Orlando Zapata

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Orlando Zapata
Nom de naissance Orlando Zapata Tamayo
Naissance
Santiago de Cuba, Province de Santiago de Cuba
Décès (à 42 ans)
La Havane
Nationalité Cubaine
Pays de résidence Drapeau de Cuba Cuba
Activité principale
Autres activités

Orlando Zapata Tamayo, né le à Santiago de Cuba et mort le à La Havane. Célèbre activiste et prisonnier politique cubain, décédé à la suite d’une grève de la faim de 85 jours, à l’âge de 42 ans.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Second fils d'une modeste lavandière de Banes, dans la province de Holguin, maçon et plombier de profession, Zapata aurait été membre du Movimiento Alternativa Republicana (Mouvement alternatif républicain[1]) et du Consejo Nacional de Resistencia Cívil (Conseil national de résistance civile).

Arrestation comme dissident[modifier | modifier le code]

Le , treize jours après être sorti de prison et y avoir purgé une peine de trois mois pour outrage à la force publique, alors qu’il participait à une grève de la faim, organisée par l’Asamblea para Promover la Sociedad Civil en Cuba (Assemblée pour promouvoir la Société civile à Cuba[2]) afin d’obtenir la libération des prisonniers politiques, Orlando Zapata est de nouveau arrêté et emprisonné avec 75 autres dissidents, puis transféré dans la prison Kilo 8, à Camagüey, pour s'y voir condamner à une peine cumulée de 36 années de prison pour outrage, désordre public et rébellion.

"Prisonnier d'opinion"[modifier | modifier le code]

Considérant les conditions de son arrestation et la disproportion de sa peine par rapport aux délits présentés, Amnesty International l’a reconnu comme prisonnier d'opinion[3] du régime cubain[4].

Grève de la faim et décès[modifier | modifier le code]

En (le 2 ou le 3), Zapata entama une grève de la faim pour dénoncer les conditions de sa détention dans la prison Kilo 8, réclamant celles dont Castro avait lui-même bénéficié lors de son incarcération en 1953, à la suite de l’attaque contre la garnison de Moncada (selon les sources officielles, il aurait commencé sa grève de la faim à cause du refus des Autorités d’équiper sa cellule d’un téléviseur, de chauffage et d’un téléphone[5]...).

Durant sa grève de la faim, Zapata refusa de prendre tout autre aliment que ceux que lui procurait sa mère, qui était autorisée à lui rendre visite tous les trimestres.

Selon le Directoire démocratique cubain, le directeur lui rationna alors à l’extrême toute eau durant 18 jours, torture qui eut pour effet de l’affaiblir et lui causa finalement de graves insuffisances rénales.

Zapata poursuivant sa grève de la faim, fut alors interné dans l’Hôpital de Camagüey, où il fut nourri et traité par intraveineuses, contre son gré. Le , son état s’aggrava tant qu’il fut transféré d’urgence à l’Hôpital Hermanos Ameijeras, à La Havane, où il mourut le , dans l’après-midi.

Zapata est, selon les informations actuellement disponibles, le premier prisonnier politique cubain à mourir à la suite d’une grève de la faim depuis le poète catholique Pedro Luis Boitel, décédé le .

Le lendemain de son décès, le président cubain Raúl Castro a exprimé publiquement des regrets[6], ajoutant que Cuba ne pratiquait plus la torture.

Peu sensible à ce discours, le Parlement Européen a manifesté sa totale réprobation et, constatant qu'aucun progrès n'avait été accompli par les autorités cubaines en matière de respect des droits de l'homme, a voté le une résolution réclamant la libération de tous les prisonniers politiques cubains[7].

Le dissident Manuel Cuesta Morúa estime qu'« on s’était acharné contre lui [Zapata Tamayo] parce qu’il était noir »[8].

Controverse[modifier | modifier le code]

Les autorités cubaines ne considèrent pas officiellement O. Zapata comme un activiste politique mais comme un condamné de droit commun.

  • En effet, O. Zapata avait été plusieurs fois condamné pour différents délits, ne relevant pas du politique, entre 1988 et 2000[9].
  • Néanmoins, sa participation à la grève de la faim de 2003, organisée et encadrée par l'Asamblea para Promover la Sociedad Civil en Cuba, organisation notoirement antigouvernementale, les motivations de ladite manifestation ainsi que la condamnation qui s'ensuivit, sont des éléments de nature à le considérer comme un condamné politique cubain de fait.
  • Enfin, l'attitude très négative de la direction de la prison Kilo 8 à l'endroit du prisonnier - attitude et sévices[10] qui ont visiblement amené son décès - a conduit le président Castro à s'exprimer publiquement sur l'affaire, sans convaincre la communauté internationale.

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Récents », sur amnesty.org (consulté le )

Références[modifier | modifier le code]

  1. Devenu depuis 2005 le Pôle Démocratique Alternatif (Polo Democràtico Alternativo (PDA)°: http://www.polodemocratico.net/.
  2. http://www.asambleasociedadcivilcuba.info/Asamblea/LaAsambleaEN.htm.
  3. Ou aussi, prisonnier de conscience
  4. https://www.amnesty.org/es/library/asset/AMR25/002/2004/es/3453cf2b-d648-11dd-ab95-a13b602c0642/amr250022004en.pdf.
  5. Revendications effectivement difficiles à satisfaire... et donc étranges de la part d'un prisonnier.
  6. « Losrealejos.over-blog.es : ecosistema de la costa, 300 escalones en playa… », sur losrealejos.biz via Wikiwix (consulté le ).
  7. (de) « Allgemein / ep-president.eu », sur ep-president.eu (consulté le ).
  8. Fabio Rafael Fiallo, « L’égalité à la Castro », contrepoints.org, 1er décembre 2016.
  9. « ¿Para quién la muerte es útil? », sur juventudrebelde.cu via Wikiwix (consulté le ).
  10. Notamment le refus de lui porter à boire pendant plus de deux semaines, au plus fort de sa grève de la faim

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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