Paul Bur

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Paul Bur
Illustration.
Paul Bur, maire de Dijon pendant la 2de guerre mondiale
Fonctions
Président de la délégation municipale provisoire
puis Maire de Dijon

(2 ans, 6 mois et 15 jours)
Prédécesseur Robert Jardillier
Successeur Maurice Bernard
Président de la chambre de commerce de Dijon

(8 ans, 0 mois et 0 jours)
Membre de la délégation municipale sous l'occupation allemande (par intérim)

(2 ans, 6 mois et 15 jours)
Prédécesseur Robert Jardillier (maire de Dijon)
Successeur Maurice Bernard (maire de Dijon)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Dijon, France
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Dijon, France
Nationalité Française
Profession entrepreneur et notable local

Paul Bur, né à Dijon (Côte-d'Or) le et mort dans cette même ville le [1], était un entrepreneur et un notable local. Il a été président de la chambre de commerce de Dijon de 1936 à 1944. Membre de la délégation municipale sous l'occupation allemande, il a exercé les fonctions de président de la délégation municipale provisoire puis de maire de Dijon de à .

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Dijon en 1875, diplômé des Arts et Métiers (Aix, promotion 1890), Paul Bur travaille quelques années à Paris dans la charpente métallique et le chauffage central. Revenu à Dijon, il collabore avec son oncle Émile Bur dans leur importante entreprise de chauffage central. Plus jeune juge au tribunal de commerce en 1908, il entre à la chambre de commerce de Dijon en 1912. De 1936 à 1944, il en est le président (18e région économique).

Président de la délégation municipale[modifier | modifier le code]

Le , l'armée allemande occupe la ville. À la suite du départ dans des conditions obscures du député-maire Robert Jardillier, une délégation municipale est nommée par le préfet de la Côte-d'Or, Jacques Chevreux. Elle est constituée de Paul Bur, du colonel Léon Bichot, d'Émile Gleize, de Georges Connes et du chanoine Kir. Paul Bur en est le président et le leader incontesté.

Loin de rechercher une quelconque notoriété, Paul Bur se comporte durant cette période en patriote dévoué et déploie beaucoup d'énergie au ravitaillement des Dijonnais et des réfugiés. C'est alors le temps du rationnement, des coupons et des queues devant les rares magasins. Après l'exode, seules quatre boulangeries et quelques épiceries subsistent à Dijon[2]. Il tient tête aux autorités allemandes malgré l'intimidation que représente l'arrestation et la condamnation à mort du chanoine Kir en octobre 1940 (il ressort finalement libre après 58 jours de détention, mais se retrouve écarté de ses activités à l'Hôtel de Ville)[3]. Nommé maire en avril 1941, il continue d'entretenir des relations conflictuelles avec les autorités d'occupations et se fait dénigrer avec virulence par le journal collaborationniste l'Appel. Il envoie sa lettre de démission au ministre de l'Intérieur en , n'acceptant plus de diriger « une ville où l'on fusille chaque matin des Français. ». Sous pression des autorités allemande, le gouvernement accepte sa démission, effective au 31 décembre 1942. Ce dernier nomme alors pour le remplacer un prisonnier revenu de captivité, Maurice Bernard[3].

Paul Bur eut deux enfants, Julien Bur, ingénieur des Arts et Métiers comme son père, et Jacques Bur, qui fut déporté en 1944 pour résistance (dans le dernier train, « le train de la mort »), à Dachau, puis en Alsace.

Paul Bur décède le . À Dijon, une rue du quartier de Larrey porte son nom. Dans le quartier des Grésilles, une tour baptisée à son nom a été démolie le [2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance à Dijon, n° 368, vue 96/320, avec mentions marginales du mariage à Dijon en 1900 et du décès à Dijon le 14 novembre 1957.
  2. a et b « Dijon. Paul Bur, maire sous l’occupation », sur www.bienpublic.com, Le Bien Public, (consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  3. a et b Stéphane Bonnici et Alain Saint-Denis (dir.), La civilisation urbaine en Bourgogne, Dijon, Annales de Bourgogne, , 285 p. (lire en ligne), « La municipalité dijonnaise dans une politique d'accommodation à l'occupant (1940-1944) : entre collaboration et résistance », p. 281-285

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marquès (Charles), Le XXe siècle à l'hôtel de ville de Dijon, Précy-sous-Thil, Éditions de l'Armençon, 2006.
  • "Les événements municipaux de ", article du journal Le Bien public ().

Liens internes[modifier | modifier le code]