Othon III de Brandebourg

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Otton III de Brandebourg
Illustration.
Double statue des margraves-frères Jean Ier et Othon III par Max Baumbach (1900), une partie de l'ancienne allée de la Victoire (Siegesallee) à Berlin, aujourd'hui dans la citadelle de Spandau.
Fonctions
Margrave de Brandebourg
avec son frère Jean Ier

(47 ans, 7 mois et 14 jours)
Prédécesseur Albert II de Brandebourg
Successeur Jean III, Othon V et
Albert III de Brandebourg
Biographie
Dynastie Maison d'Ascanie
Date de naissance vers 1215
Date de décès
Lieu de décès Brandebourg-sur-la-Havel
Père Albert II de Brandebourg
Mère Mathilde de Groitzsch
Conjoint Béatrice de Bohême
Enfants Jean III "de Prague", Othon V "le Grand", Albert III de Brandebourg, Othon VI "le Court", Cunégonde, Matilda

Othon III, dit « le Pieux » (en allemand : der Fromme), né vers 1215 et mort le à Brandebourg-sur-la-Havel, est un prince de la maison d'Ascanie, deuxième fils du margrave Albert II de Brandebourg. Il régna de façon collégiale en tant que margrave de Brandebourg avec son frère aîné Jean I er (1213–1266) de 1220 à 1266, puis seul jusqu'à sa mort.

Le règne de Jean et d'Othon fut consacré à la colonisation germanique des anciens territoires slaves, notamment les plateaux de Teltow et de Barnim, les confins d'Uckermark et le fief de Stargard, ainsi que le pays de Lebus s'étendant aux premiers endroits sur la rive est du fleuve Oder (la future Nouvelle-Marche). Résidant à Spandau, ils fondèrent également plusieurs villes. C'est de cette époque que date la première mention documentale de Cölln (1237) et de Berlin (1244).

Othon est l'ancêtre de la ligne ottonienne, branche cadette des margraves ascaniens qui s'éteignit à la mort de Jean V en 1317. Comme le caveau traditionnel de la dynastie à l'abbaye de Lehnin était conservé par la lignée ottonienne, il était nécessaire de fonder la nouvelle abbaye de Chorin sur le plateau de Barnim en 1258.

Biographie[modifier | modifier le code]

Othon était le deuxième fils d'Albert II (v.1176–1220), margrave de Brandebourg depuis 1205, et de son épouse Mathilde (morte en 1225), fille du margrave Conrad II de Lusace, issue de la maison de Wettin. À la mort de leur père, le , Othon et son frère aîné Jean I er (1213–1266) sont encore mineurs ; l'empereur Frédéric II a chargé l'archevêque Albert de Magdebourg et le prince Henri d'Anhalt, frère aîné du duc Albert Ier de Saxe et cousin d'Albert II, de leur garde.

En 1221, leur mère Mathilde a repris la tutelle. Même pendant leur minorité, les jeunes margraves doivent repousser des attaques de leur parent ascanien le duc Albert de Saxe et Mathilde devait appeler son beau-frère Henri de Brunswick à l'aide. L'empereur a pu empêcher des hostilités armées parmi la parentèle. Après la mort de leur mère en 1225, les frères ont pû exercer la suprématie intégrale sur la marche de Brandebourg, fondée par leur arrière-grand-père Albert Ier « l'Ours » en 1157.

Le Brandebourg sous les margraves ascaniens (vers 1320).

Le règne des deux margraves de la maison d'Ascanie est marqué par la colonisation germanique des marches de l'Est, qui rattacha au Saint Empire les derniers territoires des plateaux de Teltow et de Barnim, les confins d'Uckermark, le fief de Stargard, le pays de Lebus et les premiers districts de la Nouvelle-Marche de Brandebourg sur la rive droite de l'Oder. Ils parvinrent à asseoir durablement le poids politique et le rayonnement du Brandebourg dans le Saint-Empire romain, ce qui permit au frère de Jean, Otton III, de briguer la couronne impériale en 1256. C'est ainsi qu'ils fondèrent plusieurs bourgs, se consacrant particulièrement au développement des deux villes jumelles de Cölln et de Berlin sur la Sprée. Ils firent de la forteresse d'Ascanie, édifiée sur la colline voisine de Spandau, leur résidence favorite.

Ils décidèrent d'un commun accord de partager la marche de Brandebourg entre leurs deux lignées, la lignée johannique et la lignée ottonienne, et en 1258 fondèrent le monastère cistercien de Chorin sous le nom de Mariensee (lac de Sainte-Marie) puisque l'abbaye de Lehnin, tombeau ancestral des princes de la maison d'Ascanie, allait échoir désormais à la lignée ottonienne. À l'extinction de cette dernière lignée, les deux fiefs furent réunifiés en 1317 sous le règne du petit-fils de Jean Ier, Valdemar (1280-1319).

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Cette carte postale de 1903 montre deux ensembles sculpturaux de l'allée des Victoires à Berlin. Celui de gauche représente les deux margraves Jean Ier et Otton III. Les personnages secondaires sont le prieur Siméon de Cölln (à gauche), et Marsile. Artiste : Max Baumbach (à droite : statue du margrave Otton IV).

Otton III était le cadet. Il épousa en 1243 Béatrix (Božena en tchèque), fille du roi de Bohême Wenceslas le Borgne. Il obtint en dot le rattachement de la région de Bautzen-Haute-Lusace au Brandebourg.

Ils eurent pour enfants :

Ascendance[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

  • Anthony Stokvis, Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, préf. H. F. Wijnman, Israël, 1966, volume III, chapitre VIII « Généalogie des Margraves de Brandebourg. Maison d'Ascanie » . Tableau généalogique n° 7.