Otto Schily

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Otto Schily
Illustration.
Otto Schily, en 2017.
Fonctions
Ministre fédéral de l'Intérieur d'Allemagne
15e ministre fédéral de l'Intérieur depuis 1949

(7 ans et 26 jours)
Chancelier Gerhard Schröder
Prédécesseur Manfred Kanther
Successeur Wolfgang Schäuble
Biographie
Nom de naissance Otto Georg Schily
Date de naissance (91 ans)
Lieu de naissance Bochum (Allemagne)
Parti politique SPD
Diplômé de Université Louis-et-Maximilien de Munich
Université de Hambourg
Université libre de Berlin
Profession Avocat

Otto Schily
Ministres fédéraux de l'Intérieur d'Allemagne

Otto Georg Schily, né le à Bochum, est un homme politique allemand. Il est membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).

Ancien avocat de Gudrun Ensslin, de la Fraction armée rouge (RAF), proche des milieux anarchistes et d'extrême gauche au cours de sa jeunesse, il participe à la création des Verts (Grünen), en 1980. Trois ans plus tard, il entre au Bundestag, et sera un temps porte-parole du groupe parlementaire écologiste. Faisant partie du courant dit des réalistes, il quitte son parti en 1989 et adhère au SPD.

Il conserve son mandat de député fédéral et devient, en 1998, ministre fédéral de l'Intérieur dans la coalition rouge-verte de Gerhard Schröder, dont il est le doyen. À ce poste, il se montre partisan d'une politique plus répressive, à l'opposé de ses anciennes convictions. Il quitte le gouvernement fédéral en 2005, à la suite de la formation d'une grande coalition, et se retire quatre ans plus tard de la vie politique.

Éléments personnels[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Fils d'un ouvrier de la métallurgie, il déménage à Garmisch-Partenkirchen après la Seconde Guerre mondiale, et y obtient son Abitur. Il entreprend alors des études supérieures de droit et de sciences politiques, qu'il accomplit à Munich, Hambourg et enfin à Berlin. En 1962, il décroche son second diplôme juridique d'État, et devient avocat un an plus tard. Au cours de ses études, il était proche des milieux anarchistes et il s'est notamment lié d'amitié avec Rudi Dutschke.

Carrière : l'avocat de la RAF[modifier | modifier le code]

Il est alors engagé par le cabinet Neufeldt, spécialisé dans l'immobilier et les successions. En 1968, il assure la défense de Gudrun Ensslin, membre de la Fraction armée rouge (RAF). Il est contraint de renoncer par les associés de son cabinet, ce qui le pousse à le quitter pour créer le sien. Par la suite, il a notamment représenté la famille de Benno Ohnesorg à la suite de son assassinat.

Dans les années 1970, il devient une personnalité de premier plan en assurant, de nouveau, la défense de membres de la RAF. Il commence par représenter Horst Mahler en 1971[1], puis retrouve Gudrun Ensslin lors du procès de la RAF entre 1975 et 1977. Après la mort de cette dernière, il mettra en doute la thèse du suicide et accusera l'État allemand d'en être responsable.

Otto Schily dirige actuellement un cabinet d'avocats à Berlin.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Divorcé et remarié, il est père de deux filles : Jenny, née en 1967, et Anna, venue au monde quatorze ans plus tard.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Otto Schily et Petra Kelly le .

En 1980, il participe à la fondation des Verts, puis se présente aux élections municipales anticipées de 1981 à Berlin-Ouest. Deux ans plus tard, il devient député fédéral au Bundestag, et co-porte-parole du groupe écologiste avec notamment Petra Kelly en 1984.

Membre des Realos (« réalistes », par opposition aux « fondamentalistes ») du parti, il démissionne en 1986 en vertu du principe de rotation des élus. Il retrouve son mandat aux élections de l'année suivante. Il échoue à se faire élire président du groupe vert en 1989, et quitte la formation cette même année afin de rejoindre le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).

Ministre fédéral de l'Intérieur (1998 - 2005)[modifier | modifier le code]

Réélu député fédéral en 1990, il a été vice-président du groupe SPD entre 1994 et 1998. Le 27 octobre de cette année-là, Otto Schilly est nommé ministre fédéral de l'Intérieur dans la coalition rouge-verte de Gerhard Schröder. À 66 ans, il est le premier social-démocrate nommé de manière durable à ce portefeuille. Au cours de ses deux mandats, il a été fréquemment attaqué pour ses politiques jugées conservatrices et contraires à ses convictions antérieures. Ainsi, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, il a fait adopter une série de mesures pour lutter contre le terrorisme, désignée sous le nom de « paquet sécurité » (Sicherheitspakete) et surnommée « catalogue d'Otto » (Otto-Kataloge). Il a également échoué à faire interdire le Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) par le Tribunal constitutionnel fédéral en 2001.

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

Le , il préside la séance d'ouverture de la nouvelle législature du Bundestag en tant que doyen d'âge, comme il l'avait fait le . Ce même jour, il est chargé par le président fédéral Horst Köhler de gérer les affaires courantes à la tête de son ministère jusqu'à l'élection d'un nouveau chancelier et la formation d'un nouveau gouvernement, ce qui finit par se produire le 22 novembre. Ne s'étant pas représenté aux élections de 2009, il est désormais retiré de la vie politique.

Reconversion dans la finance[modifier | modifier le code]

Otto Schily conseille à présent le trust financier Investcorp (Bahreïn), où il retrouve l’ex-chancelier autrichien conservateur Wolfgang Schüssel[2].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Hans-Joachim Noack, Der ewige Desperado, spiegel.de, 5 février 2001
  2. Geoffrey Geuens, « Les marchés financiers ont un visage », sur Le Monde diplomatique, .
  3. (en) « Remises des insignes de Grand-Croix de l'Ordre de la Couronne de Chêne du Grand-Duché de Luxembourg à Monsieur Otto Schily », sur Gouvernement Luxembourg (consulté le ).

Source[modifier | modifier le code]