Osez le féminisme !

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Osez le féminisme)
Osez le féminisme !
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But Féminisme
Zone d’influence Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la Suisse Suisse
Fondation
Fondation
Fondatrice Caroline De Haas
Identité
Siège Paris, France
Porte-paroles Alyssa Ahrabare
Fabienne Khoury
Alix Guibert
Ursula le Menn
Daniela Levy
Céline Piques[1]
Membres 1 001
Site web Osezlefeminisme.fr

Osez le féminisme ! est une association loi de 1901 féministe française. À l'origine un journal dont le premier numéro est paru en juin 2009, Osez le féminisme !, est devenu une association en novembre 2009[2], reconnue d'intérêt général en 2015.

Les porte-paroles actuelles de l'association sont Alyssa Ahrabare, Ursula le Menn, Violaine De Filippis Abate et Elsa Labouret.

Les anciennes portes-paroles sont notamment Raphaelle Remy-Leleu et Céline Piques.

Création et historique[modifier | modifier le code]

Le , des militantes issues notamment du Mouvement français pour le planning familial, du Parti socialiste, d'EELV, du Front de gauche et de l'UNEF[3], décident de mettre en ligne une pétition, mobilisant la société française contre la réforme Bachelot qui préconisait la baisse annoncée des crédits alloués au planning familial[4].

À la suite de ce mouvement populaire, elles décident de créer une nouvelle organisation et lancent un journal militant, dont le premier numéro est publié en juin 2009, et se donnent pour objectif de « faire augmenter le niveau de féminisme dans la société »[5]. L'association organise un premier week-end de formation à Lyon, où se crée Osez le féminisme ![réf. nécessaire].

En , l’association compte un peu moins de 1 000 personnes adhérentes[6]. En 2021-2022, l'association compte 1 001 personnes adhérentes[7].

Principes et objectifs[modifier | modifier le code]

Depuis , Osez le féminisme ! prend rapidement la forme d'un réseau assez informel doté d'un texte de référence. L'association publie un journal bimestriel, écrit par les adhérentes qui aborde la situation des femmes dans tous les domaines de la société et les questions liées aux inégalités femmes-hommes : violence contre les femmes, rôle des religions, maternité, place des femmes en politique, éducation, prostitution[réf. souhaitée].

L’association lance régulièrement des pétitions ou manifestations sous le nom de « campagnes »[8], comme Fémicité, une campagne pour féminiser le nom des rues dans l'île de la Cité à Paris[9], LesBieFamily, contre la lesbophobie et la biphobie[10], Marre du rose, une campagne pour lutter contre les jouets stéréotypés avec Les Chiennes de garde[11], ou encore Reconnaissons le féminicide, une campagne pour la reconnaissance des féminicides et des meurtres sexistes[12].

Osez le féminisme ! maintient une présence médiatique via ces « campagnes » régulières, en ajustant ses positions et revendications en fonction de l’actualité[8]. Elle prend parti dans des débats, comme ceux de la pénalisation des clients de la prostitution ou de la PMA pour les couples lesbiens, via des tribunes libres publiées dans la presse nationale française[8].

En octobre 2021, l'association a saisi le conseil des prud'hommes de Bobigny et met en cause Endemol Production et la société Miss France pour violation du droit du travail[13].

Antennes locales[modifier | modifier le code]

Depuis 2010, Osez le féminisme ! a développé un réseau d'antennes locales dans plusieurs départements français et à l'étranger. En 2014, l'association revendiquait une vingtaine de structures locales[2] dans l'objectif de relayer des campagnes nationales et de décliner les questions du féminisme ancré dans un territoire.

Plusieurs antennes municipales, départementales et régionales ont mené des actions ou des campagnes locales de sensibilisation auprès du grand public, comme à Tours[14], dans le Calvados[15], le Puy-de-Dôme[16] et le Lot[17], en Gironde[18] et en Bretagne[19].

Partenariats[modifier | modifier le code]

Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez le féminisme !, à l'événement international #MeToo & prostitution : Les survivantes brisent le silence !, novembre 2018, Paris[20].

Osez le féminisme ! a été à l'initiative de la création de plusieurs collectifs sur des questions féministes avec d'autres organisations du milieu associatif, politique ou syndical[réf. nécessaire] :

L'association fait également partie de plusieurs collectifs comme le Collectif national pour les droits des femmes, Abolition 2012[23], le Collectif retraites 2013 et la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF)[24].

Pour l'organisation d'événements d'information et de lutte contre la prostitution, Osez le féminisme ! s'est associée en France et à l'étranger avec des associations abolitionnistes telles que le Mouvement du Nid, CAP International, SPACE International, Kwanele et Apne Aap, par exemple pour le colloque international #MeToo & prostitution : Les survivantes brisent le silence ! tenu en à Paris[25].

Positionnements[modifier | modifier le code]

L'association considère que « le féminisme n’est pas un combat de femmes. C’est un combat de société »[26].

Osez le féminisme ! a pris position en faveur du mariage homosexuel[réf. nécessaire] et souhaite que les couples de lesbiennes et les femmes célibataires aient le droit d'accéder à la procréation médicalement assistée[27].

L'association a également participé aux mobilisations lancées par les syndicats contre les réformes des retraites, pénalisant selon elle les femmes dont les retraites sont plus faibles que celles des hommes[28].

Osez le féminisme ! a une position abolitionniste concernant la prostitution, soutenant la pénalisation des clients et l’abrogation du délit de racolage passif[29]. L'association a également pris position contre la gestation pour autrui[30],[31].

En 2016, Osez le Féminisme ! prend position contre les arrêtés anti-burkinis pris par certaines mairies de France[32]. L'association, par son antenne grenobloise, prend également position en faveur du port du burkini dans les piscines municipales en à la suite de l'action de l'association Alliance citoyenne dans une campagne de désobéissance pour les droits civiques des femmes musulmanes[33].

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, Osez le féminisme ! appelle implicitement dans une tribune avec soixante autres associations à faire barrage à la candidate du Front national[34].

Concernant le litige judiciaire opposant « Osez le Féminisme ! » contre la production de « Miss France » :

  • Le 18 octobre 2021, l'association « Osez le Féminisme ! » ainsi que 3 femmes n'ayant pas pu participer au concours de beauté et considérant avoir été victimes de discriminations à l’embauche[35], intentent une action en justice contre la production de « Miss France », émission symbolisant la « femme objet ». L'action en justice est portée en justice par l'avocate féministe Violaine de Filippis-Abate[36],[37] et se fonde sur 2 motifs :
    • le non-respect de Code du travail (plus précisément, est soulignée l'absence de contrat de travail des Miss régionales) ;
    • et la perpétuation de discriminations illégales concernant les critères de recrutement des Miss régionales par la production de Miss France[35],[36].
  • Le 18 octobre 2021, soit 1 jour après le dépôt de l'action en justice précédemment décrite, Alexia-Laroche Joubert, en tant que présidente de la SAS Miss France, affirmait : « C‘est un concours, ce n’est pas régi par le droit du travail !  »[38],[39],[35].
    • Dès novembre 2021, à la suite de l'action d'Osez le Féminisme ! et des 3 femmes se disant victimes de discriminations à l'embauche, la production de « Miss France » fait marche arrière en annonçant que les Miss régionales auront dorénavant bien un contrat de travail, sans se prononcer encore sur les discriminations. Dès lors, les Miss régionales seront considérées comme des salariées pourvues d'un contrat de travail conforme au droit du travail[35], mais uniquement durant 3 jours (les deux jours de répétitions précédant le spectacle, ainsi que le jour du spectacle en lui-même)[36],[40],[41]. En effet, les Miss régionales n'auront pas de contrat de travail concernant les semaines de préparation précédant l'élection[41],[42].
  • Au début de l’année 2022, les sociétés de production Miss France ont décidé de la suppression de certains critères illégaux dénoncés par l’association « Osez Le Féminisme ! », notamment les critères d'âge, de célibat, et de tatouages[36],[43].
  • La production annonce que les candidates auront un contrat de travail[44] et supprime la plupart des clauses discriminantes[45].
  • Le 6 janvier 2023, la décision du Conseil des Prud’hommes de Bobigny est rendue ; le Conseil des Prud’hommes :
    • affirme être compétent pour juger le litige - et donc, il admet l’existence d’un travail et d’un processus de recrutement des miss - ;
    • mais il rejette le reste des demandes relatives aux discriminations[36],[46].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Osez le féminisme !, Audrey Messiaen, Catherine Vidal, Vie de Meuf : Le sexisme ordinaire illustré, Hugo et Compagnie, 2011, 130 p. (ISBN 978-2755607710)
  • Osez le féminisme !, Prostitution : 10 bonnes raisons d'être abolitionniste, Ixe, 2013, 128 p. (ISBN 979-1090062184)
  • Osez le féminisme !, Margaux Collet, Raphaëlle Remy-Leleu, Beyoncé est-elle féministe ? et autres questions pour comprendre le féminisme, 2018, 232 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Osez le feminisme !, « Le Conseil d’Administration », sur osezlefeminisme.fr (consulté le ).
  2. a et b Site officiel Osez le féminisme !
  3. Lénaïg Bredoux, « Ces féministes qui rêvent de conquérir la politique », sur Médiapart, .
  4. « Le Planning familial lance une pétition contre la baisse de ses crédits », sur L'Obs, .
  5. Charlotte Rotman, « À peine 30 ans, déjà féministes. », sur Libération, .
  6. (pt-BR) Beatriz Carneiro dos Santos, « Aborto, direitos reprodutivos e feminismo na França de Nicolas Sarkozy », Revista Brasileira de Ciência Política, no 7,‎ (DOI 10.1590/S0103-33522012000100007, lire en ligne).
  7. Osez le féminisme, « Rapport d'activité 2021-2022 »
  8. a b et c Marion Dalibert, « Une mise à distance du sexisme ? Les actions d’Osez le féminisme ! et de La Barbe dans la presse », Participations, vol. 1, no 17,‎ , p. 179-201 (DOI 10.3917/parti.017.0179, lire en ligne).
  9. Paméla Rougerie, « Des rues de Paris renommées pour honorer les femmes », sur Le Figaro,
  10. Marie Allibert, « Mettons fin à la les-bie-phobie! », sur The Huffington Post,
  11. « Sexisme: La campagne «Marre du rose» s'attaque aux jouets stéréotypés », sur 20 minutes,
  12. « «Osez le féminisme!» veut inscrire le féminicide dans le code pénal », sur 20minutes.fr,
  13. « Miss France : discrimination, sexisme, droit du travail… Osez le féminisme saisit les prud'hommes », sur ladepeche.fr (consulté le )
  14. « Osez le féminisme s'installe en Touraine », sur La Nouvelle République,
  15. Jérémy Bonnet, « Osez le féminisme s'installe dans la région », sur Ouest France,
  16. « Osez le féminisme 63 fête ses trois ans lors d'une journée festive », sur La Montagne,
  17. « Osez le Féminisme, dans le Lot », sur La Dépêche,
  18. « Bordeaux: elles disent stop au harcèlement de rue », sur Charente Libre,
  19. Émilie Colin, « “Osez le féminisme” lance une antenne à Rennes », sur France Info,
  20. « Violences faites aux femmes : les « survivantes » de la prostitution donnent de la voix », Le Parisien,‎ 2018-11-24cet10:19:40+01:00 (lire en ligne, consulté le )
  21. Annik Houel, « Heurs et malheurs du féminisme », Le Journal des psychologues, vol. 5, no 347,‎ , p. 43-47 (lire en ligne).
  22. « Réforme du droit du travail : « Non à la double peine pour les femmes » », sur lemonde.fr, (consulté le )
  23. Lilian Mathieu, « L’enrôlement du féminisme dans la lutte contre la prostitution », Cités, vol. 1, no 73,‎ , p. 57-66 (DOI 10.3917/cite.073.0057, cairn.info/journal-cites-2018-1-page-57.htm).
  24. « Présentations vidéo », sur CLEF (consulté le )
  25. « [PARIS] #Metoo & prostitution : les survivantes brisent le silence ! Evenement le 23 novembre 2018 - Anti-K », Anti-K,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. Caroline Castets, « "Le féminisme n'est pas un combat de femmes. C'est un combat de société" », sur Le Nouvel Économiste,
  27. « La PMA pour toutes : Osez Le Féminisme lance sa pétition », sur madmoiZelle.com, (consulté le ).
  28. « Les femmes ne doivent pas battre en retraite », sur Libération,
  29. Clara Dupont-Monod, « Faut-il interdire la prostitution ? », L'Histoire, vol. 1, no 383,‎ , p. 62 (lire en ligne, consulté le ).
  30. Clément Arbrun, « "Plus Belle La Vie" s'attaque à la GPA et choque les militantes féministes », sur terrafemina.com (consulté le ).
  31. Aude Lorriaux, « Après l’union sacrée du mariage pour tous, féministes et activistes LGBT divorcent sur la GPA », sur Slate.fr, (consulté le ).
  32. Ronan Tésorière, « Deux associations féministes dénoncent les arrêtés anti-burkini », sur leparisien.fr, (consulté le )
  33. Jean-Benoît Vigny, « Elies Ben Azib (Alliance citoyenne) : "On tend une énième fois la main à Eric Piolle" », le Dauphiné Libéré,‎ .
  34. « "Le pire est malheureusement possible!" : l’appel de 61 associations et ONG avant le second tour », sur lejdd.fr,
  35. a b c et d « Les candidates à Miss France vont bénéficier d'un contrat de travail », sur BFMTV (consulté le )
  36. a b c d et e « Décision Justice MISS France – Osez le feminisme ! », (consulté le )
  37. « Le Monde - Toute l’actualité en continu », sur Le Monde.fr (consulté le )
  38. « alexia laroche joubert C'est un concours, ce n'est pas régi par le droit du travail ! ». - Recherche Google », sur www.google.com (consulté le )
  39. « Plainte contre Miss France : le concours se défend de ne pas être "régi par le droit du travail" », sur Europe 1, (consulté le )
  40. « Société. Miss France : l'affaire des contrats de travail vire au casse-tête », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  41. a et b « Concours Miss France : contrat de travail ou pas contrat de travail ? - LE MONDE DU DROIT : le magazine des professions juridiques », sur www.lemondedudroit.fr (consulté le )
  42. Ariane Griessel, « Contrat de travail, critères de sélection : le statut des Miss France en question devant les prud'hommes », sur France Inter, (consulté le )
  43. « Décision des Prud'hommes sur les conditions de participation des candidates au concours Miss France », sur 50 - 50 Magazine, (consulté le )
  44. Cassandre Leray, « Pour l’édition 2022 de Miss France, les candidates auront un contrat de travail », sur Libération (consulté le )
  45. « Miss France 2023 : quels sont les nouveaux critères de sélection ? », sur aufeminin, (consulté le )
  46. « Le concours « Miss France » ne contrevient pas au droit du travail », sur www.20minutes.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]