Oudocée

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Oudocée
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Évêque de Llandaf (?)
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Oudocée ou Oudoceus et Euddogwy en gallois (né vers 536 - mort vers 615 ou 625) est réputé être le 3e évêque de Llandaff dans le sud du Pays de Galles. En réalité il fut probablement un évêque du VIIe siècle siégeant à Llandeilo Fawr dont l'épiscopat se situerait entre 650 et 700[1]. Son unique Vita connue est du XIIe siècle et se trouve dans le Livre de Llandaff (en). De multiples anachronismes ne permettent pas de situer précisément la période de son existence supposée.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Oudocée est un saint gallois d'origine bretonne. La forme bretonne de son nom est Oudocei en vieux gallois Oudocui, Eudoce dans une charte de Llancarfan annexée à la Vita de Saint Cadog. Il a été latinisé en Oudoceus soit en français Oudocée qui est la forme généralement usitée. Ce nom serait devenu en gallois Euddogwy mais il n'est jamais utilisé[2].

Origine[modifier | modifier le code]

Selon sa Vita Oudoceus serait l'un des fils de Budic fils de Kybidan, un prince de Cornouaille en Bretagne, qui aurait été exilé en Bretagne insulaire. C'est là que Budic épouse Anaumed [Anawfedd] la sœur de Teilo. Quand Budic retourne en Cornouaille son épouse est enceinte, et il promet de consacrer l'enfant à naître, lorsqu'il aura grandi, à l'étude et à la religion sous la direction de son oncle Teilo.

Récit hagiographique[modifier | modifier le code]

Peter Bartrum résume ainsi le reste de sa Vita. Pendant une l'épidémie de peste jaune (latin: flava pestis, gallois: Fad Felen) qui sévit dans l'île de Bretagne, Teilo se réfugie en 549, en Cornouaille, dénommée désormais « Cerniu Budic » [Cernyw Buddig], et là il rencontre Samson de Dol et son neveu Oudoceus, déjà formé In utroque jure. Lorsque Teilo rentre dans sa patrie avec Oudoceus, ce dernier devient évêque de Llandaff[3], après y avoir été élu par le clergé comprenant Mercguinus [Merchwyn], ainsi qu' Elgoretus [Elwredd], Gunnuinus [Gwnwyn], un maître, et trois abbés , Catgen, abbé d' Illtud, Concenn [Cyngen], abbé de Catmailus (Llancarfan), et Cetnig [Cethig], abbé de Docguinnus (Llandochau); ainsi que part « Mouricus » roi de Gwent, c'est-à-dire Meurig ap Tewdrig, et ses fils Athrwys et Idnerth, Guidgen [Gwyddien] et Cetiau [Ceidio] [fils de] Brochwel. Oudoceus se fait consacrer par l'archevêque de Cantorbéry !

Oudoceus dirige un vaste diocèse qui s'étend de Mochros [Moccas] à l'île de Teithi (?), sans doute au large de la côte du Dyfed en Ménevie, qui sera plus tard partagé entre deux évêchés séparés par le Tywi également frontière entre les royaumes de Meurig et de Cadwgan ap Cathen.

A cette époque les Saxons pillent le sud du Pays de Galles particulièrement les frontières de son diocèse, de Mochros aux rives de la Wye jusqu'à la rivière Dore, et de la Worm [dans l'actuel Herefordshire] à l'embouchure de la Taratyr sur la Wye. Oudoceus se rend en pèlerinage à Rome où il réalise plusieurs miracles dont une « cloche de beurre ». A son retour, de manière anachronique un certain Einion (Owain ap Morgan ?) un roi de Glywysing du Xe siècle lui concède des domaines. Oudoceus démissionne ensuite de son siège épiscopal pour se retirer à « Llandeilo ». Gildas le Sage, qui vivait alors en anachorète dans l'île d'Echni, traverse la rivière Wye avec du bois qu'il a prélevé dans une forêt mais qui était destiné à Oudoceus pour édifier un ermitage. Lorsque Oudoceus lui en fait le reproche, Gildas l'ignore et Oudoceus exprime sa colère en frappant une pierre avec une hache. On ne nous précise pas le conséquences de cet acte car Oudoceus meurt un 2 juillet.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Il n'est pas certain que Llandaff ait été le centre d'un évêché avant le début du XIIe siècle, et on estime aujourd’hui qu' Oudoceus devait être installé à Llandeilo Fawr ou à Llandogo, où l'on sait qu'un évêque résidait vers 580[1]. Le « culte d'Euddogwy » semble avoir été la réminiscence du culte d'un ancien saint dont on cherchait à conforter la légitimité par un lien avec Llandaff[4].

Article lié[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) David Farmer et David Hugh Farmer, The Oxford Dictionary of Saints, Fifth Edition Revised, OUP Oxford, , 338– (ISBN 0-19-959660-3, lire en ligne)
  2. Arthur de la Borderie, Histoire de la Bretagne en VI tomes, Mayenne, réédition Joseph Floch, , p. 435 note n°2.
  3. Arthur de la Borderie Op.cit p.438
  4. John Reuben Davies, The Book of Llandaf and the Norman Church in Wales, Boydell Press, , 96 p. (ISBN 978-1-84383-024-5, lire en ligne)

Sources[modifier | modifier le code]

  • Arthur de la Borderie, Histoire de la Bretagne en VI tomes, Mayenne, réédition Joseph Floch, , Tome I p. 435-438.
  • (en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, , p. 589-591 OUDOCEUS, ST. (630?).

Liens externes[modifier | modifier le code]