Parti communiste chinois

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Parti communiste chinois
Image illustrative de l’article Parti communiste chinois
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Xi Jinping
Fondation Août 1920 (de facto)
(Date officielle)
(1er congrès)
Siège Zhongnanhai, Pékin
Comité permanent Zhang Gaoli, Liu Yunshan, Zhang Dejiang, Xi Jinping, Li Keqiang, Yu Zhengsheng et Wang Qishan
Membres 80 269 000
Idéologie Communisme
Maoïsme
Marxisme-léninisme
Trois représentations
Concept de développement scientifique
Adhérents 80,6 millions (chiffre officiel en 2011)
Couleurs Rouge et jaune
Site web http://english.cpc.people.com.cn/
Représentation
Députés
2157  /  2987

Le Parti communiste chinois (chinois simplifié : 中国共产党 ; chinois traditionnel : 中國共産黨 ; pinyin : Zhōngguó Gòngchǎndǎng) est le parti dirigeant la République populaire de Chine (RPC) depuis 1949, ainsi que de facto le parti unique[1].

Le premier congrès eut lieu le dans la concession française de Shanghai dans une maison de briques grises sise rue Huangpi. Énorme structure sociale, le PCC dirige la politique en République populaire de Chine à tous les niveaux depuis son accession au pouvoir en 1949.

En 2011, le parti compte 80,6 millions de membres ce qui en fait le plus grand parti au monde.

Histoire

Drapeau du parti

Modèle:PolitiqueChine

Le Parti communiste chinois est fondé le 23 juillet 1921 par treize membres pour 53 adhérents dans l'ensemble de la Chine. Les deux plus importants personnages sont Chen Duxiu et Li Dazhao. Chen Duxiu est le principal porte parole du mouvement du 4 mai 1919. Mao Zedong fait partie des 13 membres fondateurs en tant que chef de la province du Hunan[2], mais n’a pris aucune part active aux débats, face aux autres participants impliqués depuis plus longtemps que lui dans la cause révolutionnaire. Lors du 1er bureau central du Parti qui se tient à Jiaxing dans la province du Zhejiang, le 31 juillet 1921, Chen Duxiu devient le secrétaire général[3] et Zhang Guotao directeur de l'Organisation[4].

Pendant ses premières années d'existence, le PCC est soutenu par le Komintern et allié avec le Kuomintang de Sun Yat-sen. À la mort de Sun Yat-Sen en 1925, Tchang Kaï-chek, nouveau chef du Kuomintang, se retourne contre son ancien allié. C'est le début de la guerre civile chinoise. La lutte devient très difficile pour les communistes à partir de 1928 lorsque le Kuomintang prend le pouvoir en Chine.

Dans les années suivantes, les communistes chinois mènent une action de guérilla, réussissant à établir la République soviétique chinoise à partir de 1931. Mais en 1934, balayés par les troupes de Tchang Kaï-chek, ils doivent fuir, entamant une longue retraite, la « longue marche », au cours de laquelle Mao émerge comme chef incontesté.

La guerre sino-japonaise établit une trêve précaire entre communistes et nationalistes qui ont alors comme souci commun de repousser l'envahisseur japonais et forment alors le deuxième front uni. Dès la fin de la guerre, le conflit reprend entre les deux partis. L'issue est une victoire communiste, avec la proclamation en 1949 de la République populaire de Chine. Tchang Kaï-check fuit vers l'île de Taïwan où il fonde la République de Chine (Taïwan). Kuomintang et PCC restent en conflit non-armé jusqu'en 2005 avec la signature d'accords entre les deux partis.

En 1939, 10 ans avant la prise de pouvoir du Parti communiste chinois de Mao Zedong en Chine, Phuntsok Wangyal a fondé le Parti communiste tibétain alors qu’il était encore à l'école dans le Kham, province orientale du Tibet. Il avait alors un double objectif : prendre le dessus sur les éléments progressifs pour mettre en place un programme de modernisation et de réforme démocratique, et renverser dans le Kham le régime de Liu Wenhui, un des seigneurs de la guerre chinois aligné sur le Kuomintang.

Son but était un Tibet indépendant unifié, et la transformation fondamentale de sa structure sociale féodale. Il a été expulsé de Lhassa en 1949 par le Gouvernement du Tibet. En 1949, pour rejoindre la guérilla des communistes chinois, Phünwang a dû fusionner son Parti communiste tibétain avec le Parti communiste chinois de Mao Zedong à la demande des militaires chinois, et donc abandonner son projet d'un Tibet communiste indépendant auto-gouverné[5].

En 1949, après leur victoire militaire, les dirigeants du Parti communiste chinois s’installent dans le Zhongnanhai, une dépendance de la Cité interdite à Pékin. Un important ensemble résidentiel et administratif s'implante protégé de longs murs rouges. Quelques centaines d’entre eux, avec leurs collaborateurs et leurs familles, y cohabitent[6].

Organisation

Le parti communiste chinois est composé de 11 millions de cadres, de 80 millions de membres répartis dans 3,9 millions organisations de base. La sinologue Marie-Claire Bergère indique que le parti présente toujours une « organisation pyramidale » : le congrès est à sa tête. Les membres du congrès sont « théoriquement élus mais en réalité désignés ». Le congrès nomme les membres du comité central, de celui-ci est issu le bureau politique qui désigne enfin les membres du comité permanent. Ce dernier échelon détient le pouvoir suprême[7].

Historique

Le parti fut dirigé de fait par Mao Zedong à partir de 1935[8], et officiellement à partir de son VIIe congrès le . La structure du Parti a été partiellement détruite pendant la Révolution culturelle[9] et remplacée par l'Armée populaire de libération. À la suite de la mort de Lin Biao en 1971, l'APL perd peu à peu son pouvoir au profit du PCC. Deng Xiaoping continue la reforme du PCC à partir de 1978.

En Chine chaque poste à responsabilité (juge, chef d'entreprise, etc) est doublé d'un poste politique, sauf lorsque le responsable occupe un niveau suffisant dans l'organisation du parti[10]. Cette « non séparation des pouvoirs » et les conflits d'intérêt qui en découlent expliquent en partie les problèmes endémiques de corruption au sein du parti[réf. nécessaire].

Le Congrès est l'organe majeur du Parti communiste chinois. Il se réunit, en principe, au moins une fois tous les cinq ans. À l'issue des travaux du congrès d'octobre 2007, Hu Jintao est reconduit dans ses fonctions de Premier secrétaire du parti, président de la république et chef de l'armée.

En novembre 2012, le congrès désigne Xi Jinping comme Premier secrétaire du parti[11],[12].

Schémas de l'organisation de la direction du PCC

 
 
 
Comité permanent
7 membres
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bureau politique
19 à 25 membres
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Comité central
200 membres
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
80 millions de membres[13],[14].
 
 
 

Principaux organes du Parti

76, Xingye Lu à Shanghai, où s'est tenue la première réunion secrète du Parti communiste chinois en juillet 1921.

Renouvellement des instances dirigeantes

Le Parti communiste chinois, qui dirige le pays depuis 1949, a mis en place un système de renouvellement des directions centrales. Les principaux responsables de l’organisation et de l’État ; le secrétaire général du Parti, qui est aussi président de la République, le premier ministre et le président de l’Assemblée nationale populaire se limitent à deux mandats et ne peuvent pas assurer ces fonctions plus de dix ans. L’âge limite pour les membres des hautes instances nationales (Comité central, Bureau politique, Comité permanent) est fixé à 68 ans[15].

Li Rui préconise une réforme du système politique chinois en instituant la démocratie au sein du parti communiste. Par exemple lors des élections le nombre de candidats devrait être supérieur au nombre de postes à pourvoir[16].

Secrétaires généraux et présidents

Martine Bulard indique que les critères de désignation des nouveaux promus sont inconnus « la succession au sein du PCC se prépare dans le plus grand secret, au moyen d’obscurs jeux de pouvoir, d’intrigues machiavéliques, d’actes d’allégeance et de coups bas »[15].

Recrutement et ascension des membres

Les enfants de communistes ont une place assurée dans le Parti. Mais les intellectuels et les jeunes diplômés, hier traités de « petits-bourgeois », sont aujourd'hui courtisés pour qu'ils rejoignent le Parti. Il s’agit de construire le « parti de l’excellence ». Ainsi le recrutement dans les universités chinoises ou étrangères est privilégié, État et Parti étant indisociables, il est nécessaire d'y placer l'élite du pays[15].

Dès que les membres du Parti doivent occuper des fonctions importantes, à l’échelon central ou en province, ils doivent suivre les formations de l'école centrale du parti communiste chinois[15].

Différentes factions

Les 28 bolcheviks étaient un groupe d’étudiants chinois qui étudièrent à l’université Sun Yat-sen de Moscou entre la fin des années 1920 et le début 1930. L’université avait été fondée en 1925 comme sous-produit de la politique d’alliance entre l’Union soviétique et le fondateur du Guomindang, Sun Yat-sen. Bien que cette université n’ait duré que cinq ans, elle a eu une influence importante sur l’histoire moderne chinoise, car ce fut là que furent formés beaucoup de personnalités politiques, et parmi eux les plus célèbres ont formé le groupe des vingt-huit bolcheviks/vingt-huit bolcheviks et demi. Ce groupe d’étudiants était des orthodoxes de la politique marxisme-léninisme.

En 1954, Gao Gang, pensant être soutenu par Mao Zedong, prône l'accélération du passage au socialisme contrairement à Liu Shaoqi et l'entourage politique de Mao. Mais ce dernier lui retire son soutien et le fait mettre en accusation par le Comité central. Deng Xiaoping, qui fait là ses premières armes au sommet du Parti, se charge de la manœuvre[19]. Gao Gang est accusé d'« activités fractionnelles » et de « complot contre le comité central ». Selon la « version officielle » Gao Gang se suicide en août 1954[20].

Dans les années 1980, est apparue une « faction réformatrice éclairée », disposant du pouvoir de décision, qui préconisait la mise en œuvre des réformes politique et économique au même rythme. Les deux secrétaires généraux « éclairés » du PCC, Hu Yaobang et Zhao Ziyang, « agirent en fonction de la volonté du peuple chinois », ils marginalisèrent la faction conservatrice et mirent fin aux courants gauchistes. Ils proposèrent un début de démocratisation politique. Mais ce mouvement démocratique n'était pas mûr et n'a pas fait preuve de la résolution et de l'habilité politique nécessaires. La faction des durs du parti, représentée par Deng Xiaoping, a éliminé les membres de la faction éclairée considérés comme des traitres[21].

Xi Jinping, secrétaire général du Parti depuis novembre 2012[22] et Président de la République depuis mars 2013[23] est présenté comme le chef de la faction des princes rouges[24]. L'ancien Président chinois Hu Jintao est qualifié de chef de file de la Faction de la Ligue des jeunesses communistes[25].

Xi Jinping, fut le patron du Parti communiste à Shanghai[26]. Cette métropole abritant les représentants de la faction de Shanghai menée par l'ancien président Jiang Zemin[27].

En mars 2013, Li Yuanchao, un proche de Xi Jinping est élu à la vice Présidence de la République contre Liu Yunshan candidat de l'ancien président Jiang Zemin[28].

Martine Bulard indique que les princes rouges occupent des postes au sein de l’appareil, mais sont essentiellement à la tête des grands groupes publics ou semi-publics. Ils seraient en compétition avec les responsables communistes aux origines sociales modestes ayant fait carrière à partir de la Ligue de la jeunesse communiste[15].

Rapports entre l'armée et le parti

L'Armée populaire de libération fut fondée sous le nom d'Armée rouge chinoise par le Parti communiste chinois le au tout début de la guerre civile qui l'opposa au Guomindang. Après la guerre sino-japonaise (1937-1945), les troupes communistes furent rebaptisées Armée populaire de libération.

L'armée est placée sous l'autorité d'une commission militaire centrale[note 1], dépendante du comité central et donc du parti communiste chinois. Ainsi celui-ci assure son contrôle sur les forces armées[29].

La sinologue Marie-Claire Bergère indique que le régime chinois trouve son ultime recours dans les forces armées, « comme tous les régimes autoritaires ». Ainsi en 1989, lors des manifestations de la place Tian'anmen, l'armée intervient après des semaines de négociation, « écrase les manifestants » et met un « terme brutal » aux demandes de libéralisation politique[29].

Rapports entre l'économie et le parti

En 2013, selon un rapport de l'Institut Hurun, l'Assemblée nationale populaire compterait dans ses rangs 83 délégués milliardaires, dont Zong Qinghou, l'homme d'affaire le plus riche de Chine[30]. Le sinologue Jean-Luc Domenach indique « aucun homme politique chinois qui n’ait pas beaucoup d’argent. »[31]. Selon le Consortium international pour le journalisme d'investigation, 20 000 Chinois seraient impliqués dans des compagnies offshore basées dans les paradis fiscaux. En particulier des membres des familles du président Xi Jinping, de l'ancien premier ministre Wen Jiabao, de Deng Xiaoping, de l'ancien premier ministre Li Peng, de l'ancien président Hu Jintao, de Peng Zhen (un des huit immortels du Parti communiste chinois) mais aussi de grands responsables économiques comme Ma Huateng,Yang Huiyan, Huang Guangyu, Wei Jianghong, Zhang Xin[32].

Autres partis politiques

Huit autres partis politiques sont officiellement reconnus, mais seul le parti communiste a vocation à diriger le pays. Ces groupements politiques dits « partis démocratiques » ont pour vocation à participer à l'administration des affaires chinoises, il s'agit d'une « coopération multipartite et de la consultation politique », le Parti communiste chinois en assurant la direction[33].

L'universitaire Stéphanie Balme considère ces « petits partis politiques démocratiques » comme une « pure vitrine de pluralisme institutionnalisé »[34].

En 2014, Xi Jinping affirme que le multipartisme n'a pas fonctionné en Chine. Le Parti communiste doit rester au pouvoir. Si les petits partis sont tolérés, ils ont bien un rôle « accessoire et simplement consultatif »[35].

Corruption

Pour l'universitaire Barthélémy Courmont, la corruption a toujours touché l’administration centralisée chinoise, certains responsables locaux profitant de l’éloignement géographique pour « se sentir hors de tout soupçon ». L’histoire de la Chine impériale oscille entre un pouvoir central se renforçant et une population n’hésitant pas à se soulever quand les responsables étaient jugés illégitimes[36].

En 1996, le sinologue Jean-Pierre Cabestan considère que le Parti communiste chinois est « miné par la corruption et la tentation de l’enrichissement facile »[37].

À partir des années 2000, la lutte contre la corruption interne au parti apparaît comme une des priorités officielles des dirigeants du PCC.

Nature de la corruption

Dans son ouvrage La Chine m'inquiète de 2008, le sinologue Jean-Luc Domenach indique que la Chine est dirigée par une « aristocratie dangereuse ». Cette aristocratie est issue des plus hauts rangs du Parti communiste chinois de l'après-Mao. Elle fonctionne par clan familial. Dans de nombreux cas, ce sont « les épouses, les maîtresses ou les parents qui négocient et récoltent les sommes demandées ». Avec la position politique de leur chef, des grandes familles « disposent d'un accès privilégié aux gros postes et à la richesse ». 8 371 membres et cadres du Parti communiste chinois selon une source de Hong Kong et 4 000 fonctionnaire selon une source japonaise ont quitté le pays en emportant 50 milliards de dollars[38].

Selon l’agence économique Bloomberg LP, les 70 plus riches députés de l’Assemblée populaire, presque tous membres du Parti communiste chinois, possèdent une fortune cumulée de 69,9 milliards d’euros. Le journaliste et historien Yang Jisheng, ancien membre du Parti communiste chinois, considère que la corruption en Chine atteint un tel niveau qu'il existe « une haine populaire très forte à l’égard des fonctionnaires et des riches »[39]. Avec les révélations d'octobre 2012 sur la fortune du Premier ministre Wen Jiabao, de nombreux Chinois sont convaincus que la nomenklatura communiste « bénéficie d'une vie dorée et de nombreux privilèges, dans un climat d'impunité »[40]. Pour la blogosphère chinoise, des faits divers, comme celui de l'incident de Li Gang en 2010 ou pour l'affaire de Ling Jihua dont le fils est mort en 2012, seraient représentatifs de « l'impunité dont bénéficient les riches et les puissants, ainsi que leurs enfants » [41],[42].

La journaliste Laure de Charette, dans un article évoquant le prochain procès du prince rouge Bo Xilai (fils de Bo Yibo un des 8 immortels du Parti communiste), affirme qu'un audit commandé par les autorités chinoises indiquerait que 20 % du budget de l’État chinois est détourné annuellement. En 2010, 140 000 enquêtes concernant des cadres du Parti communiste et des fonctionnaires de l’État ont été engagées[43],[44].

Lutte contre la corruption

En 1951, la campagne des trois-anti s'ouvre après avoir été mise en pratique en Mandchourie par Gao Gang. Il s'agit de « redresser les cadres hérités de l'ancien gouvernement » et de préserver les nouveaux cadres contre les tentations du pouvoir et surtout les deux tentations contradictoires « l'autoritarisme » et « le laisser-aller » qui éloignent les masses du Parti. Ce mouvement d'éradication qui se concrétise par des emprisonnements et des exécutions se prolonge jusqu'en avril 1952. La campagne des cinq anti prend le relais. Il s'agit alors d'éliminer la corruption, la fraude, l'évasion fiscale, le détournement des biens de l'État et l'obtention illégale des secrets économiques [45].

En 2002, le nouveau Président Hu Jintao déclare « Si on ne lutte pas contre la corruption, les liens de chair et de sang entre le Parti et le peuple en souffriront beaucoup, et le Parti risquera de perdre son pouvoir ou même d'aller à l'autodestruction »[46]. Dix ans plus tard, à l'occasion du XVIIIe congrès national du Parti communiste chinois, qui se tenait du 8 au 14 novembre 2012, Hu Jintao a de nouveau dénoncé la corruption comme une menace qui pourrait détruire l'État et le Parti communiste chinois [47].

Lutte contre la corruption et lutte entre factions rivales sont intimement liées[48].

Dès 1995, l'ancien maire de Pékin, Chen Xitong, est condamné à seize ans de prison pour corruption. Toutefois, en 2012, il dit avoir été vic­time d'une purge politique et indique que la supposée corruption n'était qu'un prétexte. Sa chute s'expliquerait par son conflit politique avec le président Jiang Zemin[49] ) . L'ancien numéro un du Parti à Shanghai, Chen Liangyu, a été condamné à dix-huit ans de prison en 2008 lui aussi pour corruption[50]. Bo Xilai, ministre du Commerce de la République populaire de Chine de 2004 à 2007 et secrétaire du Parti communiste chinois de Chongqing a été destitué de cette fonction en mars 2012. Bo Xilai a été « accusé officieusement de corruption »[51]. Sa femme Gu Kailai a été condamnée à la peine de mort avec sursis le 20 août 2012[52] pour avoir tué l'homme d'affaires britannique Neil Heywood pour son mari[53]. Lors de son procès qui se tient en août 2013[54], Bo est condamné à la prison à vie[55].

Mao Yushi estime que l'affaire Bo Xilai a le mérite de montrer au grand jour les luttes entre les factions rivales[56]. Marie-Claire Bergère considère que la lutte contre la corruption fait partie de l'arsenal des luttes entre factions du parti communiste. La chute de Chen Xitong correspond à l'effacement de son protecteur Deng Xiaoping et l'affirmation du pouvoir de Jiang Zemin. De même l'affaire de Chen Liangyu correspond à la période de lutte d'influence entre Jiang Zemin et son successeur Hu Jintao. Une fois que la stabilité est acquise à la tête du parti, les réseaux peuvent de nouveau fonctionner et la corruption se développe alors sans opposition[29].

Dès son élection en novembre 2012, Xi Jinping s'engage à réprimer la corruption qui sévit au sein du parti communiste[57]. Selon Zhu Lijia, professeur de l'Académie des sciences politiques « jusqu'à preuve du contraire, cette campagne n'est rien d'autre à mes yeux qu'une opération de relations publiques »[58].

Li Jianguo, membre du bureau politique du Parti communiste depuis novembre 2012[59], ferait l'objet d'une enquête engagée par les autorités chinoises. Li Jianguo a intégré le Politburo en novembre 2012. Depuis 1995, trois membres du bureau politique ont été mis en cause dans des affaires de corruption en Chine[60],[61]. Divers observateurs considèrent que la campagne anticorruption permet à Xi Jinping d'éliminer certains opposants politiques, comme se serait le cas pour Zhou Yongkang[62].

Tribunaux et prisons spécifiques

Les enquêtes et les poursuites judiciaires des cadres qui sont soupçonnés de corruption sont menées en toute confidentialité dans un système totalement différent du droit commun et des tribunaux chinois (soumis à l'influence des cadres locaux[63]). L'avocat Pu Zhiqiang, avant son arrestation en mai 2014, est intervenu dans la défense de membres du Parti communiste ayant subi des tortures dans le cadre d'enquêtes sur des allégations de corruption[64].

Les cadres du Parti communiste chinois, condamnés essentiellement pour corruption, sont emprisonnés dans des prisons de luxe comprenant terrains de basket-ball, bars, pistes d'athlétisme, cellules de 20 m2… Le Parti justifie ces aménagements par le besoin de rééduquer les cadres condamnés[65].

Communication

Presse du Parti

Contrôle idéologique des journalistes

En 2014, un « examen idéologique » est mis en place par le Parti communiste afin de « contrôler  » l'ensemble des journalistes[68]. Ces derniers doivent connaître des règles essentielles, par exemple :

« Il est absolument interdit à des articles publiés de faire état de commentaires contredisant la ligne du parti communiste chinois. Ou encore : la relation entre le parti et les médias est celle du dirigeant et du dirigé »[69].

Accords internationaux

En octobre 2009, Xavier Bertrand a signé un protocole entre l'Union pour un mouvement populaire et le Parti communiste chinois. Ce protocole a pour vocation de rapprocher les deux partis au pouvoir dans leur pays respectif et ainsi d'améliorer les relations entre la France et la Chine[70].

Voir aussi

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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Parti communiste chinois.

Bibliographie

  • Jacques Guillermaz, Histoire du parti communiste chinois : Des origines à la conquête du pouvoir, 1921-1949, Payot, 2004, 713 p. (ISBN 978-2228898430)
  • Jacques Guillermaz, Le Parti communiste chinois au pouvoir, 1949-1979, Payot, 2004, 718 p. (ISBN 978-2228898454)
  • Mathieu Duchâtel, Joris Zylberman, Les nouveaux communistes chinois, Armand Colin, 2012, 288 p. (ISBN 978-2200275143)

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. La commission militaire centrale était à l'origine le comité militaire du Parti communiste, constitué en 1925.

Références

  1. Il existe toutefois huit partis minoritaires autorisés par le régime chinois.
  2. Lucien Bianco, Histoire : la naissance du Parti communiste chinoisgb times, 25 août 2010
  3. Bruno Philip, « Dans un quartier branché de Shanghaï, la maison natale du PCC » Le Monde, 25 septembre 2009
  4. Michel Hoang, Biographie de Zhang Guotao Encyclopédie Universalis
  5. (en) Tsering Shakya, The Prisoner
  6. Jean-Luc Domenach, Mao, sa cour et ses complots. Derrière les Murs rouges, Fayard, 2012
  7. Marie-Claire Bergère : Chine le nouveau capitalisme d'État: En clé de voûte, un régime autoritaire pages 137 et suivantes
  8. Michel Dreyfus, Le siècle des communisme
  9. PCC Encyclopédie Larousse,
  10. Le système politique chinois Site de l'ambassade chinoise en France, 21 décembre 2012
  11. Gabriel Gresillon, Xi Jinping prend les rênes de la Chine en imprimant son style, Les Echos, 15 novembre 2012
  12. AFP, Xi Jinping, nouveau chef du Parti communiste chinois, Libération, 15 novembre 2012
  13. Chine : le nombre des membres du PCC dépasse 80 millions, Le Quotidien du Peuple, 24 juin 2011.
  14. Stéphanie Balme, Parti communiste, dans Dictionnaire de la Chine contemporaine, sous la direction de Thierry Sanjuan, Armand Colin, 2007.
  15. a b c d et e Martine Bulard, Le monde secret du Parti communisteLe Monde Diplomatique, septembre 2012
  16. Nécessité et voies pour la réforme du système politique 5 avril 2012
  17. Biographie de Chen Duxiu Encyclopédie Larousse
  18. Arnaud de La Grange Tiananmen : les émouvants Mémoires de Zhao Ziyang Le Figaro, 16 mai 2009
  19. Jean-Luc Domenach, Comment Mao a dirigé la Chine Magazine l'Histoire
  20. Jean-François Dufour, Les luttes de factions:mode de fonctionnement du PCC Géopolitique de la Chine
  21. Liu Xiaobo, La philosophie du porc et autres essais, p. 293 et suivantes
  22. Xi Jinping, un prince rouge nouveau maître de la Chine Le Monde.fr, 15 novembre 2012
  23. Xi Jinping, le "prince rouge" devenu héritier France 24, 14 mars 2013
  24. Arnaud de La Grange, Xi Jinping : le futur maître de la puissance chinoise, Le Figaro, 19 octobre 2010
  25. Robert Neville, La Chine va-t-elle changer avec Xi Jinping? Marianne, 6 novembre 2010 « La faction des princes rouges, emmenée par Xi Jinping lutte ainsi pied à pied avec celle de la Ligue de la jeunesse, dont est le chef de file n'est autre que le Président chinois, Hu Jintao. »
  26. Arnaud de La Grange, Contrôle militaire étroit à Shanghaï Le Figaro, 30 avril 2010
  27. Bhaskar Roy, Some Serious Introspections in China
  28. Sui-Lee Wee, Xi Jinping formellement élu président en Chine, Le Point, 14 mars 2013
  29. a b et c Marie-Claire Bergère, Chine le nouveau capitalisme d'État, Fayard, 2013, pages 140 et suivantes
  30. Arnaud de La Grange Les 83 milliardaires du Parlement chinois Le Figaro, 8 mars 2013
  31. Jean-Luc Domenach, La Chine, nid à milliardaires: qui sont les nababs rouges? 27 février 2014
  32. Marina Walker Guevara, Gerard Ryle, Alexa Olesen, Mar Cabra, Michael Hudson et Christoph Giesen OffshoreLeaks : révélations sur l'argent caché des « princes rouges » chinois Le Monde, 23 janvier 2014
  33. Partis et Groupements démocratiques Radio Chine Internationale
  34. Stéphanie Balme Les Institutions Chinoises : une Introduction Centre d'études et de recherches internationales de l'université de Montréal, janvier 2010
  35. "Le multipartisme n'a pas fonctionné en Chine" (Xi Jinping) LaTribune.fr, 2 avril 2014
  36. Barthélémy Courmont, La Chine, première puissance mondiale de demain... à moins que la corruption massive ne finisse par l'entraver ? Atlantico, 20 décembre 2012
  37. Jean-Pierre Cabestan, Le Parti communiste chinois aujourd'hui Revue Pouvoir
  38. Jean-Luc Domenach La Chine m'inquiète, 2008 Pages 161 à 165
  39. Philippe Grangereau, La Chine change de têtes, pas de visageLibération, 4 novembre 2012
  40. « Chine : la fortune cachée de Wen Jiabao », Le Point, 26 octobre 2012
  41. Stéphane Lagarde, En Chine, la Ferrari noire du prince rouge embarrasse le sommet du pouvoir, RFI, 4 septembre 2012
  42. Benjamin Gauducheau, Les Chinois excédés par les « fils de » Aujourd'hui la Chine, 28 septembre 2011
  43. Laure De Charette Chine : le procès entouré de mystères de Bo Xilai, ex-chef du Parti, pourrait s’ouvrir aujourd’hui Économie matin.fr, 28 janvier 2013
  44. Laure de Charette et Marion Zipfel, Nouveaux milliardaires chinois : riche ou honnête, certains ont choisi Chine, les nouveaux milliardaires rouges, 17 février 2013
  45. Jacques Guillermaz, Le Parti communiste chinois au pouvoir, De l'avènement du régime au mouvement d'éducation socialiste (1949-1962) pages 38 et suivantes
  46. Congrès du PCC : quel est l'héritage de Hu Jintao ? Le Point.fr, 14 novembre 2012
  47. Ben Blanchard et Sui-Lee Wee, En Chine, Hu dénonce la corruption en ouverture du congrès Le Nouvel Observateur, 8 novembre 2012
  48. François Danjou, Lutte contre la corruption et batailles politiques Questions Chine.net, 3 mai 2014
  49. Arnaud de La Grange, Tiananmen : l'ancien maire de Pékin fait son mea culpa Le Figaro, 4 juin 2012
  50. Jean-Jacques Mével, L'ex-patron du PC de Shanghaï condamné à18 ans de prison Le Figaro, 8 avril 2008
  51. Patrick Boehler, Fils de princes, affaires et corruption Le Monde Diplomatique, septembre 2012
  52. La femme de Bo Xilai a été condamnée à la peine de mort avec sursis le 20/08/12, Le Nouvel Obs, 20 août 2012.
  53. Chine : peine de mort avec sursis pour Gu Kailai, Le Figaro, 20 août 2012
  54. Ouverture du procès de Bo Xilai, le prince rouge déchu Le Monde, 22 août 2013
  55. Prince rouge déchu, Bo Xilai finira ses jours derrière les barreaux, Libération, 25 octobre 2013
  56. Arnaud de La Grange, Un apôtre du marché au pays de Mao, Le Figaro, 17 septembre 2012
  57. Xi Jinping promet de « battre les tigres » NTD Télévision, 25 janvier 2013
  58. Sébastien Le Belzic, Le nouveau président chinois Xi Jinping rompt avec l'ancien styleJeuneafrique.com, janvier 2013
  59. (en) Biographie officielle de Li Jianguo China Vitae
  60. Reuters, Benjamin Kang Lim et Lucy Hornby, Bertrand Boucey Soupçons de corruption sur un dirigeant chinois Le Nouvel Observateur, 27 janvier 2013
  61. How serious is China on corruption? BBC, 28 janvier 2013
  62. En Chine, le très puissant Zhou Yongkang tombe pour corruption Le Monde, 24 juillet 2014, « En ordonnant une enquête à l'encontre de M. Zhou, le président chinois brise une règle tacite voulant que les membres du comité permanent du politburo ne soient pas inquiétés même après leur retraite, et étaye les soupçons de nombreux observateurs selon lesquels la campagne anticorruption qu'il a lancée lui sert aussi à éliminer ses adversaires politiques ».
  63. (en) Accused Chinese Party Members Face Harsh Disciplin, The New York Times, 15 juin 2012
  64. L'avocat Pu Zhiqiang en croisade contre les abus de la lutte anticorruption Le Monde, 16 avril 2014
  65. Régis Soubrouillard Marianne : Pour ses dirigeants indélicats, la Chine invente les prisons 5 étoiles Marianne, 30 novembre 2009
  66. Beijing-based newspaper Global Times launches English edition, Quotidien du Peuple, 20 avril 2009
  67. About Qiushi Journal
  68. Dorian Malovic, Examen idéologique pour les journalistes chinois 29 avril 2014
  69. Les journalistes chinois contraints de passer un examen d'idéologieLe Figaro, 13 décembre 2013
  70. Aujourd'hui la Chine : L'UMP a un nouvel ami en Chine : le Parti Communiste

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