Nestor Makhno

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Nestor Ivanovitch Makhno
Nestor Makhno en 1921.
Nestor Makhno en 1921.

Naissance
Goulaï-Polié (Ukraine)
Décès (à 44 ans)
Paris, France
Origine ukrainienne
Type de militance action directe

lutte armée
fondateur de la Makhnovchtchina

Cause défendue communisme libertaire

plateformisme

Nestor Ivanovitch Makhno (Нестор Іванович Махно), né le à Goulaï-Polié (oblast de Zaporijia) et mort à Paris le , est un communiste libertaire[1] fondateur de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne qui, après la révolution d'Octobre et jusqu'en 1921, combat à la fois les Armées blanches tsaristes et l'Armée rouge bolchévique.

En 1910, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité pour « activités terroristes ». Libéré après la révolution de Février, il rentre à Gouliaï-Polié et participe à l'organisation des soviets de paysans et d'ouvriers.

En 1918, après la signature du Traité de Brest-Litovsk qui livre l'Ukraine à l'Allemagne, il organise un mouvement de résistance armée qui poursuit les combats contre l’Armée des volontaires du général tsariste Denikine.

En 1919, les groupes de guérilla se transforment en une véritable armée, la Makhnovchtchina qui compte jusqu'à 50 000 hommes. Pour combattre les Armées blanches, il s'allie avec l'Armée rouge qui se retourne finalement contre lui en 1920.

En 1921, vaincu, il fuit la Russie. Expulsé de plusieurs pays européens, il s'installe finalement en 1925 à Paris, où pour survivre il est contraint de travailler comme ouvrier chez Renault à Boulogne-Billancourt.

En 1926, il est l'un des cinq auteurs de la « Plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes » d'inspiration communiste libertaire, qui s'oppose à la synthèse anarchiste défendue par Voline et Sébastien Faure.

Il meurt le 25 juillet 1934 et est incinéré au cimetière du Père-Lachaise en présence de centaines de personnes dont Voline qui prononce son éloge funèbre.

Biographie

De l'enfance aux premiers combats

Né à Goulaï-Polié, une bourgade de 30 000 habitants, Nestor Mahno est le cinquième fils d’une famille d'anciens serfs, paysans pauvres d'Ukraine orientale, berceau des cosaques zaporogues[1]. Son père meurt alors qu'il n'a que dix mois[2]. Son enfance est marquée par une grande misère[3]. Dès l'âge de sept ans, il travaille comme berger[4]. À huit ans, il va à l'école l'hiver et travaille l'été. Il quitte définitivement l'école à douze ans et est ouvrier agricole à plein temps sur les terres de la noblesse et dans les fermes des koulaks, les paysans riches, souvent des colons allemands[2].

Nestor Makhno en 1906.

Il prend rapidement conscience de l'injustice dont les siens sont victimes. À l'âge de treize ans, il assiste à une correction musclée donnée par ses jeunes maîtres à un garçon d'écurie. Il court alors chercher de l'aide auprès du premier garçon d'écurie, Batko Ivan, qui se rue sur les deux hommes. Tous les employés demandent alors leur compte auprès du propriétaire qui prend peur. Cette première révolte marque profondément le jeune Makhno[5].

À l'âge de dix-sept ans, il travaille, d'abord comme apprenti peintre, puis comme ouvrier dans une fonderie[2].

Illégalisme révolutionnaire et condamnation à mort

L'"Union des laboureurs pauvres", le groupe de Goulaï-Polié. Premier mai 1907, Nestor Makhno au premier rang à gauche au côté de Waldemar Antoni.

Pendant la Révolution russe de 1905, il est actif localement à Goulaï-Polié, où le régime envoie un détachement de gendarmes à cheval qui réprime les rassemblements populaires, fouette ceux qui sont pris dans les rues et bat les prisonniers à coups de crosse[2].

À 16 ans, il rejoint l'"Union des laboureurs pauvres"[6], un groupe de jeunes révolutionnaires qui se réclame du communisme libertaire[1] et s'oppose par l'action directe à la terreur gouvernementale, notamment aux moyens des « expropriations »[7] et de la redistribution de biens confisqués aux riches[6]. Comme nombre d'anarchistes de l'Empire russe, ils veulent répondre à la répression tsariste par la « Terreur noire »[8]. Ce groupe est animé par Waldemar Antoni, d'origine tchèque, qui apporte à ces jeunes faiblement cultivés les livres de Bakounine, Kropotkine, Proudhon et aussi de culture générale notamment sur l'astronomie qui les passionne[6]. En réaction aux succès de ce groupe, les propriétaires créent leur propre mouvement l'"Union des russes véritables". Ils se trouvent un bouc émissaire et guidés par leur slogan "tue le youpin, sauve la Russie" organisent des pogroms. l'Union des laboureurs pauvres combat ce mouvement et le détruit, "ce fut notre première victoire" note Makhno dans ses mémoires[6].

À la fin 1906 et en 1907, la répression s'abat sur le groupe. Makhno est arrêté et accusé d'assassinats politiques, mais libéré faute de preuves. En 1908, suite à la dénonciation d'un informateur infiltré dans le groupe par la police, il est arrêté et incarcéré[2].

En mars 1910, Makhno et treize de ses camarades[8] sont jugés par un tribunal militaire. Il est condamné à la peine de mort par pendaison. En raison de son jeune âge et des efforts de sa mère, la peine est commuée en réclusion à perpétuité[4] assortie de travaux forcés.

Il est incarcéré à la prison de Boutyrka, qui est « à cette époque, une sorte d'université révolutionnaire »[9]. Il y étudie notamment Bakounine[10], Kropotkine et son concept d'entraide. Il rencontre Piotr Archinov avec qui il parle beaucoup. En raison de son caractère peu conciliant, Makhno est régulièrement enchaîné et mis au cachot. Cette expérience explique sa haine des prisons et, plus tard, pendant la guerre civile, en entrant dans une ville nouvellement conquise, son premier geste est de libérer tous les prisonniers et de détruire la prison[2].

Grâce à la révolution de Février, le 2 mars 1917, après huit ans et huit mois de prison, Makhno est libéré en même temps que tous les autres prisonniers politiques.

Le soviet de Goulaï-Polié et la socialisation des terres

Fin mars 1917, il retourne à Goulaï-Polié où il est bien accueilli. Après ses années de prison, la souffrance, mais aussi l'étude, Makhno n'est plus un jeune militant inexpérimenté, mais un anarchiste qui a éprouvé sa volonté et forgé des idées précises sur la lutte révolutionnaire. Témoin de l'attitude dominatrice des intellectuels[11], il ne croit pas en l'honnêteté des hommes politiques[12]. Il retrouve ses anciens camarades et les convainc d'agir immédiatement en organisant les paysans.

Le 29 mars 1917, une union professionnelle des ouvriers agricoles, l'Union des paysans[13], est fondée et les paysans refusent de payer le loyer aux propriétaires[4]. Makhno intervient également dans la grève victorieuse d'une usine appartenant à son ancien patron et dans l'organisation du syndicat local des charpentiers et des ouvriers métallurgistes dont il est nommé président[14].

Du 5 au 7 août à Goulaï-Polié, une assemblée régionale décide de réorganiser les syndicats paysans en un soviet des délégués, paysans et travailleurs[2]. Makhno recrute une petite troupe de paysans armés et entreprend d’exproprier les aristocrates locaux et de distribuer les terres aux paysans pauvres[14]. Mais le projet est retardé par l'opposition des propriétaires fonciers et des koulaks qui s'organisent et font appel aux autorités provisoires de Moscou. Au même moment, lorsque le général Kornilov tente de prendre le pouvoir à Petrograd, le soviet de Goulaï-Polié forme un Comité pour le salut de la révolution dont le but est de désarmer les propriétaires afin de préparer les expropriations.

Le 25 septembre, le congrès des soviets et organisations paysannes convoque les grands propriétaires et les koulaks, munis de leurs titre de propriété (terre, élevage et équipement) qui sont saisis. Un inventaire est dressé et partagé de façon égalitaire[4], y compris avec les anciens propriétaires. La propriété foncière est transformée en propriété sociale. Le principe veut que personne ne possède plus de terre qu'il n'est capable de cultiver seul, sans recourir à des salariés. L'expropriation armée des terres commence[2].

Makhno veut construire un nouvel ordre social « où il n'y aurait ni esclavage ni mensonge, ni honte, ni divinités méprisables, ni chaînes, où l'on ne pourrait acheter ni l'amour ni l'espace, où il n'y aurait que la vérité et la sincérité des hommes ».

Sur un territoire de deux millions et demi d'habitants affranchi de tout pouvoir étatique, les insurgés forment des communes agraires autonomes dotées des organes d'une démocratie directe : soviets libres et comités de base[1]. Les terres, les usines et les ateliers sont expropriés avant d'être collectivisés et pour certains autogérés. Des communes sont créées sur la base du volontarisme, de l'égalité et la solidarité[5].

Déception à Moscou

En 1918.

L'élan révolutionnaire est brisé en mars 1918 lorsque Lénine signe le Traité de Brest-Litovsk qui cède l'Ukraine à l'Allemagne et à l'Autriche en échange de la paix. L'Ukraine est occupée en moins de trois mois par les armées austro-allemandes. Makhno forme alors des unités militaires (1700 hommes), mais ne peut empêcher la prise de Goulaï-Polié. Le congrès anarchiste de Taganrog à la fin avril, décide d'organiser la guérilla par petites unités de cinq à dix combattants, de collecter des armes et de préparer un soulèvement paysan généralisé. Il décide également l'envoi d'une délégation à Moscou, dont Makhno[2].

En juin 1918, Makhno est à Moscou pour « consulter quelques vieux militants anarchistes sur les méthodes et les tendances à suivre dans le travail libertaire révolutionnaire parmi les paysans de l’Ukraine »[15]. Il rencontre Piotr Archinov et Pierre Kropotkine dont il dit «avoir beaucoup apprécié certains conseils»[15].

En avril, la Tchéka inflige une sévère défaite au mouvement libertaire en l'expulsant de ses locaux, interdisant ses publications et emprisonnant les militants[15]. Pour Makhno, venant d'une zone où les libertés de parole et d'organisation sont toujours vivantes, la faiblesse des anarchistes moscovites est un choc. Moscou lui apparaît comme «la capitale de la révolution de papier», ne produisant que des résolutions et des slogans vides tandis que le parti bolchévik installe une dictature par la force et la fraude[2].

Un peu par hasard[2], il rencontre Lénine au Kremlin. L'entretien porte «sur trois points : la mentalité des paysans en Ukraine ; les perspectives immédiates pour ce pays et la nécessité pour les bolcheviks de créer une armée régulière (Armée Rouge) ; le désaccord entre le bolchevisme et l’anarchisme. Sa conversation, tout en présentant un certain intérêt, fut trop brève et superficielle pour apporter quelque chose de vraiment important»[15] (voir la section Citations).

Les blancs, les rouges, la « Makhnovchtchina »

En 1919.
« Mort à tous ceux qui s'opposent à la liberté des travailleurs ! », le drapeau de la Makhnovchtchina.
Fichier:Mahno sans date.jpg
En 1919.
Groupe de combattants de la Makhnovchtchina.

Un mois après la Révolution d'Octobre, l'arrivée au pouvoir des bolchéviks, qui ont comme mot d'ordre « la paix immédiate », débouche en décembre sur l'armistice de Brest Litovsk puis sur la paix signée en mars 1918. La Russie renonce à sa souveraineté sur plusieurs territoires et reconnaît l'indépendance de l'Ukraine «grenier à blé et cœur industriel de la Russie» qui est aussitôt occupée par les armées austro-allemandes.

À cette occupation étrangère s'ajoute une guerre civile entre les bolchéviks et les Blancs de Dénikine. C'est dans ce cadre que se situe le soulèvement initié par Makhno qui après avoir combattu les Allemands et les Blancs en Ukraine résiste au pouvoir centralisateur des bolchéviks[16].

En 1918, Makhno crée l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne, aussi appelée Makhnovchtchina, qui combat avec succès les forces ukrainiennes de Petlioura ainsi que les armées blanches. L'armée insurrectionnelle paysanne pratique la tactique de la guérilla et est remarquablement mobile. Elle est organisée sur les bases, spécifiquement libertaires, du volontariat : tous les gradés sont élus par les soldats[17] et la discipline est librement consentie. Ces règles sont observées par tous[18].

Après la victoire contre les Blancs, l'Armée rouge qui a passé trois alliances tactiques temporaires avec Makhno[12], a désormais les mains libres et se retourne contre lui.

En août 1921, après des mois de combats acharnés contre les bolchéviques, Makhno quitte l'Ukraine et franchit la frontière roumaine[19].

Pour les communistes libertaires, la Makhnovchtchina est un symbole du combat pour un communisme non autoritaire. Sa défaite face à l’Armée rouge annonce les dérives à venir du régime soviétique et du stalinisme.

Réalisations constructives

Selon La Voie vers la Liberté, organe de la Makhnovchtchina[20] : « La makhnovchtchina n'est pas l'anarchisme. L'armée makhnoviste n'est pas une armée anarchiste, elle n'est pas formée par des anarchistes. L'idéal anarchiste de bonheur et d'égalité générale ne peut être atteint à travers l'effort d'une armée, quelle qu'elle soit, même si elle était formée exclusivement par des anarchistes. L'armée révolutionnaire, dans le meilleur des cas, pourrait servir à la destruction du vieux régime abhorré; pour le travail constructif, l'édification et la création, n'importe quelle armée, qui, logiquement, ne peut s'appuyer que sur la force et le commandement, serait complètement impuissante et même néfaste. Pour que la société anarchiste devienne possible, il est nécessaire que les ouvriers eux-mêmes dans les usines et les entreprises, les paysans eux-mêmes, dans leurs pays et leurs villages, se mettent à la construction de la société anti-autoritaire, n'attendant de nulle part des décrets-lois. Ni les armées anarchistes, ni les héros isolés, ni les groupes, ni la Confédération anarchiste ne créeront une vie libre pour les ouvriers et les paysans. Seuls, les travailleurs eux-mêmes, par des efforts conscients, pourront construire leur bien-être, sans État ni seigneurs. »

Communes libres

Parallèlement à ses activités militaires, Makhno contribue à la création, sur une région de trois cents kilomètres de diamètre qui va de la mer Noire au Donbass[12], d'un embryon de société rurale libertaire fondée sur l'autogestion[21]. Durant plusieurs mois, les paysans ukrainiens eurent le sentiment de vivre - d'après les témoignages de l'époque - « sans aucun pouvoir politique »[21]

Des communes libres s'auto-organisent sur les bases de l’entraide matérielle et morale, et des principes «non-autoritaires» et égalitaires. Chaque commune est dotée d’une superficie de terre correspondant à ce que ses membres peuvent cultiver. Malgré une situation militaire difficile, trois congrès régionaux sont organisés le 23 janvier 1919, le 12 février et le 10 avril 1920[22]. Ces congrès, qui regroupent à la fois des délégués, des paysans et des soldats, ont pour fonction de coordonner les efforts pour la réalisation rapide des objectifs économiques et sociaux que se fixent les masses paysannes.

Makhno est partisan de Soviets de travail libres[21] qui contrairement aux Soviets politiques des bolchéviks, sont des organes d'auto-gouvernement qui encouragent les libertés d’expression, de parole, de presse et d’association[23].

Nabat

Par ailleurs, il développe des liens avec les forces militantes anarchistes qui se structurent.

La Confédération d'organisations anarchistes d'Ukraine est fondée en novembre 1918 à Koursk. Le programme de Nabat peut se résumer par le rejet des groupes privilégiés (non-travailleurs), la méfiance envers tous les partis, la négation de toute dictature (principalement celle d'une organisation sur le peuple), la négation du principe de l'État, le rejet d'une période « transitoire » et l'auto-direction des travailleurs par des soviets libres.

En avril 1919, à Elizabetgrad, Nabat dénonce la mainmise des bolcheviks sur les soviets et l'organisation purement militariste de l'armée rouge, elle se prononce pour une « armée de partisans révolutionnaires » du type Makhnovchtchina[24].

Preuve de ces liens tissés entre Nabat et makhnovistes, en août 1919, Voline est nommé responsable du « Conseil militaire insurrectionnel » de la Makhnovchtchina[25].

Exil

Après son arrivée à Paris en 1925.

Le , Makhno et 78 de ses partisans se réfugient en Roumanie, d'où le commissaire du peuple aux Affaires étrangères d'URSS, Tchitcherine, tente vainement de le faire extrader et juger pour « activité terroriste » contre l'Ukraine.

« Il n’est plus le jeune révolutionnaire romantique de 1919. Il a vieilli et ressemble maintenant à un chef de guerre. Cette métamorphose à contretemps ainsi qu’une balafre laissent augurer de la difficulté à s’intégrer en terre inconnue, à une vie civile pacifique qu’il n’a plus connue depuis 1906. »[12]

Il passe ensuite en Pologne où il est incarcéré, jugé pour de prétendus forfaits accomplis en Ukraine contre les intérêts de la Pologne et acquitté[15].

Il rejoint Dantzig et y est emprisonné. Il parvient à s'évader, avec l’aide de ses camarades, gagne Berlin avant de s'installer à Paris en 1925[15].

Synthétisme contre plateformisme

Nestor Makhno avant 1934.

En juin 1926, à l'initiative de Nestor Makhno, Piotr Archinov et Ida Mett, le « Groupe des anarchistes russes à l’étranger » publie en russe la « Plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes (projet) ». En octobre, Voline en termine la traduction et le texte paraît en français aux éditions de la Librairie internationale[22].

La Plate-forme est composée de trois parties : une partie générale, sur le capitalisme et la stratégie pour le renverser ; une partie constructive, sur le projet communiste libertaire et une partie organisationnelle, sur le mouvement anarchiste lui-même[26]).

La partie générale affirme que l’anarchisme n’est pas une « belle fantaisie ni une idée abstraite de philosophie », mais un mouvement révolutionnaire ouvrier. Elle propose une grille d’analyse reposant sur le matérialisme et la lutte des classes comme moteur de l’histoire. Dans une situation révolutionnaire, l’organisation anarchiste doit proposer une orientation « dans tous les domaines de la révolution sociale ». L’enjeu est de « relier la solution de ces problèmes à la conception générale du communisme libertaire ».

La partie constructive propose un projet société transitoire. La production industrielle suit le modèle des soviets fédérés. Pour ce qui est de la consommation et de la question agraire, la Plate-forme se démarque du « communisme de guerre » de Lénine, qui consista à spolier les campagnes pour nourrir les villes. Quant à la défense de la révolution, le modèle est celui de la Makhnovchtchina : « caractère de classe de l’armée », « volontariat », « libre discipline », « soumission complète de l’armée révolutionnaire aux masses ouvrières et paysannes ».

Pour finir, la partie organisationnelle propose quatre « principes fondamentaux » pour une organisation anarchiste : l’unité théorique, l’unité tactique, la responsabilité collective et le fédéralisme.

En avril 1927, Voline et sept de ses amis publient un pamphlet de 40 pages « Réponse à la Plate-forme ». Le ton en est polémique, les auteurs accusent les plate-formistes d'avant-gardisme et de vouloir « bolcheviser » l’anarchisme[12]. Chaque point de la Plate-forme y est décortiqué et réfuté. Le caractère de classe de l’anarchisme est nié, l’anarchisme étant également une conception « humanitaire et individuelle ». La partie constructive est comparée au « programme de transition » léniniste. Les principes organisationnels sont assimilés à de la discipline de caserne. Même la défense de la révolution, inspirée de la Makhnovchtchina, est réprouvée. Les auteurs de la Réponse y voient la « création d’un centre politique dirigeant, d’une armée et d’une police se trouvant à la disposition de ce centre, ce qui signifie, au fond, l’inauguration d’une autorité politique transitoire de caractère étatique »[27].

Quelques semaines plus tard, Piotr Archinov publie « La réponse aux confusionnistes de l'anarchisme »[28].

En 1928, Sébastien Faure et Voline élaborent la synthèse anarchiste qui vise à surmonter les divisions internes, tant théoriques qu’organisationnelles, du mouvement anarchiste[29]. Voline propose une synthèse des différents courants du mouvement existants à l'époque : communiste libertaire, anarcho-syndicaliste et individualiste. D'après Voline, ces courants sont apparentés et proches les uns des autres, ils n’existent qu'à cause d’un malentendu artificiel. Il faut donc faire une synthèse théorique et philosophique des doctrines sur lesquelles ils reposent, après quoi on pourra en faire la fusion et envisager la structure et les formes précises d’une organisation représentant ces trois tendances[30].

La controverse entre synthétistes et plateformistes se poursuit jusqu’en 1931 : à l’accusation de « bolchevisme » des uns, répond celle de « dilettantisme » des autres. Les termes du débat n'ont guère évolués depuis.

Fin de vie dans la misère

Fichier:Nestor Makhno, Colombarium du cimetière du Père Lachaise à Paris.jpg
Nestor Makhno, Colombarium du cimetière du Père Lachaise à Paris.

Arrivé à Paris en avril 1925, il est hébergé par des amis russes à Saint-Cloud, puis à Romainville. Sa famille s'installe, le 21 juin 1926, à Vincennes.

Physiquement diminué, atteint de tuberculose et couvert de cicatrices : « Son corps n’est que cicatrices et des morceaux de mitraille circulent sous sa peau » dit Louis Lecoin. En 1928, une intervention chirurgicale, ne peut le soulager des morceaux de mitraille.

Ne supportant pas longtemps d'être debout, il est pourtant contraint de travailler pour survivre. Il sera un moment aide-fondeur à Vincennes, puis tourneur chez Renault à Boulogne-Billancourt[31], tandis que sa compagne travaille dans une usine de chaussures à Paris.

À Paris, Makhno retrouve Voline et d'autres exilés russes. Avec Piotr Archinov et Ida Mett, il forme le groupe Dielo Trouda.

Il entreprend la rédaction de ses mémoires avec l’aide d’Ida Mett. Le premier tome, La Révolution russe en Ukraine, paraît en 1927. Ses mémoires, dont le récit s'arrête en 1918, restent inachevés.

Le 16 mai 1927, il fait l'objet d'un ordre d'expulsion, qui n'est pas exécuté grâce à l'intervention de Louis Lecoin, sous réserve qu'il respecte une stricte neutralité politique.

En juillet, il rencontre Buenaventura Durruti et Francisco Ascaso à qui il affirme que les conditions d'une révolution libertaire sont plus propices en Espagne qu'en Russie parce qu'il y existe un prolétariat et une paysannerie de tradition révolutionnaire et que les anarchistes espagnols ont un sens de l'organisation qui manquait en Russie : « C'est l'organisation qui assure la réussite en profondeur de toutes les révolutions »[2].

Il vit dans la misère, L’Union anarchiste communiste lance, le 6 avril 1929, dans Le Libertaire un appel à « une solidarité de longue haleine en faveur de Makhno ».

En 1929, avec sa famille, il est invité par le groupe anarchiste d'Aimargues dans le Gard. Galina et sa fille Lucie y restent un an.

Sa santé se dégrade, il est hospitalisé le 16 mars 1934 à l’hôpital Tenon, à Paris.

Nestor Makhno meurt au matin du 25 juillet 1934.

Le 28 juillet, il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise, en présence de plusieurs centaines de personnes dont Voline qui prononce son éloge funèbre. Ses cendres sont conservée au Columbarium sous le no 6686[32].

Controverses

Accusation d'« antisémitisme »

Timbre poste en Ukraine, 1919.
Voline en 1919.
Aaron Baron en 1920.

En 1926, Makhno doit se défendre des accusations calomnieuses d'antisémitisme portées par le journal communiste L'Humanité et relayées par l'écrivain Joseph Kessel qui le dépeint en tyran antisémite dans sa nouvelle « Makhno et sa juive ». Intoxication des services secrets soviétiques ? « [...] tout, jusqu’au nom des personnages, est recopié de Guerassimenko. Kessel n’invente qu’un procédé pour éviter l’accusation de plagiat : un des amis de l’auteur aurait entendu le récit de la bouche d’un immigré russe, à l’issue d’une nuit fortement alcoolisée dans un bar de l’émigration blanche à Paris… »[12].

Makhno répond : « Toute tentative de pogrom ou de pillage fut chez nous étouffée dans l’œuf. Ceux qui se rendirent coupables de tels actes furent toujours fusillés sur les lieux mêmes de leurs forfaits. »[33]

Pour Voline : « Une diffamation particulièrement ignoble fut lancée [...] contre le mouvement makhnoviste en général et contre Makhno personnellement. Elle est répétée par de nombreux auteurs de tous camps et par des bavards de tout acabit. Les uns la répandent intentionnellement. D’autres [...] la répètent, sans avoir le scrupule de contrôler les « on-dit » et d’examiner les faits de plus près. [...] Nous pourrions couvrir des dizaines de pages en apportant des preuves massives, irréfutables, de la fausseté de ces assertions [...] raconter quelques actes de répression spontanée exercée par Makhno lui-même ou par d’autres makhnovistes, contre la moindre manifestation d’un esprit antisémite [...] Notons sommairement quelques vérités essentielles : 1° Un rôle assez important fut tenu dans l’armée makhnoviste par des révolutionnaires d’origine juive. 2° Quelques membres de la Commission d’éducation et de propagande furent des Juifs. 3° À part les nombreux combattants juifs dans les diverses unités de l’armée, il y avait une batterie servie uniquement par des artilleurs juifs et un détachement d’infanterie juif. 4° Les colonies juives d’Ukraine fournirent à l’armée makhnoviste de nombreux volontaires. 5° D’une façon générale, la population juive, très nombreuse en Ukraine, prenait une part active et fraternelle à toute l’activité du mouvement. Les colonies agricoles juives, disséminées dans les districts de Marioupol, de Berdiansk, d’Alexandrovsk, etc., partici­paient aux assemblées régionales des paysans, des ouvriers et des partisans ; ils envoyaient leurs délégués au Conseil Révolutionnaire Militaire régional. 6° Les Juifs riches et réactionnaires eurent certainement à souffrir de l’armée makhnoviste, non pas en tant que Juifs, mais uniquement en tant que contre-révolutionnaires, de même que les réactionnaires non Juifs. »[15]

Pour l'historien Elias Tcherikover (1881-1943), spécialisé dans les recherches sur les persécutions et sur les pogromes en Russie : « [...] sous réserve des témoignages exacts qui pourront m’arriver dans l’avenir : une armée est toujours une armée, quelle qu’elle soit. Toute armée commet, fatalement, des actes blâmables et répréhensibles [...] L’armée makhnoviste ne fait pas exception à cette règle. Elle a commis, elle aussi, des actes répréhensibles [...] Mais [...] dans l’ensemble, l’attitude de l’armée de Makhno n’est pas à comparer avec celle des autres armées qui ont opéré en Russie pendant les événements de 1917-1921. Je puis vous certifier deux faits, d’une façon absolument formelle. 1- Il est incontestable que parmi toutes ces armées, y compris l’Armée Rouge, c’est l’armée de Makhno qui s’est comportée le mieux à l’égard de la population civile en général et de la population juive en particulier. J’ai là-dessus de nombreux témoignages irréfutables. La proportion des plaintes justifiées contre l’armée makhnoviste, en comparaison avec d’autres, est de peu d’importance. 2 - Ne parlons pas des pogromes soi-disant organisés ou favorisés par Makhno lui-même. C’est une calomnie ou une erreur. Rien de cela n’existe. Quant à l’armée makhnoviste comme telle, j’ai eu des indications et des dénonciations précises à ce sujet. Mais, jusqu’à ce jour au moins, chaque fois que j’ai voulu contrôler les faits, j’ai été obligé de constater qu’à la date indiquée aucun détachement makhnoviste ne pouvait se trouver au lieu indiqué, toute l’armée se trouvant loin de là. Cherchant des précisions, j’établissais ce fait, chaque fois, avec une certitude absolue : au lieu et à la date du pogrome, aucun détache­ment makhnoviste n’opérait ni ne se trouvait dans les parages. Pas une fois je ne pus constater la présence d’une unité makhnoviste à l’endroit eu un pogrome juif eut lieu. Par conséquent le pogrome ne fut pas l’œuvre des makhnovistes. »[15]

De son côté, Paul Avrich écrit, à propos de l'antisémitisme présumé de Makhno, que tous les camps l'ont accusé de persécutions et de pogroms antisémites. Cependant, ces affirmations sont basées sur des rumeurs ou des calomnies et restent non prouvées[34]. Avrich note que nombre de militants d'origine juive, comme Voline et Aron Baron ont été actifs dans la Commission culturelle-éducation. Mais la grande majorité des combattants d'origine juive, qui ont formé une partie significative de l'armée, se sont battus dans des détachements spécifiques d'artillerie ou d'infanterie aux côtés des ukrainiens, des russe et d'autres nationalités.

Par ailleurs, le Comité central de l'organisation sioniste Merkaz qui a régulièrement rendu compte des pogroms organisés par les Blancs, les nationalistes ou l'Armée rouge, n'a jamais porté la moindre accusation contre Makhno. Aujourd'hui, l'Encyclopaedia Judaica lui rend justice[35].

La réalisatrice Hélène Châtelain précise : « La légende construite par la propagande soviétique en fait un anarchiste-bandit-antisémite contre-révolutionnaire ; pour ceux de Gouliaïpolié, il défend au contraire la liberté et les pauvres, et les journaux makhnovistes montrent qu'il a aussi défendu les Juifs »[36].

Accusation de « banditisme »

Makhno, au centre en noir, en 1919.

« Pour Trotski, il est clair que le rétablissement du front ukrainien dépend « de la suppression de l’anarcho-république indépendante de Gouliaï-Polé, de l’établissement de l’unité du pouvoir soviétique, de l’unité de l’armée. Cette « RealPolitik » de centralisation était difficile à diffuser à cause de la popularité de Makhno. Ce problème fut résolu grâce à une innovation terminologique. Le « banditisme » devient la désignation de tous les groupes armés autonomes. Plutôt que de troupes irrégulières, les autorités soviétiques parlent de « bandes », et donc de « bandits ». Or, comme en français, le mot suggère moins le membre d’une bande qu’un brigand, un voleur, voire un assassin. L’écrasement de ces bandes est ainsi légitimé sans que cela prenne un caractère politique. »[12]

Et Voline de poursuivre : « Il va de soi, enfin, que les bolcheviks connaissaient parfaitement la différence entre le mouvement insurrectionnel et les bandes armées sans foi ni morale. Mais cette confusion servait à merveille leurs desseins et, en « hommes d’État expérimentés », ils l’exploitaient dans leur intérêt. »[15]

Une prétendue disparition de ses Mémoires

Dans son livre Souvenirs sur Nestor Makhno, Ida Mett écrit : « Galina Kouzmienko [...] Après la mort de Makhno, elle est devenue la femme de Voline et ensemble avec ce dernier, elle avait commis la plus grande saleté morale : tous deux, ils ont dérobé d'en dessous l'oreiller mortuaire de Makhno son journal intime et l'ont fait disparaître. Or ce journal Makhno l'avait écrit durant toute sa vie en émigration et y donnait son avis sur ses camarades d'idée et sur leur activité. »[37].

Michel Ragon, dans son roman La Mémoire des vaincus met en scène cette situation : « Ils ont trouvé le manuscrit sous l'oreiller du mort et l'ont brûlé. »[38].

Cette version est cependant peu plausible, Makhno ayant abandonné la rédaction de son auto-biographie en 1927.

Citations

Fichier:Lenin-office-1918.jpg
Lénine au Kremlin en 1918.

Rencontre avec Lénine

En juin 1918, Makhno rencontre Lénine au Kremlin. Il rend compte de cet entretien dans ses Mémoires : « « Je vous considère, camarade, comme un homme ayant le sens des réalités et des nécessités de notre époque. S’il y avait en Russie ne fut-ce qu’un tiers d’anarchistes tels que vous, nous, communistes, serions prêts à marcher avec eux à certaines conditions et à travailler en commun dans l’intérêt de l’organisation libre des producteurs. » À cet instant, je sentis sourdre en moi un sentiment de profonde estime pour Lénine, alors que récemment encore j’avais la conviction qu’il était responsable de l’anéantissement des organisations anarchistes de Moscou, ce qui avait été le signal de l’écrasement de celles-ci dans beaucoup d’autres villes. Et dans mon for intérieur, j’eus honte de moi-même. […] « Nous connaissons les anarchistes aussi bien que vous. Pour la plupart, ils n’ont aucune notion du présent, ou en tout cas, ils s’en soucient très peu ; or le présent est si grave que n’y pas penser ou ne pas prendre position d’une manière positive vis-à-vis de lui est pour un révolutionnaire plus qu’honteux. La majeure partie des anarchistes a leurs pensées tournées vers l’avenir et lui consacrent leurs écrits, sans chercher à comprendre le présent : et cela aussi nous sépare d’eux. […] Oui, oui, les anarchistes sont forts par les idées qu’ils se font de l’avenir dans le présent, ils n’ont pas les pieds sur terre ; leur attitude est lamentable et cela parce que leur fanatisme dépourvu de contenu fait qu’ils sont sans liens réels avec cet avenir. » »[39]

En guise de bilan

Abel Paz rapporte l'entretien avec Buenaventura Durruti et Francisco Ascaso en 1927, où Makhno revient sur l'expérience ukrainienne : « Notre commune agraire était la cellule vivante, économique et politique de notre système social. Ces communautés n'étaient pas basées sur l'égoïsme individuel mais reposaient sur des principes de solidarité communautaire, locale et régionale. Ainsi, de la même manière que les membres d'une communauté se sentaient solidaires entre eux, les communautés se fedéraient entre elles. Notre pratique, en Ukraine, démontra que le problème paysan avait des solutions différentes de celles qu'imposait le bolchevisme. Si notre pratique s'était étendue au reste du pays, on n'aurait pas vu se créer la néfaste division entre la campagne et la ville, on aurait évité les années de famine et de luttes inutiles entre paysans et ouvriers. Et, ce qui est plus important, la révolution aurait crû et se serait développée selon des voies très différentes. On a dit, contre notre système que, s'il a pu se soutenir, c'était parce qu'il se basait sur des assises seulement paysannes. Ce n'est pas vrai. Nos communautés étaient mixtes, agricoles-industrielles et même quelques-unes d'entre elles seulement industrielles. Tous, nous étions à la fois combattants et travailleurs. L'assemblée populaire était l'organisme déterminant et, dans la vie militaire, c'était le Comité de guerre composé par les délégués de tous les détachements guérilleros. Il s'agissait, en somme, de faire participer tout le monde à l'œuvre collective, d'empêcher la naissance d'une caste dirigeante qui monopolise le pouvoir. Et nous l'avons obtenu. Parce que nous avons réussi et que nous étions un démenti aux pratiques bureaucratiques bolcheviques, Trotsky, trahissant le pacte entre l'Ukraine et le pouvoir bolchevique, envoya l'Armée rouge pour nous combattre. »[40]

Œuvre

Livres

Fichier:Makhno in Huliaipole Museum.jpg
Au musée de Goulaï-Polié en 2008.
Timbre poste en Ukraine, 2008.

Articles

Textes collectifs

  • Plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes (projet), 1926, texte intégral.

Bibliographie

Travaux universitaires

  • Éric Aunoble, La figure de Nestor Makhno, ou les tribulations d'un héros révolutionnaire, in Korine Amacher, Le retour des héros. La reconstitution des mythologies nationales à l'heure du postcommunisme, Éditions Academia-Bruylant, 2010, texte intégral.
  • Ferro Marc. Alexandre Skirda, Nestor Makhno, le Cosaque de l'anarchie, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1985, vol. 40, no 4, p. 855 persee.fr.
  • Dandois B.. L' Anarchisme ici et là, hier et aujourd'hui, in Le Mouvement social, Revue belge de philologie et d'histoire, 1976, vol. 54, no 2, p. 736 persee.fr.
  • Hélène Châtelain, « Nestor Makhno. Les images et les mots », in Cinéma Engagé, Cinéma Enragé, L'homme Et La Société (revue internationale de recherche et de synthèse en sciences sociales) no 127-128, L'Harmattan, 1998 Lire en ligne.
  • Loez André. Mayer A .J., Les furies. Violence, vengeance, terreur aux temps de la Révolution française et de la Révolution russe. In: Politix. Vol. 15, no 60. Quatrième trimestre 2002. p. 233-238 persee.fr.
  • Ouvrages reçus en 2003-2004. In: Revue des études slaves, Tome 75, fascicule 3-4, 2004. p. 633-649 persee.fr.
  • Stites Richard. Utopias of time, space, and life in the Russian Revolution. In: Revue des études slaves, Tome 56, fascicule 1, 1984. L'utopie dans le monde slave. p. 141-154 persee.fr.
  • Index des publications recensées. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 40e année, N. 6, 1985. p. 21-27 persee.fr.

Articles

Film documentaire

Iconographie

Adaptation

  • Les neuf vies de Nestor Makhno est une série télévisée ukrainienne en 12 épisodes tournée en 2006 par le réalisateur Nikolaï Kaptan. La série traite des principaux évènements de la vie de Nestor Makhno tout en modifiant certains passages pour donner un caractère romancé au film.
  • Makhno, l’Ukraine libertaire (Tome 1 : 1918-1921, 72 p. ; Tome 2 : 1920-1934, 72 p.) est une bande dessinée de François Homburger parue en 2003 aux Éditions Libertaires et Éditions du Monde Libertaire.
  • Nestor Makhno - La Bouche de Fer no 1[42]

Chanson

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

  1. a b c et d Mémoires et écrits, 1917-1932, Ivrea, 2009, notice éditeur.
  2. a b c d e f g h i j k et l Makhno, Nestor, 1889-1934, libcom, texte intégral
  3. L'Éphéméride anarchiste : notice biographique
  4. a b c et d Pascal Nurnberg, Ukraine 1917/1923 : Nestor Makhno et l'Armée insurrectionnelle d'Ukraine, Le Monde libertaire, été 1972, p. 17-19, texte intégral.
  5. a et b Alexandre Skirda, Nestor Makhno, Le Cosaque de l'anarchie, Éditions Alexandre Skirda.
  6. a b c et d >Hélène Châtelain film documentaire Nestor Makhno, un paysan d’Ukraine
  7. Michel Ragon, Dictionnaire de l'anarchie, Éditions Albin Michel, 2008, notice biographique.
  8. a et b Malcolm Menzies, Makhno, une épopée: le soulèvement anarchiste en Ukraine, 1918-1921, Éditions Belfond, 1972, page 25.
  9. Ida Mett, Souvenirs sur Nestor Makhno, éditions Allia, 1983, page 9
  10. Frank Mintz, Brèves réflexions sur la théorie et la pratique bakouniniennes Makhno Nestor Mémoires et écrits 1917-1932 (présenté et traduit du russe par Alexandre Skirda), 10 avril 2010, page 5.
  11. Mémoires et écrits, 1917-1932, Éditions Ivrea, 2009, p. 58-59, cité par Frank Mintz, Brèves réflexions sur la théorie et la pratique bakouniniennes Makhno Nestor Mémoires et écrits 1917-1932 (présenté et traduit du russe par Alexandre Skirda), 10 avril 2010, page 5.
  12. a b c d e f et g Éric Aunoble, La figure de Nestor Makhno, ou les tribulations d'un héros révolutionnaire, in Korine Amacher, Le retour des héros. La reconstitution des mythologies nationales à l'heure du postcommunisme, Éditions Academia-Bruylant, 2010, texte intégral.
  13. Yves Ternon, Makhno, la révolte anarchiste, Bruxelles, Éditions Complexe, 1981.
  14. a et b Paul Avrich, The Anarchists in the Russian Revolution, Londres, Thames & Hudson, 1973, p. 239-240.
  15. a b c d e f g h et i Voline, La Révolution Inconnue. Livre troisième : Les luttes pour la véritable Révolution sociale (1918-1921), Éditions Entremonde, 2009, texte intégral.
  16. Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XX e siècle, la fin du monde européen, 1900-1945 tome 1, Initial, Hatier Paris, 1996.
  17. Trotsky et Makhno, Frank Mintz, L’anarcho-syndicalisme et révolution russe, Confédération nationale du travail, Bureau régional région Parisienne, 2004, texte intégral.
  18. Nestor Makhno, Manifeste de l'armée insurrectionnelle ukrainienne in Daniel Guérin, Ni Dieu ni Maître - Anthologie de l’anarchisme tome II, La Découverte, 1999, p. 207-209.
  19. Nicolas Werth, Histoire de l’Union soviétique. De l’Empire russe à la Communauté des États indépendants : 1900-1991, Paris, PUF, 2008, page 168.
  20. Piotr Archinov, La makhanovchtchina : l'insurrection révolutionnaire en Ukraine de 1918 à 1921, Éditions Spartacus, 2000, quatre de couverture.
  21. a b et c Claude Faber, L'anarchie, une histoire de révoltes, Milan, 2002, p. 28-29.
  22. a et b Sylvain Boulouque, Voline, Itinéraire, une vie, une pensée, no 13, 1996, p. 3-10, télécharger. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Itineraire » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  23. Daniel Guérin, Ni Dieu ni Maître - Anthologie de l'anarchisme, tome II, La Découverte, 1999, p. 186-187.
  24. L'Éphéméride anarchiste : texte intégral.
  25. L'Éphéméride anarchiste : notice biographique Voline.
  26. Plate-forme d'organisation des communistes libertaires, Dielo Trouda, 1926 texte intégral
  27. Alexandre Skirda, Autonomie individuelle et force collective : les anarchistes et l'organisation de Proudhon à nos jours, Spartacus, 1987.
  28. Dielo Trouda, 1927 : introduction.
  29. Voline, Synthèse (anarchiste), Encyclopédie anarchiste, texte intégral.
  30. René Berthier, À propos des 80 ans de la Révolution Russe, mars 2007 texte intégral.
  31. Maurice Rajsfus, Mon père, l'étranger : un immigré juif polonais à Paris dans les années 1920, L'Harmattan, 1989, note en page 58.
  32. Claire Auzias, Mémoires libertaires : Lyon 1919-1939, L'harmattan, 2000, page 185.
  33. La makhnovchtchina et l'antisémitisme, Dielo Trouda, no 30-31, novembre-décembre 1927, texte intégral.
  34. Paul Avrich, Anarchist portraits, Princeton University Press, 1988, page 112
  35. Pogroms, Encyclopaedia Judaica, 2008, texte intégral.
  36. Châtelain, Hélène, notice Worlcat.
  37. Texte intégral.
  38. La Mémoire des vaincus, Albin Michel, 1990, extrait en ligne.
  39. Mon entretien avec Lénine, juin 1918, texte intégral.
  40. Abel Paz, Durruti, un anarchiste espagnol. Biographie. Éditions Quai Voltaire, 1993, page 119.
  41. Hélène Chatelain « Nestor Makhno, un Paysan d’Ukraine », notice éditeur.
  42. "La bouche de fer est une publication trimestrielle destinées à être lue sur écran ou imprimée resto verso sur votre imprimante. Un format PDF gratuit fortement illustré, vite lu, de l'éphémère, du volatile"