Oskar Panizza

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Oskar Panizza
Description de l'image Panizza1.jpg.
Naissance
Drapeau du Royaume de Bavière Bad Kissingen
Décès (à 67 ans)
Drapeau de l'Allemagne Bayreuth
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture allemand

Oskar Panizza, né le à Bad Kissingen en royaume de Bavière et mort près de Bayreuth le , est un écrivain allemand.

Biographie[modifier | modifier le code]

L'enfance[modifier | modifier le code]

Oskar Panizza est né d'un père catholique d'origine italienne et d'une mère huguenote descendante d'une famille française.

Son père était une personnalité passionnée et débauchée. Sa mère, une femme énergique et volontaire. Ils eurent deux filles et trois fils, tous élevés dans la religion catholique. Son père mourut alors qu'il avait 2 ans. Avant d'expirer, il donna à sa femme l'autorisation d'élever ses enfants dans la religion protestante. Après de nombreuses difficultés, le roi de Bavière lui accorda finalement la dispense nécessaire. Oskar Panizza était un enfant peu doué, replié sur lui-même, qui apprit difficilement à lire.

Sa famille est lourdement marquée par l'hérédité. Un de ses oncle est mort fou après quinze ans passés dans un asile. Un autre se suicide à l'adolescence. Une tante meurt d'un coup de sang. Une autre est psychiquement anormale, tantôt lucide, tantôt faible d'esprit. Sa sœur cadette fit deux tentatives de suicide.

Le médecin[modifier | modifier le code]

Oskar Panizza termine le lycée à l'âge de 24 ans. Il se tourne ensuite vers la médecine, passe sa thèse en 1880 à 27 ans et obtient le droit d'exercer. Pendant ses études, il contracte une maladie vénérienne. Il fait son service militaire, puis se rend à Paris, où il se plonge dans la littérature dramatique française – la langue française était couramment pratiquée au sein de la famille. Il revient à Munich en 1882, date à laquelle il devient médecin assistant à l'asile d'aliénés de Haute Bavière. Il abandonne ce poste en 1884 à la suite de problèmes de santé et de différends avec son chef. Il se consacre alors à la littérature.

Le poète et l'écrivain[modifier | modifier le code]

En 1885, il écrit un recueil de poésies intitulé Chansons noires. La même année, il étudie l'anglais et la littérature anglaise. Il part en Angleterre où il vit un an en travaillant au British Museum. Il effectue un court séjour à Berlin à l'automne 1886 puis revient à Munich.

En 1888 paraissent les poèmes intitulés Legendäres und Fabelhaftes. Il étudie la langue et la littérature italienne. Il voyage en Italie à plusieurs reprises. En 1889 paraît un recueil de contes fantastiques influencé par Edgar Allan Poe, les Dämmerungsstücke. En 1890, il fait la connaissance de M. G. Conrad, le directeur de la revue Gesellschaft où il publiera plusieurs articles scientifiques et littéraires.

En 1891, il donne une conférence intitulée Génie et folie qui lui vaudront ses premiers ennuis avec les autorités. La même année, il publie un récit intitulé Le crime de Tavistock Square qui lui vaudra une plainte devant le tribunal pour contravention aux bonnes mœurs.

En 1893 paraît Visionen, un recueil de nouvelles de nouveau dans l'esprit d'Edgar Allan Poe, ainsi que Le Juif opéré, une nouvelle antisémite.

Le Concile d'amour[modifier | modifier le code]

Couverture du Concile d'amour, édition de 1897.

En 1894 paraît L'Immaculée Conception des Papes, un pamphlet théologique destiné à étendre au Pape le dogme de l'Immaculée Conception proclamé par Pie IX. Ce dernier ouvrage fut saisi par la police et interdit sur tout le territoire allemand. La même année paraît un nouvel essai, Le Michel allemand et le Pape romain. Cet ouvrage fut lui aussi confisqué et interdit.

En 1895, il publie une pièce de théâtre, Le concile d'amour, tragédie céleste, dans laquelle Dieu, rendu furieux par le comportement dépravé de la cour du Pape Alexandre Borgia, charge le Diable de punir l'humanité par où elle a péché en lui envoyant la syphilis. La pièce est confisquée, et l'auteur est condamné à un an de prison. Il purge sa peine à la prison d'Amberg, puis part pour Zurich, en Suisse.

L'exil[modifier | modifier le code]

En 1896, il prend congé de Munich dans un écrit intitulé Adieu à Munich publié en Suisse. La brochure est saisie et un mandat d'arrêt est lancé contre l'auteur. En 1897, il fonde son propre journal, Zürcher Diskussionen, dans lequel il publie de nombreux articles sous des pseudonymes variés. En 1898, il publie une satire politique, Psychopatia Criminalis, et un drame historique, Néron. C'est pendant son séjour en Suisse que sa santé mentale commence à se détériorer.

Fin 1898, Oskar Panizza est brutalement expulsé de Suisse. Les raisons de cette expulsion ne sont pas claires. Il est accusé d'avoir eu des relations sexuelles avec une prostituée de moins de quinze ans, prénommée Olga, qui lui servait de modèle, ce qu'il nie dans son autobiographie. Il déménage alors à Paris.

En 1899, il publie un recueil de poèmes intitulé Parisjana, où, selon ses propres termes, "l'auteur, adversaire personnel de l'empereur Guillaume II, y dénonce ce dernier comme l'ennemi public de l'humanité et de la culture".

La folie[modifier | modifier le code]

En 1901, accusé de crime de lèse-majesté, tous ses biens ayant été saisis, il est contraint de revenir à Munich et de se rendre aux autorités. Après plusieurs mois d'incarcération et d'examens psychiatriques, une paranoïa systématique est diagnostiquée. Toutes les charges reconnues contre lui sont abandonnées, et il est libéré. Il retourne alors à Paris.

L'aggravation de sa paranoïa et l'apparition d'hallucinations auditives le contraignent en 1904 à revenir à Munich. Il tente de se suicider cette même année. En 1905, il est admis dans un asile des environs de Bayreuth où il passera le restant de ses jours. Il meurt le . Il est enterré dans une tombe anonyme au cimetière municipal de Bayreuth.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Pièce de théâtre[modifier | modifier le code]

Nouvelles et récits[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • Chansons noires, 1885.
  • Chansons londoniennes, 1887.
  • Legendäres und Fabelhaftes, 1888.
  • Parisjana, 1899.

Essais autres écrits[modifier | modifier le code]

  • L'Immaculée Conception des papes, 1893.
  • Le Michel allemand et le Pape romain, 1894.
  • Adieu à Munich, 1896.
  • Psychopatia Criminalis, 1898.
  • Imperialia, non publié.
  • Autobiographie, 1904.

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Oscar Panizza, Le Concile d'amour, coédition Agone & Cent pages, traduction de l’allemand revue et augmentée par Pierre Gallissaires, préface de André Breton, 2008.
  • Oscar Panizza, Un scandale au couvent, Éditions de la Différence, coll. Minos, traduit de l'allemand par Jean Bréjoux, Paris, 2002
  • Oscar Panizza, Le concile d'amour, Jean-Jacques Pauvert éditeur, traduit de l'Allemand par Jean Bréjoux, préface de André Breton, postface de Jean Bréjoux, 1964.
  • Oscar Panizza, Autobiographie, 1904.
  • Peter D.G. Brown: « Oskar Panizza and The Love Council: A History of the Scandalous Play on Stage and in Court, with the Complete Text in English and a Biography of the Author »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?). Jefferson, NC: McFarland, 2010. (ISBN 978-0-7864-4273-7)
  • Michael Bauer: Oskar Panizza – Exil im Wahn: Eine Biografie. Allitera/edition monacensia, Munich 2019, (ISBN 978-3-96233-105-4).
  • Michael Bauer, Rolf Düsterberg: Oskar Panizza. Eine Bibliographie (= Europäische Hochschulschriften; Reihe 1, Deutsche Sprache und Literatur; 1086). Lang, Frankfurt am Main 1988, (ISBN 3-631-40530-8).
  • Michael Bauer: Oskar Panizza. Ein literarisches Porträt. Hanser, Munich / Wien 1984, (ISBN 3-446-14055-7) und (ISBN 3-446-13981-8) (Zugleich Dissertation Munich 1983).
  • (de) Michael Bauer, « Panizza, Leopold Hermann Oskar », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 20, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 30–32 (original numérisé).
  • Knut Boeser (dir.): Der Fall Oskar Panizza. Ein deutscher Dichter im Gefängnis. Eine Dokumentation (= Reihe deutsche Vergangenheit, Volume 37). Edition Hentrich, Berlin 1989, (ISBN 3-926175-60-5).
  • Uwe Böttjer: Oskar Panizza und die Folgen. Bilder und Texte zur Wiederaufführung seines Liebeskonzils. Koog-Haus Press. Brunsbüttel o. J. (Anfang 1990er-Jahre)
  • Peter David Gilson Brown: Oskar Panizza. His Life and Works. Lang, Bern / New York / Frankfurt am Main 1983 (= American University Studies. Series 1 [= Germanic Languages and Literatures. Volume 27], (ISBN 0-8204-0038-6); und Europäische Hochschulschriften. Reihe 1: Deutsche Sprache und Literatur. Volume 745), (ISBN 3-261-03365-7). Zugleich überarbeitete Fassung von Doghouse Jailhouse, Madhouse. A Study of Oskar Panizza’s Life and Literature. Philosophische Dissertation. New York 1971.
  • Peter D.G. Brown (dir.): Das Liebeskoncil. Eine Himmels-Tragödie in fünf Aufzügen. Faksimile-Ausgabe der Handschrift, eine Transkription derselben, des Weiteren die Erstausgabe des „Liebeskonzils“ als Faksimile, sowie „Meine Verteidigung in Sachen 'Das Liebeskonzil'“ und Materialien aus der zweiten und dritten Ausgabe. Belleville, Munich 2005, (ISBN 3-936298-16-5).
  • Rolf Düsterberg: „Die gedrukte Freiheit“. Oskar Panizza und die Zürcher Diskussjonen (= Europäische Hochschulschriften; Reihe 1, Deutsche Sprache und Literatur; 1098) Lang, Frankfurt am Main u. a. 1988, (ISBN 3-8204-0288-8) (Dissertation Université d'Osnabrück 1988).
  • Bernd Mattheus (de): panizzajana. Dans: Oskar Panizza, Dialoge im Geiste Huttens. Mit einem Vorwort von Heiner Müller, Panizzajana von Bernd Mattheus und Beiträgen im Geiste Panizzas von Karl Günther Hufnagel und Peter Erlach. Munich 1979.
  • Bernd Mattheus: marginalien. Dans: Oskar Panizza, Der Korsettenfritz. Gesammelte Erzählungen. Munich 1981.
  • Oskar Panizza: Der Korsettenfritz. Gesammelte Erzählungen. Mit einem Beitrag von Bernd Mattheus. Munich 1981.
  • Jürgen Müller (de): Der Pazjent als Psychiater. Oskar Panizzas Weg vom Irrenarzt zum Insassen. Edition Das Narrenschiff, Bonn 1999, (ISBN 3-88414-291-7).
  • Jürgen Müller: Oskar Panizza – Versuch einer immanenten Interpretation. Tectum, Marburg 1999 (= Edition Wissenschaft, Unterreihe „Humanmedizin“. Volume 264). Zugleich Medizinische Dissertation. Wurtzbourg (Dezember 1990) 1991.
  • Jürgen Müller: Panizza, Oskar. Dans: Werner E. Gerabek, Bernhard D. Haage, Gundolf Keil, Wolfgang Wegner (dir.): Enzyklopädie Medizingeschichte. De Gruyter, Berlin / New York 2005, (ISBN 3-11-015714-4), p. 1094.
  • Dietmar Noering und Christa Thome: Das Flüstern der Geschichten oder Ein Gespräch der Herren Raabe, Panizza und Klaußner nebst Einwürfen einiger anderer. Dans: Schauerfeld. Mitteilungen der Gesellschaft der Arno-Schmidt-Leser, 3. Jg., H. 4, 1990 p. 2–13.
  • Oskar Panizza, Werner Schroeter, Antonio Salines: Liebeskonzil – Filmbuch. Schirmer/Mosel, Munich 1982, (ISBN 3-921375-93-2).
  • Hans Prescher: Hinweise auf Leben und Werk Oskar Panizzas. Nachwort. Dans: Oskar Panizza: Das Liebeskonzil und andere Schriften. dir. von Hans Prescher. Neuwied / Berlin 1964.
  • Horst Stobbe (de): Oskar Panizzas literarische Tätigkeit. Ein Bibliographischer Versuch. Privatdruck, Munich 1925.
  • Rainer Strzolka: Oskar Panizza. Fremder in einer christlichen Gesellschaft. Karin Kramer, Berlin 1993 (ISBN 3-87956-115-X).
  • Zvi Lothane: Romancing Psychiatry: Paul Schreber, Otto Gross, Oskar Panizza – personal, social and forensic aspects, Dans: Werner Felber (de) (dir.): Psychoanalyse&Expressionismus: 7. International Otto Gross Kongress, Dresde, 3.–5. Okt. 2008. Verlag LiteraturWissenschaft.de, 2010, p. 461–494.

Liens externes[modifier | modifier le code]