Paul Pugnaud

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Paul Pugnaud
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Paul Joseph André PugnaudVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction
Prix Louis-Guillaume (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Paul Pugnaud est un poète français, marin et vigneron, né en 1912 à Banyuls-sur-Mer[1] et mort en 1995 à Lézignan-Corbières[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Pugnaud est né le à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales, d'un père négociant en vins de messe, mort d’un infarctus avant la naissance de son fils[1]. Il passe sa petite enfance à Banyuls où il est élevé par sa mère et ses grands-parents maternels. Un grand-oncle, ami d'enfance d’Aristide Maillol, contribue à former son goût pour les arts[2]. Sa famille s'installe ensuite à Perpignan où il poursuit ses études secondaires à l'institution Saint-Louis-de-Gonzague et obtient le baccalauréat en 1929[1]. Il a commencé dès cette époque à publier dans le Coq catalan, revue qu'anime un groupe de jeunes gens rassemblés autour d'Albert Bausil, parmi lesquels il fréquente Charles Trenet, le peintre Henri Espinouze ou Robert Rius, poète et photographe[3].

Au cours des années 1930, il vit à Paris, étudiant à la Sorbonne où il est reçu à la licence ès lettres. Il se rapproche alors de la mouvance surréaliste. Ainsi rend-il visite à Cadaqués, en 1936, à Salvador Dalí, avec lequel il rompra à cause des sympathies du peintre pour le franquisme[3]. En 1934, il acquiert l'Almogaver, premier des bateaux avec lesquels il visitera tout le pourtour de la Méditerranée : Côte d'Azur, côte catalane, Corse, Sardaigne, Afrique du Nord. En 1939, il se marie avec Bernadette Verdier, rencontrée en 1934 et qui sera sa compagne de toute une vie. Ils partent pour un voyage de noces à la voile le long des côtes du Maghreb, en Libye, et en Tunisie où leur croisière s'achève : la guerre vient d'être déclarée et Pugnaud est mobilisé à Bizerte[2] sur le Dupleix, croiseur de la Marine nationale[3]. La même année, il a publié Équinoxe, son premier recueil, dans la revue du poète agenais Hugues Fouras, La Bouteille à la mer, à laquelle il continuera longtemps de contribuer[3].

Après l'armistice, il achète le domaine viticole de Belle-Isle, à Lézignan dans les Corbières[4], et il s'installe définitivement dans l’Aude, fréquentant des écrivains et des poètes comme Jean Lebrau, Michel Maurette ou René Nelli[2]. Entre 1947 et 1950, il rend plusieurs fois visite à Joë Bousquet à Carcassonne[3]. En 1950, André Vinas publie Zone franche et, dans les années qui suivent, Pugnaud noue des relations avec les poètes des journées de Rodez, qui lui décernent, en 1961, le prix Ilarie-Voronca[5] pour son recueil Azur de pierre, publié l'année suivante chez Subervie[2].

En 1965, le passionné de mer traverse l'Atlantique sur un voilier de treize mètres, la Chimère, appartenant à son ami Jean Bluche[6],[3].

En 1967 paraît La Nuit ouverte chez Subervie et, en 1970, Paul Pugnaud reçoit pour Minéral, publié par Rougerie, le prix Antonin-Artaud également décerné aux Journées de Rodez par le Groupe des écrivains aveyronnais. Le poète reste dès lors fidèle à l'éditeur René Rougerie puis à son fils Olivier, auxquels, en vingt-cinq ans, jusqu'à sa mort, il donnera douze recueils, parmi lesquels il faut compter Les Portes défendues, parues en 1976, année où les rencontres poétiques du Mont-Saint-Michel décernent à Paul Pugnaud le grand prix Brocéliande pour l'ensemble de son œuvre ; ou encore Atterrages, qui reçoit le prix Louis-Guillaume l'année suivante. Plusieurs recueils paraîtront à titre posthume, dont Sur les routes du vent, publié chez Folle avoine en 2015[2],[3] et Une impossible pureté, en 2022, chez le même éditeur[7].

Paul Pugnaud est mort à Lézignan-Corbières, le , à quatre-vingt-deux ans.

Publications[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • 1939 : Équinoxes, éditions de La Bouteille à la mer.
  • 1955 : Zone franche, collection « Ressac ».
  • 1962 : Azur de pierre, Subervie, prix Ilarie-Voronca, 1961.
  • 1967 : La Nuit ouverte, Subervie.
  • 1969 : Minéral, Rougerie, prix Antonin-Artaud, 1970.
  • 1971 : Les Espaces noyés, Rougerie.
  • 1972 : Long Cours, Rougerie, avec une gravure de Suzanne Runacher.
  • 1975 : Les Portes défendues, Rougerie, grand prix de Brocéliande des rencontres poétiques du Mont-Saint-Michel, 1976.
  • 1977 : Atterrages, Rougerie, prix Louis Guillaume du poème en prose, 1977.
  • 1979 : Ombre du feu, Rougerie.
  • 1980 : Langue de terre, Rougerie.
  • 1982 : Le feu court, dans Paul Pugnaud d’André Vinas, Subervie.
  • 1983 : Aride Lumière, Rougerie, avec une gravure de J. J. J. Rigal.
  • 1985 : Le Jour Ressuscité, Rougerie.
  • 1987 : Air pur, Rougerie.
  • 1989 : Posidonies, Rougerie.
  • 1989 : Épures, éditions du Mas Catherine.
  • 1989 : Ombres éclatées, Conflent, préface d’André Vinas pour Cinquante ans de poésie à Perpignan.
  • 1991 : Instants sans passé, Rougerie.
  • 1996 : Poèmes choisis, Rougerie.
  • 1999 : Écouter le silence, Rougerie, présentation de René Rougerie.
  • 2005 : Aux portes interdites, Rougerie, postface de René Rougerie, avec une gravure de Maurice Maillard.
  • 2015 : Les Jours pulvérisés, Rougerie, préface de René Depestre.
  • 2015 : Sur les routes du vent, éditions Folle Avoine, préface de Jean-Pierre Siméon.
  • 2022 : Une impossible pureté, éditions Folle Avoine, , 40 p. (ISBN 978-2-86810-263-8).

Essais[modifier | modifier le code]

  • 1992 : « Aristide Maillol », Conflent, Prades.
  • 1973 : préface à Au seuil des hommes, poèmes de Pierre Marca, Oswald.
  • 1979 : préface à Maillol mon ami, souvenirs de François Bassères (ca), Cornet.

Collaboration aux revues[modifier | modifier le code]

  • Le Coq catalan, 1931-1938.
  • La Bouteille à la mer, 1934-1952.
  • Revue parlée, 1937.
  • Prospectus, 1953-1954.
  • Les Cahiers de la licorne, no 5.
  • Entretiens, no 26.
  • Cévennes-Camargue, no 1.
  • Les Cahiers du refus, .
  • Mercure de France, no 1183, .
  • Bulletin de l'association Guillaume-Budé, spécial no 8, 9 et 10.
  • La Tramontane, 1967.
  • Haut Pays, no 1, 1967.
  • Revue de l'ACILECE, 1967, 1970 et 1974.
  • Encres vives, no 62, 63, 64 et 66.
  • Le Puits de l’ermite, no 12 et 19.
  • L'Envers et l'Endroit, no 9.
  • Profils, 1972, 1973 et 1975.
  • Solaire, no 5, 1974.
  • Impact, no 8.
  • Nouvelles à la main, 1975 à 1977.
  • Le Temps parallèle, 1974 à 1981.
  • Jalons, no 5 et 7.
  • Poésie présente, no 5, 6, 9, 12, 13, 14 et 36.

Hommage[modifier | modifier le code]

  • Exposition à la Maison des mémoires, à Carcassonne, du au [8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Anonyme (notice), « Paul Pugnaud », dans catalogue en ligne de la revue Les Hommes sans épaules, s. l. n. d. (lire en ligne).
  2. a b c d et e Sylvie Pugnaud, « Biographie », dans Catalogue, Avant-Quart éditions, s. d. (lire en ligne)
  3. a b c d e f et g Serge Bonnery, « Paul Pugnaud, entre terre et mer », L'Épervier incassable,‎ (lire en ligne).
  4. Sur le domaine viticole de Belle-Isle, voir La Dépêche du 12 octobre 2011 [lire en ligne].
  5. Ce prix a été fondé en 1952 par un Groupe d'écrivains aveyronnais. Il est décerné à un poète de langue française lors des Journées de poésie de Rodez (BNF 12528391).
  6. Sur Jean Bluche, auteur du Voyage de la Chimère (Reschly, 1962), voir Françoise Moitessier (préf. Alain Bombard), 60 000 milles à la voile, Louviers, L'Ancre de marine, (ISBN 2-84141-131-1, présentation en ligne), p. 32, 40 et 51.
  7. JDM, « Une impossible pureté : L'Héritage de Paul Pugnaud », L'Indépendant,‎ (présentation en ligne).
  8. Paul Pugnaud, Joë Bousquet : Deux poètes un éditeur : Rougerie, exposition présentée par le Centre Joë Bousquet et son temps, mise en œuvre par René Piniès et Sylvie Pugnaud, et Écrire, éditer la poésie aujourd'hui, rencontre avec les poètes Alain Freixe et Jean-Claude Xuereb et les éditeurs Olivier Rougerie et Yves Prié (éditions Folle Avoine) [présentation].