Mécislas Golberg

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Mécislas Golberg par Antonio de La Gandara reproduit dans La morale des lignes, 1908.
Mécislas Golberg (sans date).
Mécislas Goldberg par Antoine Bourdelle.
Au premier plan, buste-stèle de Mécislas Golberg par Antoine Bourdelle dans le Jardin du musée Bourdelle.

Mécislas Golberg ou Mécislas Goldberg[1], né le 21 octobre 1869 à Plock (Pologne russe) et mort le 28 décembre 1907 à Fontainebleau, est un poète, dramaturge, critique d'art, journaliste et essayiste libertaire d'origine polonaise qui écrit son œuvre en français.

Biographie

Mécislas Golberg naît Mieczyslaw Goldberg à Plock en Pologne russe dans une famille juive de neuf enfants. Ses parents, Schlomo Leb Goldberg et Julie Danzyger, sont des commerçants aisés et cultivés.

Il fait une partie de ses études à Genève avant de gagner Paris, en 1891, où il s'inscrit à la Faculté de médecine pour des études médicales qu'il n'achèvera jamais.

Après une tentative de suicide, il se jette dans la lutte sociale.

Un arrêté d’expulsion ayant été pris contre lui le 26 décembre 1896, il part pour Londres où il est emprisonné pour ses activités anarchistes. Il obtient finalement un permis de séjour à Paris, sous réserve de bonne conduite. Il se consacre alors à la littérature.

Tout en étant régulièrement expulsé de France pour activités indésirables à la vie politique, il collabore, sous pseudonymes, à des journaux et à des revues : L'Aurore, Le Courrier social illustré, Les droits de l'homme où il rejoint la lutte dreyfusarde et initie la publication du Livre d'hommage des Lettres françaises à Émile Zola, Le Festin d'Ésope de Guillaume Apollinaire, Le Flambeau, Germinal, La Jeune Champagne, Le Libertaire de Sébastien Faure, Le Libre, Mercure de France, L'Œuvre sociale, La Plume où il rencontre notamment André Salmon[2], La Renaissance, La Revue internationale de sociologie, Les Temps nouveaux de Jean Grave, etc.

Sur le trimard, « organe des sans-travail »

Le 4 juillet 1895, il fonde la revue libertaire, Sur le trimard, « organe des sans-travail ». Pour lui, le vrai prolétaire est celui qui n’a rien à perdre comme rien à attendre de la société actuelle : « la Révolution sociale ne pouvait être l’œuvre du Quatrième État, organisé et hiérarchisé avec ses syndicats et ses groupes politiques, mais bien du Cinquième État que constituaient les irréguliers du travail, les ouvriers disqualifiés, les vagabonds réfractaires et trimardeurs »[3].

Il compte parmi ses amis Jean Moréas, Antoine Bourdelle (qui sculpte son buste), Camille Claudel, André Gide, Max Jacob, Henri Matisse, Henri de Régnier, Henri-Pierre Roché, Auguste Rodin, Jules Romains, Séverine, Edmond-Marie Poullain, etc.

Il est, en son temps, l'un des écrivains les plus représentatifs de l'anarchisme.

Il meurt de la tuberculose, peu avant la parution de la Morale des lignes, étude consacrée aux dessins d'André Rouveyre, présenté comme un traité d'esthétique pré-cubiste.

Henri Poulaille le décrit dans Le Libertaire du 21 avril 1921 : « Un long cadavre maigre, debout sur ses jambes grêles. Deux yeux fixes et brillants de fièvre au-dessus d’un nez en bec d’aigle, la bouche comme tordue d’amertume. Surtout les yeux arrêtent l’attention, deux yeux, lacs d’acier brûlant dans le paysage d’un visage osseux. Tel était Goldberg au physique et c’est ainsi que l’admirable dessinateur Rouveyre nous a tracé son portrait dans une page émouvante  ».

Postérité

En 1895, avec Berthe Charrier, il a un fils, Jacques Mécislas Charrier. Bien que n’ayant pas directement de sang sur les mains, celui-ci est condamné à mort et exécuté le 2 août 1922[4] pour sa participation à l'attaque d'un train où un un inspecteur de police est tué[5].

Dans la cour de la Prison de la Santé, il marche à la guillotine en chantant L'Internationale, Gloire au 17e et La Carmagnole[6]. Il est le dernier anarchiste exécuté en France[7].

Œuvres

Bibliographie sélective

  • Immoralité de la science, essai, Paris, Giard et Brière éd. 1895
  • Vers l'amour, nouvelles et poèmes, Paris, Albert Wolff éd., 1896
  • Lazare le ressuscité, plaintes en 12 épisodes, Châteauroux, Albert Wolff éd., 1901
  • Lettres à Alexis. Histoire sentimentale d'une pensée, Paris, Ed. de La Plume, 1904
  • Prométhée repentant, tragédie en trois actes, Reims, Ed. de La Jeune Champagne, 1905
  • Fleurs et cendres. Impressions d'Italie, Reims, Ed. de La Revue littéraire, 1906
  • La morale des lignes, Paris, Léon Vanier-A. Messein, 1908

Bibliographie

  • Pierre Aubery, Anarchiste et décadent : Mécislas Golberg, 1868-1907 : biographie intellectuelle suivie de fragments inédits de son Journal, Paris, Lettres modernes Minard, 1978.
  • Pierre Aubery, Mécislas Golberg, anarchiste, Le Mouvement social, n°52, 1965), texte intégral.
  • Mécislas Golberg, passant de la pensée (1869-1907) : une anthropologie politique et poétique au début du siècle, textes réunis par Catherine Coquio, Paris, Maisonneuve et Larose, 1994.
  • Catherine Coquio, Mecislas Golberg : kaleidoscope, Revue des lettres modernes, Paris, 2000[8].

Notices

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron » : notice biographique.
  2. Universalis : notice.
  3. Alexandre Zévaès, Sur l'écran politique. Ombres Et Silhouettes, éditions Georges Anquetil, 1928, page 50.
  4. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron » : notice biographique.
  5. Dictionnaire international des militants anarchistes : notice biographique.
  6. Le Petit Parisien, 3 août 1922, texte intégral.
  7. Bernard Hautecloque, Mécislas, pitre et anarchiste, pp. 145-158.
  8. RA.forum : notice.