Musée Benaki

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Musée Benáki
Μουσείο Μπενάκη
Façade du bâtiment principal du musée Benáki.
Informations générales
Nom local
(el) Μουσείο ΜπενάκηVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Ouverture
Visiteurs par an
216 911 (2008)[1]
Site web
Collections
Collections
Art et histoire de la Grèce
Nombre d'objets
plus de 100 000
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Bâtiment principal : 1 rue Koumbári et avenue Vasilíssis Sofías
Coordonnées
Carte

Le musée Benáki (en grec moderne : Μουσείο Μπενάκη) est un musée d'art et d'histoire de la Grèce fondé à Athènes par Antónis Benákis en 1930. Le Grec Ángelos Delivorriás (en) le dirigea pendant quarante-et-un ans. Le Français Olivier Descotes[2] lui succéda de à [3]. Depuis le , l'institution est dirigée par Cháris Siabánis[4].

Fondation[modifier | modifier le code]

En mémoire de son père, Emmanouíl Benákis, Antónis Benákis rassemble à partir de 1895 une immense collection d'art très éclectique de plus de 37 000 pièces[5]. C'est en 1930 qu'il l'installe dans sa résidence familiale à Athènes[6], et l'offre à la Grèce le [7] au cours d'une grande cérémonie en présence du président de la République Aléxandros Zaḯmis et du Premier ministre Elefthérios Venizélos[8]. L'archéologue gréco-turc Théodore Macridy Bey, directeur-adjoint du Musée archéologique d'Istanbul à partir de 1923, prit la tête de l'institution en 1931[9],[10]. Antónis Benákis travailla pour le musée jusqu'à sa mort en 1954[5].

Bâtiments[modifier | modifier le code]

Bâtiment principal[modifier | modifier le code]

Le bâtiment principal, à l'angle de la rue Koumbári et de l'avenue Vasilíssis Sofías, abrite les principales collections dont celle d'histoire de la Grèce, la bibliothèque et les expositions temporaires.

Un premier hôtel particulier, connu sous le nom de « palais Charokópou »[11], fut construit vers 1867 à l'emplacement du musée actuel. En 1910, Emmanouíl Benákis acheta la bâtisse et fit conduire d'importants travaux d'agrandissement confiés à l'architecte grec Anastásios Metaxás. La transformation de l'édifice en musée en 1930 entraîna l'ajout d'une aile de style néoclassique à l'ouest du corps principal[6].

Une nouvelle extension des espaces d'exposition eut lieu en 1965 afin d'accueillir les archives d'Elefthérios Venizélos et la collection de manuscrits de Damianós Kyriazís (en), puis trois années plus tard à la suite d'une donation d'Eléni Stathátou (el). En 1973, une nouvelle aile de deux étages fut aménagée. L'ensemble de ces aménagements furent confiés à l'architecte Emmanouíl Vourékas (el)[8].

En 1997, un important projet de doublement de la surface d'exposition réalisé par l'architecte grec Alékos Kalligás (el) et son frère Stéfanos fut achevé. Le bâtiment principal, agrandi et restauré, fut officiellement rouvert au public en 2000 en présence du Président de la République Konstantínos Stefanópoulos[8].

Bâtiments annexes[modifier | modifier le code]

Longtemps confiné dans le seul hôtel particulier de la famille Benákis, le musée est aujourd'hui réparti dans neuf autres bâtiments[8] :

  • le bâtiment du 3 rue Kriezótos qui abrite la collection Chatzikyriákos-Ghíkas ;
  • un bâtiment dans le Céramique consacré à l'art islamique ;
  • la maison de Véra Kouloúra à Phalère où se trouve le musée de l'Enfant ;
  • un nouveau bâtiment au 138 rue Pireós consacré aux archives et à l'architecture ;
  • la maison de Pénélope Delta à Kifissiá qui abrite les archives historiques ;
  • le studio de l'artiste Yánnis Pappás (el) dans la commune de Zográfou, à l'est de l'agglomération athénienne.
  • la maison de l'écrivain britannique Patrick Leigh Fermor à Kardamýli dans le Magne, qui fait office de résidence pour les chercheurs depuis 1996;
  • la passementerie Méntis-Antonópoulos au 6 rue Polyfímou ;
  • la maison d'Anastásios et María Valadóros au 13 rue Otryneón, qui abrite la collection d'icônes du couple.

Collections[modifier | modifier le code]

Vierge à l'enfant, icône avec support en bois (1340-1360).

Les œuvres du musée Benáki retracent cinq mille ans d'histoire grecque, et sont rassemblées en sept grands thèmes :

Sous la direction d'Ángelos Delivorriás, plus de 60 000 objets, livres et documents sont venus s'ajouter aux collections du musée, certains achetés et d'autres reçus en dons. Le musée considère que l'histoire grecque ne commence ni ne se termine par un événement clé et présente donc les objets exposés comme un continuum jusqu'à nos jours. Les influences interculturelles et les liens avec la culture grecque sont explicitement documentés.

Salles d'histoire de la Grèce[modifier | modifier le code]

Reconstitution d'un manoir de l'époque ottomane de Kozáni (milieu du XVIIIe siècle).

La visite des salles du bâtiment principal suit une séquence chronologique[12] :

  • Salle 1 : Préhistoire depuis le Paléolithique ;
  • Salle 2 : Civilisations cycladique, minoenne, mycénienne, époque géométrique et époque orientalisante ;
  • Salle 3 : Céramiques de diverses parties de l'aire grecque ;
  • Salles 4, 5 et 6 : Période classique ;
  • Salle 7 : Périodes hellénistique et romaine ;
  • Salle 8 : Passage de l'Antiquité à l'époque byzantine ;
  • Salle 9 : Antiquité tardive ;
  • Salle 10 : Époque byzantine moyenne ;
  • Salles 11 et 12 : Périodes byzantine tardive et post-byzantine ;
  • Salles 13 à 24 : XVe - XIXe siècle ;
  • Salles 25 à 28 : Objets religieux de l'époque post-byzantine ;
  • Salles 29 à 32 : La vie quotidienne avant la Révolution grecque de 1821 ;
  • Salles 33 à 36 : La Révolution grecque et l'État grec au XIXe siècle.

De la Préhistoire à l'Antiquité[modifier | modifier le code]

La collection originale du musée Benáki est située dans les salles 1 à 36, les numéros de salle suivant la chronologie et le développement de l'histoire. La collection d'antiquités, située dans les salles 1 à 8, comprend des objets de la Préhistoire, principalement des haches et des céramiques, depuis les périodes du Paléolithique et du Néolithique, à travers des objets des cultures cycladique, minoenne et mycénienne, puis des périodes classique et hellénistique, jusqu'à la fin de l'Empire romain et la transition vers l'Empire byzantin.

Collection byzantine et post-byzantine[modifier | modifier le code]

Les salles 9 à 12 abritent la collection byzantine, mettant l'accent sur le développement des représentations artistiques et l'art des objets de la vie quotidienne. Cela comprend également une collection d'exemples d'art copte et un certain nombre d'icônes byzantines tardives et post-byzantines de célèbres peintres d'icônes.

Cette collection a principalement été créée par Emílios Velimézis, de 1932 jusqu'à sa mort en 1946. Parmi les chefs-d'œuvre figure une peinture du Greco représentant saint Luc peignant la Vierge, donnée par le diplomate Dimítrios Siciliános (el) en 1956[8].

Histoire de la Grèce au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Musée d'art islamique[modifier | modifier le code]

Unique en son genre dans les Balkans, il a commencé sur la base de la collection d'Antónis Benákis et s'est élargi par des dons et achats. Il s'étend sur quatre étages[13],[14],[15] :

  • du VIIe au XIIe siècle ;
  • du XIIe au XVIe siècle ;
  • XVIIe siècle : collection particulière de trésors d'Iran et de Turquie ;
  • 1796-1925 : armes et bijoux d'Iran.

Collection d'art copte[modifier | modifier le code]

La collection comprend une quantité de textiles, vases, sculptures sur bois et objets métalliques[12].

Collection d'art chinois[modifier | modifier le code]

Modèle en terre cuite d'une tour de garde. Han de l'Est, 25-220 ap. JC
Divinité taoïste du Nord. Ming, XVIIe siècle.

Art céramique du IIIe siècle av. J.-C. au XIXe siècle : poterie néolithique, sculpture funéraire et objets décorés[12].

Musée du jouet[modifier | modifier le code]

Commencé sur la base de la collection de María Argyriádis, il contient des jouets, des livres, des vêtements et des articles pour enfants du monde entier[16].

Archives photographiques[modifier | modifier le code]

Pétros Moraḯtis (el) (1832 - 1898), Le Théséion et l'Acropole, avec la tour franque, photographie, 1870.

Conserve 300 000 négatifs et 25 000 photographies[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Secrétariat général de la Statistique. Entrée 2008.
  2. « Un Français à la tête du Musée Benaki à Athènes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « Olivier Descotes steps down as Benaki Museum director », sur I Kathimeriní, (consulté le ).
  4. (en) « Benaki Museum — Management », sur www.benaki.org (consulté le ).
  5. a et b (en) Paul Anastasi, « A Museum with a Point of View », sur The New York Times, (consulté le ), p. 6.
  6. a et b (el) « Αρχείο Νεωτέρων Μνημείων – Μουσείο Μπενάκη » [« Archives des monuments modernes – Musée Benáki »], sur archaeologia.eie.gr (consulté le ).
  7. Papanikóla-Bakirtzí et Bakirtzís 1999, p. 11.
  8. a b c d et e (el) « Μουσείο Μπενάκη — Χρονολόγιο του μουσείο » [« Musée Benáki — Chronologie du musée »], sur www.benaki.org (consulté le ).
  9. Papanikóla-Bakirtzí et Bakirtzís 1999, p. 179.
  10. (tr + en) Fatma Canpolat, Boğazköy'den Karatepe'ye: Hititbilim ve Hitit dünyasının keşfi, Istanbul, Yapı Kredi Yayınları, , 192 p. (ISBN 978-975-08-0129-7, lire en ligne), p. 68.
  11. (el) Konstantínos Bíris (en), Αι Αθήναι: Από τον 19ον εις τον 20ον αιώνα (1830–1966) [« Athènes : du XIXe au XXe siècle (1830–1966) »], Athènes, Mélissa,‎ (1re éd. 1966), 452 p. (ISBN 960-204-026-2), p. 264.
  12. a b c et d « Μουσείο Μπενάκη - Athens Info Guide », sur www.athensinfoguide.com (consulté le ).
  13. (el) « Μουσείο Ισλαμικής Τέχνης: Το μοναδικό μουσείο στο είδος του με μία από τις δέκα καλύτερες συλλογές παγκοσμίως », sur NewsIT (consulté le ).
  14. (el) « Μουσείο Μπενάκη - Μουσείο Ισλαμικής Τέχνης », sur CultureNow.gr (consulté le ).
  15. « New museum celebrates Greece through the ages - The Globe and Mail » [archive du ], sur web.archive.org (consulté le ).
  16. « Μουσείο Μπενάκη: To μουσείο που τοποθετεί τον ελληνικό πολιτισμό στην παγκόσμια διάστασή του », sur greece2021.gr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) George Manganis, Benaki Museum, Londres, Scala Arts & Heritage Publishers, coll. « Director's Choice », , 96 p. (ISBN 978-1-78551-348-0).
  • (en) Electra Georgoula, Greek Treasures: From the Benaki Museum in Athens, Londres, Lund Humphries, , 264 p. (ISBN 978-1-86317-113-7).
  • (en) Dímitra Papanikóla-Bakirtzí et Charálambos Bakirtzís, Byzantine Glazed Pottery in the Benaki Museum, Athènes, Benaki Museum, , 204 p. (ISBN 978-960-8452-64-0, lire en ligne).
  • (en) Dionýsis Fotópoulos (ed.) et Ángelos Delivorriás, Greece at the Benaki Museum, Athènes, , 622 p. (ISBN 978-960-8452-51-0).
  • (en) Manólis Chatzidákis (en), Benaki Museum, Athènes, Ekdotike Athenon, coll. « The Greek Museums », , 84 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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