Matteuccia struthiopteris

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Fougère allemande, Fougère autruche, Matteuccie fougère-à-l’autruche

Matteuccia struthiopteris, connu sous le nom de Fougère allemande, de Fougère autruche, de Matteuccie fougère-à-l’autruche[2], fougère-à-l'autruche[3]ou tête de violon[4], est une espèce de fougères de la famille des Dryoptéridacées qu'on rencontre dans les régions tempérées de l'hémisphère nord.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Agostino Todaro a dédié le genre Matteuccia à Carlo Matteucci[5], neurophysiologiste italien. L'épithète spécifique struthiopteris dérive du grec ancien στρουθίων / strouthíōn, « autruche », et de πτερίς / pterís, « aile », pour indiquer la similitude de la fronde avec une aile d'autruche[5].

Description[modifier | modifier le code]

Crosses de Matteuccia struthiopteris.

La Matteuccie fougère-à-l’autruche est une plante herbacée vivace à rhizome pouvant atteindre une hauteur de 2 m[4]. Les frondes dimorphes sont disposées en couronne. Comme les espèces du genre Onoclea, cette fougère émet des frondes stériles disparaissant l'hiver et des frondes fertiles subsistant jusqu'au printemps[2],[4].

Les frondes stériles, en forme de plumes d’autruche mesurant de 0,6 à 2 m de longueur et de 12 à 25 cm de largeur, sont oblancéolées. Elles se rétrécissent brusquement à la base et elles entourent les frondes fertiles. La queue de la fronde a un profond sillon. Au printemps, les jeunes crosses de cette fougère portent des écailles dorées[2],[4].

Les frondes fertiles sont beaucoup plus courtes que les frondes stériles. Elles mesurent de 30 à 50 cm de longueur. Les frondes fertiles verdâtres deviennent brun foncé à maturité. Elles sont les seules à persister durant l’hiver[2],[4].

Classification[modifier | modifier le code]

Cette espèce reste classée, selon les différents index, dans trois familles différentes : Dryopteridaceae (W3-Tropicos, GRIN), Woodsiaceae (IPNI), Onocleaceae (?), et dans deux genres différents : Onoclea (W3-Tropicos et IPNI) et Matteuccia (GRIN), sans compter les multiples synonymes depuis abandonnés : Osmunda struthiopteris L. - 1753 ; Struthiopteris germanica Willd. - 1809 ...

Liste de sous taxons, acceptées ou synonymes[modifier | modifier le code]

Selon Tropicos (14 mars 2013)[6] :

  • Matteuccia struthiopteris subsp. pensylvanica (Willd.) Á. Löve & D. Löve
  • Matteuccia struthiopteris subsp. sinuata (Thunb.) Á. Löve & D. Löve
  • Matteuccia struthiopteris var. acutiloba Ching
  • Matteuccia struthiopteris var. pensylvanica (Willd.) C.V. Morton
  • Matteuccia struthiopteris var. pubescens (Terry) Clute
  • Matteuccia struthiopteris var. struthiopteris
  • Matteuccia struthiopteris f. pubescens (Terry) Clute

Distribution[modifier | modifier le code]

Cette espèce est répandue dans tout l'hémisphère nord tempéré :

Statuts de protection, menaces[modifier | modifier le code]

L'espèce n'est pas encore évaluée à l'échelle mondiale par l'UICN. En Europe elle est classée comme non préoccupante [7].

En France elle est considérée vulnérable (VU) par l'INPN, elle est évaluée vulnérable en Alsace.

Propriétés culinaires et médicinales[modifier | modifier le code]

Les jeunes pousses sont consommées dans le nord-est de l’Amérique du Nord sous le nom de têtes-de-violon[8],[9].

Selon l'ethnobotaniste François Couplan, les crosses sont comestibles cuites[10] ; au Japon, dites Kusasotetsu, elles sont mangées bouillies puis transformées en beignets (tempura) ou lentement cuites dans une sauce de soja[10].

Les jeunes crosses se cuisinent comme un légume vert et elles ont plusieurs facultés nutritives. On peut les faire sauter à la poêle, dans le beurre, ou même les cuisiner en salade[4]. Il est fortement recommandé de faire bouillir les têtes de violon trois fois, en changeant l'eau à chaque cuisson, avant de les consommer, pour éviter les difficultés digestives.

Récolte[modifier | modifier le code]

Il est recommandé de cueillir pas plus du tiers des crosses sur une même couronne pour assurer la survie de l'espèce car en cueillir en trop grande quantité peut être néfaste pour les populations[4].

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 14 mars 2013
  2. a b c et d « Matteuccie fougère‑à‑l’autruche d’Amérique », sur www.environnement.gouv.qc.ca (consulté le )
  3. « Au Canada, la fougère dont on consomme les crosses est appelée communément fougère-à-l'autruche (matteuccie ou Matteuccia struthiopteris chez les spécialistes) »Grand Dictionnaire Terminologique
  4. a b c d e f et g « MATTEUCCIE-FOUGÈRE-À-L’AUTRUCHE Matteuccia struthiopteris • Tête de violon », sur www.beaucerc.com (consulté le )
  5. a et b « Matteucia struthiopteris », sur jardinage.ooreka.fr (consulté le ).
  6. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 14 mars 2013
  7. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 4 janvier 2022.
  8. « Bulletin #4198, Facts on Fiddleheads », sur umaine.edu (consulté le )
  9. crosse de fougère, Grand Dictionnaire Terminologique, Office québécois de la langue française, 2011
  10. a et b Couplan, François (2009) Le régal végétal : plantes sauvages comestibles ; Editions Ellebore, 527 pages
  • William Jackson Hooker - Species filicum, vol. IV – Londres : William Pamplin, 1862 – p.161 (N-b : l'espèce y est appelée Onoclea germanica)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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