Flambé

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Iphiclides podalirius

Le Flambé (Iphiclides podalirius) est une espèce paléarctique de lépidoptères (papillons) de la famille des Papilionidae et de la sous-famille des Papilioninae.

Description[modifier | modifier le code]

Papillon[modifier | modifier le code]

L'imago du Flambé est un grand papillon de forme vaguement triangulaire possédant une queue, d'une envergure de 50 à 70 mm (le mâle est plus petit que la femelle) et reconnaissable à ses grands vols planés. Sur un fond blanc à jaune pâle, l'aile antérieure présente six rayures noires disposées en éventail et l'aile postérieure une bordure noire et des lunules marginales bleues ainsi qu'un ocelle anal bleu cerné de noir et surmonté d'un arc orange.

Espèces ressemblantes

Le Flambé ressemble beaucoup au Voilier blanc (Iphiclides feisthamelii), qui le remplace dans la péninsule Ibérique et le Roussillon, et avec lequel il ne cohabite que dans quelques endroits du Sud de la France. Plus rarement, les profanes peuvent le confondre avec le grand porte-queue Papilio machaon comme en témoignent les nombreux sites de questions[1].

Premiers stades[modifier | modifier le code]

Le Flambé pond ses œufs d'avril à août. La chenille, initialement noire, devient verte après la seconde mue. Puis après huit semaines, elle se transforme en chrysalide sur sa plante hôte.

Biologie[modifier | modifier le code]

Période de vol et hivernation[modifier | modifier le code]

Le flambé hiverne à l’état de chrysalide. Il vole de fin mars à septembre. Il a une, deux, ou trois générations par an. Il est migrateur dans la partie nord de son aire.

Plantes hôtes[modifier | modifier le code]

Les plantes hôtes de sa chenille sont le prunelier, les cerisiers dont le cerisier à grappes, les aubépines et aussi les pêchers et les amandiers. Un hôte alternatif récemment découvert (2000) est Prunus serotina[2].

Besoin en sels minéraux[modifier | modifier le code]

Flambé récupérant des sels minéraux sur le sol humide d'une berge de l'Ouvèze.

Comme les autres papillons, il a besoin de sels minéraux. Pour ce faire, il filtre l'eau en aspirant les pellicules à la surface de la boue (souvent en bord de cours d'eau) et récupère les sels minéraux après avoir excrété l'eau par l'anus.

Distribution et biotopes[modifier | modifier le code]

Iphiclides podalirius est présent en Eurasie, dans toute l'Asie tempérée jusqu'en Chine[3] et dans toute l'Europe sauf au nord en Scandinavie, en Angleterre et en Irlande. Il est résident et migrateur en Belgique, en Hollande, dans le nord de l'Allemagne et de la Pologne et dans les États baltes[4].

Il est présent dans presque tous les départements de la France métropolitaine, à l'exception du Finistère, du Nord, du Pas-de-Calais et des Pyrénées-Orientales[5].

Il est présent en Suisse[6] et localisé dans le sud de la Belgique[7] où il est considéré comme vulnérable.

Biotope[modifier | modifier le code]

Des lieux fleuris divers lui conviennent : jardins, vergers, bois clairs, collines, montagnes et ce jusqu'à deux mille mètres.

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce Iphiclides podalirius a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758, sous le nom initial de Papilio podalirius. Elle est l’espèce type du genre Iphiclides. L'épithète spécifique fait référence à Podalire, médecin des Grecs lors de la guerre de Troie.

Synonymes[modifier | modifier le code]

  • Papilio podalirius Linné, 1758protonyme
  • Iphiclides podalirius (Scopoli, 1763)

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

  • Iphiclides podalirius podalirius présent dans le centre et le sud de l'Europe
  • Iphiclides podalirius feisthamelii considéré par certains comme une espèce à part entière, le Voilier blanc
  • Iphiclides podalirius persica Verity, 1911
  • Iphiclides podalirius virgatus (Butler, 1865)[8].

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

Le Flambé se nomme Segelfalter en allemand, Scarce Swallowtail en anglais et Podalirio en italien.

Le Flambé et l'Homme[modifier | modifier le code]

Protection[modifier | modifier le code]

Il n'a pas de statut de protection général mais il est protégé dans plusieurs pays d'Europe, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Luxembourg, Pologne et dans certaines régions d'Autriche (Carinthie, Basse-Autriche Haute-Autriche, Salzbourg, Styrie, Tyrol, Vorarlberg, Vienne), d'Allemagne (Bade-Wurtemberg, Bavière, Brandebourg, Saxe-Anhalt) et en France dans la région Île-de-France[9].

Philatélie[modifier | modifier le code]

Le Flambé a illustré des timbres en Allemagne de l'Ouest, en Hongrie et en Union soviétique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Exemple : Comment différencier les deux papillons porte-queues de la forêt de Fontainebleau ?, 24 mai 2014 - [1].
  2. Landeck, I., Wiesner, T., & Heinzel, K. U. (2000), A new food plant for caterpillars of the Scarce Swallowtail (Iphiclides podalirius L.)(Lep., Papilionidae)-the Late-Flowering Bird Cherry (Padus serotina Erh.). Entomologische Nachrichten und Berichte, 44(3), 183-187.
  3. Collectif (trad. Michel Beauvais, Marcel Guedj, Salem Issad), Histoire naturelle [« The Natural History Book »], Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Flambé page 296
  4. M. Chinery et P. Leraut, Photoguide des papillons d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-01114-6)
  5. carte sur lepinet
  6. le serveur cartographique Centre suisse de cartographie de la faune
  7. Stéphane Claerebout Clé de détermination des papillons de jour de Belgique, Cercles des naturalistes de Belgique ASBL, 2010, Éditeur responsable: Léon Woué, D/2010/3152/224b ISSN 0773-9419
  8. funet
  9. INPN statut
Dessin de Jacob Hübner (1800)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Tristan Lafranchis, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Biotope, coll. « Parthénope », (ISBN 978-2-9510379-2-2).
  • Pro Natura — Ligue Suisse pour la Protection de la Nature, Les papillons de jour et leurs biotopes : Espèces • Dangers qui les menacent • Protection. Volume 1, , 516 p. (ISBN 978-3-85587-403-3).
  • M. Chinery et P. Leraut, Photoguide des papillons d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-01114-6).
  • Tom Tolman et Richard Lewington (trad. de l'anglais), Papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, Paris, Delachaux et Niestlé, , 382 p. (ISBN 978-2-603-02045-6).
  • Landeck, I., Wiesner, T., & Heinzel, K. U. (2000). A new food plant for caterpillars of the Scarce Swallowtail (Iphiclides podalirius L.)(Lep., Papilionidae)-the Late-Flowering Bird Cherry (Padus serotina Erh.). Entomologische Nachrichten und Berichte, 44(3), 183-187.