Ni vu, ni connu (film)

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La ville de Semur-en-Auxois, lieu de tournage de Montpaillard, « la ville la plus calme de France ».
Réalisation Yves Robert
Scénario Yves Robert
Jean Marsan
Jacques Celhay
Musique Jean Wiéner
Acteurs principaux
Sociétés de production Champs-Élysées Production
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie
Durée 95 minutes
Sortie 1958

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Ni vu, ni connu est un film français réalisé par Yves Robert et sorti en 1958.

Inspiré du roman L'Affaire Blaireau d'Alphonse Allais, publié en 1899 dans La Revue blanche, le film est l'un des premiers à offrir un rôle principal à Louis de Funès, entouré de Moustache et de deux futurs grands noms du cinéma comique français, les jeunes Pierre Mondy et Claude Rich.

Ni vu, ni connu réalise, à sa sortie en avril 1958, de très bons résultats au box-office avec plus de deux millions de tickets d'entrées vendus.

Le film est la troisième adaptation au cinéma du livre après le film muet de 1923 L'Affaire Blaireau de Louis Osmont puis le film L'Affaire Blaireau réalisé par Henry Wulschleger, en 1932. Un téléfilm éponyme est réalisé en 2010 par Jacques Santamaria, dans le cadre de la série Contes et nouvelles du XIX siècle sur la chaîne France 2.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Dans la ville de Montpaillard, la rivalité entre le facétieux braconnier Blaireau, aidé de son Jack Russell terrier « Fous-le-Camp » et son ennemi le garde-champêtre Parju provoque bien des remous. Le moindre prétexte est bon à Parju pour « coffrer » Blaireau.

Ainsi, alors qu'il a été assommé par inadvertance par Armand Fléchard, jeune professeur de piano amoureux d'Arabella la fille des châtelains, Parju croit qu'il s'agit de Blaireau et le fait arrêter. Mais les notables de la commune ont toujours bénéficié des activités de Blaireau et de ses prouesses en ce qui concerne les poissons, les écrevisses et le gibier. La pénurie commence à devenir pénible. Toute la ville se ligue pour sortir de cette situation et prend le parti du sympathique hors-la-loi.

Mais, de son côté, Blaireau sait tirer avantage avec malice de toutes les situations, y compris de ces quelques jours de prison. Voudra-t-il sortir de prison où il se trouve comme un coq en pâte ?

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Autour du film[modifier | modifier le code]

  • Le film a été tourné du au aux studios Franstudio[3].
  • La scène du concours de pêche se passe sur le canal de Bourgogne, plus précisément à Braux[4], à 20 km de Semur-en-Auxois. Le personnage de Blaireau (Louis de Funès) y clame régulièrement « 54 ! », son numéro de candidat au concours, à chacune de ses pêches fructueuses après avoir tapé du pied sur le sol.
  • La scène du braconnage aux truites a eu notamment lieu dans l'Armançon ; celle où le garde-champêtre coule avec la barque, se situe sur le lac de Pont.
  • D'autres scènes d'extérieur sont tournées en Côte-d'Or à Semur-en-Auxois (dans un hôtel de la rue du Rempart et place Notre-Dame) ainsi qu'au Château de Marigny-le-Cahouët[5].
  • Toutes les scènes de braconnage (ainsi que la scène du concours de pêche), tous les accrochages entre Blaireau et Parju, ainsi que le chien Fous-le-camp, sont des inventions propres au film.
  • Deuxième rôle au cinéma pour Noëlle Adam et cinquième rôle au cinéma pour Claude Rich.
  • On entend tout au long du film différentes adaptations de la pièce La Truite composée par Franz Schubert.
  • Le chien nommé « fous-le-camp » s'apparente à un Jack Russell terrier dont les poils ne seraient pas tondus.
Un « cousin » du chien du film, nommé « Fous-le-camp ».

Sortie et accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Le film reçoit un accueil critique favorable dès sa sortie[6], qui salue notamment la prestation de Louis de Funès[7]. Pour la critique du Figaro, « Louis de Funès trouve un grand rôle, enfin, digne de sa personnalité comique » et le rôle de Blaireau « semble avoir été créé pour lui »[7]. De même, le journal La Croix, élogieux, est ravi de le voir « pour la première fois dans un rôle dépassant les utilités »[7].Le magazine américain Variety, s'il n'apprécie pas le film, cite la prestation de l'acteur comme un point fort[7]. Libération salue le talent comique de l'acteur, qui « gagne ses galons d'acteur comique »[7]. Max Favalelli de Paris-Presse le trouve « mille fois mieux comique que Darry Cowl », le comique vedette de l'époque[7]. Dans Le Monde, Jean de Baroncelli constate que « ses ruses, ses malices, ses clins d'œil mettent la salle en joie. Il est vraiment Guignol »[7]. Favalelli et de Baroncelli deviennent dès lors d'indéfectibles soutiens funésiens dans la presse critique[7].

L'hebdomadaire protestant Réforme juge que le film et son interprète principal relèvent le niveau du cinéma comique d'alors[7]. L'Humanité se félicite d'avoir vu une « farce, certes, mais pas « grosse farce » : on n'y trouve ni les plaisanteries grasses, ni les situations éculées qui garnissent généralement le genre »[7]. Citant un cinéaste comique considéré de qualité, Le Figaro qu'il y'a du « Jacques Tati dans cette orchestration feutrée de gags villageois, dans la peinture de ces personnages aimablement guignolesque! », mais trouve que la réalisation d'Yves Robert manque encore d'expérience[7].

Box-office[modifier | modifier le code]

Pour sa première année d'exploitation dans les salles, Ni vu ni connu a été vu par 1 005 542 entrées, le hissant à la 63e place du box-office annuel de 1958[8]. L'année suivante, le film poursuit modestement sa carrière sur grand écran avec 401 656 entrées supplémentaires, portant le cumul à 1 407 198 entrées[9]. En 1965, alors que Louis de Funès triomphe avec Le Gendarme de Saint-Tropez, Fantômas et Le Corniaud, le long-métrage a été vu par 423 034 entrées, totalisant depuis sa sortie à 2 199 959 entrées[10]. Finalement, Ni vu ni connu totalise 2 512 042 entrées[11].

Éditions en vidéo[modifier | modifier le code]

En 2015, Ni vu, ni connu sort en Blu-ray, par Gaumont, dans une version restaurée[12]. La face avant de la jaquette est alors colorisée, tandis que le film reste dans son format d'origine en noir et blanc[12] (toutefois il existe une version colorisée). L'édition contient deux bonus, dont un entretien avec Bertrand Dicale, biographe de Louis de Funès, ainsi qu'une bande-annonce[12]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le titre du film est graphié Ni vu... Ni connu... sur l'affiche et pour la sortie en vidéo.
  2. a et b « NI VU, NI CONNU... : Visas et Classification », sur CNC, (consulté le ).
  3. « Semur-en-Auxois (21), lieu de tournage de "Ni Vu ni connu" d'Yves Robert (1957) », sur Autour de Louis de Funès, (consulté le )
  4. « Braux (21), lieu de tournage de "Ni vu, ni connu" (Y. Robert, 1957) », sur Autour de Louis de Funès (consulté le )
  5. Fabrice Levasseur, « L2TC.com - Lieux de Tournage Cinématographique », sur www.l2tc.com (consulté le )
  6. Franck Brissard, « Ni vu ni connu : le test du Blu-ray », sur DVDfr.com, (consulté le ).
  7. a b c d e f g h i j et k Dicale 2009, p. 154-155.
  8. Fabrice BO, « Box-Office Annuel 1958 », sur Les Archives du Box-Office, (consulté le ).
  9. Franck P., « ENTREES ANNUELLES 1959 : TOP 201-250 », sur Box-Office Archives, (consulté le ).
  10. Franck P., « ENTREES ANNUELLES 1965 : TOP 101-150 », sur Box-Office Arxhives, (consulté le ).
  11. Franck P., « Films 1958 : J-O », sur Box Office Archives, (consulté le ).
  12. a b et c Franck Brissard, « Ni vu, ni connu : le test complet du Blu-ray », sur DVDFr, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]