Paul Belmondo (sculpteur)

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Paul Belmondo
Signature de Paul Belmondo sur une médaille en aluminium
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Paris
Sépulture
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Conjoint
Madeleine Rainaud-Richard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Distinctions
Œuvres principales
signature de Paul Belmondo
Signature
Tombe de Paul Belmondo au cimetière du Montparnasse (division 2).

Paul Belmondo est un sculpteur et médailleur français, né à Alger le , mort à Paris le .

Il est le père du producteur de cinéma Alain Belmondo, de l'acteur Jean-Paul Belmondo, et le grand-père du coureur automobile Paul Belmondo.

Biographie

Formation et débuts

Œuvres de Belmondo à l'École des beaux-arts d'Alger.

Il est né dans une famille modeste d'origine italienne (venant du Piémont et de la Sicile), à Alger où il va passer sa jeunesse. Il fait ses études primaires à l'école Dordor d'Alger. Passionné de dessin, il commence à sculpter en 1911. Il va suivre ensuite des études d'architecture à l'École des beaux-arts d'Alger, interrompues par la Première Guerre mondiale. Gazé à la bataille de Saint-Mihiel en 1917, il est démobilisé en 1919.

Grâce à une bourse, il poursuit ses études à Paris où il devient l'ami de Charles Despiau. Il obtient le Prix Blumenthal en 1926. Il se marie à Paris en 1930 (trois enfants naîtront de ce mariage, Alain, Jean-Paul et Muriel). Son atelier se situait dans d'anciennes écuries, avenue Denfert-Rochereau à Paris.

Il reçoit beaucoup de commandes de l'État, notamment pour le palais de Chaillot avec Léon-Ernest Drivier et Marcel Gimond. Il obtient le grand prix artistique de l'Algérie en 1932 puis le grand prix de la Ville de Paris en 1936.

L'Occupation

Il est membre du Groupe Collaboration, section arts dont il fut vice-président de section (1941-1945).

Ce fut un familier des dîners de l'ambassade d'Allemagne pendant la guerre[1].

Il participe en novembre 1941, à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker et l'ambassadeur d'Allemagne en France, Otto Abetz, de peintres et de sculpteurs français, acceptant comme d'autres artistes parmi les plus renommés de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes[2]. Participent aussi à ce voyage : Charles Despiau, Henri Bouchard, Louis Lejeune, Paul Landowski, Roland Oudot, Raymond Legueult, André Dunoyer de Segonzac mais aussi des artistes de l’avant-garde tels Kees van Dongen, Maurice de Vlaminck, André Derain et Othon Friesz. Ce voyage a été très largement exploité par la propagande nazie[3].

Il figure au côté de Brasillach, Drieu La Rochelle, Abel Bonnard dans le comité de patronage de l'exposition[4] consacrée au sculpteur nazi Arno Breker à l'Orangerie à Paris du 15 au 31 mai 1942. Il est présent au vernissage[5] qui est l'occasion pour Otto Abetz d'une opération de propagande compromettant le tout-Paris artistique des plus enthousiastes jusqu'aux plus réticents, comme Arletty[5], Sacha Guitry et Jean Cocteau.

En 1945, Paul Belmondo fut jugé par le tribunal d'épuration des artistes plasticiens et fut interdit de ventes et d'exposition pendant un an[6]. Alors que son maître Charles Despiau (chargé par le témoignage de Belmondo) fut frappé d'un blâme[7].

L'après-guerre

Il devient professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1956 et membre de l'Institut de France en 1960.

Il apparaît dans Italiques en 1972 et 1973[8].

Il est commandeur de la Légion d'honneur, de l'ordre des Arts et des Lettres, et officier de l'ordre de Léopold de Belgique.

Il meurt le 1er janvier 1982 à Paris, où il est enterré au cimetière du Montparnasse. Jean-Paul Belmondo reprocha à Jack Lang, alors ministre de la Culture, son absence d'hommage à la mémoire de son défunt père.

Le 25 avril 1990, son petit-fils inaugure le lycée professionnel Paul Belmondo à Arpajon (Essonne) qui demeure à ce jour le seul portant son nom.

Œuvre

Copie par Paul Belmondo de La Danse d'après Jean-Baptiste Carpeaux, façade de l'Opéra de Paris.

Son œuvre sculpté s'inscrit dans le courant de la sculpture figurative moderne, à la recherche de l'harmonie par des lignes simples et des formes lisses. Parmi ses réalisations, on note la copie en 1964 de La Danse, de Jean-Baptiste Carpeaux située sur le côté droit de la façade de l'opéra Garnier[9].

Il a également réalisé des médailles et des illustrations de livres d'art, notamment Boubouroche de Courteline. Deux bronzes, Jeannette et Apollon, se trouvent dans le jardin des Tuileries depuis 1988 (don de la famille Belmondo). Une Baigneuse de Paul Belmondo orne un carrefour du centre-ville d'Orléans.

Une exposition rétrospective de son œuvre, intitulée La Sculpture sereine fut organisée dans plusieurs villes de France en 1997 à l'initiative du ministère de la Culture.

Le musée national des beaux-arts d'Alger, possède un important fonds de ses sculptures.

Collections publiques

  • Le Baiser, haut-relief dans l'escalier d'honneur de la mairie du XXe arrondissement de Paris.

Le musée Paul-Belmondo

Jean-Paul Belmondo, son frère Alain et sa sœur Muriel ont fait donation en mars 2007 à la ville de Boulogne-Billancourt de l'ensemble des œuvres de leur père qu'ils possédaient[10], soit 259 sculptures, 444 médailles et presque 900 dessins ainsi que des carnets de croquis et des travaux préparatoires[10]. L'ensemble sera exposé sur 1 000 mètres carrés dans un musée nouvellement créé dans le château Buchillot[10], une ancienne folie du XVIIIe siècle, remaniée au XIXe siècle par son propriétaire James de Rothschild (le parc du château est devenu depuis plusieurs années un parc public de la ville sous le nom de parc Rothschild). Ce bâtiment propriété de la ville, classé monument historique, sera rénové pour une somme de plus de 2,7 millions d’euros et le musée devrait ouvrir au public fin 2008[11]. En mai 2008, l'ouverture est repoussée et prévue pour fin 2009, début 2010[12]. Avec quelques mois de retard dus aux intempéries qui ralentissent les travaux, le musée Paul-Belmondo, consacré à l'œuvre du sculpteur et à la sculpture figurative du XXe siècle, ouvre enfin ses portes au public à l'occasion des Journées européennes du Patrimoine, le 18 septembre 2010[13].

Emmanuel Bréon, l'un des meilleurs connaisseurs de l'œuvre du sculpteur et ancien conservateur[14] du musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt, est à l'origine de l'implantation du musée dans la ville que souhaitait voir réalisé Jean-Paul Belmondo depuis plusieurs années. Les œuvres sont provisoirement stockées dans les réserves du musée des Années Trente[11].

Bibliographie

Notes et références

  1. T'AS L'BONJOUR DE ROPARZ !], [lire en ligne], consulté le 14 avril 2013
  2. § 1939-1946, la seconde guerre mondiale, les années noires de la bio de Charles Despiau [lire en ligne], consulté le 19 avril 2013.
  3. Laurence Bertrand Dorléac : L'Art de la défaite : 1940-1944, Seuil collection XXe siècle, 1993.
  4. Lionel Richard : Le Nazisme et la culture, édition Complexe, 2006.
  5. a et b Michel Souvais : Arletty, confidences à son secrétaire, éditions Publibook, Paris, septembre 2006 - Page 183
  6. Belmondo : « Mon père mérite ce musée »], [lire en ligne], consulté le 14 avril 2013.
  7. Élisabeth Lebon : Charles-Despiau (1874-1946), catalogue raisonné de l'œuvre sculptée, thèse de doctorat d'histoire de l'art, sous la direction de Mme Mady Ménier (université Paris-I Panthéon-Sorbonne).
  8. Italiques, deuxième chaîne de l'ORTF, 17 février 1972, 23 mars 1973
  9. L'original est conservé à Paris au musée d'Orsay.
  10. a b et c Une folie du XVIIIe siècle pour abriter le musée, Le Figaro Magazine, 30 novembre 2007
  11. a et b Au nom du père" Interview de Jean-Paul Belmondo et maître Michel Godest par Véronique Prat, Le Figaro Magazine, 30 novembre 2007.
  12. Programmes comparés de Jean-Pierre Fourcade et Pierre-Christophe Baguet [1]
  13. « Une soirée au musée Belmondo »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  14. Connaissance des arts du 28 mai 2009, [lire en ligne], consulté le 19 avril 2013

Articles connexes

Liens externes

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