Pères de l'Église

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Les Pères de l'Église, miniature du XIe siècle, de la Rus' de Kiev.

Les pères de l'Église sont, selon l'historiographie moderne et depuis le XVIe siècle, des auteurs ecclésiastiques dont les écrits (appelés littérature patristique), les actes et l'exemple moral ont contribué à établir et à défendre de multiples aspects de la théologie chrétienne. Ceux-ci restent « modelés jusqu'à ce jour par l’exégèse patristique »[1].

La période historique au cours de laquelle ils ont travaillé s'étend approximativement de la fin du Ier au milieu du VIIIe siècle, plus particulièrement aux IVe et Ve siècle, depuis l'admission du christianisme dans l'Empire romain jusqu'à son statut d'Église d'État. Il s'agit souvent (mais non exclusivement) d'évêques.

L'iconographie chrétienne représente ensemble les quatre pères de l'Église latine qui ont été proclamés docteurs de l'Église en 1295 par le pape Boniface VIII : Ambroise (340–397), Jérôme (347–420), Augustin (354–430) et Grégoire (540–604).

Définition[modifier | modifier le code]

Michael Pacher, retable des quatre Pères de l'Église latine : Jérôme, Augustin, Grégoire, Ambroise. Vers 1471-1475.

Ceux que le théologien catholique Henri de Lubac appelle « nos pères dans la foi » sont des personnages qui satisfont selon lui à quatre exigences :

  1. avoir appartenu à la période de l'Église primitive (avant le VIIIe siècle) avant que les auteurs scolastiques ne leur succèdent ;
  2. avoir mené une sainte vie ;
  3. avoir écrit une œuvre complètement exempte d'erreurs doctrinales, et qui doit constituer une excellente défense de la doctrine chrétienne ou en être une illustration ;
  4. avoir bénéficié de l'approbation implicite ou explicite de l'Église.

Cependant, si on prend les critères actuels qui font les Pères de l’Église, en tenant compte de la présence de Tertullien, Origène, Eusèbe de Césarée et de beaucoup d'autres qui présentent des éléments douteux sur leur doctrine ou leurs mœurs, il faut satisfaire trois exigences pour être Père de l'Église :

  1. avoir appartenu à la période de l'Église primitive (avant le VIIIe siècle) avant que les auteurs scolastiques leur succèdent ;
  2. avoir écrit une œuvre exempte d'erreurs doctrinales portant sur le fondement de toute la foi (la divinité du Christ), et avoir apporté une pierre à l'édification de la doctrine de l’Église ; il peut y avoir eu des erreurs portant sur des aspects secondaires de la foi (même sur certains points plus techniques portant sur la Trinité ou le rapport entre les deux natures du Christ) ;
  3. avoir bénéficié de l'approbation implicite ou explicite de l'Église sur certains points remarquables de sa doctrine. Il n'est pas nécessaire d'être approuvé sur la totalité de la doctrine (exemples : Jean Chrysostome qui est docteur de l’Église malgré son rejet de la pureté de la Vierge Marie, Irénée de Lyon et son millénarisme).

Les auteurs classés par l'Église chrétienne nicéenne comme « hérétiques », dont Arius ou Marcion, ou « schismatiques », tel que Novatien, ne font donc pas partie des Pères de l'Église, de même que certains poètes (comme Prudence) ou historiens (comme Grégoire de Tours), auteurs chrétiens d'ouvrages qui ne sont pas dogmatiques. Les fondements de la foi chrétienne nicéenne ont été établis grâce à des formations de ces Pères dans des écoles théologiques (celles d'Antioche ou d'Alexandrie)[2].

On peut classer les Pères de l'Église selon leur époque (apostoliques), la nature de leurs écrits (apologistes), le style de leur pensée (orientaux ou occidentaux, de l'école d'Alexandrie ou de celle d'Antioche), leur langue (latine, grecque ou syriaque), leur milieu de vie (l'empire chrétien)...

Position des Églises sur les Pères[modifier | modifier le code]

Les quatre Pères de l'Église latine, prédelle de l'autel de Saint-Paul (1521), cathédrale de Naumbourg.

Contrairement à la liste des Docteurs de l'Église, celle des Pères de l'Église n'est pas « officiellement » établie par les Églises.

L'Église catholique tend à délimiter chronologiquement une « période patristique » et à considérer Jean Damascène et Isidore de Séville comme les derniers Pères.

L'Église orthodoxe, au contraire, estime que cette qualification ne suppose pas obligatoirement l'antiquité. Elle estime de plus qu'un Père n'est pas forcément un écrivain. Elle a tendance à considérer comme Pères de l'Église les Pères du désert et les grands instituteurs de la vie monastique car leur travail d'ascèse de direction spirituelle est éminemment doctrinal.

Les Pères anténicéens (jusqu'en 325)[modifier | modifier le code]

Les Pères apostoliques[modifier | modifier le code]

Les Pères du IIe siècle[modifier | modifier le code]

Les apologètes

La littérature anti-hérétique

Les Pères du IIIe siècle[modifier | modifier le code]

Pères grecs

Pères latins

L'âge patristique (325-451)[modifier | modifier le code]

Pères opposés à l'arianisme[modifier | modifier le code]

Pères cappadociens et Jean Chrysostome[modifier | modifier le code]

Autres pères : 2e, 3e et 4e conciles (Ve siècle)[modifier | modifier le code]

Pères grecs

Pères latins

Pères syriens

Les Pères de tradition chalcédonienne (après 451)[modifier | modifier le code]

Pères grecs antérieurs à la crise iconoclaste

Pères grecs défenseurs des saintes images

Pères latins

Pères propres à une seule confession[modifier | modifier le code]

Pères propres à l'Église orthodoxe

Pères propres aux Églises non chalcédoniennes

Pères propres à l'Église de l'Orient

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles Kannengiesser, « La Bible dans l’Église ancienne : Nature et présupposés de l’exégèse patristique », Concilium, no 233,‎ , p. 52.
  2. Une distinction trop stricte est faite dans l'herméneutique patristique entre l'école alexandrine, axée sur l'allégorie, et celle d'Antioche, dénonçant une allégorie excessive et privilégiant davantage le sens historique et la typologie. Cf. (en) Tad W. Guzie, « Patristic Hermeneutics and the meaning of Tradition », Theological Studies, vol. 32, no 2,‎ , p. 647.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Père de l'Église.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Berthold Altaner, Précis de Patrologie, Salvator, Toulouse, 1961.
  • Johannes Quasten, Initiation aux Pères de l'Église, 3 vol., Éditions du Cerf, Paris, 1957 à 1962.
  • Hans von Campenhausen (en), Les Pères grecs et Les Pères latins, éditions de l'Orante, coll. « Livre de vie », Paris, 1963.
  • Jean-Marie Auwers, La lettre et l'esprit. Les Pères de l'Église, lecteurs de la Bible, coll. Connaître la Bible, no 28, Bruxelles, Lumen Vitae, 2002, 80 p. (ISBN 2-87324-185-3).
  • Jean Laporte, Les Pères de l'Église - I - Les Pères latins, II - Les Pères grecs, Paris, Éditions du Cerf, .
  • Michel Fédou, Les Pères de l'Église et la Théologie chrétienne, Édition facultés jésuites de Paris, 352 p.
  • Michel Fédou, La Voie du Christ II ; Développement de la christologie dans le contexte de l'Orient ancien ; d'Eusèbe de Césarée à Jean Damascène (IVe – VIIIe siècle) ; Éditions du Cerf , 670 pages.

Liens externes[modifier | modifier le code]