Parti travailliste (Royaume-Uni)
Parti travailliste Labour Party | |
Image illustrative de l’article Parti travailliste (Royaume-Uni) Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Leader | Ed Miliband |
Fondation | |
Siège | 39 Victoria Street
London, SW1H 0HA |
Leader adjointe | Harriet Harman |
Chambre des communes | Chambre des communes |
Parlement européen | Parlement européen |
Idéologie | Social-démocratie Social-libéralisme Progressisme Troisième voie |
Affiliation européenne | Parti socialiste européen |
Affiliation internationale | Internationale socialiste |
Couleurs | Rouge |
Site web | http://www.labour.org.uk |
Représentation | |
Députés | 255 / 650 |
Eurodéputés | 20 / 73 |
Lords | 217 / 788 |
Conseillers de Londres | 12 / 25 |
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Le Parti travailliste (ou Labour Party en anglais, parfois abrégé en Lab dans les statistiques) est un parti politique britannique de centre-gauche. Le Labour est actuellement sous la direction de Ed Miliband depuis le . Le Labour a gagné trois élections d'affilée, en 1997, 2001 et 2005, sous la direction de Tony Blair. Le parti a perdu les élections de 2010 : le Royaume-Uni est actuellement régi par une coalition du Parti conservateur et les Démocrates libéraux, dont David Cameron est le Premier ministre.
L'élection de 1997 fut la première victoire du Parti travailliste depuis sa défaite de 1979. Il fut l'un des seuls partis de l'Internationale socialiste à avoir été fondé en 1900 par les syndicats en tant que parti socialiste. Il a refusé, dès son origine, l'idéologie marxiste et a accepté de défendre la démocratie parlementaire pluraliste, ce qui lui a valu de nombreuses critiques de l'extrême-gauche, ultra minoritaire dans le monde ouvrier britannique, qui n'acceptait pas que le premier parti ouvrier du monde fut opposé au marxisme. Ce parti a accepté l'économie de marché depuis l'arrivée de Tony Blair et de Gordon Brown.
Alors que le Parti travailliste avait lancé la vague de nationalisations d'après-guerre (1945-1951), il promeut aujourd'hui une politique économique qui tient compte du marché, tout en demeurant membre du Parti socialiste européen et de l'Internationale socialiste.
Histoire
En 1900, les syndicats britanniques fondent un Comité pour la représentation du travail, pour avoir un interlocuteur fiable dans le système politique. Il se transforme en Parti travailliste au terme des élections générales de 1906, au cours desquelles il gagne 29 sièges à la Chambre des communes. James Keir Hardie est élu à la direction du parti. Ramsay MacDonald lui succède cinq ans plus tard.
Le Parti travailliste est alors l'allié du Parti Libéral et soutient les gouvernements d'Union nationale pendant la Première Guerre mondiale. À partir de 1922, il devance le Parti libéral et devient l'opposition principale aux conservateurs. Entre janvier et septembre 1924, il forme un gouvernement minoritaire dirigé par Ramsay MacDonald. C'est de nouveau le cas après les élections de 1929. Ce second gouvernement travailliste est confronté à la crise économique et convainc Ramsay MacDonald de la nécessité de former un gouvernement d'union nationale pour y faire face. En 1931, il est désavoué par la majorité du parti, qu'il quitte pour fonder le Parti national travailliste. Clement Attlee émerge comme nouveau chef du parti. En mai 1940, face à la menace nazie, il rejoint la coalition nationale aux côtés de Winston Churchill.
En juillet 1945, proposant un vaste programme de réformes, le Parti travailliste remporte une victoire écrasante aux élections. Le gouvernement Attlee commence un plan de nationalisations (pour la liste complète des nationalisations de 1945 à 1979, voir ci-dessous) et met en place le système d'État social inspiré du rapport Beveridge. Dans l'opposition de 1951 à 1964, sa réalisation n'est pas fondamentalement remise en cause par les conservateurs. Le gouvernement de Clement Attlee, de 1945 à 1951, mit en application un programme social ambitieux ainsi qu’une campagne de nationalisations sans précédent : « À l’époque, relate Michel Duchein, l’opinion publique [...] eut l’impression d’une véritable révolution ; les conservateurs parlèrent d’une soviétisation, d’une marche vers le communisme »[1]. Mais le gouvernement Attlee était très défiant vis-à-vis de l’Union soviétique et s’inquiétait du « sentiment pro-soviétique de la classe ouvrière »[2]. Cela du fait que les mouvements ouvriers radicaux menaçaient les intérêts économiques et impériaux du pays que le gouvernement tenait absolument à préserver. Peter Weiler explique que « pour surmonter cette situation problématique les dirigeants du Parti travailliste et du Congrès des syndicats menèrent une campagne de plus en plus énergique contre le communisme britannique et l’Union soviétique »[2]. À partir de 1948, le gouvernement travailliste s'est fermement rangé aux côtés du « monde libre » durant la guerre froide, se faisant l’avocat de la liberté contre le totalitarisme soviétique, de la civilisation contre la barbarie.
Sous la direction d'Harold Wilson, le parti revient au pouvoir de 1964 à 1970. Il mène une politique qui met l'accent sur les problèmes sociétaux en légalisant l'avortement et l'homosexualité et en abolissant la peine de mort. S'il perd l'élection de 1970, il profite de la grève des mineurs dans lequel s'embourbe le gouvernement conservateur pour gagner les élections de 1974. Les gouvernements de Harold Wilson et James Callaghan sont à leur tour confrontés à des grèves fréquentes.
En 1979, les travaillistes sont défaits par le Parti conservateur de Margaret Thatcher. Les syndicats critiquent les dirigeants du parti pour leur pratique gouvernementale passée. Ils souhaitent reprendre la main sur le parti lors du congrès de Wembley (1981). Cette forme de radicalisation à gauche suscite la scission de l'aile modérée du parti qui fonde le Parti social-démocrate . Il essuie un désastre électoral en 1983. Progressivement s'opère un recentrage, tandis que l'influence des syndicats dans la société britannique est diminuée par le gouvernement Thatcher. En 1992, le Parti travailliste perd de justesse l'élection, avant que Tony Blair ne soit porté à la tête du parti en 1994. La clause IV, qui engageait le parti à la collectivisation complète de l'économie, disparaît des statuts du parti.
En 1997, le Parti travailliste revient au pouvoir après une longue période de 18 ans passée dans l'opposition. Tony Blair, devenu Premier Ministre, prône une « troisième voie » et remporte les élections de 2001 et 2005. Il est néanmoins fragilisé par l'impopularité de sa politique étrangère (et notamment son alignement sur les États-Unis pendant la guerre en Irak). Son chancelier de l'Échiquier Gordon Brown, qui a permis son accession au pouvoir, est à la fois un soutien et un rival auquel il a promis le poste de premier ministre à terme.
La troisième voie des travaillistes britanniques, désignée du surnom de blairisme, est une option politique et économique qui se situe entre le socialisme démocratique et le libéralisme. Elle a été revendiquée par des dirigeants de gauche ou de centre-gauche au cours des années 1990 et 2000 en Europe et aux États-Unis, par Bill Clinton. Essentiellement, elle consiste pour les personnalités de gauche à se rapprocher des thèses libérales. Le Labour réformé par Blair est couramment désigné du surnom de New Labour. Depuis peu, l'arrivée de Ed Miliband à la tête du parti a permis à ce dernier de revenir sur des positions social-démocrates.
Leaders
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Gouvernements
- 1924 (avec les Libéraux)
- 1929-1931 (avec les Libéraux)
- 1940-1945 (la coalition de la guerre)
- 1945-1951
- 1964-1970 (minorité jusqu'à 1966)
- 1974-1979 (minorité)
- 1997-2010
Nombre d'adhérents
Le Parti travailliste revendique 450 000 adhérents (2006). Il en comptait 250 000 en 1995. Cette progression spectaculaire est due pour l'essentiel à une campagne d'adhésion par téléphone à prix réduit (10 £) lancée par Tony Blair en 1997.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) Site officiel
Notes et références
- Michel Duchein, Histoire de l’Écosse, Paris, Fayard, 1998, p. 487.
- Peter Weiler, British Labour and the Cold War, Stanford University Press, 1988, p. 108.