Parti de la refondation communiste

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Parti de la refondation communiste
(it) Partito della Rifondazione Comunista
Image illustrative de l’article Parti de la refondation communiste
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Maurizio Acerbo
Fondation [1]
[2]
Scission de Parti communiste italien
Siège Via degli Scialoja 3, Rome
Fondateur Armando Cossutta
Journal Liberazione (1991-2014)
Organisation de jeunesse Les jeunes communistes (en)
Positionnement Gauche[3] à extrême gauche[4],[5],[6],[7],[8],[9]
Idéologie Communisme
Factions :
Trotskisme[10]
Affiliation nationale Alliance des progressistes (1994-1995)
L'Olivier (1996-1998, soutien externe)
L'Union (2004-2008)
La Gauche - l'Arc-en-ciel (2008)
Fédération de la gauche (2009-2012)
Révolution civile (2012-2013)
L'autre Europe avec Tsipras (2014)
Pouvoir au peuple ! (2017-2018)
La Gauche (en) (2019)
Union populaire (2022-)
Affiliation européenne Parti de la gauche européenne
Groupe au Parlement européen Groupe de la Gauche au Parlement européen (1995-2009, 2014-2019)
Affiliation internationale Solidnet
Adhérents 15 429 (2018)
Couleurs Rouge
Site web rifondazione.it
Drapeau du Parti de la refondation communiste.

Le Parti de la refondation communiste (en italien : Partito della Rifondazione Comunista, PRC) est un parti politique communiste, fondé en 1991 et appartenant au Parti de la gauche européenne (Sinistra Europea). En Italie, il est couramment désigné sous la forme abrégée Refondation communiste (Rifondazione comunista) ou simplement Refondation (Rifondazione).

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Parti de la refondation communiste est formé en 1991 par une minorité du Parti communiste italien qui refusait le tournant de Bologne (svolta della Bolognina) prôné par Achille Occhetto (virage politique vers la social-démocratie qui donna naissance au Parti démocrate de la gauche) ; les dissidents du PCI se regroupèrent avec Démocratie prolétarienne (Democrazia Proletaria), et d'autres groupes d'extrême gauche comme le Parti communiste d'Italie (marxiste-léniniste). Le premier président du parti fut Armando Cossutta et son premier secrétaire national Sergio Garavini (en). Parmi les autres dirigeants politiques au niveau national on compte le député et sénateur Renato Albertini. Il publièrent un périodique bimestriel, L'Ernesto, de 1991 à 2011.

De 1994 à 2006, le PRC a été dirigé par Fausto Bertinotti, qui a été de 2006 à 2008 président de la chambre des députés. Il est actuellement dirigé par Maurizio Acerbo élu lors du congrès qui s’est tenu le .

Le PRC faisait partie de l’alliance électorale de L’Union (2006) avant de se retrouver isolé en 2008, après l’échec électoral de la Gauche - l'Arc-en-ciel.

Nichi Vendola, un de ses fondateurs, a été élu président de la région des Pouilles, le , après avoir été précédemment sélectionné à travers une élection primaire (elezioni primarie en Italie) au sein de l’alliance électorale de L'Olivier, où il a battu de justesse un candidat de centre-gauche. Nichi Vendola, leader d’une motion minoritaire lors du congrès de 2008, annonça son départ du PRC le , pour fonder une scission, la Refondation pour la gauche.

Le PRC disposait de cinq députés dans le Parlement européen (1 971 700 votes, 6,1 % des voix en ) jusqu’au , date à laquelle il perdit tous ses eurodéputés. Il n’a plus de représentation parlementaire depuis le . Son organe officiel, quotidien depuis 1995, est Liberazione.

Le PRC a été un des fondateurs du Parti de la gauche européenne, organisation qui regroupe des formations de la gauche radicale (sont admis des partis qui ne se déclarent pas communistes) représentés au Parlement européen dans le groupe GUE/NGL.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les nouvelles valeurs de l’euro-communisme[modifier | modifier le code]

Avec la dissolution des grands partis traditionnels, commence en Italie une nouvelle phase de la soi-disant Seconde République[réf. nécessaire]. Les valeurs du communisme sont désormais en crise, surtout au lendemain de la chute du mur de Berlin et du dépérissement du modèle soviétique. Par conséquent la ligne de la Refondation communiste est révélatrice, elle aussi, d’un tournant : vers les nouveaux idéaux de l’eurocommunisme proclamé par Enrico Berlinguer, dans le but de moderniser sa ligne politique avec la contribution des « nouveaux mouvements ».

En 1991, la fusion avec Démocratie prolétarienne permet de gonfler les rangs de la Refondation, contribue à un rassemblement de 6 % des votes aux élections de 1992. Après une brève parenthèse où le parti est dirigé par l’ex-syndicaliste Sergio Garavini (en), le PRC passe sous la direction de Fausto Bertinotti.

Les années 1990 : rendez-vous électoraux[modifier | modifier le code]

Aux élections de 1994, la Refondation participe à la naissance de la coalition de gauche, nommée Alliance des progressistes, qui se pose en alternative au pôle centriste du Pacte pour l'Italie et à la coalition de centre droit, qui par la suite gagnera les élections, menée par Silvio Berlusconi.

Les progressistes défaits entrent dans l’opposition, mais le gouvernement en fonction ne dure pas, à cause de la défiance de la Lega Nord, et après à peine huit mois est constitué le gouvernement Dini, qui apportera au pays de nouvelles élections dans le printemps 1996. Une partie des députés de la Refondation votera la défiance contre ce gouvernement, dirigée par l’ex-secrétaire Garavini, contre les directives du parti. Ce groupe de députés forma le Mouvement des communistes unitaires qui se présenta par la suite aux élections dans les listes DS et qui conflua dans les Démocrates de gauche (DS).

En vue de ce rendez-vous électoral, s’expérimente et se consolide la formule bipolaire dans la politique italienne. Tous les partis du centre gauche donnent vie à la nouvelle alliance de L'Olivier, à laquelle la Refondation décide de prendre part, mais avec la formule du désistement et de l’appui externe : elle appuie les candidats de L’Olivier et, en échange, dans certaines circonscriptions, elle reçoit à son tour l’appui des alliés pour ses candidats sous le symbole des progressistes.

Depuis les années 2000[modifier | modifier le code]

Aux élections de 2006, en coalition électorale avec L’Union, le PRC obtient 5,8 % des voix à la Chambre et 41 députés. Aux élections sénatoriales, il obtient 7,4 % des voix et 27 sénateurs. En vertu de l’alliance avec le centre gauche, Fausto Bertinotti est élu président de la Chambre des députés.

En 2008, une nouvelle coalition se présente aux élections politiques ; elle rassemble, sous le nom de La Gauche - l'Arc-en-ciel, la Fédération des Verts, le Parti de la refondation communiste, le Parti des communistes italiens et la Gauche démocrate. Mais la Gauche critique, association interne au Parti, le quitte en pour se présenter séparément.

Les élections de 2008 voient l’élimination de la totalité des élus du Parti de la refondation communiste, dont tous les députés et sénateurs sortants sont battus. Fausto Bertinotti abandonne la direction du parti et annonce son intention de renoncer à tout rôle politique de premier plan[11].

Pour les élections de 2009, afin d’éviter le risque du nouveau seuil national de 4 % (instauré en ), le PRC s’allie avec le Parti des communistes italiens en une « liste anticapitaliste ». La liste échoue à obtenir des élus, avec 3,38 % des suffrages exprimés. En , les partis composant cette liste forment la Fédération de la gauche. Cette coalition cesse cependant d'exister à la fin 2012, à la suite de désaccords sur la stratégie à tenir en vue des élections générales de 2013. Pour ces dernières, Refondation entre dans la coalition Révolution civile, qui obtient moins de 3 % des voix[12].

Lors des élections européennes de 2014, en coalition avec L'autre Europe avec Tsipras, le PRC obtient l'élection d'Eleonora Forenza à la suite du désistement de Barbara Spinelli.

Depuis le , le PRC fait partie de la coalition Pouvoir au peuple ![13] rassemblant également le PCI (parti communiste italien, ex PdCI) et d'autres formations politiques à la gauche du PD en vue des élections générales de 2018. Celle-ci n'obtient qu'1,13% des voix, et renonce à se présenter aux élections européennes de 2019 en Italie. Le PRC forme donc une nouvelle coalition avec la Gauche italienne pour présenter une liste nommée « La Gauche » à cette élection. Totalisant 2,7 % des voix, la gauche radicale italienne échoue à entrer au Parlement européen, alors que le Parti démocrate, est mis en difficulté.

En février 2022, quatre députées forment la mouvance « ManifestA - Pouvoir au peuple ! - Parti de la Refondation communiste - Gauche européenne » au sein du groupe Mixte de la Chambre des députés[14]. En juin 2022, deux sénateurs font de même[15], dont Paola Nugnes qui rejoint le PRC.

Pour les élections générales de septembre 2022 à la suite de la dissolution anticipée du parlement, le PRC se présente au sein de l'Union Populaire avec d'autres partis de gauche. La liste est dirigée par l'ancien maire de Naples Luigi de Magistris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Formation des "Comités pour la refondation du communisme".
  2. Création de la liste du parti.
  3. Fabio Padovano et Roberto Ricciuti, Italian Institutional Reforms: A Public Choice Perspective, Springer New York, (ISBN 9780387721415, lire en ligne), p. 35
  4. The Statesman's Yearbook 2008. The Politics, Cultures and Economies of the world. p. 704. Edited by Barry Turner. Published by Macmillan Publishers in 2007. Published in Houndmills, Basingstoke, Hampshire, United Kingdom.
  5. Patrick Emmenegger, The Power to Dismiss: Trade Unions and the Regulation of Job Security in Western Europe, Palgrave Macmillan UK, , 217–218 p. (ISBN 9781349740246, lire en ligne)
  6. B. Turner, The Statesman's Yearbook 2008: The Politics, Cultures and Economies of the World, OUP Oxford, (ISBN 9780191023798, lire en ligne), p. 704
  7. Kerstin Hamann et John Kelly, Parties, Elections, and Policy Reforms in Western Europe, Taylor & Francis, (ISBN 9781136949876, lire en ligne), p. 131
  8. Anna Bosco et Susannah Verney, Elections in Hard Times: Southern Europe 2010-11, Taylor & Francis, (ISBN 9781134908486, lire en ligne), p. 143
  9. Mohamed Branine, Managing Across Cultures: Concepts, Policies and Practices, SAGE Publications, (ISBN 9781446210314, lire en ligne), p. 371
  10. Andrea Cernon, Leaders, Factions and the Game of Intra-Party Politics, Taylor & Francis, (ISBN 9781351377706, lire en ligne)
  11. (it) « Sinistra sconfitta, Bertinotti lascia », Corriere della Sera, 14 avril 2008.
  12. (it) « Le elezioni », sur elezioni.interno.it.
  13. (it) « http://www.rifondazione.it/primapagina/?p=32117 », sur rifondazione.it.
  14. (it) « XVIII Legislatura - Deputati e Organi - Modifiche intervenute »
  15. (it) « Senato.it - Senato della Repubblica senato.it - Variazioni dei Gruppi parlamentari »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]