Paul Charbonnier

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Paul Charbonnier
Maison du Peuple à Nancy.
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Paul Charbonnier, né à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le et mort dans la même ville le , est un architecte français de la première moitié du XXe siècle.
Connu surtout pour quelques réalisations dans le style Art nouveau à Nancy, il participe aussi à la sauvegarde des richesses du patrimoine de Meurthe-et-Moselle et à la construction et l'entretien de nombreux bâtiments civils du département.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Paul Albert Charbonnier naît à Nancy en 1865. Il est le fils de Jules Nicolas Marie Charbonnier, chef de division à la préfecture de Nancy et d'Anne Victorine Aubert[1]. Sans parenté dans le monde de l'architecture ou de la construction (à la différence de nombre de ses contemporains), le jeune Charbonnier est peut-être été influencé dans le choix de son activité par son cousin Alexis Charbonnier (1846-1932), artiste-peintre qui est son professeur de dessin au lycée de Nancy[2].

Bachelier ès-sciences, Paul Charbonnier est d'abord formé à l’École régionale des Beaux-Arts de Nancy où il est l'élève d'Albert Jasson[1]. Ce dernier le prépare au concours d'entrée à l’École des beaux-arts de Paris qu'il réussit en 1888[2]. Il se forme au sein de l'atelier des architectes Louis-Jules André et Victor Laloux [3]. Il passe en première classe en 1891 et obtient son diplôme d'architecture en 1895[2].

Après une période d'activité à Paris, il s’installe à Nancy en 1900 en reprenant le cabinet de Charles Schuler (1852-1900)[1]. Son agence est installée 37 faubourg Saint-Jean puis 8 boulevard Albert 1er[1]. Il exerce simultanément en tant qu'architecte libéral pour une clientèle privée tout en effectuant des missions publiques[2].

Ainsi, dès 1900 et jusqu'en 1936, il est l'architecte ordinaire des Monuments historiques de Meurthe-et-Moselle[4]. En 1909, il est nommé en outre Inspecteur des édifices du diocèse[4], [5]. À partir de 1915, il est le conservateur des objets d'arts de Meurthe-et-Moselle et de 1915 à 1935, l'architecte en chef du département de Meurthe-et-Moselle[1].

Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1932, Paul Charbonnier reste actif jusqu'en 1952 et meurt en 1953[5].

En marge de son œuvre architecturale, Paul Charbonnier s'investit beaucoup dans les associations professionnelles et dans la vie artistique lorraine[2]. Membre de la Société des architectes de l'Est de la France, il en devient le président en 1923[1]. Il adhère également à la société des architectes diplômés par le gouvernement (SADPLG) dès 1895, à l'Union syndicale des architectes (USA), à la Société des architectes de France (SAF), à la Société centrale des architectes (SCA) à partir de 1935[1]. Dès 1901, Paul Charbonnier fait partie du comité directeur de l’École de Nancy. Il est par ailleurs membre du comité du Musée historique lorrain et de la Société archéologique lorraine.

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Louis Charbonnier épouse en 1897 Eva Michel. Ensemble ils adoptent une fille, Catherine Olga Charbonnier, qui épousera l'architecte nancéien Charles Mienville[1].

Style[modifier | modifier le code]

« [Le] style architectural [de Paul Charbonnier] reflète sa lente transition entre la tradition académique du XIXe siècle [...] et la modernité [...] insufflée par le XXe siècle » et illustre « les hésitations des architectes du début du XXe siècle » résume Mathilde Thiriet[2]. La tradition est apparente dans certaines de ses réalisations se rattachant notamment au néo-classicisme ou au néogothique ou encore à l'éclectisme, tandis que la modernité se traduit par ses collaborations avec les artistes de l'école de Nancy, par l'emploi fréquent des nouveaux matériaux et des nouvelles techniques de construction telles que le béton armé ou les structures métalliques[2]. Paul Charbonnier est particulièrement reconnu pour la composition et l'articulation des volumes de ses réalisations ; ses détracteurs soulignent quant à eux le manque de motifs végétaux de ses façades ainsi que le manque d'épure de son langage architectural[3].

Réalisations[modifier | modifier le code]

à Nancy[modifier | modifier le code]

en Meurthe-et-Moselle[modifier | modifier le code]

ailleurs en France[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p et q « Charbonnier, Louis Paul Albert », dans Répertoire des architectes nés ou actifs dans les Vosges : 1800-1940, Épinal, Archives départementales des Vosges, (ISBN 978-2-86088-052-7), p. 14.
  2. a b c d e f g h i j k l et m Mathilde Thiriet, « Paul Charbonnier (1865-1953), une figure de l'architecture lorraine », Le Pays lorrain, vol. 101, no 1,‎ , p. 70-75 (ISSN 0031-3394)
  3. a b c et d Christian Debize, Guide de l'école de Nancy, Nancy/Metz, Presses universitaires de Nancy / Ed. Serpenoise, , 159 p. (ISBN 2-86480-373-9)
  4. a et b Paul Charbonnier sur Les architectes des Hôpitaux de Nancy, Projets et réalisations : 1877-2006
  5. a et b Fonds Paul Charbonnier, architecte sur archives.cg54.fr
  6. a b c d e f g et h « Paul Charbonnier », sur pss-archi.eu (consulté le )
  7. Raymond Cremel, « L'école forestière inaugure le monument à ses morts », L'Est républicain, vol. 34, no 12664,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  8. Sylvestre Urbain, « L'Hôtel Thiers et sa décoration : une oeuvre d'art moderne, les mérites de son architecte », L'Est républicain, vol. 36, no 13483,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  9. « Le Premier Garage moderne à Nancy », L'Est républicain, vol. 41, no 15311,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  10. « L'Inauguration du nouvel hôtel de la Caisse d'épargne de Nancy par MM. Désiré Ferry et Cathala », L'Est républicain, vol. 42, no 15501,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  11. « La Villa Malraux à Saint-Nicolas-de-Port, amie des créatrices », sur estrepublicain.fr, (consulté le )
  12. « Monument à Longwy », sur monumentsmorts.univ-lille.fr (consulté le )
  13. René Mercier, Léon Pireyre, « Mes Ministres lorrains à Longwy », L'Est républicain, vol. 24, no 9088,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  14. « Monument à Montauville », sur monumentsmorts.univ-lille.fr (consulté le )
  15. « Monument à Vézelise », sur monumentsmorts.univ-lille.fr (consulté le )
  16. A.M., « L'Inauguration du monument de Vézelise », L'Est républicain, vol. 36, no 13346,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  17. Georges Legey, « Nomeny : la ville a honoré, hier, ses morts et ses victimes civiles », L'Est républicain, vol. 40, no 14941,‎ , p. 1-2 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

> autres liens

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]