Paix de Vervins

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Signature du traité de paix de Vervins, huile sur toile de Gillot Saint-Evre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, 1837.

La paix de Vervins, qui met fin à la guerre franco-espagnole de 1595-1598, est signée le à Vervins (actuellement située dans l'Aisne) entre les rois Henri IV de France et Philippe II d'Espagne[1].

Contexte du traité

Après l'élection de Charles Quint à la tête du Saint-Empire romain germanique, la rivalité entre les maisons de France et de Habsbourg s'amplifie[2]. Charles Quint contrôle l'Espagne, les Pays-Bas, l'Italie du Sud : la France est presque encerclée. L'abdication de Charles Quint et le fait que deux souverains lui succèdent : Philippe II, en 1556, pour les États espagnols et Ferdinand Ier, élu empereur en 1558, ne modifient pas la situation. Cependant le traité de Cateau-Cambrésis, en 1559, établit la paix : Henri II et Philippe II se rendent leurs conquêtes[3]. Mais, avec les progrès de la réforme protestante, Philippe II en vient à se considérer comme le principal défenseur de la cause catholique, d'autant plus qu'en France il apparaît qu'un huguenot peut devenir roi. Philippe II envoie une armée en France et sa fille, l'infante Isabelle-Claire-Eugénie, est candidate au trône de France. Mais Henri IV revient au catholicisme et est sacré roi, à Chartres, en 1594. Le , il déclare la guerre à Philippe II pour chasser les envahisseurs. Les batailles ont des résultats variables : victoire des Français à Fontaine-Française, victoire des Espagnols à Calais et Amiens… Le pape Clément VIII veut réconcilier les deux souverains. Les négociations de paix s'ouvrent à Vervins le .

Détails du traité

Les négociations qui avaient débuté dès avaient été confiées du côté français à Bellièvre et Sillery. Ce traité confirma et compléta les clauses précédemment adoptées par le traité franco-espagnol du Cateau-Cambrésis, conclu le entre les rois Philippe II d'Espagne et Henri II de France.

Aux termes de ce traité :

Ce traité constitue un échec espagnol. Malgré près de quarante ans de guerre civile en France, le monarque espagnol n’a pu s’imposer sur aucun front : ni sur la frontière du Nord (alors qu’il y détient plusieurs places dans les années 1590), ni en Bretagne, où il entretient des troupes commandées par Don Juan d’Aguila en entente avec le duc de Mercœur, ni en Provence[4]. Ce traité marque une première étape dans le relais qui va s'effectuer au début du siècle suivant entre une Espagne amorçant son repli du rang de première puissance européenne et la France qui entame son ascension pour prendre sa place en entrant dans "le grand Siècle".

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. Négociations du traité de Vervins. (1598) (Contient : « Traicté de la paix de Vervins. » — Expédition originale sur parchemin.), Gallica BNF, 1601-1700, 249 p. (lire en ligne).
  2. Bernard Barbiche, professeur à l'École des chartes, « Paix de Vervins », Célébrations nationales 1998,‎ , p. 51-56.
  3. Matthieu, Pierre (1563-1621), Histoire veritable des guerres entre les deux maisons de France et d'Espagne durant le regne des tres-Chrestiens Rois François I Henry II jusques à la paix de Vervins, avec la genealogie de la Royale Maison de Bourbon, Gallica BNF, , 60 p. (lire en ligne).
  4. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne). p. 395.