Classe P400

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Patrouilleur type P400
Image illustrative de l'article Classe P400
Patrouilleur P400 L'Audacieuse.
Caractéristiques techniques
Type Patrouilleur
Longueur 54,80 mètres
Maître-bau 8 mètres
Tirant d'eau 2,54 mètres
Déplacement 373 tonnes et 480 tonnes à pleine charge
Propulsion 2 x diesels SEMT Pielstick 16-PA4-200 VGDS, 2 hélices
Puissance 8 000 chevaux
Vitesse 23 nœuds (42,6 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 1 x canon Bofors 40 mm

1 x canon de 20 mm F2
2 x mitrailleuses de 7,62 mm

Rayon d’action 4 200 milles à 15 nœuds (27,8 km/h)
Autres caractéristiques
Équipage 4 officiers, 18 officiers mariniers et 8 quartiers-maîtres et matelots
Histoire
Constructeurs Constructions mécaniques de Normandie[1]
A servi dans  Marine nationale
Période de
construction
1983 - 1990
Période de service 1986 - 2023 (en France)
Navires construits 12

Les P400 sont une classe de patrouilleurs de la Marine nationale française, construits aux Constructions mécaniques de Normandie et commissionnés de 1986 à 1988, le dernier sous pavillon français étant retiré en 2023. Leur mission est d'accomplir des opérations de police au large de la zone économique exclusive (ZEE) française.

Historique[modifier | modifier le code]

Pour répondre au besoin résultant de la création de la ZEE française de 200 milles, la Marine nationale lance en 1981 un programme de 10 patrouilleurs de 400 tonnes, destinés à remplacer La Combattante (P730) de 230 tonnes, admise au service actif en 1963, et les quatre patrouilleurs rapides (PATRA) de classe Trident, commissionnés en 1976-1977. Les P400 étaient conçus à l'origine en deux versions  : l'une armée avec des missiles Exocet MM38 et l'autre version de service public avec un équipage de seize hommes. Aucune de ces versions n'a été produite, la Marine choisissant une version intermédiaire, sans missiles et avec un équipage d'une trentaine de personnes.

Ces bâtiments sont durant leur service actif positionnés dans les territoires d'outre-mer français (DOM/TOM) où ils conduisent des missions de surveillance et de sécurisation de la ZEE. Ils exécutent aussi des missions dans le cadre d'accords de la France avec d'autres nations, typiquement en renfort d'armées étrangères, ou des missions humanitaires.

Cinq d'entre eux sont désarmés entre 2009 et 2012, et deux autres (La Rieuse et La Tapageuse) sont vendus, respectivement à la Marine du Kenya en 2011 et à la Marine du Gabon en 2015 (ce dernier contrat n'étant pas mené à bout[2]). Seuls restent, en 2013, La Moqueuse et La Glorieuse en Nouvelle-Calédonie et La Capricieuse et La Gracieuse en Guyane. La Glorieuse est la dernière unité qui sera retiré du service le 24 juillet 2023[3].

Au cours de leur vie opérationnelle, les P400 ont été légèrement modifiés pour des raisons techniques (notamment par l'ajout de deux cheminées), conduisant à l'alourdissement de ces navires, leur tonnage avoisinant plus les 500 tonnes à pleine charge que les 400 de leur nom.

La Marine nationale prévoit de les remplacer par les patrouilleurs Outre-mer ou par les patrouilleurs légers classés patrouilleurs hauturiers.

Pays utilisateurs[modifier | modifier le code]

Patrouilleur P400, La Tapageuse
La Tapageuse.

Remplacement[modifier | modifier le code]

Dans le cadre du projet Bâtiments de surveillance et d'intervention maritime (BATSIMAR), la Marine nationale songe à la succession des P400 pour lesquels elle souhaite des navires simples et robustes d'un plus fort tonnage, avec pour objectif une meilleure tenue à la mer, une plus grande autonomie et une capacité d'emport d'hélicoptère. Ils doivent aussi répondre aux besoins en matière de lutte contre les trafiquants de drogue, les pirates et les terroristes opérant en mer[7]. À cet effet, les Constructions Mécaniques de Normandie proposent La Vigilante 1400 CL 78 de 1 400 tonnes et DCNS le patrouilleur L'Adroit. En attendant ces bâtiments, soit entre 2011 et 2017, les avisos classe d'Estienne d'Orves sont allégés (retrait des missiles mer-mer Exocet, notamment) et remplaceront temporairement les P400[8],[9]. En mai 2012, aucun programme de remplacement n'a été lancé[10].

En 2015, deux patrouilleurs de classe La Confiance de 60,8 mètres et 700 tonnes, à faible tirant d'eau adaptés à la Guyane, sont commandés et construits par Socarenam, puis un troisième en 2017. Deux exemplaires entrent en service en 2017 et le troisième en 2020[11]. De nouveaux patrouilleurs hauturiers de surveillance et d'intervention (BATSIMAR) étaient initialement prévus pour être livrés à partir de 2024, au rythme prévu de deux unités par an[4]. Ce programme a été remplacé par la commande en novembre 2019 de 6 patrouilleur Outre-mer (POM) de 80 mètres et 1300 tonnes au chantier Socarenam. Le premier bâtiment (P779 Auguste Bénébig), a été mis sur cale le 8 octobre 2020, et a été admis en service actif en juillet 2023. Il est basé à Nouméa.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Dernier patrouilleur de type P400 de la marine, La Glorieuse a tiré sa révérence », Los!, no 68 Juillet-Août,‎ , p. 10
  2. Vincent Groizeleau, « Kership achève son tout premier programme militaire », sur Mer et Marine,
  3. Vincent Grozeleau, « La Marine nationale désarme son dernier P400 », sur Mer et Marine,
  4. a b c et d « Question écrite n° 12930 de M. François Grosdidier », sur Sénat français, (consulté le ).
  5. « L'impressionnante montée en puissance de la flotte égyptienne », sur mer et marine (consulté le )
  6. « Les CMN et la Marine brésilienne ont signé un accord de licence », sur cmn-group.com, Constructions Mécaniques de Normandie, (consulté le )
  7. « Une fonction stratégique redéfinie : la protection de la population et du territoire », sur premier-ministre.gouv.fr, Premier ministre (consulté le )
  8. Olivier Mélennec, « Un nouveau patron pour les navires de surface », Ouest-France,‎ (lire en ligne) :

    « Concernant l’action de l’État en mer, il nous faut des bâtiments de haute mer robustes. C’est le cas des avisos. Leur système de combat sera simplifié avec l’abandon des capacités anti-sous-marines pour ceux qui sont basés à Toulon. »

  9. Jean-Dominique Merchet, « Les avisos vont être transformés en patrouilleurs », sur secretdefense.blogs.liberation.fr, Libération, (consulté le )
  10. « La Tapageuse a fait ses adieux à la Polynésie », sur Mer et Marine, (consulté le )
  11. Phillipe Chapleau, « Patrouilleurs légers guyanais: la Socarenam décroche le marché », sur Ouest-France, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]