Nœud de Carrick

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Nœud de Carrick
ABoK
#1428, #1439, #3783Voir et modifier les données sur Wikidata
Catégorie
Origine
marine
Voisins

Le nœud de Carrick est un nœud d'ajut. Il est particulièrement adapté aux cordages très lourds ou aux câbles qui sont trop épais et trop raides pour permettre des nœuds plus communs[1],[2]. Il se défait facilement, même après avoir supporté une charge importante, et même après être resté un certain temps dans l'eau[3].

Nouage[modifier | modifier le code]

Le nœud de Carrick, deux simples boucles entrelacées, possède huit croisements caractéristiques.
Les courants arrivent à l'opposé l'un de l'autre, passent successivement au-dessus puis au-dessous des brins qu'ils croisent, alternant à chaque croisement puis sortent du côté opposé l'un de l'autre.
Pour des raisons de solidité et donc de sécurité, les courants doivent impérativement sortir du côté opposé l'un de l'autre[1] et doivent ressortir du nœud largement.

Nœud de Carrick avant serrage
Nœud de Carrick

Le nœud de Carrick est généralement noué à plat. Si on ne rajoute rien, il se renversera dès qu'on le mettra en charge, pour atteindre une forme stable mais plus volumineuse, et moins esthétique.

Variante[modifier | modifier le code]

Nœud de Carrick « maintenu »

Afin de rendre le nœud de Carrick plus facile à défaire, particulièrement dans le cas de cordages très épais, les courants peuvent être génopés aux dormants afin d'empêcher le nœud de se retourner. Autre avantage, avec cette technique le nœud conserve un profil plus fin, ce qui lui permet de passer plus facilement un cabestan ou un treuil[4].

Nœud de Carrick maintenu

Approximations[modifier | modifier le code]

Le départ des courants, du même côté ou à l'opposé, ainsi que leur sortie également du même côté ou à l'opposé donne tant de variantes possibles que le nœud de Carrick est quasiment condamné à être noué de façon incorrecte[3].

Exemple : le nœud de Joséphine, où les courants entrent du même côté puis sortent du même côté. ce nœud n'est absolument pas solide, car les brins glissent. Il est purement esthétique, surtout s'il est doublé.

Résistance[modifier | modifier le code]

La forme complète du nœud de Carrick est celle qui offre le plus de sécurité. Toutes les autres formes sont inférieures[3], et il n'est pas recommandé de les utiliser[1], du moins dans un but utilitaire. Étant donné les nombreuses variantes possibles du nœud de Carrick, et donc les nombreuses possibilités de se tromper en le nouant, il est recommandé de le vérifier soigneusement à chaque fois qu'il est utilisé.
Bien que le nœud de Carrick ait la réputation de ne pas trop affaiblir le cordage sur lequel il est noué, certains tests ont montré que son efficacité, c’est-à-dire le rapport entre la résistance de la corde avec le nœud et celle de la corde sans le nœud n'était que de 65 %[1].

Matelotage[modifier | modifier le code]

Il est le point de départ de la confection du Nœud de sifflet de bosco ou d'un bonnet turc 4 x 3.

Origine[modifier | modifier le code]

L'origine de ce nom remonte au moins avant 1783, année à laquelle il a été utilisé par M. Lescallier dans Vocabulaire des Termes de Marine[1]. Il n'y a pas de certitude quant à l'origine du nœud avant cette époque. Plusieurs explications sont avancées pour le terme « Carrick ». Au château d'Ormonde, à Carrick-sur-Suir (comté de Tipperary, Irlande), il y a de nombreux bas-reliefs moulés pendant le règne d'Élisabeth Ire représentant des nœuds de Carrick. Le nom pourrait aussi venir de « Carrick Roads », un immense port naturel près de Falmouth, dans les Cornouailles, en Grande-Bretagne. Le nom pourrait aussi être dérivé de la caraque, un bateau médiéval[5].

Symbolique[modifier | modifier le code]

C'est un des symboles du scoutisme mondial[6].
Le dessin du nœud de "Carrick" et de ses proches se retrouve parfois en héraldique, les queues de deux serpents s'entrelaçant pour former ce nœud[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Geoffrey Budworth, The Complete Book of Knots (London: Octopus, 1997), 43.
  2. (en) Brion Toss, Chapman's Nautical Guides: Knots (New York: Hearst Marine Books, 1990), 79-80.
  3. a b et c (en) Clifford W. Ashley, The Ashley Book of Knots (New York: Doubleday, 1944), 262-263.
  4. (en) Des Pawson, Pocket Guide to Knots & Splices (Edison, NJ: Chartwell Books, Inc., 2002), 114-115.
  5. (en) Geoffrey Budworth, The Ultimate Encyclopedia of Knots (London: Hermes House, 1999), 60.
  6. Source sur scoutopedia
  7. (en)J.C. Turner and P. van de Griend (ed.), The History and Science of Knots (Singapore: World Scientific, 1996), 388.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]