Orphée (réacteur)

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Orphée
Présentation
Type
piscine
Utilisation
recherche
Mise à l’arrêt définitif
29 octobre 2019
Caractéristiques
Caloporteur
eau
Modérateur
eau lourde
Neutrons
lents
Puissance thermique
14 MW
Localisation
Lieu
Localisation
Coordonnées
Carte

Orphée est un ancien réacteur nucléaire de recherche du centre CEA de Saclay[1],[2]. D’une puissance de 14 mégawatts, il s’agissait d’un réacteur nucléaire de type « piscine », dont la vocation première était de produire des faisceaux de neutrons pour les études sur les matériaux et les combustibles nucléaires.

Le réacteur Orphée a été construit de 1976 à 1980 par le CEA et la société Technicatome sur le modèle du Réacteur à Haut Flux (RHF) mis en service à Grenoble en 1971. La première divergence d’Orphée a été réalisée le 19 décembre 1980. Orphée a réellement atteint sa vitesse de croisière en 1985[3].

Le cœur du réacteur, constitué d’éléments combustibles à plaques d’uranium enrichi à 93%[4], était placé au centre d’une cuve d’eau lourde qui modèrait les neutrons[5]. Le cœur et la cuve d’eau lourde étaient immergés dans une piscine remplie d’eau légère déminéralisée qui assurait le refroidissement du cœur. Le tout était situé dans l’enceinte du bâtiment réacteur[6].

Orphée disposait de trois diffractomètres pour des expériences de diffraction de neutrons, et d’un banc de neutronographie. Orphée était utilisé par les chercheurs du Laboratoire Léon Brillouin (LLB).

Orphée produisait en quantités limitées des radio-isotopes à usage médical ainsi que du silicium dopé de haute qualité.

En juillet 2003, le CEA avait annoncé prévoir la fermeture du réacteur Orphée pour 2006[7]. En février 2004, le personnel du LLB dénonce des restrictions budgétaires ministérielles, qui auraient conduit ses tutelles, le CEA et le CNRS à réduire le budget du réacteur Orphée[8]. Le synchrotron Soleil a été mis en service à quelques centaines de mètres d’Orphée en 2006.

L’ex-réacteur Orphée et ses installations constituent l’Installation nucléaire de base no 101[9].

Selon les scientifiques de Saclay, Orphée aurait pu encore fonctionner jusqu’en 2026[3]. Cependant, compte tenu des complications liées à l’approvisionnement de combustible, son arrêt définitif fut prévu pour fin 2019, date correspondant à son réexamen décennal de sûreté. Le réacteur a finalement été arrêté le mardi 29 octobre 2019.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « à propos du réacteur Orphée sur le site de l'ASN », sur asn.fr (consulté le ).
  2. Nucléaire : Le réacteur Orphée de Saclay , sur Téléssonne, 17 mars 2011.
  3. a et b Le réacteur Orphée fête ses 25 ans, sur Le Parisien, 7 juillet 2006.
  4. Le réacteur Orphée - Laboratoire Léon Brillouin, International Group on Research Reactors (IGORR), CEA, 8 juin 2007.
  5. Orphée, réacteur de recherche à Saclay, sur CEA, 2008.
  6. [PDF]Synthèse du rapport de l’IRSN sur le deuxième réexamen de sûreté du réacteur de recherche ORPHEE , sur IRSN, 9 septembre 2010.
  7. Menace sur l'avenir d'un réacteur nucléaire, sur Le Parisien, 8 août 2003.
  8. [PDF]La recherche fondamentale sacrifiée au CEA : l’exemple d’Orphée-LLB, tract du Comité de Défense de la Recherche Fondamentale au CEA, 12 février 2004.
  9. [PDF]INB 101 - Réacteur ORPHEE - Evaluation complémentaire de la sûreté au regard de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, Rapport du CEA pour l’ASN, 7 septembre 2012.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Denis Mazzucchetti, Des neutrons pour explorer la matière : Orphée, réacteur de recherche à Saclay, éd. Public Histoire, 112 p. (lire en ligne [PDF])