Mouvement citoyens genevois

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Mouvement citoyens genevois
Image illustrative de l’article Mouvement citoyens genevois
Logotype officiel.
Présentation
Président François Baertschi
Fondation
Siège Rue Camille-Martin 18, 1203 Genève Suisse
Vice-présidents Gabriela Sonderegger
Amar Madani
Positionnement Droite
Idéologie Régionalisme[1]
Populisme de droite[1]
Adhérents 1 500 (2015)[2]
Couleurs Jaune et rouge
Site web mcge.ch
Présidents de groupe
Grand Conseil Sandro Pistis
Représentation
Conseillers nationaux[3]
2  /  200
Conseillers aux États[4]
1  /  46
Législatifs cantonaux[5]
11  /  2609
Exécutifs cantonaux[5]
0  /  154
Législatifs communaux
27  /  5403
Exécutifs communaux[6]
0  /  1146

Le Mouvement citoyens genevois (MCG) est un parti politique du canton de Genève[7] fondé en 2005. Régionaliste et populiste, ce mouvement a pour principale ligne la défense les citoyens et résidents genevois[8].

A Genève, il se classe en quatrième position en termes de représentation au Grand Conseil avec quatorze sièges[9] et a obtenu, lors des élections du Conseil national du 22 octobre 2023, deux sièges[10].

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Le MCG est fondé le par Georges Letellier, issu de l'Union démocratique du centre, et Éric Stauffer, du Parti libéral, en vue des élections cantonales et adopte pour slogan « Genève et les Genevois d'abord »[8]. À l’origine baptisé « Mouvement blochérien genevois »[11],[12], il se revendique ni de gauche, ni de droite, considérant qu'il s'agit d'une « pure illusion depuis la chute du mur de Berlin »[8] et s'oppose ainsi à cette « confortable et trompeuse dualité »[8].

Le 2005, lors des élections cantonales genevoises, le MCG obtient 7,73% des suffrages[13], ce qui lui permet d'obtenir neuf sièges au Grand Conseil[14]. Cette entrée était d'autant plus inattendue que le parti n'était âgé que de trois mois[13].

Municipales de 2007[modifier | modifier le code]

Le , lors des élections municipales, le MCG présente 91 candidats dans neuf communes et obtient des élus dans les trois communes de Lancy, de Vernier et d'Onex, parmi les plus importantes du canton après la ville de Genève. Le , le MCG lance deux candidats à l'exécutif communal de Onex et Vernier, forçant à un deuxième tour dans les deux communes. Le mouvement représenté par Éric Stauffer est battu à Onex mais Thierry Cerutti l'emporte dans la triangulaire à Vernier avec 184 voix sur le libéral Georges Zufferey.

Cependant, cette dernière élection est suspendue à la suite de trois plaintes — déposées par Zufferey, l'association libérale de Vernier et une citoyenne de la commune — le candidat étant inculpé le de fraude électorale, de captation de suffrages et d'infraction à la loi sur les élections et votations[15]. Finalement, le Tribunal administratif invalide le le scrutin[16],[17],[18],[19] et condamne Cerutti et le MCG à payer 3 000 francs d'émoluments, ainsi que 5 000 francs d'indemnité de procédure aux requérants[16], décision que le candidat n'accepte pas. Il dépose donc un recours auprès du Tribunal fédéral[20] et met en place un « Conseil administratif populaire » et informel[21]. Le MCG dénonce quant à lui l'implication de personnalités socialistes dans la procédure[20]. Le , à l'occasion d'un nouveau scrutin, Cerrutti remporte l'élection partielle, devançant le libéral Pierre Ronget et le socialiste Alain Charbonnier[22],[23].

Élection du Grand Conseil en 2009[modifier | modifier le code]

Le , il obtient 14,74 % des suffrages et devient le deuxième parti du canton, avec 17 sièges sur 100 au Grand Conseil, à égalité avec les Verts, mais derrière le Parti libéral et ses 20 sièges[24]. Dans la foulée, il investit Éric Stauffer et Mauro Poggia comme candidats au Conseil d'État.

Élections municipales de 2011[modifier | modifier le code]

Lors du renouvellement des législatifs communaux du , le parti sort vainqueur des élections communales genevoises. À Genève, il dépasse le quorum requis de 7 % qu'il avait raté en 2007[25] et passe d'aucun à 11 sièges avec 13,12 %[26] renversant ainsi la majorité absolue de gauche obtenue pendant 24 ans[27].

Ayant présenté des listes dans 19 communes, le MCG y place 73 élus[28] dans 16[29] communes contre 12 élus dans trois d'entre elles lors des élections de 2007[29].

Élections fédérales de 2011[modifier | modifier le code]

Lors des élections fédérales suisses de 2011, le mouvement gagne un siège par le biais de Mauro Poggia, au détriment du Parti libéral-radical.

Élections du Grand Conseil et du Conseil d'État en 2013[modifier | modifier le code]

Le , le MCG, sous la présidence de Roger Golay, continue son ascension électorale et confirme sa position de deuxième parti du canton. Avec 19,23 % des suffrages[30], il passe de 17 à 20 sièges au Grand Conseil[31], derrière le Parti libéral-radical (24), qui perd sept sièges, et devant le Parti socialiste (15) qui reste stable. Les Verts (10), qui étaient à égalité avec le MCG lors de la précédente législature, perdent presque la moitié de leur députation et passent à l'avant-dernière place juste devant l'extrême gauche (9) qui revient après huit ans d'absence[32].

À l'occasion du premier tour des élections pour le Conseil d'État, le MCG présente trois candidats : Mauro Poggia, Éric Stauffer et Delphine Perrella-Gabus. Ceux-ci se placent respectivement à la 6e, 8e et 11e place[33]. L'alliance[34] entre le MCG et l'Union démocratique du centre (UDC) est confirmée pour le second tour qui a lieu le 10 novembre. Leur liste commune, constituée de Mauro Poggia, Éric Stauffer et Céline Amaudruz (UDC, 14e lors du premier tour) conduit à l’élection[35] de Poggia au Conseil d'État (6e), les deux autres se plaçant respectivement 11e et 10e (non élus).

Il est à noter que la durée des législatures est rallongée d'une année, passant de quatre à cinq ans, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution genevoise[36] le .

Année Élections Pourcentage Sièges
2005 Grand Conseil 7,7 % 9
2007 Conseil national 2,5 % 0
2009 Grand Conseil 14,74 % 17
2011 Conseil national 9,78 % 1
2013 Grand Conseil 19,23 % 20
Conseil d'État - 1
2015 Conseil national 7,16 % 1
2018 Grand Conseil 9,43 % 14
Conseil d'État - 1

Élections municipales de 2015[modifier | modifier le code]

Élections du Grand Conseil et du Conseil d'État en 2018[modifier | modifier le code]

Le , le MCG connaît un fort recul lors des élections au Grand Conseil en ne totalisant que 9,43 % des voix (en baisse de près de 10 points par rapport au scrutin de 2013) et obtient seulement 11 sièges, contre 20 dans le Conseil sortant[37]. En revanche, Mauro Poggia termine lui à la deuxième place pour les élections au Conseil d'État[38], avant d'être réélu au second tour le suivant.

Élections municipales de 2020[modifier | modifier le code]

Lors des élections municipales du , le MCG présente des listes dans neuf communes qui toutes sont en baisse par rapport au scrutin de 2015. Le parti perd même toute représentation dans les conseils municipaux de Carouge, Thônex et Versoix[39]. Dans la ville de Genève, la liste du parti n'arrive qu'en septième position avec 7,73 % des voix, cependant qu'aucun des deux candidats au conseil administratif n'est élu[40].

Direction[modifier | modifier le code]

À la suite de divergences entre les élus et Georges Letellier, ce dernier quitte le parti en cours de mandat, officiellement pour se consacrer à ses obligations professionnelles, mais reste député indépendant. Le , Georges Jost, ancien député de Vigilance, est désigné à la présidence pour le remplacer. Un bureau directeur est constitué avec Éric Stauffer, Roger Golay et Claude Jeanneret.

La députée Sandra Borgeaud, précédemment assistante parlementaire d'un élu du Parti suisse du travail (communiste) au Conseil national, est élue au bureau du Grand Conseil contre la volonté de son parti. Elle en est exclue le .

Le , Stauffer est élu par l'assemblée générale du parti au poste de président. Roger Golay, Pascal Spuhler, Chantal Bauco et Henry Rappaz deviennent vice-présidents. Golay remplace Stauffer à la présidence le [41] ; Spuhler, Mauro Poggia et Carlos Medeiros sont réélus en tant que vice-présidents alors que Stauffer est élu président d'honneur pour le remercier de ses services.

Lors de l'Assemblée générale du , Ana Roch emporte d'une voix la présidence face à Éric Stauffer[42].

En 2022, le député François Baertschi emporte la présidence du mouvement[43].

Présidents[modifier | modifier le code]

Période Nom
2005-2006 Georges Letellier
2006-2008 Georges Jost
2008-2012 Éric Stauffer
2012-2016 Roger Golay[41]
2016-2019 Ana Roch[42]
2019-2022 Francisco Valentin
depuis 2022 François Baertschi[43]

Syndicat SEGE[modifier | modifier le code]

Le MCG a décidé de fonder un nouveau syndicat, le Syndicat des employés genevois (SEGE), dont le secrétaire général est Daniel Sormanni[44] pour tenter de rassembler les Genevois qui s'estimeraient victimes de discriminations dues à la présence de travailleurs frontaliers. La Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS) refuse de reconnaître ce nouveau syndicat car elle déclare qu'il poursuit un but illicite[45].

Positions politiques[modifier | modifier le code]

Le message du MCG positionne le parti comme étant « ni de gauche, ni de droite », affirmant son engagement : « le citoyen d'abord »[46],[47]. Tandis que certains détracteurs assimilent ses idées à l'extrême droite puisque le MCG établit notamment un lien direct entre la présence des travailleurs français (frontaliers) à Genève et le taux de chômage[48], notamment lors de la votation sur l'extension de la libre-circulation des personnes tenue le [49], d'autres rejoignent le mouvement considérant qu'il est "trop à gauche"[50].

Il est placé dans le parlement cantonal au centre[51], au centre à Onex et à l'extrême gauche à Vernier et Lancy[52].

Soli Pardo, ancien Président de l'Union démocratique du centre genevois et décédé le 3 mars 2012, avait adhéré au MCG en déclarant : « J'ai toujours été un politicien contestataire. L'UDC n'a plus rien d'un mouvement contestataire. Le MCG, si »[53].

Publication[modifier | modifier le code]

Le MCG publie le journal Le Citoyen.

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections au Conseil national[modifier | modifier le code]

Élections au Conseil des États[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Wolfram Nordsieck, « Switzerland », sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
  2. The Swiss Confederation — A Brief Guide, Federal Chancellery, , PDF (lire en ligne [archive du ]), p. 21
  3. Répartition des mandats par parti Elections au Conseil national de 1971 à 2011, Office fédéral de la statistique, consulté le 10.12.2016
  4. Répartition des mandats par parti 1971 à 2011, Office fédéral de la statistique, consulté le 10.12.2016
  5. a et b Élections en Suisse
  6. Statistiques des villes suisses - Chapitre politique, Union des villes suisses, consulté le 13.04.2017
  7. « Grand Conseil de Genève - Partis », sur ge.ch (consulté le )
  8. a b c et d « Notre mouvement », sur MCGE (consulté le )
  9. Etat de Genève, « Salle du Grand Conseil »
  10. « Résultats détaillés pour la liste n°9 MCG - Mouvement Citoyens Genevois - Élection du Conseil national du 22 octobre 2023 - République et canton de Genève - GE.CH », sur www.ge.ch (consulté le )
  11. « Le Mouvement Citoyens genevois refuse de siéger à l'extrême droite du Grand Conseil », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  12. « Le MCG, portrait de famille », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « L'extrême gauche éjectée du législatif genevois », sur SWI swissinfo.ch, (consulté le )
  14. « Résultats des élections cantonales de 2005 (État de Genève) », sur geneve.ch (consulté le )
  15. « « Scrutin non validé à Vernier : Cerutti inculpé de fraude électorale », Swissinfo, 19 septembre 2007 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  16. a et b « Arrêt du Tribunal administratif du 5 février 2008 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  17. Éric Budry, « Voici pourquoi l'élection de Cerutti a été annulée », Tribune de Genève, 8 février 2008
  18. « Sandra Moro, « La justice genevoise éjecte le MCG de la mairie de Vernier », Le Temps, 8 février 2008 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  19. « Sandra Moro, « Les juges genevois décortiquent la démocratie de pacotille de Vernier », Le Temps, 16 février 2008 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  20. a et b Fedele Mendicino, « Élection contestée à Vernier : le scrutin est annulé », Tribune de Genève, 8 février 2008
  21. Marc Guéniat, « Le MCG crée une Mairie parallèle à Vernier », Tribune de Genève, 13 février 2008
  22. Philippe Bach, « Thierry Cerutti remis en selle à Vernier », Le Courrier, 29 septembre 2008
  23. « Résultats de l'élection administrative partielle à Vernier en 2008 (État de Genève) », sur ge.ch (consulté le )
  24. « Résultats des élections cantonales de 2009 (État de Genève) », sur ge.ch (consulté le )
  25. (de) « MCG siegt bei Gemeindewahlen in Genf », Schweizer Fernsehen, 13 mars 2011
  26. Élection des conseils municipaux du 13 mars 2011, République et Canton de Genève, consulté le 15 mars 2011
  27. « Le MCG sort vainqueur des municipales 2011 », Tribune de Genève, 13 mars 2011
  28. « Le MCG grand vainqueur des élections », 20 minutes, 13 mars 2011
  29. a et b Élection des conseils municipaux du 13 mars 2011 - Résultats globaux, République et Canton de Genève, consulté le 15 mars 2011
  30. « L'UDC et le MCG continuent leur marche en avant », Tribune de Genève, 6 octobre 2013
  31. « Meyrin, Vernier, Onex..., communes bastions du MCG », Tribune de Genève, 7 octobre 2013
  32. Jean-François Mabut, « Le parlement genevois est divisé en trois blocs de même poids », Tribune de Genève, 6 octobre 2013
  33. Jean-François Mabut, « Pierre Maudet manque la majorité absolue de 2 152 voix », Tribune de Genève, 6 octobre 2013
  34. « Le MCG et l'UDC confirment une liste à trois ». 20 minutes, 7 octobre 2013
  35. « Le MCG, avec Mauro Poggia, fait son entrée au Conseil d'État genevois », RTS Info, 11 novembre 2013
  36. [PDF] Constitution de la République et canton de Genève du 14 octobre 2012
  37. David Haeberli, « La fin du bloc populiste recentre le parlement genevois », sur Le Temps,
  38. « Conseil d'Etat: un succès qui conforte Pierre Maudet », sur 24 heures,
  39. Élection des conseils municipaux du 15 mars 2020, site de la République et canton de Genève
  40. « Ville de Genève: les Verts gagnent 10 sièges au Conseil municipal », sur Radio Lac,
  41. a et b « Roger Golay remplace Eric Stauffer à la tête du MCG », Tribune de Genève, 28 avril 2012
  42. a et b Olivier Francey, « Ana Roch: Dame colère », Le Temps, 6 mai 2016
  43. a et b « Mouvement citoyens genevois – François Baertschi est le nouveau président du MCG », sur Tribune de Genève, (consulté le )
  44. « sege.ch - This website is for sale! - Säge Resources and Information. », sur www.sege.ch (consulté le )
  45. Christophe Koessler, « Non à un syndicat xénophobe à Genève ! », L'événement syndical, no 28/29, 15 juillet 2009, p. 6
  46. « Accueil », sur MCGE, (consulté le )
  47. « Revue suisse de l'intégration et de la migration », Revue,‎ (lire en ligne)
  48. « À court terme, il [le Conseil d'État] nie les problèmes que pose l'accaparement de la main d'œuvre extérieure qui envahit les places de travail que pourraient fort bien prendre des résidents genevois » paru dans le blog de Stauffer (3 mai 2007)
  49. « Qui a peur du frontalier ? », Temps présent, TSR, 7 juin 2007
  50. «Le MCG est devenu ni de droite ni de droite», sur Tribune de Genève, (consulté le )
  51. Il s'agit ici de l'emplacement des députés. Site officiel du Grand Conseil de Genève : https://ge.ch/grandconseil/gc/salle/ Grand Conseil du canton de Genève
  52. « Résultats des élections municipales de 2007 (État de Genève) », sur geneve.ch (consulté le )
  53. « Politique cantonale: Soli Pardo quitte l'UDC genevoise pour le MCG », sur SWI swissinfo.ch, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]