'empereur s'assure aussi que le contrôle des Dix-sept Provinces restera aux mains de sa Maison. Les Provinces étaient d'une valeur incomparable pour la couronne d'Espagne. Sous le règne de Charles, des cinq millions d'or prélevés annuellement à travers ses diverses possessions, deux millions provenaient des seules Provinces des Pays-Bas, quatre fois plus que des Amériques ou d'Espagne...

Par ailleurs, et depuis 1531, Bruxelles est définitivement devenu le centre de cet ensemble confédéral qui ne sera finalement pas un État unifié et indépendant avant 1830.

Le règne de Philippe II

Les Pays-Bas espagnols et la scission.

Sous le règne de Philippe II, un conflit s'engage avec l'Espagne. En effet, autant Charles Quint était un enfant du pays, autant Philippe II était un souverain étranger, éduqué en Espagne. À cela s'ajoutent un conflit contre le gouvernement (centralisateur) et une fracture religieuse (les rois, catholiques, luttant fermement contre l'« hérésie protestante »). Sous Philippe II, est surveillée l'orthodoxie religieuse de l'université de Douai et de l'université de Louvain.

Par ailleurs, l'unification de l'Aragon et de la Castille (et son empire colonial) font courir le risque aux Provinces de n'être plus qu'un État satellite. Jusqu'ici, elles en étaient le cœur économique.

La révolte s'étale sur plusieurs années :

Une scission pour cause religieuse

En 1581, les sept provinces à majorité protestantes, situées au nord des Pays-Bas font abjuration du roi et constituent les Provinces-Unies. Les dix provinces catholiques restent sous le contrôle de la couronne d'Espagne.

Plusieurs guerres seront nécessaires pour assurer aux Provinces-Unies leur indépendance (déclarée en 1581). La période la plus tourmentée de la Guerre de Quatre-Vingts Ans a lieu entre 1581-1609, date à laquelle intervient la Trêve de Douze ans. Le conflit reprend à l'issue de cette trêve, en 1621, mais ne s'apparente déjà plus à une guerre civile, plutôt à une guerre entre deux États. La paix ne sera définitive qu'en 1648.

Les Pays-Bas du Sud

Les Pays-Bas catholiques ne seront plus, ensuite, qu'une espèce de confédération de provinces - chacune gardant ses lois et coutumes propres -, confédération constituant un élément d'un vaste "empire" dirigé depuis Madrid par le roi d'Espagne. Seul élément d'indépendance locale, les États généraux qui vont défendre, avec plus ou moins de succès, les droits arrachés au cours des siècles aux ducs de Brabant, notamment, puis aux ducs de Bourgogne dont les souverains Habsbourg d'Espagne sont les héritiers, avant de céder le flambeau aux Habsbourg d'Autriche vers 1713/1714.

C'est après la guerre de Succession d'Espagne (début du XVIIIe s.) que les Pays-Bas espagnols sont cédés à la branche autrichienne des Habsbourg, cette branche qui règne sur le Saint-Empire, la Bohême et la Hongrie. Dès lors, on parle de Pays-Bas autrichiens, mais à Vienne existera un bureau spécial chargé de gérer le pays dont le nom officiel est, en latin, Belgium Austriacum, en français, Provinces belgiques, et en thiois, Oostenrijkse Nederlanden (= Pays-Bas autrichiens).

Économie

L'importance des Pays-Bas crût progressivement pendant les XVe et XVIe siècle.

Au milieu du XVIe siècle, Bruges (Comté de Flandre) avait déjà perdu sa position de puissance économique de l'Europe du Nord. Le Marquisat d'Anvers (Duché de Brabant) devient le centre économique, politique et culturel des Pays-Bas après que la capitale est transférée de la Seigneurie de Malines à la ville de Bruxelles.

Après l'indépendance des Provinces-Unies et la fermeture à la navigation de la rivière Escaut, un grand nombre d'émigrants du Sud s'installent dans la nouvelle république. La prospérité passe des villes du sud, telles que Bruges, Anvers, Gand et Bruxelles, à celles du nord, dont Amsterdam, La Haye et Rotterdam.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Notes et références