Musée de Mossoul

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Musée de Mossoul
Informations générales
Nom local
متحف الموصل
Type
Ouverture
1952
Collections
Genre
Époque
Localisation
Pays
 Irak
Division administrative
Commune
Coordonnées
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Le musée de Mossoul, en arabe متحف الموصل, est un musée archéologique situé à Mossoul, capitale de la province de Ninive en Irak. C'est le deuxième plus important musée du pays après celui de Bagdad.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le musée a été construit en 1952[1].

Largement pillé lors de la Guerre d'Irak en 2003[2], le musée bénéficie ensuite d'importants travaux et s'apprête à rouvrir lorsque les milices de « l'État islamique en Irak et au Levant » s'emparent de la ville le . Fin , des responsables politiques de l'organisation terroriste publient une charte qui stipule que les « fausses idoles » doivent être détruites[3]. Cette menace est mise à exécution quelques mois plus tard : le , l'EI diffuse une vidéo montrant la destruction, à la masse et au marteau-piqueur, de statues et de fresques assyriennes et parthes[4]. Certaines pièces vieilles de plusieurs milliers d'années sont réduites en poussière, mais plusieurs statues détruites n'étaient que des copies en plâtre, la plupart des originaux ayant été évacués à Bagdad en 2003 par les Américains[4],[5],[6]. Selon Lamia Al-Gailani, archéologue affiliée à l'École des études orientales et africaines de Londres, le musée de Mossoul ne contenait plus d’œuvres majeures depuis 1991[7]. La diffusion des images de propagande de l'organisation, qui intervient au lendemain de l'incendie de la Bibliothèque de Mossoul[8], suscite une indignation internationale. Alors qu'Irina Bokova, la directrice générale de l'UNESCO, demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, plusieurs dirigeants de musées font part de leur consternation devant ces pertes irréparables infligées au patrimoine artistique et culturel de l'humanité[9]. Cette destruction, mise en scène pour les médias, de lieux prestigieux a été dénoncée par l'UNESCO comme un « crime de guerre », et s'accompagne d'un commerce illicite des œuvres d'art provenant des sites détruits.

En , en réaction aux attaques perpétrées contre l'édifice, un projet de musée virtuel consultable via Internet est lancé[10].

Le , lors de bataille de Mossoul, la police fédérale irakienne et des forces d'intervention rapide prennent le contrôle du musée[11],[12].

Le , le complexe du musée accueille une exposition consacrée à des tableaux d'artistes locaux, mais le musée demeure fermé[13]. Il est finalement rouvert au public à l'occasion de la visite dans la ville du nouveau Premier ministre Moustafa al-Kazimi le [14].

Collections[modifier | modifier le code]

Le musée abrite des objets datant des périodes assyrienne et hellénistique, qui précèdent l'ère chrétienne de plusieurs siècles[15].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Zaïd Ghazi et Ariane Thomas, Le Musée culturel de Mossoul - De la destruction à la réhabilitration, éditions El Viso, 120 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « ISIS destroys Mosul museum, smashing ancient statues », sur rudaw.net
  2. (en) Luke Harding, « Mosul descends into chaos as even museum is looted », sur The Guardian,
  3. Christopher Dickey, « ISIS Is About to Destroy Biblical History in Iraq », sur The Daily Beast,
  4. a et b « Mossoul : l’EI démolit des statues vieilles de plus de 2000 ans », sur France 24,
  5. France 24 : Pourquoi l'État islamique a brulé des livres et détruit des reliques à Mossoul ?
  6. Le Figaro : Sites assyriens et parthes dévastés ou menacés : alerte sur le patrimoine antique du Tigre
  7. Allan Kaval, « A Mossoul, l’Etat islamique impose sa « politique éducative » », sur Le Monde,
  8. « L'Etat islamique brûle 8.000 livres rares à Mossoul », sur L'Obs,
  9. Statues détruites par Daesh: "une tragédie", "atterré", "affligée", La Libre Belgique, 27 février 2015
  10. Laure Belot, « « Projet Mossoul », un musée virtuel pour réagir face à la barbarie de l’Etat islamique », sur Le Monde,
  11. A Mossoul, les forces irakiennes ont repris le gouvernement provincial et un deuxième pont, Le Monde avec AFP, 7 mars 2017.
  12. « Les forces irakiennes ont repris le musée de Mossoul vandalisé par l'EI », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  13. « Le musée de Mossoul, ravagé par l'EI, accueille sa première exposition », sur Le Point,
  14. (en) « Iraq’s new PM visits Mosul mosque destroyed by Daesh », sur Arab News,
  15. « Destruction au musée de Mossoul: l'UNESCO pour une réunion de crise du Conseil de sécurité », sur L'Obs,

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Roger Atwood, Stealing History: Tomb Raiders, Smugglers, and the Looting of the Ancient World, St. Martin's Press, New York, 2004 (rééd. ult.), p. 6-11 (ISBN 9780312324063)
  • (en) Iraq Mudīrīyat al-Āthār al-Qadīmah al-ʻĀmmah, Mosul Museum, Govt. Press, Baghdad, 1958, 37 p.
  • (en) Guide book to the Mosul Museum, Mosul Museum, 1966, 87 p.
  • (en) Lawrence Rothfield, The Rape of Mesopotamia: Behind the Looting of the Iraq Museum, University of Chicago Press, 2009, 228 p. (ISBN 9780226729435)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]