Nicolaus Bruhns

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Nicolaus Bruhns
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Manuscrit du « petit » prélude en mi mineur, noté en tablature.

Naissance
Schwabstedt, Duché de Schleswig, Drapeau de Danemark-Norvège Danemark-Norvège
Décès (à 31 ans)
Husum, Blason du Duché de Schleswig-Holstein-Gottorp Duché de Schleswig-Holstein-Gottorp
Activité principale Compositeur
Maîtres Dietrich Buxtehude

Nicolaus Bruhns[1] est un compositeur du duché de Schleswig (Danemark), né en à Schwabstedt et mort prématurément à l'âge de 31 ans, le à Husum[2], ville située aujourd'hui en Allemagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Nicolaus Bruhns naît dans une famille de musiciens (luthistes, organistes, gambistes, violonistes) installée dans la région de Husum, au nord de Hambourg. Il apprend la musique avec son père, Paul Bruhns (1640–1689)[2], organiste à Schwabstedt et peut-être élève de Franz Tunder. Puis il étudie le violon et la viole avec son oncle ; l'orgue et la composition avec Dietrich Buxtehude[3]. Il acquiert une grande virtuosité sur tous ces instruments et Buxtehude, espérant le voir lui succéder, le recommande auprès de la cour royale de Copenhague au Danemark. Il y passe quelque temps, en contact avec de nombreux musiciens étrangers et revient vers 1689 à Husum en tant qu'organiste[3]. Il y meurt très jeune, à 31 ans. Son frère Georg lui succède au poste d'organiste. Son fils unique, Johan Paul, embrassera une carrière en théologie.

Bruhns laisse une œuvre réduite, plusieurs des sources étant perdues, mais de qualité exceptionnelle. Sous de nombreux rapports, elle annonce celle de Jean-Sébastien Bach. Selon Forkel, le premier biographe de Bach, on sait que ce dernier admirait beaucoup les œuvres de Bruhns.

Ce destin rappelle beaucoup celui de son contemporain français Nicolas de Grigny, mort au même âge. Une anecdote rapporte qu'il aurait été capable de jouer du violon tout en chantant et en s'accompagnant au pédalier de l'orgue.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Un certain nombre d'œuvres attestées par les documents d'époque (surtout pour instruments à cordes), sont perdues. Seules subsistent :

Cantates[modifier | modifier le code]

Autographe de la cantate Die Zeit meines Abschieds ist vorhanden.

Douze cantates pour voix et instruments.

  • Die Zeit meines Abschieds ist vorhanden (chœur à quatre voix, cordes et basse continue - texte : 2. Timothée, 4, 6–8)
  • Der Herr hat seinem Stuhl im Himmel bereitet (basse, 2 violon, 2 violes de gambes, violon, hautbois et basse continue - texte : Psaume 103, 19–22)
  • Jauchzet dem Herren, alle Welt (ténor, 2 violons et basse continue - texte : Psaume 100)
  • De profundis (basse, 2 violons et basse continue - texte : Psaume 130, 1–8)
  • Mein Herz ist bereit (basse et violon obligé - texte Psaume 57, 8–12)
  • Wohl dem, der den Herren fürchtet (2 sopranos, basse, cordes et basse continue - texte : Psaume 128. 1–6)
  • Paratum cor meum (2 ténor, basse, violon, 2 violes de gambe, basse continue - texte : Psaume 57. 8–12 en latin)
  • Ich liege und schlafe (chœur à quatre voix, quatre solistes, cordes et basse continue - texte : Psaume 4, 9 ; mouvement central : Ich hab Gott Lob das Mein vollbracht, Georg Werner)
  • Muss nicht der Mensch (chœur à quatre voix, quatre solistes, 2 trompettes, cordes et basse continue - texte : Job 7, 1:1)
  • O werter heil’ger Geist (chœur à quatre voix, quatre solistes, 2 trompettes, cordes et basse continue - texte : paraphrase du choral de Luther Komm heiliger Geist)
  • Hemmt eure Tränenflut (chœur à quatre voix - texte : auteur inconnu)
  • Erstanden ist der heilige Christ, cantate de chorals (2 ténors, 2 violons et basse continue)

Fichiers audio
Nikolaus Bruhns
Œuvres pour orgue
———
Petit Prélude en mi mineur
noicon
Grand prélude en mi mineur
noicon
Adagio en ré majeur
noicon
interprété par
Yaroslav Kayuk, orgue.
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Œuvres pour orgue[modifier | modifier le code]

Les quatre Praeludia pour orgue marquent une étape entre Buxtehude et Bach : trois d'entre eux sont, comme chez le premier, une succession d'épisodes de toccatas dans le « stylus phantasticus » si prisé en Allemagne du Nord, et d'épisodes fugués ; le dernier tend vers la structure en deux parties qui caractérisera souvent l'art de Bach.

  • Praeludium en sol majeur
  • Praeludium en mi mineur (grand)
  • Praeludium en mi mineur (petit)
  • Praeludium en sol mineur (découvert en 1968)
  • La monumentale fantaisie pour orgue sur le choral Nun Komm der Heiden Heiland
  • Fragment d'un Prélude en majeur (section Adagio)

Discographie[modifier | modifier le code]

Cantates

Orgue

  • Reinken & Bruhns, Œuvres d'orgue - Bernard Foccroulle, orgue Schnitger de Ludgeri Kirche (, 2CD Ricercar) (OCLC 22117650 et 312031718)
  • Nicolaus Bruhns, L'Œuvre d'orgue - Cantates - Jan Willem Jansen, orgue Delaunay St Pierre-des-Chartreux, orgue Ahrend Musée des Augustins, Toulouse ; Le Parlement de Musique, dir. Martin Gester (16- et 12-, Tempéraments / Radio France) (OCLC 799681677)
  • Intégrale des œuvres pour orgue de Bruhns, Hanff et Kneller - Olivier Vernet, orgue Aubertin (1991) de Saint-Louis de Vichy (7-, REM 311173) (OCLC 219492574)
  • Böhm, Bruhns, Lübeck, Musique d'orgue de l'Allemagne du Nord - Marie-Claire Alain, orgue Kern de l'Église Saint-Martin de Masevaux (1990, Erato 2292-45665-2) (OCLC 465378128)
  • Bruhns, Leyding, Intégrale des œuvres d'orgue - Friedhelm Flamme (2005, SACD CPO) (OCLC 230677814)

Hommages[modifier | modifier le code]

L'astéroïde (5127) Bruhns est nommé en son honneur[4].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martial Leroux, Nicolaus Bruhns, dans : Edmond Lemaître (dir.), Guide de la musique sacrée et chorale, l'âge baroque 1600–1750, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 828 p. (ISBN 2-213-02606-8, OCLC 25790005)
  • Michel Roubinet, Nicolaus Bruhns, dans : Gilles Cantagrel : Guide de la musique d’orgue. Éditions Fayard, Paris 1991, (ISBN 2-213-02772-2)
  • Heinz Kölsch, Nicolaus Bruhns. Schriften des Landesinstituts für Musikforschung. Bärenreiter, Kassel 1958 (Wiederveröffentlichung einer Dissertation von 1938, Kiel).
  • Martin Geck, Nicolaus Bruhns : Leben und Werk. Cologne, Musikverlag H. Gerig, 1968. 90 pages - Collection TB ; 261
  • Michel Fructus, L'œuvre d'orgue de Nicolaus Bruhns (1665-1697), Essai sur la persuasion musicale dans l'Allemagne baroque du XVIIe siècle, DEA de Musicologie, Lyon, 1999, 2 volumes.
  • Michel Fructus, Les cantates de Nicolaus Bruhns (1665-1697), Thèse de Doctorat de Musicologie, Lyon, 2009, 3 volumes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La graphie est parfois différente : Nikolaus pour le prénom, Bruns pour le nom
  2. a et b Guide de la musique d'orgue : sous la direction de Gilles Cantagrel, Paris, Fayard, , 1062 p. (ISBN 978-2-213-67139-0), p. 236
  3. a et b Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0, lire en ligne), p. 182.
  4. (en) « (5127) Bruhns », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_4980, lire en ligne), p. 441–441

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]