Partie de campagne (film)

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Partie de campagne, ou Une partie de campagne[1], est un film français de Jean Renoir tourné durant l'été 1936, sorti seulement le . Il est l'adaptation de la nouvelle homonyme de Guy de Maupassant.

Synopsis

Été 1860. M. Dufour, un commerçant parisien, vient passer une « journée à la campagne » en famille pour la fête de son épouse, avec sa belle-mère, sa fille Henriette et son commis et futur gendre Anatole. Ils s'arrêtent à l'auberge du père Poulain près de Bezons (alors en Seine-et-Oise), pour déjeuner sur l'herbe au bord de l'eau. Rodolphe et Henri, deux canotiers, entreprennent de séduire Mme Dufour et Henriette...

Fiche technique

Distribution

Tournage et production

Le tournage ne fut pas simple : difficulté du montage financier, mésententes au sein de l'équipe, météorologie très défavorable entraînant l'interruption du tournage, jamais repris.

Lors de sa sortie, le générique indique que le film

« n'a pu être, pour des raisons de force majeure, tout à fait terminé. En l'absence de Jean Renoir, actuellement en Amérique[2], soucieux de respecter son œuvre et d'en conserver le caractère, nous avons décidé de vous le présenter tel qu'il est. »

Des dialogues additionnels ont été écrits par Jacques Prévert[3], après le tournage, à la demande de Pierre Braunberger, le producteur, pour « terminer » le film, mais n'ont pas été utilisés. Selon Pierre Braunberger[4], Renoir a déclaré à l'époque : « J'ai déjà réalisé Le Crime de monsieur Lange, je ne vais pas recommencer à travailler sur du Prévert. »

Réception critique

Le montage final de 40 minutes — dans lequel il manque quelques plans remplacés par deux cartons — est celui d'une œuvre achevée[5], dans laquelle Jean Renoir laisse s'épanouir ses thèmes de prédilection (sensualité, relation à la nature et à l'eau, satire sociale, ordre et désordre) dans une nature qui fait penser aux peintures de son père Auguste Renoir.

Selon Claude Beylie, « de l'opposition hardie de deux mondes, le tendre et le grinçant, naît le véritable drame. » Pour André Bazin[6], « la scène d'amour dans l'île est l'un des moments les plus atroces et les plus beaux du cinéma universel. » Scène qui fait écrire à Jean-Bertrand Pontalis :

« Sylvia Bataille dans Partie de campagne de Renoir : la balançoire et surtout, merveille des merveilles, la scène où elle s'abandonne, couchée dans l'herbe, à ce qui soudain lui arrive, la surprend, l'envahit : ce plaisir qui n'a pas de nom[7]. »

Notes et références

  1. Comme dans l'édition DVD de StudioCanal sortie en 2005
  2. Où il s'est réfugié en janvier 1941 pour échapper à l'Occupation allemande et où il tourne 6 films de 1941 à 1946.
  3. Carole Aurouet, Les scénarios détournés de Jacques Prévert, Dreamland, 2003, 256 p., pp.11-39.
  4. Pierre Braunberger, Cinémamémoire, biographie, propos recueillis par Jacques Gerber, préface de Jean-Luc Godard, Paris, Centre Georges-Pompidou, CNC, 1987, p. 114 (ISBN 2858504210).
  5. Selon André Bazin, « Partie de campagne est un film parfaitement terminé. »
  6. André Bazin, Jean Renoir, éd. Champ Libre, 1971 (ISBN 2-85184-221-8).
  7. Jean-Bertrand Pontalis, Elles, Gallimard, 2007, p. 10 (ISBN 978-2-07-078474-5).

Voir aussi

Bibliographie

  • Une partie de campagne. Éli Lotar, photographies du tournage, sous la direction de Guy Cavagnac, avec la participation de Jean-Pierre Pagliano, L'Œil, 2007 (ISBN 2351370341 et 9782351370346)
  • Olivier Curchod, La Méthode Renoir, Partie de campagne et La Grande Illusion, Armand Colin, 2012 (ISBN 9782200283056)
  • Marie Robert, « Partie de campagne : un film « inachevé » ? », in 1895. Revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma, no 57, p. 98-124, 2009, [lire en ligne].

Liens externes