Paul Derenne (militaire)

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Paul Derenne
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FlersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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Distinction

Paul Derenne, né à Couterne et mort le à Flers[1], est un militaire, botaniste, professeur et pédagogue français.

Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1940-1945 il a été interné dans plusieurs camps d'Oflag (III-A, IV-D), où il était chargé, pour les prisonniers officiers qui le souhaitaient, de l'enseignement des langues (allemand, anglais) au sein de la faculté interne des camps, créée par les prisonniers eux-mêmes.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1923, alors jeune lieutenant il est affecté en Rhénanie, où il doit faire un rapport sur la situation outre-Rhin après guerre. Le rapport s'intitule Outre-Rhin, 1924-1925 : période d'observation.

Instituteur en début de carrière, Paul Derenne enseignera notamment les mathématiques aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan avant la Deuxième Guerre mondiale. Diplômé de l’université de Rennes en langues étrangères et en mathématiques, il était, en 1939, directeur d’école.

Parlant français, allemand, anglais, latin couramment, pendant sa captivité en Allemagne, il deviendra professeur d'allemand et d'anglais à la faculté interne d'Oflag IV-D pour les prisonniers officiers. Puis obtenant le statut de travailleur libre (toujours sous l’autorité de l’armée allemande et au bout de quatre années de captivité), il deviendra directeur pédagogique et professeur de français du Padagogium fur fremde sprachen von Dr Nagel de Leipzig.

À son retour en France, à l'âge de 44 ans, il enseignera au petit Séminaire et au lycée de Flers en attendant la retraite.

Suivant les époques, les papiers officiels, il est désigné tour à tour comme Professeur Paul Derenne, Docteur Paul Derenne, Lieutenant ou Capitaine Paul Derenne.

Vie dans les différents Oflag[modifier | modifier le code]

Paul Derenne a laissé une correspondance d'environ trois cents lettres, sous contrôle de la censure, où il raconte sa vie dans les camps de 1940-1945. Ces lettres font actuellement l'objet d'une recherche et d'une analyse lexicométrique.

Alors qu'il est en captivité à Oflag III puis à Oflag IV-D, durant la seconde guerre mondiale, Paul Derenne décide de se construire un « potager » dans l'enceinte même du camp de prisonniers. Ce simple acte changera littéralement sa vie. D'abord de prisonnier, puisque ce « potager », pendant cinq ans, lui a permis de mieux contrôler le temps qui passait en captivité (grâce aux plantations des différentes saisons, temps de pousse etc.), de se soigner avec certaines plantes et légumineuses puisque les conditions de vie dans le camp ne lui permettaient évidemment pas d'avoir accès à de quelconques médicaments, et de pouvoir se créer un environnement propre et privé, important dans les cas de détention, l'environnement étant un point clé pour aider les prisonniers à se reconstruire.

De retour à la vie civile en 1945, une des premières choses qu'il fera en rentrant en France, sera de se construire un autre potager. Ce dernier, à sa manière, lui a permis de se réinsérer dans la société, et agira comme thérapie.

Il consacrera par la suite trente-six années à l’étude des plantes, dont le livre Guérir par les produits du jardin est en quelque sorte le fruit. Ce livre sera épuisé au bout d'un an seulement.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Marié deux fois, il est le père de quatre filles. Sa descendance (petits-enfants et arrière-petits-enfants) est aujourd’hui française, allemande, canadienne, américaine, grecque, finlandaise et eurasienne/cambodgienne.

Il est notamment le grand-père maternel de la pédagogue et ethnomathématicienne Victoria Kayser et de François Chassagne, docteur en pharmacie et ethnobotaniste, qui a parcouru l’Asie en sac à dos pendant huit mois afin d’étudier le lien entre populations et plantes.

Décorations[modifier | modifier le code]

Civile
Militaire

Actions d’éclat, citation à l'ordre de l’armée, lettres et témoignages officiels de satisfaction du ministre :

  • 1933 - TS % Région (EPSOR)
  • 1934 - TS % de Brigade (EPSOR)
  • 1934 - TS % Région (EPSOR)
  • 1935 - TS % Région (EPSOR)
  • 1936 : TS Ministre (EPSOR)
  • 1937 : T.S. % de la Région (EPSOR)
  • 1950 : Lettre de félicitations du ministre (2.3.1950)
Décoration
Grade militaire
  • Lieutenant puis capitaine à sa sortie d'OFLAG[3]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Guérir par les produits du jardin, Maulévier, Hérault, , 192 p. (OCLC 461982448).
  • Outre-Rhin, 1924-1925 : période d'observation, Canada, 2011 (publication posthume) (ISBN 978-1-257-82042-9, OCLC 940877250).
  • Notes sur le jardinage - Camp de prisonniers Oflag IV-D, artefact 2012 (publication post mortem), original datant de 1940 et rédigé en Allemagne. Fonds d'archives Kayser-Cuny, Canada. (ISBN 978-1-29114-359-1)

Sources[modifier | modifier le code]

  • Victoria Kayser, Pédagogie Kayser (4-7 ans) entre approche sensorielle Montessori et théorie des intelligences multiples de Gardner, Montréal, centre de recherche DMDEA, , 154 p. (ISBN 978-2-9812-7110-5 et 2981271105, OCLC 819154353).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé généalogique (fichier des décès de l'Insee) sur Geneanet
  2. Journal officiel des 8 et 9 septembre 1938.
  3. Livret militaire, groupe de subdivisions de Caen, signé par le colonel Kersauson de Pennendreff, le .

Liens externes[modifier | modifier le code]