Parti démocratique slovène

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Parti démocratique slovène
(sl) Slovenska demokratska stranka
Image illustrative de l’article Parti démocratique slovène
Logotype officiel.
Présentation
Président Janez Janša
Fondation
Siège Trstenjakova ulica 8, Ljubljana (Slovénie)
Vice-présidents Zvone Černač
Sonja Ramšak
Hymne Slovenska pomlad
(Printemps slovène)[1]
Positionnement Droite[2],[3],[4]
Idéologie National-conservatisme[5]
Nationalisme[6]
Conservatisme social[7]
Populisme de droite[2],[8],[9]
Opposition à l'immigration[2],[10]
Affiliation européenne Parti populaire européen
Groupe au Parlement européen PPE
Affiliation internationale Internationale démocrate centriste
Union démocrate internationale
Adhérents 30 000 (2013)[11]
Couleurs
Site web www.sds.si
Présidents de groupe
Assemblée nationale Jože Tanko
Parlement européen Manfred Weber (PPE)
Représentation
Députés
27  /  90
Eurodéputés
2  /  8
Maires
17  /  212
Conseillers municipaux
537  /  2750
Drapeau du Parti démocratique slovène.

Le Parti démocratique slovène (en slovène : Slovenska demokratska stranka, SDS) est un parti politique slovène de droite, fondé en 1992 et dénommé ainsi depuis 2003.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Le Parti social-démocrate de Slovénie (Socialdemokratska stranka Slovenije, en slovène, SDSS) est fondé en 1992, sur les restes de l'Union sociale-démocrate de Slovénie (SDZS), fondée en 1989 comme parti d'opposition au régime communiste de l'époque. Il est alors présidé par Jože Pučnik.

Lors des élections législatives qui se tiennent au mois de décembre suivant, le SDSS se contente de 3,3 % des voix et quatre députés sur 90. Il entre cependant dans le gouvernement de coalition du libéral-démocrate Janez Drnovšek, Janez Janša étant ministre de la Défense. Celui-ci prend, en , la présidence du parti, mais est exclu du gouvernement en . Le SDSS se retire en conséquence de la coalition au pouvoir.

Le tournant de Janez Janša[modifier | modifier le code]

Sous la direction de son nouveau président, le parti prend un tournant plus conservateur avec des éléments de rhétorique parfois nationalistes et populistes. Cette stratégie s'avère payante puisqu'aux élections législatives de , la formation remporte 16,1 % des suffrages et 16 parlementaires, se classant ainsi au troisième rang des forces politiques.

Bénéficiant du soutien de Viktor Orbán, Janez Janša suit la même voie que plusieurs formations conservatrices d'Europe centrale et orientale consistant à s'approprier et, au pouvoir, à mettre en œuvre des promesses électorales issues de l’extrême droite afin d’élargir son assise électorale. En Slovénie, cette politique a entrainé un fort déclin des formations d’extrême droite, dont une partie des idées sont désormais défendues par le SDS[12].

À la fin de la législature, en , un changement d'alliance à l'Assemblée nationale permet au Parti populaire slovène (SLS+SKD) de prendre la direction du gouvernement, avec l'appui du SDSS. Celui-ci obtient quatre ministères, dont la Défense pour Janša, et les Affaires économiques.

Alors que les législatives qui se tiennent en octobre suivant voient la victoire de la Démocratie libérale slovène (LDS), le SDSS, qui recule à 15,8 % des voix et 14 députés, dépasse le SLS et devient le premier parti de l'opposition.

À l'élection présidentielle de 2002 (en), le SDSS appuie Barbara Brezigar (en), indépendante, largement défaite par le président du gouvernement Drnovšek lors du second tour. L'année suivante, il prend son nom actuel.

La victoire de 2004[modifier | modifier le code]

Avec 17,7 % des voix et deux sièges sur 7, les démocrates se placent troisième à l'occasion des premières élections européennes slovènes, le .

Les élections législatives du 3 octobre suivant, les premières auxquelles Janez Drnovšek ne participe pas, aboutissent à une victoire du SDS sur la LDS, avec 29,1 % des suffrages et 29 parlementaires, six de plus que le parti alors au pouvoir. Janez Janša forme ensuite une coalition avec la Nouvelle Slovénie (NSi), le SLS et le Parti démocrate des retraités slovènes (DeSUS), et se fait investir président du gouvernement.

À l'occasion de l'élection présidentielle qui se tient fin 2007, le parti soutient le député européen de la NSi et premier chef du gouvernement slovène démocratiquement élu, Alojz Peterle. Favori du scrutin, il est pourtant écrasé au second tour par l'indépendant Danilo Türk, candidat du centre-gauche.

Un aller-retour entre pouvoir et opposition[modifier | modifier le code]

Environ un an plus tard, aux élections législatives du 21 septembre 2008, le SDS remporte 29,3 % des voix et 28 parlementaires, soit un de moins que les Sociaux-démocrates (SD) de Borut Pahor. Le centre gauche, qui dispose de 42 sièges, s'associe avec le DeSUS et renvoie ainsi Janša dans l'opposition.

Les élections européennes de confirment la bonne tenue du parti, qui conserve ses deux sièges avec 26,7 % des voix.

Par la suite, le délitement de la coalition dirigée par Pahor conduit à des élections législatives anticipées le . Bien que le SDS arrive finalement deuxième, juste derrière le parti Slovénie positive (PS), avec 26,2 % des voix et 26 élus, il constitue une coalition de cinq partis, avec la Liste civique (DL), le DeSUS, le SLS et NSi, Janez Janša remportant l'investiture des députés le . À la fin de l'année, le parti présente un de ses députés européens, Milan Zver, à l'élection présidentielle, mais il ne franchit pas la barre du premier tour.

Au bout d'un an, la DL, le DeSUS puis le SLS quittent le gouvernement, du fait des accusations de corruption visant le président du gouvernement. Le , l'Assemblée nationale vote à son encontre une motion de défiance et le remplace par Alenka Bratušek, présidente de PS, qui constitue son gouvernement le suivant. Janša renonce alors à reprendre son siège de député et annonce sa mise en retrait de la politique.

Le parti a reçu 20,69 % des suffrages exprimés lors des élections législatives du , et a remporté 21 sièges à l'Assemblée nationale[13]. Après les deux ans de prison ferme de condamnation de son leader, le SDS accentue son positionnement à droite, en semblant définitivement s'éloigner de son positionnement centriste initial. Son discours radical lui permet de dépasser 25 % des voix lors des élections de juin 2018 et de devenir le principal parti slovène[14].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Voix % # Députés Gouvernement
1990 79 951 7,39 7e
6  /  80
Peterle (1990-92), Drnovšek I (1992)
1992 39 675 3,34 8e
4  /  90
Drnovšek II (1993-1994), opposition (1994-1996)
1996 172 470 16,13 3e (en augmentation)
16  /  90
Opposition (1997-2000), Bajuk (2000)
2000 170 228 15,81 2e (en augmentation)
14  /  90
Opposition
2004 281 710 29,08 1er (en augmentation)
29  /  90
Janša I
2008 307 735 29,26 2e (en diminution)
28  /  90
Opposition
2011 288 719 26,18 2e (en stagnation)
26  /  90
Janša II (2012-2013)
2014 181 052 20,71 2e (en stagnation)
21  /  90
Opposition
2018 222 042 24,92 1er (en augmentation)
25  /  90
Opposition (2018-2020), Janša III (2020-2022)
2022 276 177 23,52 2e (en diminution)
27  /  90
Opposition

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année % # Députés Groupe
2004 17,7 3e
2  /  7
PPE
2009 26,7 1er (en augmentation)
2  /  7
PPE
2014 24,8 1er (en stagnation)
3  /  8
PPE
2019 26,4[a] 1er (en stagnation)
2  /  8
PPE

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En coalition avec le Parti populaire slovène (SLS).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « O stranki - Odnosi z javnostmi »
  2. a b et c (en) « Anti-Immigrant Party Set to Make Gains in Slovenia Vote », sur nytimes.com, .
  3. Vít Hloušek et Lubomír Kopeček, Origin, Ideology and Transformation of Political Parties: East-Central and Western Europe Compared, Ashgate, (ISBN 9780754678403, lire en ligne), p. 26
  4. Paul G. Lewis, Political Parties in Post-Communist Eastern Europe, Routledge, (ISBN 9780415201810, lire en ligne), p. 167
  5. (en) « Slovenia », sur www.parties-and-elections.eu (consulté le ).
  6. « Another Euro Member Heads for Turmoil After Nationalist Win », sur www.bloomberg.com,
  7. Chris Terry, « Slovenian Democratic Party (SDS) », sur The Democratic Society,
  8. « En Slovénie, la droite populiste favorite des législatives », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  9. Klaus Wahl, The Radical Right: Biopsychosocial Roots and International Variations, Springer Nature, (ISBN 978-3-030-25131-4, lire en ligne), p. 201
  10. (en) « Anti-immigrant stance helps Slovenia's SDS party to poll lead », sur reuters.com, (consulté le ).
  11. (sl) « Planet Siol: SDS je z 30.000 člani gromozanska stranka proti ostalim. Virantovcev je le za 'jurja'. », sur Politikis (consulté le )
  12. Benjamin Biard, « L’extrême droite en Europe centrale et orientale (2004-2019) », Courrier hebdomadaire du CRISP,‎ (lire en ligne)
  13. Predčasne Volitve V Državni Zbor 2014 Republika Slovenija - Državna volilna komisija
  14. « En Slovénie, une fausse victoire pour la droite pro-Orbán », sur courrierinternational.com, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]