Métrique (poésie)

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La métrique est le nombre de syllabes dans un vers

La prosodie est commune à la prose et aux vers : tout vers, si l'on en néglige les caractéristiques métriques, peut être lu comme un énoncé en prose. En général, la métrique se fonde, en en sélectionnant certaines, sur les propriétés prosodiques des langues, mais elle n'englobe pas ces propriétés : la prosodie reste fondamentalement distincte de la métrique. Selon la propriété prosodique sélectionnée, on pourra parler de métrique quantitative, de métrique syllabique, de métrique accentuelle. Les articles vers et scansion développent ces notions.

Schéma métrique

Un schéma métrique (ou modèle de vers) est une représentation abstraite de la structure d'un type de vers (ou d'un mètre). Généralement, le schéma se compose de positions syllabiques qu'on peut se représenter comme des « cases vides » destinées à recevoir des syllabes, souvent caractérisées par leurs propriétés prosodiques. Outre les positions syllabiques, les schémas métriques peuvent indiquer des lieux structurellement remarquables, comme les césures ou, éventuellement, des regroupements de positions syllabiques en pieds.

En métrique quantitative, par exemple gréco-latine, le schéma métrique se compose de positions syllabiques « longues » ou « lourdes » (¯), accueillant en priorité des syllabes prosodiquement longues, de positions syllabiques « légères » ou « brèves » (̆), accueillant en priorité des syllabes prosodiquement brèves ainsi que de positions « indifférenciées » ou anceps (̱̆ ou X) pouvant accueillir n'importe quelle syllabe. Exemples : le schéma métrique de l'hexamètre dactylique ou celui de la strophe saphique.

En métrique syllabique, fondée sur le nombre des syllabes, le schéma métrique peut souvent se limiter à indiquer des positions indifférenciées. Par exemple, il peut suffire, pour schématiser l'alexandrin français, d'indiquer :

X X X X X X // X X X X X X (f)

où (f) représente une syllabe féminine surnuméraire facultative et // la césure, dont la définition précise change d'une époque à l'autre. Certains auteurs jugent utile d'indiquer par des S, que la dernière syllabe de chaque sous-vers (ou hémistiche) porte un accent tonique :

X X X X X S // X X X X X S (f).

Comme toute dernière syllabe non féminine d'un énoncé en prose porte automatiquement un accent tonique, d'autres considèrent très logiquement qu'il s'agit d'une caractéristique prosodique de la langue française, et qu'il serait donc redondant de la reporter dans le schéma métrique. Dans cette optique, ils se contentent d'une notation abrégée, du type :

6 // 6.

En métrique accentuelle, les schémas associent des positions syllabiques « fortes » (S), accueillant des syllabes accentuées et des positions syllabiques « faibles » (W), accueillant des syllabes atones.

Références

  • Jean-Michel Gouvard, « Le vers français en métrique générale », in Michel Murat, Le vers français, histoire, théorie, esthétique, Champion, Paris, 2000, pp. 23-56.
  • Benoît de Cornulier, « La place de l'accent ou l'accent à sa place », in Michel Murat, op. cit, pp. 57-91.
  • Collectif, Métrique française et métrique accentuelle, revue Langue française, n° 1, vol. 99, Paris, 1993 [lire en ligne]
  • Louis Nougaret, Traité de métrique latine classique, Paris, Klincksieck, 3e éd., 1963.
  • L'expérience du vers en France à la Renaissance, Jean-Charles Monferran (dir.), Paris, Pups, 2013.

Voir aussi